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Le PENTECÔTISME soi-disant « Catholique » et les « RENOUVEAUX » charismatiques

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Après les fausses mystiques que nous avons abordés dernièrement, nous vous proposons de traiter du Renouveau charismatiques et du Pentecôtisme dans l’église Conciliaire par une série de documents qui éclaireront le lecteur sur ces pratiques progressistes et modernistes.

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Le Renouveau Charismatique dont Montini-Paul VI disait :

« Ce Renouveau spirituel ne serait-il pas une chance pour l’Église et pour le monde ? »

Nous allons donc commencer par le R. P. Eugène (de Villeurbanne) et son ouvrage « Illuminisme “67ˮ un faux renouveau : le Pentecôtisme dit “catholique” » duquel nous tirons quelques Réflexions et Conclusions de l’auteur…

Le Père Eugène écrit en 1975, dans le tout début de cette église Conciliaire… qui n’est plus (pas) l’Église catholique !

Il est évident que lorsqu’il parle de “l’Église catholique hiérarchique”, il ne s’agit plus de la sainte Église catholique de NSJC mais de la secte conciliaire voulue et issue de Vatican d’Eux…

De même, lorsqu’il fait référence à “Vatican II”, il pensait sincèrement (on le suppose !) à un concile œcuménique de l’Église qui certes nouveau, n’avait pas encore révélé son “vrai visage” et tous ses vices…

Ceci-ci dit, toute la démonstration du Père Eugène sur le “Pentecôtisme soi-disant « catholique » qui s’est ramifié en « Renouveaux charismatiques » et « Renouveaux spirituels »”  est faite, dans son esprit, en fonction des règles de l’Église Catholique.

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Documents sur le Pentecôtisme

 

Illuminisme “67”, Le Pentecôtisme soi-disant « Catholique » et les “Renouveaux

Fr. Eugène de Villeurbanne, Capucin

Le Père Eugène de Villeurbanne 

Réflexions et Conclusions

 

1. Le Pentecôtisme soi-disant « catholique » qui s’est ramifié en « Renouveaux charismatiques » et « Renouveaux spirituels » et, après coup, tente de se donner une justification doctrinale, a commencé par un refus de l’Église catholique hiérarchique. Par une révolte contre elle ou sa méconnaissance, les fondateurs de ce Pentecôtisme « catholique » et pères des Renouveaux ont tourné le dos à leur évêque pour aller demander l’initiation doctrinale et le « baptême dans le Saint-Esprit », ou effusion de l’Esprit, par l’imposition des mains, à des pentecôtistes protestants. Ils ont péché en outre contre le canon 1399 n° 5 et le décret de Vatican II sur l’œcuménisme n° 8 et 9.

2. Le « Pentecôtisme catholique » sur lequel ont germé le Renouveau charismatique et le spirituel est issu des « cursillas » genre de cours doctrinaux de trois jours fondés aux U.S.A. par des prêtres progressistes et modernistes.

3. Le « Pentecôtisme », ni les Renouveaux charismatiques ou spirituels n’ont de fondement dans la Sainte Écriture, si ce n’est pour ceux qui ne font de l’Écriture qu’une lecture superficielle, ignorent le sens des mots et paroles révélés et ne tiennent aucun compte de la source de la Révélation nommée Tradition.

4. Nulle part dans l’Écriture Sainte il n’y a trace d’une institution établie par Jésus-Christ pour transmettre des charismes du style dont se prévalent les « charismatiques contemporains » à partir de I Cor. XIII. Les Apôtres n’en font pas mention. Pas trace non plus d’un mouvement créé pour les perpétuer.

5. La seule institution chrétienne chargée par le Christ Jésus de communiquer les charismes supérieurs comme le sacerdoce, c’est l’Église hiérarchique, non des assemblées parallèles, locales, spontanées et privées.

6. Quant aux charismes secondaires, don des miracles, de guérisons, etc…, ils sont donnés par Dieu à la sainteté fidèle et éprouvée, sans automatisme ni sur un simple désir. Ils prennent racine dans les vertus et les dons du Saint-Esprit communiqués à l’âme au moment du baptême par l’inhabitation de la Très Sainte Trinité et du Sacrement de confirmation.

7. Nulle part il n’y a trace dans l’Écriture que l’événement de la Pentecôte dût être renouvelé à toutes les époques, à tout nouveau peuple ou nouvelle civilisation ou classe sociale, encore moins à tous les particuliers, surtout en faveur des étrangers à la Foi catholique ; usurper cette fonction relève à la fois de l’escroquerie et du sacrilège.

8. Saint Paul qui a surtout tempéré l’explosion des charismes à Corinthe, ne parle plus des charismes dans les épîtres à Tite et à Timothée, épîtres dans lesquelles il les instruit de l’organisation des Églises. Aucune trace d’organisation en vue de la permanence de ces charismes secondaires.

9. Les pentecôtistes « catholiques » et les partisans des Renouveaux charismatiques ou spirituels accusent l’Église d’avoir perdu l’Esprit-Saint – témoin le titre « Retour de l’esprit » – parce qu’ils estiment que par sa faute ont disparu les charismes qui ont parfois suivi la confirmation dans la primitive Église. Les pentecôtistes ne s’aperçoivent pas que trois grands charismes, parfaitement fondés sur l’Écriture, ont rendu inutiles comme témoignages les charismes secondaires de l’épître aux Corinthiens. Ces trois grands charismes toujours en exercice sont : une sublime charité fraternelle, la virginité religieuse, le martyre.

10. Le Pentecôtisme et les Renouveaux qui prétendent revivre et faire revivre l’événement de la Pentecôte font marche en sens inverse du deuxième Concile du Vatican qui a supprimé l’octave de la Pentecôte pour accentuer le caractère christologique du Christianisme.

11. Les fondateurs d’Ordres religieux, grands saints et grands mystiques pour la plupart, n’ont pas institué d’assemblées charismatiques ni provoqué leurs disciples aux charismes, ils n’ont pas institué de cérémonies pour l’effusion du Saint-Esprit par quelque imposition des mains. Le Saint-Esprit n’aurait pas manqué de les avertir de le faire si la carence de l’Esprit dans l’Église était due à la négligence.

Les Saints de l’Église catholique, tous conduits, de toute évidence, par l’Esprit-Saint n’ont pas désiré les charismes inférieurs ; aucun n’a incité ses dirigés à les rechercher.

12. La foi sur laquelle le Pentecôtisme « catholique » et les Renouveaux charismatiques ou spirituels fondent leur « expérience spirituelle » et leur œcuménisme n’est pas la Foi catholique aux vérités révélées (depositum fidei), mais la « Foi-confiance » protestante au Christ. L’œcuménisme pentecôtiste et des Renouveaux n’est pas catholique. L’unité de la véritable Église du Christ ne peut être cimentée que dans la Foi totale et surnaturelle à une doctrine identique : toute la vérité révélée par l’Écriture et la Tradition.

13. Les doctrinaires du Pentecôtisme et du Renouveau charismatique disent que la théologie est une réflexion critique sur l’expérience spirituelle. Cela est faux car c’est donner à la Vérité qui est absolue et immuable un caractère subjectif, relatif, inconsistant. La théologie est la réflexion sur le donné révélé par Dieu une fois pour toute, pour tous les temps et tous les hommes (la Sainte Écriture et la Tradition) ; ce donné révélé peut et doit être approfondi mais non changé.

logo renouveau charismatique "catholique"14. Dans leurs assemblées charismatiques de prière, pentecôtistes et membres de Renouveaux font de la Parole de Dieu des interprétations personnelles contrairement à l’avertissement de la Sainte Écriture en II Pierre 1, 20 : « Avant tout, sachez-le : aucune prophétie d’Écriture n’est objet d’explication personnelle ». Ils n’ont pas le droit de prétexter que c’est l’Esprit qui les inspire car la Révélation divine est terminée.

15. Tous les doctrinaires du Pentecôtisme « catholique » et des Renouveaux reconnaissent comme authentiques les expériences spirituelles, voire charismatiques, des protestants et même d’autres hérétiques. Cela prouve la fausseté de tous les pentecôtismes y compris le soi-disant catholique, puisqu’ils sont indifférents au contenu de la Révélation et font approuver et contresigner l’erreur par le Saint-Esprit.

16. Le Pentecôtisme « catholique » et les Renouveaux charismatiques ou dits « spirituels » portent à croire et même affirment que nous pouvons établir des rapports personnels avec la Personne du Saint-Esprit alors que la justification et la sanctification sont l’œuvre des Trois Personnes divines ensemble ; nous ne pouvons avoir de rapport qu’avec Dieu et non avec une Personne divine exclusivement ; seule la Sainte Humanité de Jésus a des rapports exclusifs avec la deuxième Personne de la Très Sainte Trinité par suite de l’Union hypostatique.

17. La conviction du Pentecôtisme et des Renouveaux charismatiques est que le « christianisme institutionnel a manifestement échoué dans sa tâche : annoncer la parole de salut qu’attendait l’homme moderne ». Pour eux l’Église est stérile, et elle l’est parce qu’elle a perdu l’Esprit. Position fausse et hérétique contraire à la réalité et à la promesse du Christ d’être avec l’Église jusqu’à la fin du monde et qui fait retomber sur l’Église, qui par la volonté du Christ est institutionnelle aussi bien que charismatique, les refus volontaires des hommes.

18. Pentecôtisme, Renouveaux charismatiques, spirituels ont une fausse notion de la prière chrétienne liturgique et privée qui fait sa place à la douleur et au regret. L’Église pleure, fait pénitence dans l’Avent, le Carême, les Vendredis parce que le Christ a passé par l’angoisse, la souffrance de la Passion et nous par le Péché. Nous devons pleurer sur la Passion de notre Sauveur et passer par la douleur, la pénitence de purification. Le Pentecôtisme affirme qu’il veut vivre le mystère de la Résurrection. En fait il escamote Passion et Purification ; pour eux la confiance en l’amour du Christ pour nous et le désir d’expérimenter l’Esprit suppléent en majeure partie aux étapes de la purification et des vertus. Dans la mesure où l’on voudrait leur donner quelque créance, pentecôtismes et renouveaux s’apparentent au quiétisme.

Si la Sainte Messe est « Eucharistie » c’est-à-dire « Action de grâces », c’est qu’elle est d’abord le Sacrifice du Christ ; le Sacrifice de Jésus-Christ fait agréer sa louange par la Très Sainte Trinité. De même notre louange, notre action de grâces exigent d’abord le sacrifice moral et la purification préalable.

19. Pour justifier l’intervention d’un « baptême du Saint-Esprit » ou effusion du Saint-Esprit, le Pentecôtisme et le Renouveau cherchent à escamoter et même dans le cas du Pentecôtisme « catholique » à annihiler la confirmation, son origine divine et son exercice par les Apôtres. Or il est de Foi qu’il y a sept Sacrements. Saint Pie X a condamné l’opinion des modernistes selon laquelle le rite de la confirmation n’a pas été employé par les apôtres et qui nient aussi que le baptême et la confirmation soient deux Sacrements distincts. Par conséquent réclamer ou employer une autre cérémonie, « imposition des mains » accompagnée de prière, en vue de provoquer une « œuvre nouvelle de grâces », selon les cas, relève de l’hérésie pure ou est contraire, à la fois à la doctrine et à la pratique de l’Église qui ne connaît pas ce procédé de « renouvellement de l’Esprit ». Le vrai renouvellement est à la fois une activité sacramentelle et personnelle. (II Tim. 1, 6).

20. Les pentecôtistes et les membres des renouveaux tirent argument de leur « expérience » pour en inférer la présence et la puissance de l’Esprit et du Christ mais c’est là un argument spécieux car leur expérience spirituelle est toute subjective. L’objectivité d’une expérience spirituelle ne s’établit pas sur une affirmation et elle est à démontrer par d’autres critères et de plus en chaque cas particulier ; elle ne peut résulter, dans tous les cas que de la croissance dans l’âme et de la vie surnaturelle et des vertus dans le contexte d’une Foi théologale authentique.

À priori tel n’est pas le cas des « expériences spirituelles » incontrôlables dans les milieux soi-disant charismatiques. Elles surgissent dans un contexte de « foi-confiance » protestante, dans une ambiance et des dispositions provoquées par la suggestion, par l’effet d’un désir quasi passionnel de « sentir » l’Esprit. Une pareille expérience, anormalement rapide, n’est pas, comme l’expérience mystique chez les saints authentiques, le fruit d’un long et mortifiant travail spirituel accompli dans l’obscurité d’une Foi surnaturelle et généreuse.

21. Quant au « parler en langues », émission confuse de sons impossibles à identifier, il est de notoriété publique qu’il peut être un phénomène naturel, spécialement chez les nerveux, les excités, les tendus, les suggestionnés. Mention en est faite dans les premiers écrits égyptiens. Il était fréquent dans les religions à mystères, grecques et asiatiques, au cours des transports d’enthousiasme de leurs cultes orgiaques. En nombre de cas de possession les possédés du démon parlent « en langues » (cf. « Présence de Satan au monde moderne », par Mgr Cristiani). Il n’y a aucune raison de l’attribuer au Saint-Esprit surtout dans le contexte général du Pentecôtisme et des Renouveaux. Le démon a une très grande puissance d’action sur les facultés imaginatives et sensibles, il est très attentif à en faire usage. Il est dangereux de s’y exposer.

22. Quant aux miracles, guérisons, prophéties, le bon sens suffit à faire comprendre que Dieu ne donne sa puissance qu’aux saints comme l’a bien vu l’aveugle-né (Jean IX, 31). Le degré de puissance apostolique et charismatique réelle et surnaturelle des saints est proportionné au degré de leur union à Dieu. Des faits ne sont pas nécessairement d’origine divine. Leur caractère surnaturel est à déterminer, ni le fait ni l’expérience subjective ne sont preuves de leur origine divine.

23. Le miracle est parfaitement défini en théologie : Il est un « fait sensible et extraordinaire produit par Dieu et en dehors du cours ordinaire des choses ». Il est donc un fait insolite qui exclut toute explication ordinaire. Le démon peut produire des faits extraordinaires. Pour créer plus facilement une ambiance de merveilleux et suggestionner les esprits le Pentecôtisme et le Renouveau charismatique élèvent au rang de miracles toutes les manifestations de la Providence habituelle de Dieu. « L’homme de foi verra des miracles partout où le Seigneur rencontre, guide, guérit son peuple » écrivent les Ranagan. Ils ajoutent : « Les signes s’accumulent quand on les cherche » et, enfin, le mot clef : « reste la conviction vécue au niveau de la foi ». Voilà avoué le caractère subjectif des miracles pentecôtistes.

24. Il est inutile de faire l’examen de la nature et de l’origine des expériences taxées « surnaturelles », des charismes et fruits attribués à l’Esprit dont font état les Pentecôtismes et Renouveaux. Dès lors : 1° qu’ils reconnaissent l’authenticité surnaturelle des mêmes expériences et charismes chez les hérétiques ; 2° qu’ils n’exigent comme conditions de l’expérience de l’Esprit et de la réception des charismes que la « foi-confiance » et non la Foi théologale catholique ; 3° qu’ils attendent expérience et charismes du simple désir ou par toute autre voie que la pratique des vertus surnaturelles et de la fidélité quotidienne aux obligations religieuses du culte, aux devoirs chrétiens, à la piété et au renoncement, l’affaire est jugée.

25. Tous ces mouvements charismatiques ou apparentés sont suspects pour maintes raisons encore : 1° l’Index est-il supprimé ? Six mois après le Pentecôtisme est lancé avec toutes les filiales et ramifications qui en découlent ; 2° Il est immédiatement orchestré et lancé par les moyens subversifs de communication, les périodiques modernistes et progressistes ; 3° la plus grande confusion embrouille les explications doctrinales des différents doctrinaires de ces écoles pentecôtistes que l’on a pu par euphémisme désigner sous le titre « Le prisme des opinions ». Les doctrinaires se brouillent même entre eux. Le P. O’Connor, membre du Comité d’animation du mouvement aux États-Unis et chargé du lien avec l’épiscopat, a démissionné parce que le Renouveau dévie de la spiritualité catholique. Confusion, opposition, fractionnement, maladies congénitales du premier pentecôtisme, legs héréditaire du protestantisme, se retrouvent dans les Renouveaux charismatiques, spirituels, soi-disant catholiques, ce qui prouve qu’ils portent en eux la tare indélébile de leur origine. Fractionnement, confusion qui sont fort étrangers à la simplicité et la vérité divines de l’Esprit-Saint mais portent le cachet de l’esprit des ténèbres qui est menteur et révolté dès l’origine.

 

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Titre            Illuminisme « 67 » un faux renouveau : le Pentecôtisme dit « catholique »
Auteur        Eugène (de Villeurbanne.)
Éditeur       P. Eugène, Verjon, 1975

Longueur    39 pages


 

À suivre…