RALLIONS-NOUS « L’EXEMPLE VIENT D’EN HAUT »
Nous notions, le 21 janvier dernier, en prologue de ce blog :
Née de l’église Conciliaire par Mgr Charrière, le 1er novembre 1970, dans le diocèse de Fribourg, la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX) retourne aujourd’hui, aniversaire de la décapitation de Louis XVI, à l’église Conciliaire !
Son fondateur, Mgr Marcel Lefebvre, donnait un bel exemple, le 30 juin 1980 en participant « activement » au rite Conciliaire…
Source : EINSICHT, page 14.
En ce lundi 30 Juin 1980, le glas sonne à l’église Notre-Dame des Anges de Tourcoing (Nord). Ce sont les obsèques de Mme Monique LEFEBVRE, belle-sœur du célèbre prélat Monseigneur LEFEBVRE.
Le clergé sort de la sacristie et s’en va accueillir la défunte. Hormis les enfants de chœur, il y a dans le cortège un prêtre en « tenue de Taizé », c’est-à-dire avec une aube blanche, sans cordon, – mais avec un capuchon. Pour l’occasion, il a passé une étole violette de coupe moderne. Derrière lui, le célébrant – avec une chasuble violette. Décidément, le noir, couleur du deuil ne se fait plus dans l’église postconciliaire : il faut évacuer ce qui rappelle la mort et l’au-delà. Et oh surprise, arrive le prélat d’Écône, soutane noire, surplis de dentelle, camail et calotte violet, croix pectorale. Il est encadré de deux hommes à lui, les abbés SIMOULIN et FERRIE en soutane et surplis. Vraiment curieux, on n’était pas habitué à voir Monseigneur en si progressiste compagnie et de surcroit dans une église réservée au nouveau rite ; les salles des fêtes et les hangars lui étaient plus familiers.
C’est au son du Requiem en latin que le cortège remonte la nef centrale. Le clergé local s’installe aux micros, les trois invités montent dans les stalles sculptées, à deux pas de la table tournée orgueilleusement face au peuple. Le rituel commence. On vous reçoit au nom du Dieu de L’Espérance, un membre de la famille vient lire un texte, on chante un Kyrie, un Alléluia précède l’Évangile. Le prélat, très digne, suit le déroulement d’une cérémonie qui ne doit pas être dans son missel. Il se signe sur le front, les lèvres, la poitrine, preuve de sa participation au culte moderniste.
Le sermon, au cours duquel le prêtre tutoie la défunte, nous apprend beaucoup sur sa vie terrestre. Il n’effleure pas l’éternité ou plutôt, nous assure d’un avenir serein. Purgatoire, Enfer, Paradis, où êtes-vous donc passés ? Après une offrande où environ cinq cents personnes viennent baiser le Christ et déposer une obole pour de futures messes, nous assistons à la célèbre prière universelle. Une jeune fille, apparemment de la famille, vient nous lire quelques intentions dont l’une particulièrement croustillante donnait à peu près-ceci « Prions pour l’unité de l’Église dans la diversité des expressions ». Une rengaine ponctuait les intentions. Avec le début de l’Offertoire, le prélat enlève sa calotte et se prépare à assister à la suite des événements. Après un beau Sanctus très latin, commence une consécration très française. Les trois gens des stalles se mettent à genoux à l’approche du sacrifice, les enfants de chœur et le curé « façon Taizé » ne peuvent pas faire moins ; les fidèles restent debout. Les paroles de la consécration arrivent après quelques courtes phrases, le prêtre fait uniquement une légère inclination de la tête, la dame préposée à faire chanter les fidèles vient nous proposer un refrain. Ce n’est qu’avant le Pater que Monseigneur et les deux abbés se relèvent. Ils ont donc assisté d’une façon active et recueillie à une nouvelle messe dite de Paul VI.
Le temps presse, à la communion, une bonne sœur se voit refiler un ciboire afin d’activer la distribution. Tout le monde debout, mais vous avez le choix entre la main ou la langue. Encore quelques paroles, une prière et la première partie s’achève. C’est alors que Monseigneur, assisté de ses deux fidèles abbés, revient chape violette sur le dos, mitre sur la tête. Il fera l’absoute selon le rite catholique. Pour terminer, un petit chant en l’honneur de la Vierge « Le Seigneur fit pour moi des merveilles » et le « in paradisum » pour prouver qu’on aime les traditions et le latin.
Monseigneur devait-il assister à une messe de Luther, fusse pour les obsèques de sa belle-sœur, devait-il y participer activement ?
Que doivent penser les jeunes prêtres ordonnés pour le maintien de la Ste Messe, de voir le patron filer dans la boutique d’en face ? Pour un prélat pour une personne dont les responsabilités morales sont énormes, pour un exemple à des milliers de catholiques, peut-il y avoir des cas particuliers ?
Et demain le simple fidèle pourra aller aussi bien à la synaxe qu’au Saint Sacrifice puisque …
l’exemple vient d’en-haut.