À l’automne 1987, le cardinal Gagnon et Mgr Perl ont visité les écoles tenues par la Fraternité : Saint-Joseph des Carmes, Saint-Michel, l’Étoile du Matin, les écoles dominicaines. Là, les enfants, tous bien habillés,
les ont reçus en faisant des haies d’honneur. À Unieux, les enfants ont entonné le
Tu es Petrus devant le cardinal. Ni les protestants, ni les catholiques ordinaires ne réservent un tel hommage… De manière générale, ils ont rencontré une bonne partie des prêtres de la
FSSPX, toutes les communautés amies ;
ils ont célébré, et même prêché dans plusieurs prieurés et chapelles, y compris devant les carmélites attachées à la
FSSPX, à l’abbaye de Ruffec, chez les dominicaines enseignantes. À Fanjeaux, par exemple, toutes les dominicaines de la congrégation avaient fait le déplacement pour rencontrer Mgr Perl !
On rappellera cet extrait qui relate la visite romaine à Marseille : « Nous sommes allés accueillir Son Éminence [le cardinal Gagnon]
à l’aéroport de Marignane, d’où nous nous sommes rendus à l’église Saint-Pie X, où Mgr a célébré la messe, devant une foule de fidèles. Ensuite, au cours, de la troisième réunion sacerdotale, au Prieuré Saint-Ferréol nous avons retrouvé tous nos confrères de la Fraternité et les prêtres amis du sud et du sud-est de la France : le chanoine Graselli, Dom Guillou, le Père Marziac, le Père Avril, le Père Eloi, M. l’abbé Raffali, le Père Morretti. (…)
Après le déjeuner, M. l’abbé Beauvais avait réuni de nombreux paroissiens et parents des élèves de l’École Saint-Ferréol dans le parc du prieuré, où chacun a pu s’entretenir avec le Cardinal et son assistant. Ils ont pu se rendre compte l’un et l’autre combien les fidèles vibraient de joie et d’émotion en la présence de Rome, du représentant du Pape parmi eux ». (Fideliter, n°62, mars-avril 1988, p. 21) Le cardinal Gagnon, positivement impressionné, exprima sa plus vive gratitude :
« je voudrais aussi, tout simplement, vous remercier tous, pour cette charité et cette chaleur avec laquelle nous avons été reçus dans toutes les maisons de la Fraternité ». (Ibid.)
Et si Mgr Pozzo officiait à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ?
Secrétaire de la commission pontificale
Ecclesia Dei, Mgr Pozzo, outre le fait qu’il est archevêque, occupe de fait la même place que Mgr Perl en 1987. Il est l’homme qui est en charge du dossier relatif à la
FSSPX. Il pourrait très bien célébrer à Saint-Nicolas-du-Chardonnet ou à Écône. Rien n’interdit non plus le cardinal Burke (il a maintenant le temps…), le cardinal Piacenza ou le cardinal Pell de célébrer à Écône. En 1987,
les fidèles de Saint-Nicolas-du-Chardonnet étaient très déçus que le cardinal Gagnon ne soit pas venu au trône de leur église. Ils avaient tout préparé pour célébrer sa venue et ils avaient dû se contenter de Mgr Perl. En 2014, auraient-ils peur qu’un cardinal occupe ce siège ? S’il s’y rendait, il ne serait pas accueilli avec des pierres (des pierres contre un délégué du successeur de Pierre !), mais retrouverait la cathèdre qui lui revient en pareille circonstance.