Avrillé : « Quand le loup cherche à se cacher »
Avrillé : « Quand le loup cherche à se cacher »
Dans leur premier éditorial du numéro 59 (hiver 2006-2007) de leur revue Le Sel de la terre, les dominicains d’Avrillé accusait la “Rome conciliaire” de s’arranger avec les textes (en l’occurrence un texte de Mgr Lefebvre datant du Concile Vatican II). Les autorités romaines avaient purement et simplement supprimé la dernière phrase de ce texte.
Cette phrase était : “Vestis est ovium, attamen vox non est Pastoris sed forsan lupi” (le vêtement est celui des brebis ; la voix n’est pas celle du berger, mais peut-être celle du loup).
Les dominicains soulignaient : « Visiblement cette phrase gêne. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi : le diable, pour agir, a besoin de dissimuler sa présence ».
Les dominicains soulignaient ensuite : « Autre moyen de “s’arranger” avec la vérité : l’occulter. La Rome conciliaire est passé maîtresse dans cette méthode. » […] « Cet esprit de mensonge, pour appeler les choses par leur nom, empêche la confiance. »
Dans leur second éditorial de ce même numéro 59, les dominicains introduisaient leur nouveau concept qui allait faire succès par la suite : un pape pour deux églises.
Le but de ce présent article n’est pas de réfuter ce concept mais de montrer les méthodes utilisées par Avrillé pour imposer ce concept.
Pour se faire, Avrillé allait faire appel à trois auteurs (Madiran, Corçaõ et l’abbé Meinvielle qui – soit-disant – auraient eux aussi entrevu qu’il y aurait un pape pour deux églises).
Le premier est Jean Madiran dans son éditorial du Supplément-Voltigeur n.39 juin 1976 de la revue Itinéraires.
Cet éditorial est repris à plusieurs reprises dans diverses publications d’Avrillé :
- Le Sel de la terre numéro 1 (été 1992), pages 115-116
- Le Sel de la terre numéro 35 (été 2003), page 38
- Le Sel de la terre numéro 59 (hiver 2006-2007), pages 5-6 et pages 12-13.
- Lettre des dominicains, numéro 65 (avril 2013), page 2.
À chaque fois, Avrillé s’arrange avec le texte de Madiran en supprimant bien soigneusement la dernière phrase de ce texte. Toute ressemblance avec les méthodes employées par l’église Conciliaire et dénoncées par Avrillé n’est pas fortuite.
Cette dernière phrase de Madiran est fort gênante car elle vient infirmer leur concept d’un pape pour deux églises.
Voici donc cette fameuse phrase :
IMPOSSIBLE !!!!
Ils se foutent vraiment de notre g*** !!!!
Il est difficile de faire beaucoup plus malhonnête.
C’est l’arroseur arrosé : “Visiblement cette phrase gêne. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi : le diable, pour agir, a besoin de dissimuler sa présence”.
La preuve en image dans les pages qui suivent, histoire de montrer aux lecteurs qui croiraient encore naïvement à l’honnêteté des Bonshommes d’Avrillé, que ce ne sont pas des racontars émanant des méchants sédévacantistes.
Nous encadrerons en rouge l’intégralité des passages de Jean Madiran repris par les dominicains afin que le lecteur puisse juger de lui-même de la censure instaurée par Avrillé. Nous nous excusons de la piètre qualité de certaines images. Peu importe la forme ici, seul le fond compte.
Nous soulignons qu’il est évident que peu de lecteurs auront la curiosité d’aller vérifier le texte original de Madiran faisant confiance à ces dominicains à l’air si pieux et à la renommée de savants. Profitant ainsi de leur statut, l’usage répété de fraudes et de mensonges envers leurs lecteurs n’en est que plus grave.
Ces types-là sont vraiment des escrocs.
Nous engageons très fortement aux fidèles d’Avrillé de leur transmettre ce présent document, de leur demander de s’expliquer et ensuite de rétablir publiquement la vérité.
Nous leur recommandons aussi de demander des comptes au R.P. Pierre-Marie sur ses mensonges répétés et jamais rétractés sur l’invalidité du nouveau rite conciliaire des sacres épiscopaux.
De même pour la citation du Père Meinvielle (tiré du livre De la Cabale au Progressisme, 1970), qui si on l’a lit correctement et ne pas de façon tordue, ne corrobore absolument pas la thèse d’Avrillé sur un pape pour deux Églises.
Avrillé, page 13, ajoute que « Le Père Meinvielle parlait en 1970 d’Eglise de la Publicité pour désigner ce que nous nommons l’Eglise conciliaire ; mais il décrit bien la situation actuelle, d’une même hiérarchie gouvernant deux Églises. »
Or, contrairement à ce qu’affirme l’auteur, l’abbé Meinvielle ne décrit pas “bien” la situation actuelle. En effet, l’hypothèse (comme le souligne lui-même l’abbé Meinvielle) de l’abbé Meinvielle suppose un pape “professant une doctrine irréprochable”. L’abbé Meinvielle l’affirme même une deuxième fois : « Il peut y avoir deux Églises, l’une de la publicité, Église magnifiée dans la propagande, avec des évêques, des prêtres et des théologiens “publicisés?, et même avec un pontife aux attitudes ambiguës ; l’autre, Église du silence, avec un pape fidèle à Jésus-Christ dans son enseignement et avec quelques prêtres, évêques et fidèles qui lui soient attachés, éparpillés comme “pusillus grex? par toute la terre. »
Avrillé osera-t-il dire que Jean-Paul II, Benoît XVI et maintenant François Ø “professent une doctrine irréprochable” ? Qu’ils sont fidèles à Jésus-Christ dans son enseignement ?
De qui Avrillé se moque-t-il ?
Avrillé était tellement à cours de citations pour consolider leur fou-thèse d’un pape pour deux églises qu’ils n’ont pas hésité à citer frauduleusement Madiran et l’abbé Meinvielle : Le premier en le caviardant et le deuxième en lui faisant dire ce qu’il ne disait pas.
Lorsque l’on désinforme et ment sur des sujets aussi graves, on est en droit de se poser des questions.
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Venons-en maintenant aux textes :