Nous vous avons présenté la nouvelle publication La Maison Battue par les Vents, le roman du Vatican aux ESR, la 19 novembre dernier.
L’éditeur et le traducteur ont préparé une « recension » pour la Revue Le Cep (Centre d’Études et de Prospective sur la science) que nous vous présentons ci-dessous :
« La Maison Battue par les Vents – le roman du Vatican »
Malachi Martin
Éditions Saint-Remi, 2015
(Titre original : Windswept House – A Vatican novel)
« L’Heure du Tentateur », description du livre par son auteur
En 1997, Malachi Martin accorda huit séances d’entretiens enregistrés au journaliste et éditeur canadien Bernard Janzen. « L’Heure du Tentateur » est la transcription de l’un de ces entretiens. En raison de la personnalité de Malachi Martin et de l’exceptionnel intérêt du sujet traité, nous croyons utile d’en proposer un résumé (la plaquette publiée fait 80 pages).
La thèse principale de « L’Heure du Tentateur » est que l’histoire de l’Église est le miroir de la vie du Christ. Aujourd’hui, la période de vie que l’Église traverse reflète Sa passion, Sa souffrance et Sa crucifixion. Au cours de Sa passion, Notre Seigneur a dit : « Mais voici votre heure et la puissance des ténèbres » (Luc 22, 53). Aujourd’hui, il apparaît de nouveau que les forces du mal triomphent : l’approbation légale de l’avortement, le culte du laid dans la culture, la pornographie généralisée, tout cela porte l’empreinte du démon. Dans l’Église, la désertion massive des anciens fidèles, l’horreur des scandales succédant aux scandales, la persécution des bons prêtres et la faiblesse avec laquelle le clergé s’oppose aux maux de notre temps sont autant de signes de la pénétration du démon.
Cependant, cette victoire apparente du mal n’est qu’éphémère, de même qu’au temps du Christ, la victoire apparente du mal fut engloutie dans la gloire de la Résurrection. Nous savons, grâce à Fatima, que l’heure de gloire de l’Église reviendra, car Notre-Dame l’a promis : « À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera. » Notre devoir, en tant que chrétiens, est de hâter ce jour du triomphe du Cœur Immaculé de Marie.
Windswept House revisité
Windswept House est un roman publié en 1996 par M. Martin. D’après l’auteur lui-même, 85 % des personnalités citées et 95 % des faits exposés dans l’ouvrage sont bien réels, mais la forme choisie de roman rend les faits en question plus faciles à digérer. Ce livre a été diversement reçu, et certains catholiques refusent de le croire. Ils pensent que tout va bien. Certes, l’Église connaît des difficultés, mais qui n’en connaît pas ? L’évangélisation est en plein essor, la dévotion aussi, et nous avons un Pape [Jean-Paul II] très actif, connu et respecté dans le monde entier. Nous avons environ un milliard de membres et sommes donc la plus importante dénomination religieuse du monde. Or, les catholiques qui pensent cela nient complètement les maux qui assaillent cet organisme qu’est l’Église Catholique Romaine.
Le thème primordial de ce livre est que l’organisme appelé Église catholique romaine, composé de cardinaux, d’évêques, de prêtres, de religieux et de religieuses, est en apostasie. Le schismatique et l’hérétique rejettent soit la juridiction de l’Église, soit tel article du credo (je crois que Dieu est trop bon pour envoyer quiconque en enfer), mais l’apostat nie les vérités de base : Dieu n’existe pas, il n’y a pas d’enfer, la grâce divine n’existe pas, le péché non plus, il n’y a que des offenses faites à la société, etc. Si vous niez les vérités de base, vous êtes un apostat. Or, actuellement, une grande majorité de catholiques sont des apostats. Ils y ont été entraînés par des ecclésiastiques apostats. Une assez large minorité de cardinaux, d’évêques, de prêtres et de religieux sont en apostasie. Ils ne professent plus les vérités de base du christianisme, et celles du catholicisme encore moins.
L’apostasie de notre époque est pire que l’hérésie arienne des premiers siècles, qui niait la divinité du Christ. Nous sommes dans la situation terrible où des ecclésiastiques ne croient pas à la Présence réelle ; ils ne croient même pas que Jésus est Dieu. Teilhard de Chardin est allé encore plus loin : il pensait que Dieu ne s’était pas fait homme, mais que l’homme allait devenir Dieu. Certains cardinaux actuels croient cela, ils ne croient pas en l’Incarnation ni en la Résurrection comme nous y croyons. Ce sont des apostats, et pourtant, ils exercent des responsabilités au sein de l’Église ! Dans les séminaires, des professeurs nient la divinité du Christ, et personne ne leur dit rien. Lorsque l’actuel évêque de Melbourne, Mgr Pell, devint évêque, il appela les enseignants de son séminaire et leur dit : « J’insiste pour que vous enseigniez la doctrine catholique traditionnelle. » Savez-vous ce qui arriva ? Les professeurs démissionnèrent en totalité ! Ils lui dirent : « Nous sommes désolés, nous vous aimons et vous respectons, mais nous ne croyons plus à ces choses. » À Melbourne, TOUT le corps enseignant démissionna !
Cette apostasie explique la disparition de l’unité dans l’Église et l’apparition d’une « Église souterraine ». De plus en plus de gens quittent l’église Conciliaire. Les dirigeants de l’église Conciliaire suivent rigidement Vatican II. Ils sont apostats mais ne le savent pas. L’évêque et ses prêtres disent qu’il n’y a pas de problème si vous êtes homosexuel, ou si vous êtes divorcé et remarié et recevez les sacrements. « Vous n’irez pas en enfer ; Dieu n’envoie personne en enfer ; et le démon, c’est un mythe ». Lorsque l’évêque et les prêtres disent cela, les fidèles se demandent ce qu’ils doivent croire.
Ainsi, les apostats nient l’existence du surnaturel, ou du moins ils ne l’incluent pas dans leur vision du monde. Ils ne croient ni aux anges, ni aux démons. Après la mort, il y a le paradis, un endroit agréable, tout le monde y va. Dieu n’envoie personne au purgatoire ou en enfer, ce ne sont que des lieux mythologiques. C’est l’apostasie : ils se croient et disent catholiques, mais ce sont des apostats. La hiérarchie ne nie pas ouvertement, d’ordinaire, les doctrines et dogmes de la Foi. Simplement, elle vit comme si ces doctrines n’existaient pas. Cette apostasie explique leur désintérêt pour le Rosaire, dont ils ne voient pas l’utilité, car ils ne croient pas aux privilèges de Notre-Dame. Le pire est que si vous perdez la foi, vous ne savez pas que vous l’avez perdue !
Mais ces ecclésiastiques apostats ne quittent pas l’Église, ils se considèrent toujours comme de bons catholiques. Le cardinal Bea m’a raconté une conversation qu’il entendit entre deux théologiens : Schillebeeckx disait : « Alors, nous ne pouvons pas rester dans l’Église » ; et Kung lui répondit : « Si, si, si. Au seizième siècle, nous avons quitté l’Église et nous avons perdu. Cette fois, nous restons à l’intérieur et allons la changer. »
La crise de l’Église doit bien avoir une source ; quelle est-elle ? Comme vous le savez, quiconque parle d’une conspiration est pris pour un malade mental. Mais nous avons la preuve qu’avant Vatican II, il existait un plan qu’un jour nous publierons entièrement. Nous savons maintenant qu’il y avait un plan qui influença Jean XXIII pour convoquer un concile. Une fois le concile convoqué, nous savons aujourd’hui que des cardinaux tels que Suenens, de Belgique, et Kœnig, de Vienne, furent de connivence pour transformer ce concile catholique en ce qu’il est devenu. Il est devenu quelque chose qui a interrompu la tradition de l’Église et produit les documents formant la base de l’apostasie universelle de l’Église catholique romaine. C’était un plan soigneusement préparé provenant finalement de sources non catholiques. Pourquoi ces non-catholiques prirent-ils pour cible l’Église catholique ? Regardons la situation de leur point de vue, avant le concile. Dans les années 1950, l’institution la plus forte de la sphère internationale est l’Église catholique romaine. Elle possède en Pacelli un Pape très solide qui va bientôt mourir. Cette institution jouit d’une grande respectabilité, elle couvre le monde entier et grandit en force chaque jour. Elle est le grand obstacle à la réalisation de vos plans. Qu’allez-vous faire ? Vous la détruisez de l’intérieur. Vous la pénétrez en introduisant plusieurs cardinaux au sein de la Franc-Maçonnerie. Ces cardinaux vont devenir des membres respectables de la Loge. Vous installez aussi des évêques et des prêtres dans la Loge. Puis, vous faites passer l’homosexualité pour un mode de vie acceptable par tout le monde, prêtres compris. Vous faites cela très prudemment. C’est exactement ce qui s’est produit.
Qui a formulé ce plan d’infiltration de l’Église ? Qu’on le croie ou non, l’Église a de puissants ennemis et constitue le principal obstacle à leur plan. Pourquoi ? Parce que l’Église catholique déclare en substance : « Premièrement, pour tout acte moral, je suis l’autorité ultime ; deuxièmement, je suis aussi l’autorité pour l’éducation : je dois éduquer les enfants ; troisièmement, je prétends être la source de tout pouvoir. » Très peu de gens le savent, mais l’enseignement social catholique dit que même le pouvoir politique passe par la papauté. Celle-ci n’insiste plus là-dessus, parce que cela n’est plus accepté, mais de facto, tout pouvoir sur terre vient du Christ, et Son unique vicaire sur la terre est le Pape. L’idée d’une démocratie dans laquelle le pouvoir vient du peuple n’est pas catholique. Dans une vraie démocratie, le peuple tient le pouvoir du Christ, par le Christ. « Toute puissance m’a été donnée au ciel et sur la terre. » (Mt 28, 18). Par conséquent, tout pouvoir descend de Lui et passe par Son vicaire, qui est un homme, et un seul homme.
Malheureusement, le rejet de la révélation du Christ se produit dans l’institution qu’est l’Église catholique. L’Église catholique, en tant qu’institution, se flétrit, et c’est l’un des thèmes de Windswept House. Un thème secondaire de ce livre est qu’humainement parlant, l’institution de la sainte Église catholique romaine cessera bientôt d’être visible. Il n’y aura plus d’institution.
Un événement s’est produit au début des années 1960 qui marque le début de l’auto-démolition de l’Église. Le 29 juin 1963 eut lieu l’intronisation de Lucifer au Vatican. [Le récit détaillé de cette intronisation scandaleuse se trouve dans La Maison battue par les Vents, pages 11 à 27]. Il s’agit d’un fait historique, d’une action menée un jour précis par un groupe de personnes représentant les lucifériens du monde entier. Dans un certain sens, Lucifer possède désormais un certain pouvoir sur Rome. Il ne possède pas Rome entièrement encore, mais je suis sûr qu’il attend le jour où il possédera son propre vicaire en la personne d’un Pape, si bien qu’il sera le seul maître de la Maison. L’unique personne qui puisse expulser Lucifer de Rome est le propriétaire de la Maison, le Pape. C’est lui qui doit effectuer l’exorcisme et nettoyer la Maison.
Cette intronisation diabolique explique l’inefficacité des efforts accomplis par les traditionalistes pour surmonter les forces du mal. Elle explique aussi des événements qui n’auraient jamais dû se produire. Par exemple, en l’espace de trente-six heures, le Saint Père dut recevoir Mikhaïl Gorbatchev et Fidel Castro. Or, Gorbatchev est le fondateur d’une nouvelle religion mondiale que les gens ne connaissent pas. Il en est le fondateur, et il est athée et marxiste. Quant à Fidel Castro, c’est un homme mauvais, d’une cruauté dépassant toute description. Ces deux hommes furent invités au Vatican, serrèrent la main du Pape, s’assirent et discutèrent avec le Pape. Eh bien, cela ne se fait tout simplement pas ; vous ne recevez pas les séides du démon. Pourtant, le Pape l’a fait.
À propos de Gorbatchev, bien qu’il ne soit plus à la tête de l’Union Soviétique, il est dans une position beaucoup plus puissante. Il a élaboré la Charte de la Terre, qui est la charte du Nouvel Ordre Mondial. Les commandements de ce texte remplacent les Dix Commandements. Lorsque cette charte sera appliquée, nous reviendrons à l’adoration de la nature et tiendrons l’homme pour une influence néfaste dans ce monde, un destructeur et pollueur de Mère Nature, Gaïa, la nouvelle déesse. Cette religion est une fausse religion, et Gorbatchev est un athée cruel. Comment peut-on le recevoir avec les honneurs ? Comment pouvez-vous recevoir Fidel Castro, dont les prisonniers meurent dans ses célèbres prisons, qui est un marxiste de la pire espèce et qui persécute l’Église ? Vous ne recevez pas ces gens-là. Si vous devez les rencontrer, le Pape a de nombreux clercs et prélats qui peuvent le faire. Mais voir le vicaire du Christ les recevoir en personne et avec les honneurs dans la maison du successeur de Pierre !… Non, cela ne se fait pas ! Pouvez-vous imaginer le Pape de 1520 recevant Luther avec les honneurs au Vatican ? Allons donc !
Ces rencontres avec des dirigeants communistes — le gendre de Khrouchtchev, reçu par Jean XXIII, des membres du gouvernement chinois, qui persécute l’Église — ont pour principal résultat de démoraliser les catholiques des pays communistes. On dit que tout cela est fait au nom de la diplomatie et que l’Église doit exercer son pouvoir diplomatique. Pourtant, il n’en résulte jamais rien, sinon la perte des illusions chez les fidèles, qui se disent : « Si les ecclésiastiques et les communistes s’entendent, c’est que les communistes ne doivent pas être si mauvais. » Que le Pape rencontre les communistes est un effet de l’influence de Lucifer au Vatican. Cela ne fait aucun doute, Lucifer est le prince, et il a maintenant sa place dans la citadelle de l’Église.
Cela a des conséquences pour les exorcismes. Au cours des exorcismes, les démons vous raillent sans cesse à propos de la situation de l’Église. Ils disent : « Nous sommes à Saint-Pierre. Au Vatican, nous pouvons parler à qui nous voulons. Nos représentants siègent à côté de votre Pape chaque jour. Que nous racontez-vous ? Nous sommes réglos. Comment osez-vous ? Notre Prince a été intronisé, installé, et pourtant, vous êtes encore contre nous ! Pourquoi nous persécutez-vous ? » Voilà ce qu’ils disent pendant que vous essayez de les chasser. Ils finissent par partir, mais en protestant : « Nous sommes honorés par des cardinaux en France. Le prince est vénéré par des ecclésiastiques. Nous ne pouvons pas être si mauvais, pourquoi êtes-vous contre nous ? »
Les satanistes réels sont très différents de ceux que nous montre Hollywood. Un certain Dr. Hammand, psychologue, répétait sans cesse la même chose : « Cette histoire de possession démoniaque n’est qu’imagination. Ces gens-là ont besoin d’une bonne thérapie, voilà tout. Laissez-moi assister à un exorcisme ! » Ainsi, un jour nous l’avons finalement admis. Eh bien, le Dr Hammand n’est jamais revenu à sa psychiatrie. Il était juif, mais il est devenu catholique. Lorsque vous êtes frappé par la réalité d’une présence démoniaque, c’est quelque chose que vous n’oubliez jamais.
Les satanistes réels sont des médecins, des avocats, des architectes, des hommes d’affaires, etc. Ce sont des citoyens parfaitement respectables, ils paient leurs impôts, ils financent même, à l’occasion, l’église locale. Certains sont catholiques, d’autres protestants ou juifs. Ils sont parfaitement respectables, mais ils rendent un culte à Lucifer. Ils exercent une énorme influence, encore que celle-ci reste secrète. Ils témoignent partout du principe luciférien selon lequel il n’y a rien au-dessus du ciel et rien sous la terre. Malheureusement, ils ont pénétré dans l’Église, où ils exercent secrètement leur influence. Le fait est que nous avons des prêtres, mais surtout des prélats qui sont devenus membres des loges sataniques, où ils rendent un culte à Satan. Certains d’entre eux sont destinés à exercer des fonctions importantes dans l’Église, où ils pourront faire beaucoup de mal. J’ai remarqué un phénomène très effrayant. Ils se reconnaissent entre eux. Je ne puis l’expliquer, mais même dans une foule, ils se retrouvent. Il y a une odeur spirituelle ou un signe sur leur front. Je ne sais pas. Mais une fois qu’ils appartiennent au Malin, ils se reconnaissent, même s’ils ne se sont jamais rencontrés auparavant. Et bien entendu, ils se protègent mutuellement, jusqu’à la mort !
Leur objectif pour l’Église est le suivant : ils veulent abolir complètement l’aspect surnaturel de l’enseignement de l’Église catholique afin que nous devenions des humains dépourvus de toute motivation spirituelle. Nous succomberons alors à leurs plans pour l’humanité, qui sont extrêmement sinistres. Par exemple, de nombreux catholiques de nos jours pratiquent la contraception. Aux États-Unis, environ les deux tiers des familles catholiques la pratiquent. Un grand nombre de catholiques pratiquent même l’avortement et n’y voient rien de mal. Beaucoup de familles ont deux enfants et pas davantage, parce qu’elles ont eu recours à la stérilisation : vasectomie ou ligature des trompes. Elles vivent ainsi dans le péché.
Une partie du projet des lucifériens pour l’humanité concerne la médecine. La tendance dominante de la médecine actuelle est de prolonger la vie aussi longtemps que possible ; l’objectif ultime est de rendre perpétuelle la vie humaine. Selon la théorie médicale, si vous pouvez remplacer tous les organes du corps, vous pouvez vivre éternellement. Pour cela, vous avez besoin d’organes de remplacement. Afin de les obtenir, vous devez les récolter sur d’autres créatures. Ainsi, le but de la recherche biomédicale est de développer ce qu’ils appellent des humanoïdes ou sous-hommes. On veut des créatures ayant de petits cerveaux, mais des cœurs, des cornées, des poumons, etc. en parfait état. Les fœtus vivants sont très recherchés pour cela. On paie des femmes pour leur bébé à seule fin d’en utiliser les organes. L’industrie cosmétique est également une grande utilisatrice de matière fœtale. Le projet des lucifériens est de réformer l’Église pour qu’elle ne s’oppose pas à cette nouvelle morale. L’Église est actuellement leur plus grand obstacle, car elle est contre la contraception et contre l’avortement. Les lucifériens n’ont pas encore trouvé le Pape décidé à lever ces obstacles, mais ils ont de nombreux amis dans l’entourage du Pape, et peut-être que l’un d’eux sera un jour élu au Trône de Pierre. Au nom de la nécessité de limiter la population humaine — un des objectifs majeurs du nouvel ordre mondial —, ce Pape reviendra sur l’interdiction de la contraception et de l’avortement…
Le titre de mon livre, La Maison balayée par le vent, a un double sens : la Maison, c’est-à-dire l’Église est balayée par un fort vent, et ce vent vient de Lucifer. Ce vent a introduit Lucifer dans l’Église, où l’influence de celui-ci se répand. Par exemple, on a supprimé ou transféré des jours de fête importants. Ce bouleversement du calendrier a désorienté beaucoup de catholiques. À propos de sainte Philomène, des gens ont écrit à Rome et demandé si cela voulait dire qu’elle n’avait jamais existé. On leur répondit que non, mais qu’on n’avait plus de jour de fête pour elle, désormais. Ces ecclésiastiques se moquent éperdument des dévotions des laïcs, accomplissant ainsi la prophétie selon laquelle la charité se refroidirait à la fin des temps. L’évêque de Louisville (Kentucky) a fermé plusieurs églises et interdit certaines dévotions. Dans le diocèse d’Edmonton, au Canada, ils ont retiré les prie-Dieu des églises. Ils ne veulent plus que l’on s’agenouille. S’agenouiller est indigne de vous, votre dignité d’être humain s’y oppose !
L’idée que l’Église a été fondée pour faciliter la création d’un paradis sur terre n’est absolument pas chrétienne. Pourtant, lorsque Jean-Paul II est venu en France, il a déclaré : « L’Église croit que son but est d’instaurer la fraternité universelle. » Or, cette idée ne figure nulle part dans la Tradition ! Ce fut aussi le thème du discours de clôture de Vatican II par Paul VI.
Dans Windswept House, le Dr. Channing, luciférien avoué et convaincu, dit que ses semblables ont eu une énorme influence sur la nouvelle liturgie. Et c’est parfaitement exact. Le Dr Channing est une personne réelle dont je tairai le vrai nom, mais c’est un très important luciférien dans le monde. Ces gens ont eu une énorme influence pour la nouvelle messe. Paul VI a formé un comité de huit personnes, dont deux catholiques et six non-catholiques, pour rédiger le nouvel ordo. Finalement, ils ont choisi la messe de Luther. Paul VI a certes dû modifier cela lorsque les gens ont commencé à protester, mais fondamentalement, c’est la messe de Luther. Or, celui-ci ne croyait pas en la Présence Réelle à la consécration, pas plus qu’en de nombreux autres enseignements de l’Église. Il était violemment anti-catholique et anti-papal. Il est donc étrange de voir le Pape [Jean-Paul II] louer Martin Luther comme un homme de profonde conviction religieuse et grand théologien. Car à mes yeux, c’était un hérétique à l’esprit mal tourné, qui mourut en blasphémant.
L’objectif de la Nouvelle église est d’être en accord avec le monde. Dans son encyclique Ut unum sint, Jean-Paul II n’a pas hésité à accepter une discussion, un dialogue, à propos de la primauté du Pape : « …chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres… instaurer avec moi sur ce sujet un dialogue fraternel et patient… » Or, il ne peut y avoir de discussion sur la primauté du Pape. Ces dialogues dont les modernistes sont si friands sont impensables sur certains sujets.
L’astuce de Satan a toujours été de tromper les gens en proposant quelque chose d’attirant en apparence, mais servant un but mauvais. C’est le cas de l’œcuménisme ; en effet, si toutes les religions sont vraies, il n’y a pas de vraie religion, puisqu’elles se contredisent entre elles. Et si toute religion peut dire ou faire ce qu’elle veut pourvu qu’elle respecte les droits de l’homme, alors où est l’intérêt de n’importe quelle activité spirituelle ? Il n’y en a pas. Pour la nouvelle façon de penser, il n’existe pas de Foi vraie. Il n’existe pas d’Église vraie. On ne peut plus dire « Hors de l’Église, point de salut. » Toutes les religions se valent, et on peut discuter de n’importe quoi, de l’avortement, de la contraception, de l’infaillibilité pontificale. On peut dire que l’enfer n’existe pas, ou que s’il y en a un, il n’y a personne dedans. Et nous ne nous énervons plus ni ne nous condamnons mutuellement.
Tout cela paraît excellent, mais comment l’âme individuelle peut-elle résister à de tels arguments ? Uniquement par la grâce sanctifiante, que vous n’obtenez que par les sacrements. C’est pourquoi les lucifériens ne veulent pas de sacrements valides. Vous pouvez prendre chacun des sept sacrements, baptême compris, et montrer que tels qu’ils sont pratiqués actuellement, ils peuvent être totalement invalides.
Le pacte avec les ténèbres.
Ainsi, le premier thème de Windswept House est l’apostasie, dont la source ultime est Lucifer. Examinons maintenant quelques traits de ce Nouvel Ordre Mondial que les lucifériens veulent implanter. Pour beaucoup de gens, cela signifie un gouvernement mondial. Mais premièrement, ce n’est pas cela, l’idée du Nouvel Ordre Mondial. Deuxièmement, le Nouvel Ordre Mondial, dans son essence, est déjà là. Il est installé, nous ne pouvons y échapper. Quel est-il ? Aujourd’hui, il n’existe pas de pays qui ne puisse être divisé en trois parties. Il y a toujours le gouvernement, plus important qu’il ne l’a jamais été. Il y a aussi le monde des affaires. Et il y a enfin un groupe d’entités appelées ONG – organisations non gouvernementales –, qui recouvre tout, depuis l’Action Contre la Faim jusqu’à l’Église catholique. C’est là que se trouve l’Église catholique de nos jours ; c’est là que se trouve la religion. Elle n’est qu’un élément parmi d’autres dans une masse d’organisations civiles qui se concurrencent sur la place publique. L’Église se trouve donc rétrogradée. Lorsqu’il arrive quelque chose, on ne se demande pas « Qu’en pense l’Église ? » Non, ce qui compte, c’est ce qu’en pensent les scientifiques, ou les hommes d’affaires, ou encore le gouvernement. Ainsi, la première caractéristique du Nouvel Ordre Mondial est que la religion est devenue simplement une ONG parmi bien d’autres, qui lutte sur la place publique pour sa popularité et ses adhérents. La seconde caractéristique est qu’aucune nation ne peut survivre sans participer à l’économie globale : si vous ne participez pas au flux quotidien du capital et des biens tel qu’il est réglementé par des règles globales, alors vous périssez. Regardez l’Albanie, qui a voulu conserver une forme particulièrement stricte du communisme : elle n’est nulle part, le chaos y règne. Aucun pays ne peut survivre s’il ne se soumet pas au système des règles globales. Et l’une de ces règles est que vous devez participer au flux du capital et des marchandises. La Chine a bien compris les règles du jeu, pas l’Albanie.
Cela veut-il dire que le communisme est mort ? En tant que système économique, oui, il est mort, mais le marxisme en tant que méthode de pensée n’est pas mort. Son idéologie est très simple. Loi numéro 1 : l’homme est un animal, un animal très organisé. Loi numéro 2 : il n’existe que la vie présente, il n’existe que la matière. Loi numéro 3 : l’État est l’entité la plus puissante, l’omniprésence du gouvernement est un fait de la vie moderne. Le principe central du marxisme n’a jamais été celui du contrôle centralisé de l’économie, mais une vision limitée à l’« ici-bas ».
Alors, si les communistes ont adopté en Chine une économie de marché tandis que nous, occidentaux, avons adopté une vision limitée à « ici-bas » avec une politique libérale d’avortement, quelle différence y-a-t-il entre eux et nous ? Aucune, sauf que nos lois sont plus libérales, que notre justice est plus libérale envers les criminels. Mais il ne s’agit que d’une différence de degré, pas de nature. Nous avons une plus grande tolérance envers la religion, bien qu’elle aille en diminuant. Nous vivons encore sur un capital accumulé au cours des siècles chrétiens, mais il n’en reste qu’une petite partie. En réalité, nous convergeons tous vers le même système. Entre parenthèses, au Sommet de Genève de 1985, les États-Unis et l’Union Soviétique ont signé un accord culturel. En vertu duquel le National Endowment for the Humanities à Washington et L’Informatik à Moscou produisent les mêmes manuels pour les enfants aux USA, en Russie, en Amérique Latine, à Bornéo et partout. Les enfants apprennent les mêmes choses partout, seule la langue diffère. Cela produira l’homogénéité voulue.
Leur grande idée est de créer un paradis sur terre pour l’élite. C’est pourquoi nous sommes leurs seuls vrais ennemis. S’ils parviennent à se débarrasser de l’Église catholique, ils pourront atteindre leur objectif. Mais ils n’y parviendront pas. Car si l’Église catholique disparaissait, toutes les autres religions disparaîtraient également. Le sacrifice éternel dont parle le prophète Malachie cesserait, et ce serait la fin du monde. Nous sommes donc essentiels, et Lucifer le sait. Il sait aussi qu’à la fin, il perdra, mais il fait de son mieux pour prendre avec lui le plus d’âmes possible. Son principal objectif est de contrôler le Pape complètement. Il y a deux moyens pour cela : ou bien j’exerce le contrôle en donnant au Pape des ordres qu’il exécute, ou bien je fais en sorte qu’il exécute mes volontés sans qu’il le sache. Cette seconde situation est la nôtre actuellement. Beaucoup d’ecclésiastiques ont perdu la foi, mais ne le savent pas. Beaucoup acceptent simplement tout ce qui leur est proposé, ce qui ne les distingue guère de ceux qui obéissent sciemment aux ordres de Lucifer. Ils sont presque aussi mauvais que ces derniers, parce qu’ils permettent au mal de se produire.
Nous devrions être l’Église militante, mais que voit-on ? Où est la ferveur évangélique ? Où est l’esprit missionnaire ? Maintenant, tout est question de compromis. Le Pape [Jean-Paul II] a signé avec les églises orthodoxes un accord en vertu duquel il renonce à tout prosélytisme envers elles. Vous ne devez pas essayer de convertir les juifs parce que cela offense nos frères juifs. La majorité des catholiques est menée par le bout du nez hors de l’Église, et elle ne le sait pas. Cela s’accompagne aussi d’un laxisme moral généralisé. Combien de mères empêchent leur fils ou leur fille d’amener leur petite amie ou petit ami coucher avec eux ? Et les prêtres ne font rien pour l’application des règles. Quand avez-vous entendu pour la dernière fois un sermon contre l’avortement, la contraception ou l’homosexualité ? Il faut être consensuel : c’est démocratique.
Il arrive que le Pape lui-même enseigne quelque chose allant contre la foi ou la tradition de l’Église ; l’œcuménisme, par exemple. Alors, dans un tel cas, le simple catholique n’est pas tenu de suivre le Pape. L’idée que vous ne pouvez jamais dire quoi que ce soit de contraire à ce que dit le Pape n’est pas catholique du tout. Par exemple, le Pape ne croit pas que le Christ est descendu « aux enfers » (les Limbes), alors que cela fait partie du Credo ! Le Pape dit que Luther était un homme bon et profondément religieux. Moi, je crois que c’était un blasphémateur, qui est probablement en Enfer. Si je n’accepte pas ce que dit le Pape sur ces sujets, cela ne veut pas dire que ce Pape est mauvais ou qu’il a cessé d’être Pape. On peut donc ne pas être d’accord avec le Pape et rester un bon catholique.
[Nous laissons de côté quelques paragraphes consacrés à la géopolitique de Jean-Paul II]
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Le principal reproche que l’auteur adresse au Pape est d’avoir fait confiance à des organisations séculières (« Solidarité » de Lech Walesa) pour atteindre ses objectifs géopolitiques. Il n’agissait pas par foi. Il faisait confiance à des mouvements laïcs pour parvenir à des fins spirituelles, ce qui ne se réalisa pas. La libération de l’Europe de l’Est n’a pas produit les fruits spirituels attendus. Cela parce que Jean-Paul II a commis la même erreur que Jean XXIII et Paul VI : ces trois Papes n’ont pas exécuté le mandat de la Reine des Cieux, la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé. Jean XXIII pensait que Khrouchtchev prendrait pour un acte de guerre la Consécration de la Russie, ce qui entraînerait des persécutions accrues pour les catholiques. Paul VI avait peur de son ombre et ne croyait pas vraiment en Fatima. Jean-Paul II y croyait un peu, mais pas en la totalité du message. Le cardinal Casaroli, son Secrétaire d’État, que je considère comme un athée, fit tout ce qu’il put pour supprimer le message de Fatima. Je pense que la raison pour laquelle la consécration n’a pas été faite remonte jusqu’à Lucifer. Il a simplement trop de pouvoir parmi les prélats de l’Église. Il est capable de neutraliser ceux qui veulent tenter quelque chose. Le fait est que la bureaucratie du Vatican est largement pénétrée par la Franc-Maçonnerie.
Cela nous amène à comprendre le jeu des Anglo-Saxons vis-à-vis de l’Église de Rome. Ils sont la source et les créateurs de la Franc-Maçonnerie avec la Loge Écossaise. Dans les grades supérieurs, les 33èmes degrés et au-delà, ils planifient la destruction de l’Église catholique romaine en tant qu’Église, mais pas en tant qu’organisation. Ils veulent conserver l’organisme qu’est l’Église continue, mais pas sous sa forme traditionnelle. Leur but est d’éliminer le surnaturel dans le catholicisme et d’utiliser l’organisation ecclésiale à des fins humanitaires.
Depuis la disparition du communisme, l’unité d’action entre le Vatican et les États-Unis a fait place à une sérieuse divergence. En effet, le gouvernement américain vise à limiter la population d’un certain nombre de pays, principalement dans le tiers monde. Mais la promotion de l’avortement satisfait avant tout le désir du démon de tuer des êtres humains sans baptême. En outre, les ennemis de l’Église veulent empêcher son enseignement en faveur de la vie et des familles nombreuses. Ils n’y réussissent que trop bien parce qu’aujourd’hui, les catholiques sont plus nombreux à pratiquer la contraception qu’à ne la pratiquer pas.
La conclusion de Malachi Martin est que la crise de l’Église va se poursuivre. « Nous allons vers une période qui verra la fin des temps catholiques et le retour des âges païens. » Cela signifie que l’influence politique, culturelle, sociale et religieuse de l’Église de Rome va diminuer. Mais cette crise fait partie des desseins de Dieu. Il convient alors de distinguer entre le Corps Mystique et l’institution qu’est l’Église. Celle-ci semble ne plus correspondre au dessein du Christ. Apparemment, Il la laisse se liquider sans scrupules. La destruction de l’Église, son échec, l’échec des Papes et la trahison des évêques et des prêtres, Notre Seigneur sait tout cela, et il permet que cela arrive. Il ne fait aucun doute que la grâce de Dieu continue d’opérer. Je ne pense pas que les gens soient intrinsèquement pires. Il y a moins de grâce dans le monde parce que l’Église catholique ne fonctionne plus comme une église. Elle ne fonctionne plus que comme un véhicule socio-politique. Elle ne fait pas son travail… Le Christ a voulu qu’il en soit ainsi. C’est la situation qu’Il nous a donnée. Nous pouvons tous sauver nos âmes ; nous savons ce que nous devons faire. Et si nous ne savons pas comment faire, nous pourrons le découvrir à condition de le vouloir. »
Source : The Tempter’s Hour by Malachi Martin
Le point de vue du traducteur
Malachi Brendan Martin naît à Ballylongford, dans le comté de Kerry (République d’Irlande), le 23 juillet 1921 au sein d’une famille catholique de la classe moyenne où l’on parle irlandais à table. Ses trois frères seront ordonnés prêtres, eux aussi, deux d’entre eux devenant des universitaires comme lui. Après des études secondaires à Dublin, il entre le 6 septembre 1939 comme novice dans la Société de Jésus. La Deuxième Guerre mondiale l’oblige à rester en Irlande, où il étudie à l’Université nationale. Il y obtient un baccalauréat en sciences sémitiques et en études orientales tout en poursuivant des études d’assyriologie au Trinity College de Dublin, après quoi il part poursuivre ses études à l’Université Catholique de Louvain, en Belgique. Le 15 août 1954, jour de la Fête de l’Assomption, il est ordonné prêtre dans l’Ordre des Jésuites. Il étudie ensuite à l’Université Hébreu de Jérusalem et à l’Université d’Oxford, se spécialisant dans les études intertestamentaires, la christologie et les manuscrits hébreux et arabes. Il étudie aussi la psychologie, la psychologie expérimentale, la physique et l’anthropologie.
Il prend part aux recherches sur les manuscrits de la Mer Morte et publie dans divers journaux de nombreux articles sur la paléographie sémitique. Il travaille longuement sur le syllabaire de Byblos à Tyr (au Liban) et dans la péninsule du Sinaï. Il prend part à ses premiers exorcismes en Égypte, où l’ont amené ses études d’archéologie.
Il est convoqué à Rome pour y devenir le secrétaire du Cardinal Bea (SJ), confesseur de Pie XII, poste qu’il occupe de 1958 à 1964 et qui le met en contact avec Jean XXIII, l’initiateur de l’aggiornamento dans l’Église. Ses années romaines coïncident avec les débuts du deuxième Concile du Vatican (1962-1965), et il assiste en tant qu’interprète à toutes les sessions de ce dernier, dont l’évolution le laisse de plus en plus perplexe.
À Rome, il devient professeur à l’Institut Biblique Pontifical, où il enseigne l’araméen, la paléographie, l’hébreu et l’Écriture Sainte. Durant cette période, il réside au Vatican. Là, il travaille comme traducteur, sous l’autorité du Cardinal Bea, au sein de la Division des églises Orthodoxes et des anciennes églises Orientales du Secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens. Mais en juin 1964, il démissionne de L’Institut Pontifical.
En février 1965, il demande à quitter l’Ordre des Jésuites. Il est alors dispensé de ses vœux de pauvreté et d’obéissance le 30 juin 1965, mais non de son vœu de chasteté, demeurant ainsi un prêtre séculier.
En 1966, il part s’installer à New York, où il travaille comme plongeur dans un restaurant, serveur et chauffeur de taxi avant de commencer à pouvoir vivre de sa plume. Il s’occupera de médias et de communications pendant tout le reste de sa vie. Après son arrivée à New York, le Cardinal Terence Cooke lui donne par écrit l’autorisation de continuer à exercer son sacerdoce. Il est naturalisé américain en 1970. Avec le temps, ses écrits deviennent de plus en plus critiques vis-à-vis du Concile Vatican II et de l’église post-conciliaire. Le roman dont il est question ici est le dernier qu’il ait écrit ; il est aussi le plus abouti. Malachi Martin meurt le 27 juillet 1999 à New York, où son corps repose au Gate of Heaven Cemetery.
Le personnage principal de « La maison battue par les vents » n’est autre qu’un certain « Pape slave ». On est donc en présence de ce qu’il est convenu d’appeler un roman à clef, ce genre d’œuvre dont l’auteur fait passer un message à travers une trame romanesque et des pseudonymes. Force est de souligner tout d’abord sa qualité purement littéraire, Malachi Martin étant aussi un véritable écrivain. L’humour et la truculence y affleurent parfois, bien que le sujet ne s’y prête guère.
La galerie des personnages — tant secondaires que principaux — est particulièrement fournie, pittoresque à l’occasion, et la psychologie de chacun est exposée avec autant de délicatesse que de précision. On mentionnera pour commencer la famille Gladstone, dont l’immense et majestueuse demeure située sur l’île côtière de Galveston, sur l’Océan Atlantique, a pour nom Windswept House (la maison battue par les vents) : la mère, Cessi, femme forte de l’Évangile, fermement attachée à sa foi catholique semper idem (c’est sans doute à elle que l’auteur s’identifie le mieux) ; Christian, l’aîné de ses trois enfants, prêtre inébranlable dans son sacerdoce traditionnel ; Paul, le cadet, financier international, puis hiérarque européen devenu quelque peu apostat ; Tricia, la benjamine, artiste peintre handicapée par une grave maladie des yeux. Sauf Paul, ces gens sont de fervents catholiques américains issus de la Cornouaille, que leurs ancêtres durent quitter en 1668 pour échapper aux persécutions élisabéthaines. Les Gladstone, qui ont fait fortune en Amérique, s’enorgueillissent de la devise « Pas de quartier », et c’est sans fléchir qu’ils n’ont cessé de l’appliquer à tout ce qui est ennemi de l’Église du Christ.
L’aîné des Gladstone va vivre des moments difficiles et même crucifiants dans une Église, et notamment une Rome en proie aux séquelles du Concile Vatican II. Il va y rencontrer des hommes voués, les uns — de plus en plus rares — à la préservation de ce qui peut être sauvé de l’Église de toujours, de l’Église « en ordre », les autres — nombreux et sûrs d’eux-mêmes — au remplacement de celle-ci par une institution syncrétiste en parfaite adéquation à l’esprit du temps et aux exigences du monde, dont le prince a été officiellement intronisé au sein même de l’Église. Parmi les premiers, on retiendra la forte personnalité de Damien Slattery, Supérieur de l’Ordre des Dominicains, colosse irlandais aussi bon vivant et tonitruant que capable d’une grande finesse de jugement. Parmi les seconds, le tortueux Cardinal Secrétaire d’État Maestroianni, aux accointances mondialistes troubles et délétères. Le Père Christian Gladstone va faire la connaissance du « Pape slave » et de tous ceux qui tournent autour de lui, quelques-uns pour le protéger et le défendre, les autres pour le torpiller en l’entraînant dans leur jeu méphitique. Il fera connaissance avec la corruption qui gangrène peu à peu le grand corps ecclésial, notamment aux États-Unis, son pays d’origine. Cette corruption revêt toutes les formes : religieuse, politique, financière, mafieuse. Elle inclut même un mélange détonant d’homosexualité et de satanisme au sein du clergé, et elle peut aller jusqu’au meurtre, rituel ou non. C’est avec une précision clinique et un sens consommé du suspense que l’auteur — qui est arrivé au sommet de son art — expose les mœurs en question. Tels sont les souverains ingrédients qui rendent ce livre plus difficile à refermer qu’à ouvrir.
Mais on omettrait l’essentiel en ne mentionnant de l’ouvrage que ce qui l’apparente aux meilleurs romans policiers et romans d’espionnage. Car l’essentiel du message de Malachi Martin consiste à dénoncer, en la décortiquant, la corruption de la Foi, qui passe naturellement par celle de la théologie et de la liturgie. On est là aux antipodes de livres à grand succès aussi absurdes, racoleurs et anti-catholiques que Da Vinci Code, par exemple. « La maison battue par les vents » est une hymne vibrante à l’Église du Christ dans ce que celle-ci a de plus sacré, absolu et intemporel, donc de plus divin et, à ce titre, de plus férocement combattu par les forces de l’Adversaire : la Vérité. Ce sont justement la quête et la défense de la Vérité qui sous-tendent ce roman passionnant à tous égards.
Une question de sémantique et de stylistique comparée
Comme on a pu le lire ci-dessus, Malachi Martin dit avoir intitulé son roman « La maison balayée par le vent » en référence à l’Église, qui essuie un fort vent venant de Lucifer. On pourra donc s’étonner que j’aie préféré intituler la version française « La maison battue par les vents ». Il y a pourtant trois raisons à cela. En premier lieu, l’idée d’une maison balayée est plutôt positive, car si une maison est balayée, recevant de la sorte « un bon coup de balai », c’est parce qu’elle en a besoin pour être purgée de ses saletés. Or, en l’espèce, c’est le vent mauvais évoqué par l’auteur qui est censé faire entrer des saletés dans la maison. J’ai donc voulu éviter toute ambiguïté, et l’adjectif battue m’a semblé assez nettement négatif pour cela. En deuxième lieu, le titre fait référence aussi à la demeure des Gladstone, baptisée Windswept House, qui se trouve être plantée en plein Atlantique, telle un phare avancé de la foi catholique. Or, quand on parle d’un phare, on dit seulement de lui qu’il est battu par les vents, non balayé par eux, car cela pourrait aller jusqu’à signifier que les vents ont emporté le phare. En troisième lieu, et dans le droit fil du deuxième point, mieux valait parler des vents au pluriel (ce que le libellé anglais autorise, d’ailleurs), car l’Église est attaquée de toutes parts, quand bien même on connaît l’origine unique de ces attaques. Telle est bien la seule liberté importante que je me suis permis de prendre avec le beau texte de Malachi Martin, toutes les autres variations ne m’ayant été dictées que par le passage obligé du génie de l’anglais à celui du français comme par le souci de rendre la lecture agréable.
François Thouvenin
Le point de vue de l’éditeur
Dans l’entrevue en question, Malachi Martin dit ceci : « Il arrive que le Pape lui-même enseigne quelque chose allant contre la foi ou la tradition de l’Église ; l’œcuménisme, par exemple. Alors, dans un tel cas, le simple catholique n’est pas tenu de suivre le Pape. L’idée que vous ne pouvez jamais dire quoi que ce soit de contraire à ce que dit le Pape n’est pas catholique du tout. Par exemple, le Pape ne croit pas que le Christ est descendu « aux enfers » (les Limbes), alors que cela fait partie du Credo ! Le Pape dit que Luther était un homme bon et profondément religieux. Moi, je crois que c’était un blasphémateur, qui est probablement en enfer. Si je n’accepte pas ce que dit le Pape sur ces sujets, cela ne veut pas dire que ce Pape est mauvais ou qu’il a cessé d’être Pape. On peut donc ne pas être d’accord avec le Pape et rester un bon catholique. »
Or, dans ce paragraphe, l’auteur semble oublier la doctrine de l’Église sur le dogme de l’infaillibilité, qui proclame le Pape infaillible en matière de foi et de morale dans l’enseignement que le Souverain Pontife prodigue officiellement à tous les chrétiens. Ainsi le catéchisme de saint Pie X nous enseigne-t-il ceci : « Le Pape peut-il errer quand il enseigne, lui seul, les vérités révélées par Dieu ? Le Pape ne peut pas errer quand il enseigne, lui seul, les vérités révélées par Dieu ; il est infaillible comme l’Église, lorsque, comme Pasteur et Maître de tous les chrétiens, il définit les doctrines touchant la foi ou les mœurs. » C’est ainsi que les théologiens ont expliqué aux fidèles ce dogme proclamé par Pie IX. Par exemple, Mgr de Ségur écrit ceci : « En d’autres termes, il est infaillible quand il parle comme Pape, mais non pas quand il parle comme homme. Et il parle comme Pape lorsqu’il enseigne publiquement et officiellement des vérités qui intéressent toute l’Église, au moyen de ce qu’on appelle une Bulle, ou une Encyclique, ou quelque autre acte de ce genre. » (Le Pape est infaillible, éd. St Remi, p. 10)
Par conséquent, Malachi Martin aurait mieux fait de dire qu’un catholique n’est pas tenu de suivre le Pape dans ses opinions privées lorsque celui-ci parle comme homme, car ce ne sont pas là des actes de son magistère. En revanche, un catholique est tenu de suivre le Pape dans son magistère public officiel s’adressant à tous les chrétiens. C’est le cas lorsque le Souverain Pontife parle comme Pape de questions de foi et de morale, car la foi et la morale sont universelles et concernent toute l’Église.
Si, par conséquent, quelqu’un qui se présente comme Pape enseigne officiellement des erreurs contre la foi et la morale, c’est qu’il est un intrus — qualifié d’anti-Pape — usurpant une fonction qu’il ne peut posséder. C’est le cas de “papes” conciliaires – y compris Jean XXIII – qui ont entériné les doctrines hérétiques du Concile Vatican II relevant, quant à la forme, du magistère extraordinaire, en particulier la doctrine hérétique de la liberté de conscience ou liberté religieuse. C’est d’ailleurs là tout l’objet du livre La Maison battue par les Vents ; ce dernier explique en effet que la finalité du plan mis en œuvre par le Cardinal Maestroianni, Benthoek et Channing est de vider la fonction papale de toute sa substance surnaturelle, laquelle consiste justement en ce charisme d’infaillibilité constituant l’intéressé en Pasteur suprême : « La dernière phase — à savoir l’utilisation de l’Esprit Commun des Évêques pour élaborer un instrument canoniquement valide destiné à mettre fin au pontificat en cours et, en même temps, à la papauté telle qu’on l’avait toujours connue — se résumerait à quelques ajustements bureaucratiques supplémentaires, une fois le processus lancé. » (p. 282)
Citons encore ce passage : « Au cas où les idées de Son Éminence seraient adoptées comme enseignement officiel de l’Église, le mode de gouvernement de celle-ci s’en trouverait profondément altéré. Le rôle centralisateur du Vatican disparaîtrait. Dans le domaine religieux, le Pape ne serait plus Pasteur Suprême. Dans le domaine politique, il ne serait plus souverain. Aucun changement n’aurait plus à être entériné par le Souverain Pontife pour devenir valide. » (p. 163)
Du reste, si les mots ont un sens, Malachi Martin a bien écrit que ces “papes” conciliaires étaient des intrus : « Pourtant, personne en 1962 ne pouvait prévoir avec précision dans quelle mesure Rome, ses évêques et ses Papes allaient faire ami-ami avec ce que beaucoup de gens devaient appeler plus tard des loups en habits ecclésiastiques poursuivant un but mortel pour la doctrine et la moralité catholiques romaines. » (p. 217)
Force est donc de déplorer une contradiction aussi importante de la part de Malachi Martin, d’autant que cet auteur a eu l’immense mérite de dénoncer et de décrire les trahisons et les complots auxquels il a assisté, ce dont on ne peut que lui être extrêmement reconnaissant.
Bruno Saglio
C’est notre arme absolue…notre moyen surnaturel et providentiel… L’Enfer, malgré toute sa puissance déchaînée, n’y peut rien !!!
Apprenons donc à soupeser ces fruits à l’aune de ceux apportés par deux mille ans de christianisme… Démasquons ces fruits-poisons et montrons leur caractère mortel…… Pas un seul ne subsistera alors……
Une seule condition : avoir gardé — ou le retrouver très vite — un véritable esprit surnaturel et ne pas être englué dans le naturel. Tout système ne peut être démontré que par ce qui lui est extérieur et le transcende. Or l’existence de la nature implique celle du surnaturel.
Ôtez à l’Église sa réalité surnaturelle et vous obtiendrez aussitôt une ONG à visée purement humaniste. C’est ce qu’ EUX veulent !!!! Les apostats à la tête de « l’église-contrefaite » ne veulent plus du surnaturel car ils n’y ont jamais vraiment cru… Véritables athées, ils repoussent indéfiniment le domaine de l’inexplicable dans les recoins d’un progrès et d’un avenir incertain puisque même la science n’a pas ou plus la prétention de se substituer aux dogmes et aux vérités révélées. Une théorie scientifique communément acceptée (et sur laquelle sont basées un nombre incalculable d’inventions qui peuplent notre vie moderne) accepte que certains phénomènes soient, en eux-mêmes, inexplicables. La science connait ses limites, les sectateurs du nouveau catholicisme, EUX, n’en connaissent pas.
Dois-je lever le voile sur l’un de leurs grands secrets ? L’Homme est un dieu, mais en perpétuel devenir……
Comme il y a les « dieux du stade », l’humanité est en marche vers sa propre auto-divinisation…sous la houlette et le contrôle bien sûr des invisibles et des « élites » qui nous gouvernent…
Vous comprenez pourquoi il fallait absolument garder la structure institutionnelle de l’Église intacte (ou presque !) pour non seulement mieux LEURRER les fidèles catholiques mais pour accomplir ce Grand Œuvre éminemment spirituel qu’est la divinisation de l’Homme…
l’HOMME-DIEU d’un côté……les « hommes-dieux » de l’autre…… YA PAS PHOTO ! ! !
Lucifer sait que plus c’est gros, plus ça passe !!!!!!!!!!!!!
L’homme aime qu’on lui mente ! le flatter et lui dire qu’il est un dieu en devenir, qu’il est beau, intelligent, doué, et bientôt éternel, qu’il est un créateur etc…
Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute, Satan ( et ses suppôts ) l’a bien compris, et depuis longtemps !
« les sectateurs du nouveau catholicisme, EUX, n’en connaissent pas. Dois-je lever le voile sur l’un de leurs grands secrets ? L’Homme est un dieu, mais en perpétuel devenir »……
Cher Charles, il est curieux qu’aujourd’hui j’ai réfléchi sur le même thème que celui que vous évoquez là. Je me disais : la philosophie des Lumières a inventé le culte de l’Homme (avec ses prétendus « droits ») ; cela a jeté les bases d’un subconscient collectif d’une divinisation abstraite et universelle.
Plus d’un siècle après, Nietzsche a eu l’idée du Surhomme, qui est un mélange de démesure païenne et d’esthétique hédoniste, ayant lancé l’idée, aussi bien chez les anarchistes que chez les vulgaires zombies post-modernes, d’une divinisation individualiste.
Et Depuis le tournant 2000, la philosophie du trans-humanisme met au jour officiellement le concept d’une divinisation individualiste concrète, c’est à dire l’« Homme augmenté », mais qui sera réservé à quelques hautes sphères.
Le « vil troupeau » d’Épicure des temps démocratiques aura donc servi de chair à canon, et maintenant de chair à laboratoires, à l’édification du Grand-Œuvre.
« il fallait absolument garder la structure institutionnelle de l’Église intacte (ou presque » : Leurrer pour édifier le Grand-Œuvre. Et je pense qu’il ne conviendrait plus de qualifier l’ONG et sa superstition qui occupent Rome, de « conciliaire », terme qui me semble dépassé, et ni « moderniste », attribut qui n’est qu’un des multiples éléments — porté à son paroxysme d’ailleurs —, du système religieux mis en place. Une expression du type « Organisation Pastorale Néo-conciliaire » me semblerait approcher bien davantage du réel.
Par ailleurs, comme je le disais il y a quelques semaines à Pierre Legrand, il ne faut pas négliger non plus le droit, puisque « la structure institutionnelle » donne l’apparence de demeurer intacte. Alors, nous attendions des clercs qu’ils prennent enfin à bras le corps le problème (*), et définissent la situation de l’Église face au leurre « assis à Rome ». Mais rien ne vient. Or cela ne pourrait être éclairci que par le concours singulier de la philosophie du droit en général d’abord, de l’histoire du Droit canon en particulier ensuite, et de la théologie, enfin confrontée (via l’outil philosophique) au nouveau réel chaotique de l’heure présente, dont beaucoup paraissent désastreusement inconscients.
Si Dieu le veut !
(*) le sulfureux abbé de Tanoüarn, (et qui s’en flatte) disait fort pertinemment sur RC récemment que le savoir, relatif à tel ou tel sujet, n’était pas le produit de la seule érudition, mais le fruit de l’érudition d’une part, (connaissance technique du sujet) et de la culture (connaissance des autres disciplines voisines de celle du sujet concerné) d’autre part. Or nous avons affaire le plus souvent à des érudits peu pénétrants, quasiment autodidactes, totalement dénués de toute formation intellectuelle drastique et rigoureuse, et, — en dehors de cette technicité du niveau au mieux de 2ième cycle universitaire —, relativement incultes… (hormis une connaissance et des références classiques en français !).
Cher Martial,
Votre message rejoint en grande partie le mien et m’apporte des réflexions supplémentaires !
Comme vous dites vrai lorsque vous évoquez un « subconscient collectif d’une divinisation abstraite et universelle ».
Cette mise à l’épreuve divine, en quelque sorte, rejoint celle des anges dans les débuts de la Création…
J’y vois une cohérence totale dans ce que j’appelle le Grand Œuvre et qui n’est rien d’autre que la répétition et sa tentative à usage humain de la Grande Tentation Intellectuelle d’Émancipation des esprits angéliques qui, par orgueil, refusèrent de se considérer inférieurs et soumis à des créatures incarnées. (Notre-Seigneur et Sa Très Sainte Mère)
L’Homme abstrait, en s’auto-divinisant rejoint cette aspiration ultime qui est elle-même un leurre absolument prodigieux en ce sens que tous les Princes de l’Enfer savent pertinemment que la bataille a été définitivement perdue avec le « Qui ut Deus » de l’Archange St Michel et qu’elle le restera pour l’éternité. Ce qui démontre bien que l’homme ne peut chuter définitivement que s’il s’affronte à « Celui qui Suis » et qui est son propre Créateur. Cet affrontement obéit à une dynamique qui correspond au temps d’épreuve de l’homme adamique après sa propre chute (ce qu’on nomme dans l’Église la tache originelle) . En réalité, il ne s’agit nullement de gagner quelque bataille que ce soit, mais de venger une défaite par l’assimilation des âmes au mystère de la Chute, en les entrainant dans le seul péché qui damne assurément, celui de l’Orgueil et de la Superbe, celui que l’on nomme ici bas le péché contre l’Esprit d’où la flamme de l’Amour Divin a été bannie pour toujours…
Il est terrible de tomber entre les mains du Dieu Vivant…et l’Enfer le sait bien… Il faut donc y entraîner le maximum d’âmes rachetées à grand prix par le Sang du Christ.
Bien qu’universelle cette divinisation a des cibles privilégiées et obéit à une hiérarchie démoniaque telle qu’elle subsiste en Enfer par une juste permission de Dieu. Les gestes de Dieu étant sans repentance, car en Lui tout est parfait, ce sont les Princes de ce monde et en tout premier lieu les Princes de l’Église (et en second lieu tous les consacrés) qui sont la cible de l’acharnement démoniaque.
Chair à canon ou rats de laboratoires, le « vil troupeau » comme vous dites, cher Martial, sert souvent d’hostie sacrificielle à une bataille apocalyptique qui se livre au Ciel, dans les airs et dans les âmes…
Les fameux « leurres » ne sont faits que pour transformer ce troupeau en moutons dociles et bêlants. Car tout ce qui se détache du troupeau, est appelé, par définition, à des tâches plus hautes et plus nobles : la sainteté au service de l’Épouse du Christ ou l’Inversion Luciférienne au service des grands prêtres et du Prince de ce monde.
Plus on monte dans la hiérarchie, moins il y a de leurres et nul besoin de tromperie sur la marchandise car ces élites lucifériennes savent pertinemment qui et quelles entités elles servent, même si leurs motivations diffèrent d’une personnalité à l’autre.
Ainsi avez-vous vu juste : « l’Homme augmenté » appartient réellement aux plus hautes sphères de la société et s’arroge le droit « luciférien » de mener le troupeau à son sort ultime, avec, de préférence, son consentement « éclairé »…
Vous dites encore, cher Martial : « Alors, nous attendions des clercs qu’ils prennent enfin à bras le corps le problème (*), et définissent la situation de l’Église face au leurre « assis à Rome ». Mais rien ne vient. »
En effet, rien ne peut venir des clercs dans leur ensemble (sauf qu’il y aura toujours, grâce à Dieu, quelques cas isolés) car l’Église est une société à la fois juridique, humaine, théologique et surnaturelle. Outre le fait que les ordinations invalides ont considérablement raréfié le nombre de prêtres valides dans le monde, outre le fait que le clergé de haut rang a trahi sa mission depuis des lustres et que par conséquent tous ces gens là se sont sortis eux-mêmes de l’Église, que ceux qui ont gardé l’amour de la tradition de l’Église ont été aveuglés par un esprit schismatique et hérétique, châtiment bien souvent de leur orgueil clérical et de leurs prétentions personnelles, il n’y a donc plus, à vue humaine et institutionnelle, de solution à ce marasme généralisé.
L’être humain, même clerc, est trop souvent attaché aux apparences, comme vous le rappelez si bien cher Martial, et cela contente son ego et son instinct grégaire qui est directement relié à un culturel très puissant, inscrit au plus profond de ses gènes par des siècles de foi et d’habitus chrétien. Ne croyez-vous pas que le Démon sait tout cela encore mille fois mieux que vous et moi ?!…
Comme toute créature il est soumis aux impératifs de son orgueil et surtout de son impatience… Son temps est compté, et il le sait bien !
Trop souvent nous avons bien du mal à ne pas faire avec Dieu un tout petit peu d’anthropomorphisme, ce qui nous conduit malgré nous à bien des désillusions : déception, impatience, manque de foi, agacement, irritabilité affective, etc… Quelle surprise aurons-nous au Ciel en découvrant dans toute leur ampleur les saints attributs de notre Créateur ! Nous rougirons alors de nos craintes, de nos colères (même saintes !) , de nos impatiences, de nos découragements, de notre manque de charité avec soi-même et avec le prochain, etc…
Ce qui viendra : le retour de Notre-Seigneur et de Son Église…hormis cela tout n’est que balivernes, supputations,théories humaines, constructions oiseuses, etc… Nous avons franchi, avec l’apostasie conciliaire, le Rubicon de la Rédemption de nous-mêmes et n’avons plus qu’à attendre et contempler les châtiments que Dieu nous envoie…dans un ultime et dernier geste pour nous sauver… TOUS… dans la mesure du possible.
Cette mesure est entre nos mains : ne la laissons pas de grâce entre les mains de ceux qui ont déjà prononcé leur « NON SERVIAM » !
À la lumière de vos précieux commentaires à caractère théologique, qui donnent la pleine mesure à mes quelques remarques, Charles, je voudrais illustrer par un exemple précis l’intérêt des effets pratiques du concours de nos observations, si je peux me permettre.
L’auteur écrit ainsi : « Il convient alors de distinguer entre le Corps Mystique et l’institution qu’est l’Église. Celle-ci semble ne plus correspondre au dessein du Christ. Apparemment, Il la laisse se liquider sans scrupules. La destruction de l’Église, son échec, l’échec des Papes et la trahison des évêques […] l’Église catholique ne fonctionne plus comme une église. Elle ne fonctionne plus que comme un véhicule socio-politique. Elle ne fait pas son travail » (cité de « la description par l’auteur« ).
1. Préalablement je propose de reprendre vos distinctions relatives à l’Église : « rien ne peut venir des clercs dans leur ensemble (sauf qu’il y aura toujours, grâce à Dieu, quelques cas isolés) car l’Église est une société à la fois juridique, humaine, théologique et surnaturelle. »
On peut dire que lorsque Malachi Martin a écrit les phrases que je viens de citer à l’instant c’est qu’il sépare, — et ne distingue pas —, l’institution d’un côté. Cela lui permet alors d’analyser, juridiquement alors, la faillite de l’organisation, par le jeu de la corruption de ses membres, etc…
En conséquence, les bien-pensants parmi les traditionalistes ricaneront sur cette « théorie du complot ».
En revanche, le fait qu’il distingue le Corps mystique de l’Église, en le séparant de l’autre côté, semble moins émouvoir, car le recours au « mystère » ou à la « prière » qui entoureraient, seuls, le Corps mystique, pour pallier toutes les incompétences prises en défaut, s’avère bien utile…
Mais les respectables Docteurs de la tradition n’ont-ils aucune responsabilité dans ces erreurs, qui sont pourtant issues de leurs propres approches partielles, myopes, et étanches, telles qu’ils nous les livrent sur l’Église dans l’heure présente ?
2. Il dit par ailleurs « Au cours des exorcismes, les démons vous raillent sans cesse à propos de la situation de l’Église« .
Or cela est effectué, sans contradiction selon Martin, par des exorcistes qui seraient soumis à la juridiction de l’« organisation pastorale néo-conciliaire » !
Et là, nous avons aussi droit aux savants contempteurs d’un « surnaturalisme » qui serait l’apanage des sots… Mais ces savants n’encourent-ils aucune responsabilité également à cet égard ?
3. Or l’approche juridique (partiellement juridique en fait) et l’approche par le surnaturel (et non le surnaturalisme) ne peuvent pas être séparées. Et c’est au moyen de considérations sur l’aspect humain au sens large de l’Église (social, politique, …) que l’on peut rétablir un premier lien entre l’institution qui n’est pas uniquement « juridique », et dont on ne peut se borner à étudier la seule vie « juridique », et la communication surnaturelle donnée par Dieu, qui n’est impénétrable que dans son objet comme nous l’apprend Saint Thomas.
C’est pourquoi il faut distinguer, mais ne pas séparer, ni en théorie, ni en pratique. Seuls encore, les petits savants méprisent cette recherche d’intelligibilité réaliste.
4. Mais si appréhender cet aspect naturel est nécessaire, il n’est pas suffisant ; et il faut en effet prendre en considération des observations comme celles que vous venez de développer, cher Charles, sur le plan théologique, pour relier encore la compréhension naturelle à l’explication, donnée par la Révélation, à l’ordre surnaturel de la Vie qui nous est communiqué.
Ainsi l’aspect « surnaturaliste » évoqué par Malachi Martin réintégrera dans un continuum intelligible et surnaturel les autres ordres, et la perfection de l’être et de l’unité de l’Église nous seront plus perceptibles et pourront nous éloigner plus efficacement des multiples voies sans issues, qui renaissent telles de l’ivraie dans le Champ du Seigneur, au risque de « nous faire franchir le Rubicon de notre propre Rédemption » (belle expression !).
Enfin je ne peux que souligner cette remarque que vous avez formulée au sujet de l’homme et du clerc : « son ego et son instinct grégaire qui est directement relié à un culturel très puissant, inscrit au plus profond de ses gènes par des siècles de foi et d’habitus chrétien. Ne croyez-vous pas que le Démon sait tout cela encore mille fois mieux que vous et moi ?!… » ; voilà comment le surnaturel et le préternaturel s’enracinent en effet !
Cher Martial,
En effet, distinguer ne signifie pas séparer, et encore moins opposer. L’erreur serait d’opposer les deux Églises, comme s’il y avait, d’un côté, une Église essentielle et invisible et, de l’autre, une réalité accessoire et apparente, accidentelle et temporelle, qui serait, elle, vouée à disparaître et n’aurait pas de statut divin dans l’ecclésiologie.
Mais l’Église doit, pour se constituer dans sa plénitude, apparaître comme un institut de salut et d’éducation à la sainteté, avoir une manifestation visible dans l’histoire.
Et l’Église visible (dont le cercle déborde en ce sens de celui de l’Église invisible) est le cercle de l’alliance de grâce. Ôtez la grâce sanctifiante à l’Église visible par la défection de ses principaux canaux (absence de Pasteur Suprême, sacrements invalides, ordinations invalides, etc…) et il ne vous restera qu’une coquille visible voire brillante (leurre) dont le substrat essentiel (le jaune, qui est aussi la couleur papale !) n’est plus ontologiquement relié à l’Église invisible.
Ainsi, lorsqu’une Église devient « fausse » ou contrefaite (entendez : lorsqu’une institution religieuse perd les marques de l’ecclésialité), elle n’en devient pas invisible pour autant ! Si tel était le cas, et si toutes les fausses « Églises » mouraient ou devenaient invisibles, nous n’aurions plus aucun problème ecclésiologique à résoudre ! Nous en avons un exemple pertinent avec l’apparence d’Église que nous offre l’institution conciliaire…
Église visible et invisible reçoivent toutes deux un statut théologique positif. Tous deux ont un rôle essentiel à jouer dans l’histoire du salut et font partie de la pensée de Dieu pour l’Église.
Réduire toute prétention humaine à la souveraineté sur l’Église et affirmer sur l’Église la seule Seigneurie de Dieu et du Christ est une folie qu’ont franchi en leur temps, par pur anticatholicisme, certains réformateurs protestants.
Le phénomène d’éclipse de l’Église auquel nous assistons de bonne foi, permet précisément de nous rendre compte à quel point nous vivons des temps inversés et ténébreux, en ce sens que, si l’Église invisible ne peut être atteinte dans sa substance même, son travail sur les âmes, par l’efficacité de l’™glise visible, est réduit à néant et tourne dans le vide…
Certes l’Église participe à la transcendance de son Roi glorieux et éternel de par sa forme d’Église visible et apparente. Mais, contrairement aux opinions réformées et hérétiques, cette cohérence intime entre les deux formes d’Église, a été expressément voulue par son saint fondateur en la personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Aussi, « désincarner » l’Église en disant qu’elle peut subsister normalement sans les cadres institutionnels agréés par Notre-Seigneur Lui-même, c’est en quelque sorte faire de l’état actuel éclipsé de l’Église, une sorte de norme permanente qui laisserait ainsi libre cours à une dynamique ecclésiale de s’exercer librement dans la multiplicité des postures et la diversité des exigences œcuméniques. L’Unité de l’Église est ainsi réduite à néant et l’on est en droit de s’interroger sur l’influence délétère des réformés lors du dernier conciliabule… Tout se passe en effet comme si cette approche protestante de l’institution était la seule confirmée par les faits ! La victoire – provisoire – du Prince de ce monde, passe en effet par la confirmation des erreurs réformatrices.
C’est alors que l’eschatologie catholique rejoint l’ecclésiologie. Contrairement aux réformateurs de tous poils, nous pensons que la fameuse « mixité » de l’Église visible, faite donc de croyants, de saints et de pécheurs (voire pires !) n’est pas un obstacle à ne pas voir que l’Église invisible n’a pas besoin d’attendre la fin des temps pour exprimer toute sa sainteté et sa perfection. La théologie de l’incarnation, qui est un mystère, nous permet d’appréhender ce problème sous un éclairage absolument remarquable et spécifique à l’Église Catholique. Car la société visible qu’est l’Église, bien qu’elle soit composée en majeure partie de pécheurs, est véritablement la préfiguration de la Jérusalem céleste. Il serait contraire à sa nature même d’Église sainte d’arracher le bon grain avec l’ivraie.
La doctrine des deux glaives vient renforcer, s’il en est, cette compréhension de ce que je qualifierai une dialectique dynamique de l’Incarnation. Contrairement à ce que beaucoup de croyants pensent, le paradis n’est pas réservé aux nuées et aux âmes défuntes, mais commence véritablement sur cette terre, dans cette vie mortelle car incarnée, à l’instar de tous les saints qui ont vécu et souffert en imitation de leur Seigneur et Maître Jésus-Christ.
On comprend dès lors pourquoi, pour tous les théoriciens de la foi pure et/ou de la foi seule, cette singularité catholique, mystère insondable de miséricorde et de justice, est inacceptable et le devient encore davantage avec les soi-disant « progrès » de la réflexion théologique, de la science et de l’humanisme intégral…
Ainsi c’est cette médiation que Dieu a voulu instaurer, par la Parole de Son Fils, entre l’Église invisible, trois fois sainte, et l’institution humaine ecclésiale qui a son fondement non seulement en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, mais aussi et surtout qui est fondée sur Pierre (et tous ses successeurs légitimes) , symbole même de la faiblesse humaine élevée de par la grâce de la foi au statut de force et d’infaillibilité. Ce mystère est grand et ne peut se saisir que par la contemplation des attributs divins et éternels. Toute tentative d’horizontalité fait retomber l’homme dans la genèse même de sa chute. Sans Dieu (et sans Son Église) nous ne sommes que néant !
Faute d’avoir su garder et contempler ce mystère, les enfants de ce siècle (re)tomberont dans leur barbarie primitive et chercheront en vain des remèdes religieux ou autres à leur maladie génétique !
La responsabilité des hommes d’Église est immense bien sûr dans l’abandon de cette doctrine irrecevable et incompréhensible à tous ceux qui n’ont pas laissé l’amour de leur Mère — dont la Reine des Cieux est la clé de voûte — présider à leur vie de foi, d’amour et de charité. Nous retrouvons là l’antique « Non serviam » qui écarte du salut ceux qui s’y livrent corps et âme…
Car c’est Elle, la plus parfaite des créatures, dont nous venons de fêter l’Immaculée Conception, qui écrasera la tête du Serpent.
Dieu veut diviniser l’Homme, qui a été fait à Son Image, mais Il veut que cela passe par Sa Mère et Son Fils !!! Qui ne reconnaîtrait en cela à la fois le plus divin et sublime accès d’amour pour Ses créatures et en même temps la plus humaine des plus hautes vertus, que l’Amour d’un Père pour Sa Mère et pour Son Fils ?
Et, dans le droit fil de mon précédent message, je veux faire profiter mes lecteurs de ce que j’ai trouvé sur Internet, car il est vrai qu’on ne peut davantage honorer Dieu qu’en rendant à Sa Mère les honneurs qui lui sont dus et en témoignant de ce que l’Église et ses saints docteurs nous disent de cette Mère Admirable, vase d’Élection et créature sans tache, notre arche de salut. Ce beau passage est extrait de Cornelius a Lapide – jésuite belge, théologien et bibliste de renom – (Tome III page 117 cf unacumpaulosexto ; « Marie, conçue sans péché, vécut sans péché ») :
À cause de la sagesse, dit Onkélos, Dieu a créé le ciel et la terre ; c’est-à-dire Il a créé le ciel et la terre pour l’amour du Messie Son divin Fils, à qui, dans les choses divines, on attribue la Sagesse, et pour l’amour de l’Immaculée Vierge qui est la sagesse du monde (créé) » (Tharq., lib. VII, c. II).
Marie est la cause de la création de la lumière, du firmament, de la mer et de tout l’univers. La création a eu lieu et a été disposée pour la justification et la glorification des saints en Jésus- Christ, par Marie ; car l’ordre de la nature a été fait et institué pour l’ordre de la grâce.
Or, la très-sainte Vierge, la Mère de Jésus Christ, est aussi le moyen de notre rédemption, et de tout l’ordre de la grâce ; elle est, par conséquent, la cause finale de la création du monde. La fin de l’univers, c’est Jésus Christ, Sa Mère et les saints ; ce qui signifie que le monde a été fait afin que les saints fussent comblés de grâces ici-bas, et arrivassent au ciel de la gloire par Jésus Christ et par Marie.
Ainsi, quoique Jésus Christ et Sa Bienheureuse Mère ne forment qu’une partie de la création et lui soient postérieurs en tant que cause matérielle, ils l’ont précédée en tant que cause finale.
De là vient qu’il y a un rapport mutuel entre la création de l’univers et la Nativité de Jésus Christ et de la Sainte Vierge. Dieu n’a pas voulu que Jésus Christ et la Sainte Vierge naquissent ailleurs que sur la terre ; et pareillement Il n’a pas voulu que l’univers existât sans Jésus Christ et la Bienheureuse Vierge ; ou plutôt, c’est à cause d’eux qu’Il l’a créé. Il a tout disposé afin que l’univers fût rapporté à Jésus Christ et à Marie et à l’ordre de la grâce comme à son achèvement et sa fin.
Jésus Christ et Marie sont donc la cause finale de la création. Ils en sont aussi la cause formelle c’est-a-dire qu’ils en sont l’idée et le modèle ; car dans l’ordre de la grâce Jésus et Marie tiennent la première place ».
Marie conçue sans péché, Immaculée dans sa conception, née sans tache, vécut sans tache ; jamais elle n’éprouva aucune révolte dans les sens, dans la chair, dans l’âme, dans l’esprit et dans le cœur …
Marie n’a jamais commis la moindre faute, le plus léger péché véniel. C’est la ferme croyance et l’enseignement formel de l’Église. Le saint Concile de Trente l’a déclaré (Sess. VI).
À l’extérieur, Dieu éloignait de Marie les occasions du péché ; à l’intérieur, Il lui suggérait de saintes pensées et de sublimes désirs. Elle ne s’occupait que de Dieu. Son intelligence était remplie de lumières, sa volonté de célestes affections.
Elle éprouvait une horreur invincible pour le démon, pour le péché, et semblable aux eaux d’un fleuve rapide, elle avançait constamment dans la voie de la plus sublime perfection. Jamais ses forces et son ardeur pour le bien ne diminuèrent, mais elles allèrent au contraire toujours en augmentant.
Deux causes préservèrent Marie même de la faute la plus légère. La première est la protection et la constante assistance de Dieu, qui gouvernaient et réglaient tellement tout en elle, qu’elles prévenaient mieux encore que dans Adam innocent tout mouvement, même indélibéré, de la concupiscence.
Telle fut la véritable cause de l’assoupissement, ou plutôt de l’extinction absolue du foyer des désirs désordonnés et de l’absence de tout péché en Marie. La seconde cause fut la parfaite correspondance qu’elle apporta à toutes les grâces et son ardent amour pour Dieu. Il faut avouer que, par sa dignité de Mère de Dieu, Marie méritait cette faveur, d’être presque confirmée en grâce et comme impeccahle. Il était d’ailleurs très-convenable qu’il en fût ainsi, parce qu’elle est l’avocate, la médiatrice et en quelque sorte la co-rédemptrice des hommes.
Beaucoup de docteurs ont soutenu que Marie était absolument impeccable.
C’est le sentiment de saint Bonaventure, de Richard de Saint-Victor, de Marsilius, d’Almain, et de beaucoup d’autres. Celle qui avait été destinée par Dieu à écraser la tête du serpent ne pouvait pas tomber dans les pièges de l’ennemi des hommes ……
Celle qui devait porter dans son sein le Sauveur du monde devait être sans tache ».
Notre cher administrateur a cru bon de citer la source de ce texte qui est en fait un site survivantiste. Je ne cautionne en rien cette théorie survivantiste à la limite du réel !!! Néanmoins, ces personnes égarées sur ce chemin de traverse, donnent souvent des gages à la piété et à l’orthodoxie, ce qui ne saurait bien sûr en aucune manière les dédouaner de leurs rêveries et utopies montiniennes.
Je laisse aux lecteurs prudents le soin d’achever leur tri……
Très bien mon cher Charles… de faire votre mea culpa… bien que je n’ai pas cité votre source (que j’ai facilement trouvé !)…
…j’ai simplement précisé la source de l’extrait cité :
Marie, Merveilleuse Cause de la Création
Extrait des « Trésors de Cornelius a Lapide » (SJ) Tome III page 117 et s.
« Marie, conçue sans péché, vécut sans péché »
(Extrait des Trésors de Cornelius a Lapide) Tome III page 117 cf. unacumpaulosexto
Je sais, cher Cave Ne Cadas, que l’on ne peut rien vous cacher !! Vous êtes l’Œil divin qui voit tout !

Ok pour votre précision : je pense en effet que certaines sources ne doivent pas être mises entre toutes les mains ! C’est une question de sagesse et de charité surnaturelle…
Pour la source de l’extrait : no problem!!!!!

Petit erratum :
Dans mon corrigé de l’interview de Malachi Martin, j’ai laissé passer une coquille. Le Secrétaire d’État dont il est question dans le livre s’appelle Maestroianni, et non pas
Mastroianni(comme le regretté Marcello…). Sans doute l’auteur a-t-il voulu laisser entendre que cet homme était un maître (maestro) dans l’art royal…C’est « réparé » mon cher François…
Merci !
Cher Charles, en lisant votre réponse, je me disais que vous aviez rédigé une parfaite synthèse de nos messages précédents, dont les considérations spirituelles sont de plus sources de méditations. Cependant il faut noter que vous ne vous êtes pas limité à mettre en relief un fil directeur, qui n’était pas exprimé dans nos remarques antécédentes — ce qui est somme toute la définition de toute « synthèse » consécutive aux « analyses » préalables.
Vous avez développé la « dialectique dynamique de l’Incarnation » telle que vous l’avez qualifiée, et ce faisant, vous avez énoncé le principe premier, celui qui découle de la Révélation. ET c’est ainsi en remontant à la cause première, en la matière, que l’on peut comprendre tous les principes seconds, et a contrario toutes les erreurs relatives à : la qualité de « catholique » (foi/baptême) à la prière catholique (acte de contemplation/grâce sanctifiante) aux sacrements (forme/rite) à l’Église (collectif juridique/Corps Mystique) au droit canon (doit ecclésiastique/Droit divin) au Règne social de NSJC (Trône et Autel)…
Ces erreurs qui érigent « la partie » en « tout », le principe secondaire en principe premier, sont si virulentes parce qu’elles sont dissimulées (parfois à l’insu de leurs tenants, et parfois aussi de façon perverse) sous l’équivoque du langage religieux. Et elles prospèrent à la faveur des qualifications partielles et réductrices de ceux qui qui refusent de renoncer « à leurs grands biens » culturels comme « le jeune homme riche ».
Il faut renoncer à « trouver », au moyen d’expédients plus ou moins ridicules, la séparation à l’intérieur de l’Église, et la voir dans le seul lieu surnaturel et logique où elle peut être : entre l’Église éclipsée et l’organisation éclipsante.
Et si tout langage est nécessairement équivoque, combien l’est-il plus dans cette conjoncture révolutionnaire présente, qui lui offre l’occasion de se transformer en arme de destruction spirituelle massive (cf. par ex. la récente déclaration de François 0. sur le fait que le talmudisme devrait selon lui quasiment informer dorénavant la théologie néo-conciliaire).
Que ceux qui continueront de qualifier cela d’« hérésies réelles ou supposées », ou d’« erreurs qui ne sont pas des oppositions de contradiction » avec la lettre, pure et simple, du Nouveau Testament, suivent donc le conseil qu’a donné un docteur, un Saint, ou un Père de l’Église, (?) et qui a avait été cité dernièrement sur le blogue, à savoir qu’une des bases de l’oraison se ramenait à méditer l’Incarnation de N.S.J.C. !