Pour faire suite à notre article « La destruction du sacerdoce : le but de Vatican d’Eux… », nous vous proposons une réflexion de Monseigneur L.M. Guérard des Lauriers :
« Ab Ecclesia » – « Ab Maria »
Mes très chers frères, nous allons souligner l’opportunité de la fête que nous célébrons eu égard à la situation dans laquelle se trouve l’Église. Nous avons déjà dit ensemble que, selon le Concile de Trente, la Messe est offerte « ab ecclesia per Sacerdotes ». Per Sacerdotes, c’est inéluctable, puisque la force sacramentelle du sacrifice exige un sacerdoce ministériel. Mais il y a également, primordialement, ab ecclesia, c’est-à-dire toute messe, en droit, est impérée par l’Église et donc en fait par celui qui a l’Autorité dans l’Église. En sorte que le sacrifice qui est offert, qui est substantiellement celui du Christ, reste même à l’intérieur de l’Église, en ce qui concerne l’Église expressément le sacrifice du Christ, et ainsi c’est d’ailleurs l’unité du sacrifice qui se trouve assurée : toute messe est en droit offerte ab ecclesia par intimation du Pape, cela par la hiérarchie et par les pouvoirs qui sont communiqués aux prêtres. Or actuellement ce point est clos ; et si cette chose n’est pas sensible, elle n’en est pas moins très très grave. C’est l’économie de l’Église elle-même, qui se trouve mise en cause, et c’est en fait l’unité du sacrifice qui est également compromise, sur un point secondaire, il est vrai, mais enfin il n’y a pas de détail dans les choses de Dieu, et cela donc, nous devons en souffrir ; il y a un manque, il y a un état de privation dans toutes messes, même celles qui sont les plus correctes, les plus conformes à ce qu’elles doivent être, il y a dans toutes messes un état de déficience, une privation eu égard à cette intimation absente. Et nous pouvons dans ces circonstances extrêmes, auxquelles il n’y a pas de remède, pas de remède humain sur ce point, nous pouvons nous tourner vers la Très Sainte Vierge : « habeamus cum fiducia » adressons-nous à Elle avec confiance ; il n’est pas question de dire qu’il ait un remplacement parce que l’ordre sacramentel est l’ordre sacramentaire, et donc l’Église en tant qu’institution ne peut pas être remplacée par autre chose qu’elle-même, c’est le drame que nous vivons, mais cependant il y a une suppléance ; s’il n’y a pas remplacement il peut y avoir suppléance, c’est-à-dire l’effet qui est produit par l’intimation de l’Église, la conséquence de l’ « ab ecclesia » peut très bien être réalisée par la Très Sainte Vierge même, et d’une manière plus précise, par Dieu, il suffit pour le comprendre de revenir à l’origine des choses, à la source des choses : comment Jésus fonde-t-il l’Église, c’est à une communication qui est issue de Lui-même, a d’abord primordialement pour objet Lui-même. Lui-même en état de sacrifice. Et puis, cette communication constitue par ordre les membres de l’Église et parmi eux, ceux qui ont pouvoir, plus précisément de perpétuer l’Église. Eh ! bien Jésus donne aux prêtres, aux évêques, au Pape, donne prise par le pouvoir qu’Il leur communique ; Il leur donne prise sur cette communication même dans laquelle Il fonde l’Église. Et donc il y a premièrement, en vertu du sacerdoce, une prise sur la communication physique que Jésus fait de Lui-même, c’est le sacrifice de la Messe, et il y a par l’épiscopat une prise sur les membres de l’Église qui sont le corps mystique du Christ. Et cela donc c’est pour ainsi dire irrécupérable ; c’est-à-dire que cela ne peut être que comme cela. Et cependant cette communication que Jésus exerce, et qu’Il exerce par les prêtres à qui Il donne pouvoir sur sa propre communication ; cette communication, elle appartient à la Très Sainte Vierge en droit. Cela est un mystère que nous devons adorer ; Tout ce qui émane de Jésus, parce que Lui-même procède de Marie, et parce qu’Il a voulu associer la Très Sainte Vierge à sa propre œuvre rédemptrice, à cause de cela, tout ce qui émane de Lui en droit, émane d’Elle. Et donc, la prise que Jésus a communiquée à Son Église sur ce qui émane de Lui, et qui constitue l’Église ; cette sorte d’autoréflexion en Sa personne et de l’Église elle-même, parce que l’Église prend possession d’elle-même en vertu du pouvoir que Dieu exerce sur elle, cela c’est vrai ici en un autre sens plus intime, plus personnel, plus caché. Cette communication sur laquelle l’Église a prise, sur laquelle le Pape, les évêques, les prêtres ont prise sur cette communication Marie a prise, Elle d’abord. C’est ce mystère qu’aujourd’hui nous devons contempler. Et s’il y a une déficience, actuellement, dans l’état de privation, dans la prise de conscience que l’Église fait de son propre privilège, nous pouvons bien penser que la Très Sainte Vierge le sait, le porte, qu’Elle le vit, et par conséquent, quant à l’effet qui est produit, quant à la conséquence qui doit résulter de cette prise de possession de la communication exercée par le Christ par l’Église, quant à l’effet donc, la Très Sainte Vierge arrange ; Elle fait comme si, Elle fait que les choses soient comme si. Il suffit que nous lui demandions, que nous nous tournions vers Elle, et je ne vous apprends rien, tous nous savons cela, mais cependant ce point, même parmi les traditionalistes est un peu obscur ; on ne fait pas attention à cela, et cependant c’est peut-être le point le plus important parce que c’est le culte même de Dieu qui est là en cause ; c’est la splendeur du Sacrifice, c’est l’économie du Sacrifice qui se trouve mis en état de dégradation, et l’una-cum ne fait que se greffer là-dessus, pour ainsi-dire, la querelle de l’una-cum est une question parasite, pour ainsi-dire, par rapport à celle de la doctrine que nous venons de rappeler. Eh ! bien, la Très Sainte Vierge est là, et puisque nous ne pouvons pas dire que la messe soit « ab Ecclesia », nous pouvons, nous devons dire qu’elle soit : « ab Maria ». La Très Sainte Vierge assiste autrement par le lien personnel qu’elle a avec Notre-Seigneur, elle a prise sur cette même communication qui est pour l’Église constituante, constituante pour l’Église, aussi bien de chaque fidèle que de ceux qui, dans l’Église exercent des fonctions. La Très Sainte Vierge Marie a prise sur tout cela ; Elle est Mère, Elle est Mère de l’Église, Elle est Mère des fidèles, Elle est Mère de ceux qui ont pouvoir dans l’Église, Elle est Mère de tous et de chacun et donc Elle a prise sur cette communication… Et donc Elle est qualifiée, et dans son cœur. On peut imaginer un dialogue pour dire à Jésus l’hommage de ces messes que nous célébrons ; c’est lui qui en donne la substance, mais l’hommage des messes doit revenir d’abord à Lui, Il est l’auteur et le consommateur de la foi, Il est l’auteur et le consommateur du sacrifice. Eh ! bien, cette valeur d’hommages propres, les messes ne l’ont plus par la voie hiérarchique, par la voie de l’Église, parce qu’ils ne sont pas proclamés et, affirmés ; ils ne peuvent pas être vécus en étant : « ab Ecclesia ». Ce qui leur manque du côté de l’Église, provisoirement éclipsée, c’est la Très Sainte Vierge Marie qui peut le leur rendre. Encore une fois, ce n’est pas un remplacement, c’est une suppléance. Nous pouvons observer que la Très Sainte Vierge opère dans son cœur maternel l’accueil et le désir de ses enfants frustrés, parce que son Cœur est d’abord, en premier lieu, et Elle supplée par les sentiments de son Cœur, par sa fidélité, par sa veille, par sa prière, par la continuation de la Corédemption qu’Elle a acquise dans le ciel, par tout cela, Elle fait que chaque messe qui, provisoirement ne peut pas être « ab Ecclesia », chaque messe soit : « ab Maria ».
Mgr L.M. Guérard des Lauriers
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Le Saint Sacrifice de la Messe « ab Maria » qui remplacerait celui « ab Ecclesia »…
Voilà un point de vue de théologien qui ne nous surprend pas venant de Mgr Guérard des Lauriers, prélat qui a passé toute la fin de sa vie terrestre à épuiser les solutions pour nous faire avaler, à juste titre, une pilule très amère : la mise en cause de l’économie de l’Église et la défection, la privation qui touchent à l’unité du Sacrifice puisque l’intimation impérée par l’Église se retrouve dans un « état d’absence auquel nul remède humain ne saurait porter remède… » (Mgr Guérard)
Mais la confiance, obligatoirement absolue, envers la Mère de Dieu Co-rédemptrice peut-elle suffire à pallier l’état de privation de l’ordre sacramentaire ? Mgr Guérard semble vouloir nous répondre avec un grand OUI et des étoiles s’allument dans ses yeux lorsqu’il nous assure qu’en droit la T. Ste Vierge participe de la communication avec Son Fils, pour mieux nous en redistribuer les bienfaits.
On peut légitimement penser au paradoxe qu’il y a à en appeler à une communication mariale, alors qu’au conciliabule du Vatican.² (d’Eux) , c’est ELLE qui fut la première exclue des préoccupations de l’Église (église ?) et de sa Médiation…et parfois même maltraitée et ses paroles déformées au sein même d’une certaine tradition… (La Salette, Fatima, …)
Ne peut-on pas légitimement craindre que cette sorte d’autonomie de circonstance accordée à la Sainte Vierge par Mgr Guérard ne corresponde pas, dans la réalité vécue de l’Église, à ce que la TS Vierge nous dit dans ses apparitions du lien très étroit de subordination, mystère de l’amour, à Son Fils Bien Aimé ? Elle a le pouvoir de retenir Son Bras mais non de se servir du sien comme un instrument qui se substituerait à celui de Son Fils qui, nous le rappelle Mgr, est l’auteur et le consommateur du Sacrifice car Lui seul en fournit la substance… La Sainte Vierge pourrait-elle « faire comme si » ? J’avoue que l’expression me laisse un peu songeur et qu’à force de vouloir trouver des remèdes de substitution, on risque fort de s’aventurer dans des voies incertaines…
Marie est Co-rédemptrice et médiatrice grâce à son acquiescement (« qu’il me soit fait selon votre parole ») et à l’Incarnation qui en a suivi. Sa sublime oblation personnelle lors du sacrifice de Son Fils sur la Croix ne pourra jamais remplacer l’oblation personnelle du prêtre, alter Christus. Le prêtre, dont l’oblation personnelle ne suffit d’ailleurs pas à la réalisation de l’action sacrificielle, agit en place de Jésus-Christ qui est Prêtre selon l’ordre de Melchisédech pour l’éternité.
« Una enim eademque est hostia, IDEM NUNC OFFERENS sacerdotum ministerio, qui se ipsum tunc in cruce obtulit, sola offerendi ratione diversa » (Concile de Trente, Session XXII ; ch.2)
Plus que personne Marie a compris que le Prêtre principal au sacrifice de la Messe c’est Notre-Seigneur toujours vivant, qui continue de s’offrir, en intercédant pour nous et en nous appliquant le fruit de ses mérites. Marie a vu dans cette continuation de l’oblation intérieure du Rédempteur, toujours vivant au ciel et rendu présent sur l’autel, le point de conjonction, du culte d’adoration et d’action de grâces de la patrie avec celui de l’Église militante.
L’oblation pure, si elle n’est pas inférée par cette double exigence intérieure et extérieure du sacrificateur, sera irrémédiablement corrompue et même la Très sainte Vierge ne pourra pas faire comme si !…
Nulle créature humaine ou même angélique, eût-elle reçu, comme Marie, un degré absolument exceptionnel de grâce et de charité, ne peut faire un pareil acte d’amour et de reconnaissance du souverain domaine de Dieu ; la volonté créée, la charité créée sont toujours limitées, de même l’acte qui procède d’elles.
Ainsi, une messe « ab Maria » restera le signe visible de la plus haute dévotion qu’un baptisé, consacré ou non, pourra extérioriser en communion avec ce Cœur adorable et maternel, mais ne pourra, je le crains, rendre l’oblation complètement pure, c’est à dire agréable en tous points à Dieu et agréée par Lui.
Faire de la Très Sainte Vierge, la « DRH » auprès du Dieu Vivant pour nos oblations sacrificielles, nos supplications et réparations (auxquelles la Sainte Vierge en saurait être soumise en raison de son immaculée conception) (!) me semble une pieuse et merveilleuse idée, mais à laquelle je n’arrive pas à adhérer complètement… Sans doute n’ai-je pas, en 2015, le bel optimisme qu’avait pu avoir le théologien Guérard des Lauriers dans des temps où le traditionalisme était encore triomphaliste et fier de toutes ses solutions…les pires comme les meilleures.
Le débat reste ouvert et je vous souhaite une bonne nuit chers lecteurs.
Votre profonde culture, Charles, probablement autant religieuse que profane, ne vous aura pas empêché (c’est dommage !…) de ne pas voir que, dans ce merveilleux sermon, Mgr a insisté, au moins par deux fois voire trois fois, pour préciser qu’il ne s’agissait nullement, dans ses paroles selon lesquelles « [la Très Sainte Vierge] fait que les choses soient comme si », de « [remplacer le Saint Sacrifice de la Messe « ab Ecclesia » devenu, chez l’auteur] le Saint Sacrifice de la Messe » ab Maria mais de suppléer au « manque du côté de l’Église, provisoirement éclipsée » (non « comme à chaque vacance » car lors des vacance ordinaires la Hiérarchie sacrée, sauf sa tête visible, subsiste inchangée alors qu’aujourd’hui elle est « éclipsée », précisément) de suppléer, donc, non pour « [remplacer] le Saint Sacrifice de la Messe » mais pour permettre au prêtre que sa célébration de ce Saint Sacrifice continue à être impérée par le Christ, suprême et véritable Sacrificateur, non par l’intermédiaire de la Hiérarchie ainsi « éclipsée » mais par l’intermédiaire de la Mère de la Hiérarchie sacrée et de toute l’Église, Sa Mère la Très Sainte Vierge Marie.
Cela dit, à votre question de savoir si l’on « peut légitimement penser au paradoxe qu’il y a à en appeler à une communication mariale, alors qu’au conciliabule du Vatican.² (d’Eux) , c’est ELLE qui fut la première exclue des préoccupations de l’Église (église ?) et de sa Médiation… », je répondrai pour ma part n’y voir aucun paradoxe puisque Mgr Guérard rejetait, et à toujours rejeté, ce funeste conciliabule vaticandeux.
Quant à la suivante et à la réponse que vous y apportez (« Ne peut-on pas légitimement craindre que cette sorte d’autonomie de circonstance accordée à la Sainte Vierge par Mgr Guérard ne corresponde pas, dans la réalité vécue de l’Église, à ce que la TS Vierge nous dit dans ses apparitions du lien très étroit de subordination, mystère de l’amour, à Son Fils Bien Aimé ? Elle a le pouvoir de retenir Son Bras mais non de se servir du sien comme un instrument qui se substituerait à celui de Son Fils qui, nous le rappelle Mgr, est l’auteur et le consommateur du Sacrifice car Lui seul en fournit la substance… ») je me permets de vous renvoyer à ce que je vous écris au début de ce commentaire, savoir qu’il n’y a pas « substitution » du pouvoir sacramentel qui vient exclusivement de notre divin Sauveur mais suppléance, par Sa Très Sainte Mère, de l’Église hiérarchique défaillante, pour permettre au prêtre d’avoir encore le pouvoir, tel un alter Christus, d’offrir, en lieu et place de « Notre-Seigneur toujours vivant, qui continue de s’offrir, en intercédant pour nous et en nous appliquant le fruit de ses mérites », à Dieu le Saint Sacrifice (l’Oblatio munda) de la Messe. Il n’y a donc pas, dans la pensée de Mgr Guérard « [remplacement de] l’oblation personnelle du prêtre » ! Il n’y a, je me permets d’insister, que suppléance pour permettre au célébrant le droit d’opérer son « oblation personnelle » dans le Saint Sacrifice de la Messe, droit qui ne vient pas de lui-même mais « d’en haut ».
Et soyez rassuré, Charles, qu’avec Mgr Guérard, « l’Oblation pure est inférée par cette double exigence intérieure et extérieure du sacrificateur » dont vous parlez, savoir « l’oblation intérieure du Rédempteur [Notre-Seigneur toujours vivant, qui continue de s’offrir, en intercédant pour nous et en nous appliquant le fruit de ses mérites] » et extérieurement « puis que c’est la mesme & l’unique Hostie, & que c’est le mesme qui s’offrit autrefois sur la Croix, qui s’offre encore à présent par le ministere des Prestres, n’y ayant de différence qu’en la maniere d’offrir« (« Concile de Trente, Session XXII ; ch.2 » – http://jesusmarie.free.fr/concile_de_trente.html). Oui ! chez le Père Guérard « cette double exigence » était parfaitement induite tant dans ses propos que dans sa propre célébration du Saint Sacrifice de la Messe.
Car il ne s’agissait pas pour lui, et il ne s’agit aucunement dans ses propositions, de « faire un pareil acte d’amour et de reconnaissance du souverain domaine de Dieu », acte qui n’est effectivement réservé qu’à notre Divin Rédempteur.
C’est pourquoi, si l’on considère bien, sans a priori ni préjugé défavorable sur la personnalité de l’auteur de ce splendide sermon, ce qu’a dit et ce qu’a voulu dire Mgr Guérard des Lauriers, il n’y a pas à craindre que l’Oblation réalisée dans les conditions ainsi décrites ne soit pas rendue « complètement pure, c’est à dire agréable en tous points à Dieu et agréée par Lui. »
Bonne nuit également à vous !
Ndlr du CatholicaPedia Blog :
Le sieur Veuillot, alias Le Veilleur etc… est normalement « banni » !
Mais son commentaire (sans polémique) étant constructif… est néanmoins « validé » !
(Comme quoi un bannissement n’est jamais définitif SI…)
Le modérateur.
Merci cher Cave Ne Cadas…d’autant que j’ai apprécié l’intervention très constructive de Léon V qui, modestie oblige, me prête une culture que je n’ai pas ou peu, surtout dans des domaines aussi délicats que théologiques. Néanmoins je tente de faire marcher mon petit cerveau et d’analyser, avec mes humbles connaissances, ce qui doit faire l’objet d’un va et vient continuel entre la foi et la raison.
Ainsi j’ai pu apprécier toutes les bonnes observations et précisions de Léon V, ce qui me rassure sur bien des points. La saine polémique, si polémique il y a, produit toujours un débat sain et constructif, lorsque les partenaires s’obligent à s’éclairer mutuellement.
Je tiens enfin à préciser à Léon V que, si dans mon message, il y avait en fait plus d’interrogation que de critique, la personnalité et l’œuvre de Mgr Guérard des Lauriers, au fil des décennies conciliaires, reste intacte dans nos mémoires et que nous ne saurions mieux nous inspirer de son esprit de quête de la vérité, en gardant intact ce « dépôt » qu’il nous a laissé, à condition de ne pas le transformer en dogmatisme et de tenir compte, comme il le fit lui-même, de l’évolution des choses……
Merci pour cette communication de Défunt et regretté Mgr Guérard…
Je suis bien heureux de trouver dans sa bouche… ce que je me tue à expliquer aux malheureux pidistes et autres ralliés… qui voudraient célébrer « ab conciliaires » la Sainte Messe exactement contraire à leur volonté… qui impére le « sacrifice de Caïn » !!!
Point de schizophrénie chez Dieu : on ne peut impérer que la Messe oblation de Son Cœur, et non pas une synaxe à la gloire de l’homme pécheur !
Mais, ne craignons pas : comme les sacrements — et la naissance de l’Église sortent du Sacré Cœur percé par la lance, et comme ce Sacré Cœur a été conçu du Cœur Immaculé de Marie : puisque ces Deux Cœurs sont bien vivants et battants pour nous en Paradis… Alors, nous pouvons assister, et nos prêtres célébrer … « ab ecclesia » par les Saints Cœurs de Jésus et Marie !
Car si la tête du Vicaire — visible — nous manque, comme à chaque vacance (260 fois déjà !) la Tête invisible — elle ne fera jamais défaut ! « Ego sum Deus et non mutor ! »
« Alors, nous pouvons assister, et nos prêtres célébrer … « ab ecclesia » par les Saints Cœurs de Jésus et Marie ! »
Voilà des paroles sages auxquelles je souscris cher gg……
Oui la « tête invisible » ne peut faire défaut et faire en sorte que l’oblation de « nos prêtres » puisse être pure…
Que la très Sainte Vierge Marie soit la Médiatrice de toutes grâces ne fait aucun doute. Mais il n’y a qu’un Souverain Prêtre, un seul Agneau agréé du Père qui actuellement vainqueur assis à la droite du Père intercède sans cesse pour nous.
Jésus-Christ est vrai homme et vrai Dieu et par conséquent tous ses actes sont à la fois temporel et éternel.
La pieuse considération de Mgr Guérard nous montre sa dévotion Mariale, mais ne semble pas nécessaire, comme le dit très bien GG le sacrifice reste offert ab ecclesia, qui n’a rien à voir avec la secte occupante, mais qui cependant demeure. Qu’il y ait une imperfection, vu la situation, du mandat du pape cela semble évident mais ne doit pas être déterminant ecclesia supplet, la Tête, le Chef l’a promis, Il est avec nous jusqu’à la fin des siècles.
Cher Ludovicus…belle conclusion ! merci !
enfin…si tout le monde est d’accord !
mais je pense que oui…
Il me semble, simplement qu’il faut se garder d’un excès de subtilité qui nous ferait tomber dans le syndrome « Prümmer », dominicain grand théologien moral, auteur d’un excellent Traité, mais qui était devenu incapable de confesser.
Il me semble aussi qu’il faut se méfier du Donatisme qui liait de façon désordonnée l’efficacité de la Sainte Messe, à la sainteté du célébrant. Il est évident que plus le célébrant est conformé au Christ, comme par exemple le Padre Pio, plus la grâce est féconde, mais cela n’enlève rien aux prêtres moins saint, vraiment uni à NSJC par le caractère reçu à l’ordination.
Bonjour,
J’essaye de parler de la corruption des hommes d’église à un moderniste (dur dur…), mais il ne veux pas discuter à cause de la phrase « les portes de l’enfer ne prévaudront pas… ».
Pour lui Rome est incorruptible…
Comment feriez vous pour lui expliquer simplement ?
Il n’y a rien à lui expliquer, cela serait plus qu’inutile. Pourquoi vous croirait-il puisqu’il porte une vénération et une soumission absolue à « Rome ».
Il faut plutôt le faire réfléchir, en lui proposant de lire certains ouvrages, sans chercher à les lui « vendre », simplement faire appel à son honnêteté : « Lis ça, et voit ce que ça t’inspire ».
Prier pour lui en parallèle.
« L’Église EST éclipsée », « Ils ont tout détruit », notamment, mais également le livre de l’abbé Ricossa sur Roncalli, le « fondateur » de la secte conciliaire.
Le tout disponible dans la bibliothèque des ACRF :
► http://www.a-c-r-f.com/
À « R », « Louis-Hubert REMY »…
► http://www.a-c-r-f.com/documents/LHR-Eglise_EST_eclipsee.pdf
► http://www.a-c-r-f.com/documents/LHR-Ils_ont.pdf
Cher Marcel,
voilà la réponse et l’argument que vous pourriez opposer à votre interlocuteur :
Voyons l’interprétation issue de la Catena aurea de ce verset « les portes de l’enfer ne prévaudront pas » :
S. Cyrille : D’après cette promesse du Seigneur, l’Église apostolique, placée au-dessus de tous les évêques, de tous les pasteurs, de tous les chefs des Églises et des fidèles, demeure pure de toutes les séductions et de tous les artifices des hérétiques dans ses pontifes, dans sa foi toujours entière et dans l’autorité de Pierre. Tandis que les autres Églises sont déshonorées par les erreurs de certains hérétiques, seule elle règne, appuyée sur des fondements inébranlables, imposant silence et fermant la bouche à tous les hérétiques.
S. Jérôme : Les portes de l’enfer sont, à mon avis, les vices et les péchés des hommes, ou du moins les doctrines des hérétiques qui séduisent les hommes et les entraînent dans l’abîme.
Donc, les portes de l’enfer qui ne prévaudront jamais, ça veut dire que le pape et l’Église ne pourront jamais dire des hérésies.
Et donc, dire que l’Église, sainte et immaculée Épouse du Christ, puisse aller se prostituer avec toutes les fausses religions comme à Assise, dire qu’elle a le culte de l’Homme, dire qu’il faut respecter et étudier l’Islam, dire bravo aux homos, dire qu’il y a deux papes, l’un émérite, l’autre pas, et toutes ces autres cochonneries que font les conciliaires, c’est admettre que les portes de l’enfer ont prévalu.
Mais devant les faits, on pourrait croire qu’elles ont prévalu, vous rétorquera votre opposant. C’est là qu’il faut alors lui expliquer que l’Église est éclipsée, et que ce qui l’éclipse, la secte conciliaire, n’est pas l’Église catholique. Et pour dire cela, on peut s’appuyer sur saint Augustin :
« C’est là l’Assemblée hérétique (haeretica Ecclesia). À présent, elle feint l’identité Chrétienne pour tromper plus sûrement ceux qui n’y prennent point garde.
C’est pourquoi le Seigneur a dit : « Prenez garde aux faux prophètes… » (Mt. 7,15)…
Et elle fera de grands signes, au point de faire descendre le feu du ciel.
Puisque le ciel est l’Église, qu’est-ce d’autre que faire descendre le feu du ciel,
si ce n’est de faire s’écouler des hérésies de l’Église ?, ainsi qu’il est écrit :
« Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres » (I Jn. 2,19). »
S. Augustin, homélie 11 sur l’Apocalypse.
Bonjour,
Merci beaucoup. J’avoue que je comprends un peu la faiblesse des Modernistes, car pour être intègre, il faut accepter d’être exclu et condamner de vulgaire sectaire…
De la phrase « comment Jésus fonde-t-il l’Église, c’est à une communication, etc…jusqu’à cette phrase « … sur sa propre communication ; cette communication, elle appartient à la Très Sainte Vierge en droit« . (au deuxième tiers du sermon),
je lis ici un modèle de synthèse théologique et pastorale du germe de la foi et du culte !
Puissant et magnifique en effet !
L’Église est — en effet — « Jésus répandu et communiqué »… Mais… Jésus n’est il pas le Verbe, le « Communicant » par excellence ?
Et la Trinité toute entière, n’est Elle pas « communication » d’Amour et de connaissance intime des « Trois Unis » ???
On touche là l’Essence même de Dieu, Bien Suprême, qui est « diffusif de Soi »…
Oui, la notion de « communication » me semble de plus très intelligible pour nos contemporains. C’est pourquoi j’ai trouvé que ce passage du sermon comme emblématique du véritable intellectuel, mystique et pédagogue, avec une interaction entre ces trois qualités… Mgr Guérard était un digne fils de Saint Thomas.
Quand je pense que certains clercs d’un certain blogue qu’il vaut mieux ne pas nommer, s’étaient gaussé naguère de l’emploi de cette formule, en assortissant d’un « sic », qui révèle leur niveau : ni docteurs, ni contemplatifs, ni apôtres.
Chers amis et Lecteurs,
je viens de mettre à jour l’article en y ajoutant l’enregistrement audiophone de Monseigneur Guérard…
Cette considération très belle et subtile :
« C’est ce mystère qu’aujourd’hui nous devons contempler. Et s’il y a une déficience, actuellement, dans l’état de privation, dans la prise de conscience que l’Église fait de son propre privilège, nous pouvons bien penser que la Très Sainte Vierge le sait, le porte, qu’Elle le vit, et par conséquent, quant à l’effet qui est produit, quant à la conséquence qui doit résulter de cette prise de possession de la communication exercée par le Christ par l’Église, quant à l’effet donc, la Très Sainte Vierge arrange ; Elle fait comme si, Elle fait que les choses soient comme si. Il suffit que nous lui demandions, que nous nous tournions vers Elle, et je ne vous apprends rien, tous nous savons cela, mais cependant ce point, même parmi les traditionalistes est un peu obscur ; on ne fait pas attention à cela, et cependant c’est peut-être le point le plus important parce que c’est le culte même de Dieu qui est là en cause ; c’est la splendeur du Sacrifice, c’est l’économie du Sacrifice qui se trouve mis en état de dégradation, et l’una-cum ne fait que se greffer là-dessus, pour ainsi-dire, la querelle de l’una-cum est une question parasite, pour ainsi-dire, par rapport à celle de la doctrine que nous venons de rappeler. Eh ! bien, la Très Sainte Vierge est là, et puisque nous ne pouvons pas dire que la messe soit « ab Ecclesia », nous pouvons, nous devons dire qu’elle soit : « ab Maria ». La Très Sainte Vierge assiste autrement par le lien personnel qu’elle a avec Notre-Seigneur, elle a prise sur cette même communication qui est pour l’Église constituante, constituante pour l’Église, aussi bien de chaque fidèle que de ceux qui, dans l’Église exercent des fonctions. La Très Sainte Vierge Marie a prise sur tout cela ; Elle est Mère, Elle est Mère de l’Église, Elle est Mère des fidèles, Elle est Mère de ceux qui ont pouvoir dans l’Église, Elle est Mère de tous et de chacun et donc Elle a prise sur cette communication… Et donc Elle est qualifiée, et dans son cœur. On peut imaginer un dialogue pour dire à Jésus l’hommage de ces messes que nous célébrons ; c’est lui qui en donne la substance, mais l’hommage des messes doit revenir d’abord à Lui, Il est l’auteur et le consommateur de la foi, Il est l’auteur et le consommateur du sacrifice. Eh ! bien, cette valeur d’hommages propres, les messes ne l’ont plus par la voie hiérarchique, par la voie de l’Église, parce qu’ils ne sont pas proclamés et, affirmés ; ils ne peuvent pas être vécus en étant : « ab Ecclesia ». Ce qui leur manque du côté de l’Église, provisoirement éclipsée, c’est la Très Sainte Vierge Marie qui peut le leur rendre. Encore une fois, ce n’est pas un remplacement, c’est une suppléance. Nous pouvons observer que la Très Sainte Vierge opère dans son cœur maternel l’accueil et le désir de ses enfants frustrés, parce que son Cœur est d’abord, en premier lieu, et Elle supplée par les sentiments de son Cœur, par sa fidélité, par sa veille, par sa prière, par la continuation de la Corédemption qu’Elle a acquise dans le ciel, par tout cela, Elle fait que chaque messe qui, provisoirement ne peut pas être « ab Ecclesia », chaque messe soit : « ab Maria ».
…ne doit pas nous faire oublier l’importance de notre disposition pour la réception des grâces du saint Sacrifice, ab ecclesia, ou ab Mariam. Que la « querelle » de l’una cum ne soit qu’une question parasite par rapport à cela ne parait pas évident.
Mgr Sandborn nous dit que Bergoglio est un Moderniste, un athée, un panthéiste, un apostat, il est donc fort difficile d’être en pleine communion avec lui sans devenir semblable, sans quitter la Sainte Église.
Par contre la suppléance ab ecclesia peut passer par les 260 papes fidèles, par ceux qui ont remplis leur fonction de Vicaires de Jésus-Christ, par ceux à qui on pouvait appliquer l’adage Ubi Petrus ibi ecclesia, mais cela peut aussi a fortiori se faire sans aucun doute par la médiation de la Mère de l’Église.
Je crois comprendre que MGR voulait dire « parasite » cette « querelle » de l’una cum… par rapport à l’Essentiel qui est que le Saint Sacrifice est IMPÉRÉ par L’Église… c’est à Dire par Notre Seigneur Lui même ! Dont le Pape régnant… n’est que le Vicaire !
Ce pourquoi, d’ailleurs, en cas de vacance l’on doit dire « una cum Sancta Sede » !
Il est utile — encore — de se rappeler que le Premier (et le Seul !) a avoir IMPÉRÉ le Saint Sacrifice… est Notre Seigneur Lui même, lorsqu’il ordonna :
Non gg…« en cas de vacance l’on doit dire « una cum Sancta Sede » ! »
…à la Messe « on ne doit rien dire »… c’est omis !
C’est bien aujourd’hui le jour d’approfondir cette question !
Puisque — fêtant la Maternité Divine de Marie — nous fêtons l’acte qui nous donne la Matière du Sacrifice : le Précieux Corps, immolé sur la Croix, que nous immolons mystiquement sur les Autels !
Marie est donc bien Mère de Notre Seigneur, et elle est — aussi — Mère de L’Église, puisque c’est Elle qui nous donne le Christ ; lequel — répandu et communiqué — EST l’Église !
Nous célébrons donc bien « ab Mariam » lorsque nous célébrons « ab Ecclesiam », puisque c’est du Cœur Sacré que naissent l’Église et les Sacrements… et que ce Cœur est né… du Cœur Immaculé de Marie !
Je comprends mieux pourquoi le Grand Saint Bernard s’exclamait : « de Maria nunquam satis ! »
Quant à Saint Jean Eudes, lisez plutôt :
« Un témoignage de la dévotion particulière de Saint Augustin envers la Mère de Dieu, et qui contient une mention honorable de son saint Cœur, est marqué dans ces paroles tirées du livre qu’il a fait de la sainte Virginité : « La divine maternité n’aurait servi de rien à Marie, si elle n’avait porté Jésus-Christ plus heureusement dans son Cœur que dans sa chair ».
C’est ici l’un des plus dignes éloges qui se puissent donner au Cœur de la Reine du ciel, puisqu’il est préféré, en ces paroles de Saint Augustin, au sein béni de cette divine Mère. Et certes ce n’est pas sans raison.
Premièrement, parce que cette Vierge incomparable a conçu le Fils de Dieu dans son Cœur virginal, avant de Le concevoir en sa chair.
Secondement, parce qu’elle L’a conçu dans son sein, s’en étant rendue digne pour L’avoir conçu premièrement dans son Cœur.
Troisièmement, parce qu’elle ne L’a porté dans son sein que durant neuf mois seulement ; mais elle L’a porté dans son Cœur dès le premier moment de sa vie, et elle L’y portera éternellement.
Quatrièmement, parce qu’elle L’a porté plus dignement, plus saintement dans son Cœur que dans sa chair. Car ce Cœur est un ciel vivant, dans lequel le Roi du ciel et de la terre est aimé plus ardemment et glorifié plus parfaitement que dans le ciel.
Cinquièmement, parce que la Mère du Sauveur ne L’a porté dans son sein, que lorsqu’Il était encore dans un état passible et mortel, et dans les faiblesses de Son enfance ; mais elle Le portera à toute éternité dans son Cœur, glorieux, impassible et immortel.
C’est pourquoi Saint Augustin a bien raison de dire qu’elle L’a porté plus heureusement et plus excellemment dans son Cœur que dans sa chair. »
Corrections :

Miles Christi, alias JP.B. … qui a la prétention de connaître la pensé de Mgr Guérard des Lauriers ( !!!
) donne sur son “bon coin” du forum « Tradition Catholique (Sede Vacante) »… une “Correction” du sermon de Monseigneur que nous publions dans cet article ( !!!
) :
Le sermon de Mgr G reproduit récemment sur le « CatholicaPedia Blog ».
Grâce à cet enregistrement (http://catholicapedia.net/audio/HomGdL/MESSE-AB-ECCLESIA-PER-SACERDOTES-Mgr-G-des-Lauriers.mp3), il est apparu que cette reproduction sur le « DiabolicaPedia Blog » a été faite avec pas mal d’erreurs de transcription qui en rendaient la pensée de l’auteur moins claire et moins saisissable, erreurs que nous avons corrigées en rouge gras dans le “texte” ci-dessous.
Cliquez, donc, et voyez…
Jean-Paul BONTEMPS
Leboncoin.de JP.B part d’une idée simple : la bonne affaire
est au coin de la rue !