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VATICAN D’EUX : « Les origines de Vatican II remontent à 1789 ! »

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Un fidèle lecteur nous a adressé la remarque suivante :

Je m’adresse à vous, mais aussi à tous les intervenant de ce blog, avez vous eu connaissance de la conférence de Loïc Figoureux du 14 Octobre 2012 dans la Cathédrale d’Arras concernant l’Anniversaire du “Concile” Vatican II ?

Figoureux est un pro V2 mais en lisant les 35 pages du dossier PDF de sa conférence je me suis rendu compte que personne dans le milieu tradi n’avait jamais expliqué aussi clairement les raisons et les buts du concile.

Une phrase assez caractéristique :

« pour Jean XXIII, le monde n’est pas nécessairement le mal, le catholicisme n’est pas univoquement un contre poison contre les erreurs du temps ».

Ce n’est pas nous qui le disons c’est EUX, tout le dossier est du même tonneau.

 


 

Nous sommes allé voir sur le site du Diocèse d’Arras et là nous avons vu des gens (acteurs) qui visiblement ont bien compris les “réformes” de ce grand conciliabule : On y voit un “évêque” (un laïc déguisé en Évêque !), en ouverture de l’anniversaire de ce “concile”, donner la parole à des laïcs assis (cathèdre ?) à une table (l’autel ?) dans le chœur de “sa propre” cathédrale pour faire une conférence sur Vatican II, on pourrait penser à du tragi-comique si l’enjeu n’était pas vital…

Anniversaire concile Vatican II, cathédrale d’Arras

 

Mgr Gery-Jacques-Charles Leuliet« La cathédrale d’Arras a accueilli l’assemblée diocésaine venue fêter le 50ème anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II. Ils étaient plus de 1000 participants venus des différents lieux du diocèse ou venus d’autres horizons spirituels ou géographiques. Par la diffusion Internet plus de 1000 internautes ont visionné l’évènement. Des prêtres aînés ont pu suivre cette journée à la Maison diocésaine, parmi eux Mgr Géry Leuliet, 102 ans (un vrai évêque déguisé en laïc !!! qui a apostasié l’Église catholique…), qui a participé aux trois dernières sessions du concile Vatican II, comme évêque d’Amiens. (Son pedigree est ICI)

« Le premier temps de la journée fut la conférence de Loïc Figoureux, historien, enseignant chercheur à la catho de Lille, auteur d’une thèse de doctorat sur le Journal du père de Lubac au Concile : « Le concile Vatican II, de la préparation à la réception, un aggiornamento pour l’Église ».

 

Pour faire bonne figure à l’œcuménisme était aussi invitée Caroline Pinchbeck, “prêtre” (laïque déguisé en n’importe quoi !!!) Anglican du diocèse de Canterbury (Angleterre)…

Caroline PinchbeckCaroline Pinchbeck, prêtre anglican du diocèse de Canterbury (Angleterre). Elle était aux côtés de Mgr Jaeger pendant la conférence.

« En Grande-Bretagne, nous ne parlons pas du tout de Vatican II. Pourtant, les Anglicans étaient présents au Concile. Les diocèses d’Arras et de Canterbury sont liés par une amitié forte et des échanges réguliers. Nous travaillons sur l’œcuménisme. Les positions de nos Églises romaines et anglicanes m’intéressent beaucoup, c’est pourquoi je suis ici aujourd’hui.

Je connais les avancées de Vatican II et je les trouve très positives. J’ai conscience que c’était une révolution pour vous. Nous les anglicans, nous avons surtout approuvé la volonté d’ouverture, la volonté d’avancer dans l’œcuménisme. »

Soulignons que Carole prononce le mot « œcuménisme » comme le préconisent nos dictionnaires et l’Académie : « écuménisme » ! Finesse que les Français ont tendance à ignorer !

 

Loïc Figoureux. « Les origines de Vatican II remontent à 1789 ! »

 

Le grand événement de la journée était sans aucun doute l’exposé historique de Loïc Figoureux « Vatican II, un aggiornamento pour l’Église ». Loïc Figoureux est agrégé d’histoire, docteur en histoire, avec une thèse sur le père Henri de Lubac au concile Vatican II, soutenue à Lille III, sous la direction de Jacques Prévotat. Enseignant depuis dix ans dans le secondaire, il a aussi enseigné l’histoire du christianisme pendant deux ans à la faculté de théologie de l’Université catholique de Lille. Il a édité les Carnets du concile du Père de Lubac aux éditions du Cerf (2007).

Loïc FigoureuxVatican II n’est pas arrivé par hasard. Depuis 1789, l’Église n’a cessé de s’enfermer dans une autorité qui l’isolait des hommes de son temps. Après la seconde guerre et pendant que la moitié de l’Europe s’enfermait dans le communisme, l’Église a pris conscience qu’il était temps d’ouvrir le dialogue avec le monde. Loïc Figoureux a détaillé l’avant, le déroulement et l’après Vatican II.

Il nous a raconté sa méthode de travail pour mettre au jour des détails souvent ignorés.

« J’ai vécu avec Vatican II sans en être conscient. Par exemple, je n’avais pas compris que la place de la Parole de Dieu et que l’œcuménisme étaient un apport. C’est en travaillant sur Vatican II que j’ai vu tout ce qu’il a apporté.

Pendant mes études d’histoire, j’ai étudié la résistance spirituelle du père de Lubac contre l’antisémitisme pendant la guerre. Très vite, je me suis intéressé à lui. Quand il s’est agi de trouver un sujet de thèse, on m’a proposé « De Lubac et Vatican II ». Évidemment, j’étais ravi. L’occasion était rêvée puisqu’il fallait en même temps éditer les carnets du Concile qu’il avait tenus à Vatican II. De Lubac était l’un des théologiens dont les travaux avaient beaucoup inspiré les réflexions de Vatican II. Il avait notamment beaucoup travaillé au ressourcement — c’est-à-dire retour à la source — de la théologie avant Vatican II. Après le Concile, il a eu un regard un peu inquiet. De fait, il était un témoin intéressant. Il a su montrer la complexité du phénomène.

Pour la journée « Vatican II, c’est aujourd’hui » à Arras, j’ai rédigé un historique d’une trentaine de pages. Mes sources ont été nombreuses. J’ai d’abord consulté les écrits des historiens du Concile comme O’Malley. Si j’ai un historien du Concile à conseiller, c’est lui. Son livre s’appelle « L’événement Vatican II ».

J’ai aussi profité de tout le travail que j’avais fait pour ma thèse. J’étais allé consulter les archives du Vatican, celles des jésuites. Cela m’a permis d’avoir une bonne vue d’ensemble de l’événement. J’aurais sans doute trouvé beaucoup de choses dans les archives des diocèses, mais il aurait fallu en consulter beaucoup pour obtenir le même résultat. J’ai eu la chance d’avoir accès à des documents que l’on ne voit pas ailleurs : des témoignages, comment fonctionne concrètement une commission, les débats dans les commissions, les textes de préparation… Cela m’a beaucoup aidé pour me rendre compte de ce qu’était la vie au quotidien du Concile.

Beaucoup de participants ont tenu un journal qui n’a pas forcément été publié. Lire cela, c’est vraiment se replonger dans les émotions du moment et les questionnements des pères conciliaires, on apprend comment ils ont vécu le Concile. »

 

 

Anniversaire concile Vatican II

(De gauche à droite)
« Abbé » Paul Agneray, « Mgr » Jean-Paul Jaeger, Révérend Caroline Pinchbeck - représentait le diocèse de Canterbury, Marie Yvonne Devitton, Genevieve Jovenet.

 

 


 

 

Passons maintenant à la conférence du Professeur Figoureux :

« Le concile Vatican II
de la préparation à la réception
»

Un aggiornamento pour l’Église

 

 

Quand Jean XXIII est élu, en 1958, après le long pontificat de Pie XII, cet homme débonnaire passe pour un pape de transition, étant donné son âge (quasiment 77 ans). Pourtant, il devait engager l’Église dans un évènement qui est devenu une référence obligée pour quiconque s’intéresse à l’histoire contemporaine de l’Église catholique.

Ainsi, trois mois seulement après son élection, en janvier 1959, Jean XXIII annonça-t-il sa volonté de réunir un concile, décision que lui-même a présentée comme une inspiration de l’Esprit-Saint. Cela ne manqua pas d’étonner, car, depuis le concile du Vatican (Vatican I, 1869-1870), et sa définition de l’infaillibilité pontificale, des théologiens s’étaient interrogés sur l’opportunité de réunir de nouveaux conciles. Le pape ne pouvait-il pas presque les suppléer ? Certes, Pie XI et Pie XII avaient eu des projets de concile, mais ceux-ci étaient restés secrets.

Des évêques du monde entier allaient donc être conviés à Rome, non pas pour rehausser le décorum de quelque cérémonie, mais pour assumer leur charge à l’égard de l’Église universelle. Le fait même, tout comme les premiers signes lancés par Jean XXIII (pensons notamment à son annonce, en juillet 1959, que ce concile serait le concile de Vatican II, signe qu’il ne s’agissait pas simplement de compléter le premier concile du Vatican, interrompu par les troupes italiennes en 1870), pouvaient laisser espérer que l’Église adopte une nouvelle attitude, sorte de ce que l’on a appelé un « long 19ème siècle » (J. W. O’Malley) et du traumatisme suscité par les Lumières et la Révolution française.

 

Lire la suite sur le PDF (Les accentuations sont de nous)

Télécharger la Conférence en PDF

 

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