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MONSEIGNEUR WILLIAMSON VOIT CE QUE NUL N’A JAMAIS VU

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Mgr Williamson, dans son “Eleison Comments” Numéro CCCLXXIV – 374 (Français) sur les « Papes Faillibles » professe de nouvelles hérésies :

 


 

Monseigneur Williamson Voit ce que Nul n’a Jamais Vu

Par Osko de Radio Cristiandad

 

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Ne se satisfaisant plus d’émettre ses railleries habituelles, Mgr Williamson a décidé de publier un point de vue carabiné dans son ELEISON 374, et il nous semble déraper complètement désormais. Il y expose sa THÈSE d’une manière plus précise que d’ordinaire, car son intention – inhabituelle pour lui – paraît être de défendre avec une véhémence accrue, non seulement la thèse Anti-Sédévacantiste, mais aussi la légitimité de la position soutenue par ceux qui croient toujours que l’église Conciliaire et officielle EST l’Église catholique.

En cela, il s’apparente à la « ligne médiane », qui est de plus en plus erratique, à la néo-FSSPX, qui se rapproche sans cesse de Rome (autre parallèle pour la collection de l’abbé Ceriani) et des conciliaires, qui sont de plus en plus apostats, bien qu’ils aient évidemment l’illusion d’être catholiques, de penser en catholiques et d’agir en catholiques, car il croient que la Doctrine catholique EST la doctrine du conciliabule Vatican II, que l’on peut être moderniste tout en restant catholique et que l’œcuménisme conciliaire est catholique. C’est pourquoi ils trouvent génial d’assister aux cultes protestants, de semer des oliviers de la paix ici ou là en compagnie des Juifs et des musulmans, ainsi que d’organiser des « rencontres interreligieuses » à Assise, des « matches de football interreligieux », des « journées de réflexion interreligieuses », des « messes interreligieuses », etc. etc. Tout cela, nous le savons, et nous en sommes écœurés.

Ah, j’oubliais : en plus, ils croient que les « messes » conciliaires du Novus Ordo sont catholiques… N’est-ce pas, Mgr Williamson ? À moins que vous ne vous hasardiez à affirmer sans équivoque qu’Elles ne le sont pas ?

Autrement dit, ils croient TOUS que Bergoglio est pape, alors que nous autres croyons que non, point final. Là est toute la différence entre eux et nous.

Ils croient qu’un pape peut être un zozo apostat, alors que nous autres croyons que non.

Ils croient que l’église Conciliaire est l’Église catholique de toujours, alors que nous autres croyons que non.

C’est pourquoi le présent article relatif au numéro 374 d’ELEISON a pour objet de réfuter les dires de Mgr Williamson en insistant sur ce que nous y percevons comme étant des incohérences ou des contradictions ; il vise même à aller au-delà en démontrant que le système préconisé présente un danger pour ceux qui l’adoptent.

Nous traiterons de ce dernier point en dernier, dans une sorte d’annexe.

Et si certains de nos lecteurs trouvent notre ton quelque peu agressif, il nous faudra leur répondre qu’ils ont raison, mais que s’il ne l’est pas davantage, c’est parce que nous avons eu la prudente idée de lire ce numéro d’ELEISON muni d’un grand verre de bon whisky, confortablement installé dans notre fauteuil, avec en musique de fond la belle « Suite bergamasque » de Claude Debussy (1), qui a la particularité de nous apaiser, tout comme le whisky (bénis soient donc l’une et l’autre).

 

Or donc, allons-y.

 

ELEISON 374

« Papes Faillibles

Ni les libéraux, ni les sédévacantistes n’apprécient de s’entendre dire qu’ils sont comme pile et face d’une même monnaie, mais cela est vrai. Par exemple, ni les uns ni les autres ne peuvent concevoir une troisième alternative. Voyez par exemple dans sa Lettre à Trois Évêques du 14 avril 2012 comment Mgr. Fellay ne pouvait voir d’autre alternative à son libéralisme qui ne fût le sédévacantisme. Inversement, pour plus d’un sédévacantiste, si quelqu’un accepte que l’un des Papes Conciliaires ait été réellement Pape, alors on ne peut être qu’un libéral, et si quelqu’un critique le sédévacantisme, alors il promeut le libéralisme. Mais pas du tout ! »

 

Richard Nelson Williamson« Cela est vrai »… Ah oui ? Non, ce n’est pas vrai, sauf dans l’esprit déformé de notre Willy. Les deux côtés d’une même monnaie sont évidemment faits de la même substance, et aucune monnaie ne présente un côté pile et un côté face de substances différentes.

La position sédévacantiste n’est pas de même substance que la position libérale. En aucun cas elle ne surgit d’une pensée épuisée par la modernité comme le libéralisme, tout au contraire. En revanche, la position de Mgr Williamson est bel et bien moderne et proche du libéralisme par bien des aspects, car elle participe de la même substance que lui.

Les origines anglicanes et libérales de l’auteur ont laissé en lui des traces éloquentes…

Nous voulons parler de la quantité de concordances qui existent entre les traditionalistes antisédévacantistes comme Mgr Williamson et les conciliaires libéraux de toutes farines, qu’ils soient conservateurs ou ultralibéraux : tous posent le même regard sur de multiples questions.

Les points que Mgr Williamson esquive, occulte et commente en tergiversant sont si nombreux qu’il nous faudrait un espace considérable pour les signaler tous ; c’est pourquoi nous nous bornerons à évoquer ce qui suit :

a. Mgr Williamson, qui généralise, prétend – du fait même de cette généralisation abusive – traiter tous les détails de la question et même formuler une conclusion à son sujet.

b. En aucune manière il ne se hasarde à débattre honnêtement, et il préfère offrir une comparaison qui – nous le répétons – est impropre pour des raisons de substance.

On retrouve ces deux caractéristiques tout au long de son commentaire :

« Pourquoi non ? Parce que les uns comme les autres commettent la même erreur qui consiste à exagérer l’infaillibilité du Pape. Pourquoi ? Ne serait-ce pas parce que les uns comme les autres, ils sont des hommes modernes, lesquels croient plus dans les personnes que dans les institutions ? Et pourquoi cela devrait-il être un trait de l’homme moderne ? Parce que plus ou moins à partir du Protestantisme, de moins en moins d’institutions ont véritablement recherché le bien commun, tandis qu’elles ont de plus en plus recherché quelque intérêt particulier, tel l’argent (ma réclamation contre vous), ce qui diminue bien sûr le respect que nous leur devons. Ainsi, par exemple, des hommes bons ont évité, pour un temps, à l’institution pourrie de la banque moderne de produire immédiatement tous ses effets mauvais, mais les banksters pourris actuels ont fini par montrer ce qu’étaient en elles-mêmes, depuis le début, ces institutions que sont le système bancaire de la réserve fractionnaire et les banques centrales. Le Diable est présent dans les structures modernes, grâce aux ennemis de Dieu et des hommes. »

 

Nous autres qui soutenons la position théologique selon laquelle le Siège est vacant, nous croirions donc plus dans les PERSONNES que dans les INSTITUTIONS ?

Celui qui écrit cela sait pertinemment que ce n’est pas vrai. Du moins sur le plan personnel, il n’en va pas ainsi, et c’est même bien tout le contraire.

Mgr Williamson se contredit ici notablement, car il ne fait rien d’autre que de démontrer l’inverse de ce qu’il affirme par ailleurs.

En effet, si, comme il le prétend, de moins en moins d’institutions ont recherché le bien commun, cet argument s’applique également à l’INSTITUTION « église Conciliaire », et Non Pas au « Pape conciliaire », qui que soit celui-ci.

Et c’est justement là ce que nous affirmons : l’institution apostate qu’est l’église Conciliaire a évidemment une TÊTE, et cette tête est aussi apostate que l’institution qu’elle préside et représente, ce que perçoit quiconque a des yeux pour voir.

Ergo… la position sédévacantiste ne vise aucun individu en particulier, pas même la personne de Bergoglio, car il s’agit d’une question INSTITUTIONNELLE et doctrinale, dans la mesure où le problème est d’ordre doctrinal.

Le conciliabule Vatican II fut un événement INSTITUTIONNEL – ce qu’il est toujours –, et Non Pas l’action PERSONNELLE de tel ou tel pape en particulier.

Il est de fait que les uns après les autres, tous ceux ayant succédé à Roncalli – de malheureuse mémoire parmi nous – ont manifestement adhéré à l’idéologie progressiste et(ou) moderniste qui a acquis droit de cité au Vatican.

Mais la question n’en demeure pas moins INSTITUTIONNELLE. C’est si vrai que Roncalli a déjà eu CINQ successeurs qui, l’un après l’autre, ont TOUS soutenu la même chose, à savoir les nouvelles doctrines issues du conciliabule en question, Approfondissant un Peu Plus l’Apostasie à Chaque Succession.

Cette progression est indéniable. Roncalli fut MAUVAIS, Montini le fut davantage encore. Laissons de côté Luciani, qui semble avoir été liquidé pour des raisons internes à la secte. Wojtyla fut bien pire que ses deux véritables prédécesseurs réunis. Et que dire du « SERPENT » Ratzinger, comme l’appelait Monseigneur Lefebvre ? Enfin, n’oublions pas le charmant personnage qui préside actuellement aux destinées de la secte conciliaire, à savoir Bergoglio… Et voyons à présent si ce qu’affirme Williamson tient debout.

Il est donc faux d’affirmer ou de laisser entendre que ceux qui soulignent la vacance du Siège apostolique ne le font que parce qu’ils sont obsédés par la question de la PERSONNE qui, à un moment donné, pose son postérieur dans l’historique fauteuil, comme cherche à le faire croire cet évêque porté sur la tergiversation et le mensonge (on peut le dire à présent).

Mais Mgr Williamson nous susurre en plus que « Le Diable est présent dans les structures modernes, grâce aux ennemis de Dieu et des hommes. » Ha !… Et qu’est-ce que l’église Conciliaire, sinon une Structure Moderne ? À moins que l’auteur ne laisse entendre que l’église Conciliaire serait une « STRUCTURE « traditionnelle ? Il ne le précise pas, et il le devrait pourtant. En répondant à cette question par OUI ou par NON, je veux dire… afin de mieux faire comprendre tout ce qu’il a écrit dans le numéro en question d’ELEISON.

Ah, et « moderne »… Oui, Monseigneur… de par les doutes, c’est certain.

« Il est donc compréhensible que des Catholiques modernes aient eu tendance à mettre trop de foi dans le Pape et trop peu dans l’Église, et voilà la réponse à ce lecteur qui me demandait pourquoi je n’écris pas au sujet de l’infaillibilité comme le font les manuels classiques de théologie catholique. Ces manuels sont merveilleux dans leur genre, mais ils ont tous été écrits avant Vatican II, et ils ont tendance à attribuer au Pape une infaillibilité qui appartient à l’Église. Par exemple, le sommet de l’infaillibilité peut être présenté dans les manuels comme étant une définition solennelle par le Pape, ou par le Pape avec un Concile, mais dans tous les cas par le Pape. Le dilemme libéral-sédévacantiste a été une conséquence et en même temps un châtiment de cette tendance à surestimer la personne et à sous-estimer l’institution, car l’Église n’est pas une institution purement humaine. »

Cette apparence de réalité dont nous gratifie Mgr Williamson ne saurait être plus grossière, car c’est justement parce nous mettons notre Foi en l’Église, et Non Pas en la personne de quiconque, que nous disons qu’il est impossible aujourd’hui de considérer Bergoglio comme un Pape Catholique.

Mais, me dira-t-on, Mgr Williamson Ne dit pas que Bergoglio est un pape catholique. VRAIMENT ? Alors, que dit-il ? Que l’intéressé Ne l’est pas ?

Voyons cela. Soit Bergoglio EST un pape catholique, soit il ne l’est PAS ; ou, pour dire les choses plus simplement, soit Il est Catholique, soit IL Ne l’est pas.

Si Bergoglio N’est pas Catholique, alors il n’est pas un Pape véritable de la véritable Église du Christ.

À moins qu’il ne nous faille admette que selon Mgr Williamson, un Luthérien (par exemple) puisse être la Tête de la Véritable Église du Christ. Comment ?… Bergoglio serait donc un luthérien ? NON… C’est pire : Bergoglio est un moderniste.

 Le Clown Blanc Bergoglio

 

Il faudrait que le petit évêque anglais cesse une bonne fois de tourner autour du pot et nous dise en toute clarté s’il croit que Bergoglio est catholique ou s’il ne le croit pas.

On voit fort bien en quoi Mgr Williamson se trompe dans l’énoncé du problème. Tout se passe comme s’il avait fini par découvrir une doctrine nouvelle en matière de dogme, plus précisément au sujet du dogme de l’infaillibilité pontificale. Après quoi il avance une énormité : ce prétendu « dilemme libéral-sédévacantiste », qu’il est seul à percevoir.

Or, il présente là le problème à l’envers.

Ceux qui Surévaluent la fonction pontificale au point de tomber parfois dans la Papolâtrie, ce ne sont pas les sédévacantistes, ce sont justement les antisédévacantistes.

Ce sont les antisédévacantistes qui soutiennent qu’un pape jouit d’une Infaillibilité telle qu’il ne saurait tomber dans l’hérésie, ce qui – dans certains cas – les conduit même à prétendre qu’il lui est impossible d’errer sur quelque question que ce soit.

Les antisédévacantistes de la tradition, en particulier, croient que les papes conciliaires se trompent, ce qui n’est pas faux ; mais ils vont jusqu’à penser que ceux-ci se trompent même sur des questions de doctrine, voire – s’ils le font en permanence et avec pertinacité (des décennies durant) – qu’ils soutiennent des doctrines entièrement contraires au Dogme catholique, mais en demeurant papes. C’est cela qui est inadmissible, et non pas ce que Williamson croit pouvoir dénoncer avec si peu de sérieux.

En effet, il n’est pas question ici d’un pape qui aurait commis Un Jour une erreur doctrinale dans une conversation informelle ou lors d’une quelconque audience ou catéchèse particulière. Il est question de Tout un « Magistère » D’Apostasie Constante qui dure depuis Plus de Cinquante Ans !!!

« Et cette tendance est erronée parce que, en premier lieu, le Magistère Solennel, en tant que la couche de neige qui recouvre la montagne du Magistère Ordinaire, ne constitue le sommet de cette montagne que dans un sens très restreint – il est totalement soutenu par le sommet rocheux sous-jacent à la neige. Et en second lieu, cela ressort du texte le plus autorisée de l’Église au sujet de l’infaillibilité, à savoir la Définition du Concile vraiment catholique, Vatican I (1870), grâce auquel nous savons que l’infaillibilité du Pape vient de l’Église, et non l’inverse. Lorsque le Pape engage l’ensemble des quatre conditions nécessaires à un enseignement ex cathedra, alors, déclare la Définition, il possède « cette infaillibilité dont le Divin Rédempteur a voulu que son Église ait le privilège lorsqu’elle définit un point de la doctrine ». Mais, évidemment ! D’où pourrait bien venir l’infaillibilité, sinon de Dieu ? Les meilleurs parmi les êtres humains – et quelques Papes ont été de très bons êtres humains – peuvent rester exempts d’erreur, c’est-à-dire, être inerrants, mais du moment qu’ils ont le péché originel, ils ne peuvent être infaillibles comme Dieu seul peut l’être. S’il leur arrive d’être infaillibles cette infaillibilité passe par leur humanité, mais en venant de l’extérieur, venant de Dieu, qui choisit de la concéder à travers l’Église catholique, et cette infaillibilité n’a pas besoin de durer plus longtemps que le temps nécessaire pour faire la Définition. »

 

La « couche de neige » dont parle l’évêque, c’est aujourd’hui BERGOGLIO, et la « montagne », c’est le magistère issu des enseignements de l’église Conciliaire. Tout ça est si cocasse… Le lecteur connaîtrait-il une MONTAGNE couverte d’une Calotte de Neige (2), mais de manière seulement « Très Restreinte » ?

L’étrange montagne de Mgr Williamson a quelque chose de surréaliste : on la regarde et on lui voit une « calotte » ; l’instant d’après, elle n’a plus de « calotte » ; et ainsi de suite, alternativement, comme si tout dépendait de l’instant où on la regarde !… Il semble que la montagne conciliaire présente une « calotte » neigeuse d’épaisseur très limitée, sans doute à cause des changements… de station.

En fait, la réalité est facile à comprendre : pour Mgr Williamson, la Montagne Conciliaire, C’est l’Église.

Et là est le nœud du problème.

Tandis que nous autres voyons une Différence et parlons de deux montagnes distinctes, l’une étant l’Église Catholique, l’autre l’église Conciliaire, Mgr Williamson parle d’Une Seule et Même Église. Pour lui, c’est PAREIL. Ce doit être pour cela que la neige va et vient dans les nuées de son esprit épiscopal…

Et Mgr Williamson de rester à nouveau « à l’extérieur », selon ses propres termes… Si l’infaillibilité des papes provient de l’infaillibilité de l’Église, cela ne fait qu’ajouter de l’eau au moulin sédévacantiste. Et si elle provient de Dieu, c’est encore plus clair.

Si Dieu concède à certains hommes le don de l’infaillibilité en matière de DOCTRINE et de MŒURS, le seul exemple actuel d’un Bergoglio suffit à considérer comme hautement possible, voire probable que le Siège Apostolique soit en état de VACANCE ; du moins Mgr Williamson devrait-il admettre qu’il y a quelque chose qui cloche quelque part.

« Par conséquent en dehors des moments ex cathedra du Pape, rien ne l’empêche de dire des aberrations telles que celles de la nouvelle religion de Vatican II. Par conséquent ni les libéraux ni les sédévacantistes n’ont besoin ni ne doivent prêter attention à ces aberrations, parce que, comme disait Mgr. Lefebvre, ils ont 2000 ans d’enseignement Ordinairement infaillible de l’Église derrière eux pour juger qu’il ne s’agit là que d’un ensemble d’aberrations. »

Cinquante Ans d’Aberrations et une constante dégringolade dans l’apostasie ne semblent pas suffire à cet évêque anglais pour conclure, en bonne logique, que s’il existe bel et bien une « Nouvelle Religion de Vatican II » (l’expression est de lui, et combien elle est juste !), si cette religion nouvelle a une tête visible et si cette tête visible s’appelle Jorge Mario Bergoglio, ladite tête ne peut être en même temps Tête de la Véritable Église du Christ, à moins que la logique et le bon sens n’aient disparu de la surface de la terre.

Et si, volant au secours de la thèse williamsonienne, quelqu’un vient agiter devant nous le Code de Droit Canonique de 1917, l’on rappellera à l’incohérent prélat que dans son ELEISON 374, il a eu l’étourderie d’affirmer : « … voilà la réponse à ce lecteur qui me demandait pourquoi je n’écris pas au sujet de l’infaillibilité comme le font les manuels classiques de théologie catholique. Ces manuels sont merveilleux dans leur genre, mais ils ont tous été écrits avant Vatican II, et ils ont tendance à attribuer au Pape une infaillibilité qui appartient à l’Église. »

Avec la même autorité que celle de Mgr Williamson (qui soutient, de plus, n’en avoir aucune, puisqu’il admet lui-même ne pas avoir « la compétence nécessaire que seules les autorités romaines peuvent attribuer »), nous disons donc que le Code de Droit Canonique de 1917 est merveilleux dans son genre, mais qu’il a été écrit avant Vatican II et qu’il manquait donc à ses auteurs la perspective historique, ainsi que la connaissance des événements ayant eu lieu depuis l’invasion moderniste de Rome ; raison pour laquelle il leur était impossible de prévoir ce qui se produit actuellement, et moins encore d’établir canoniquement une solution en vue de la situation d’Apostasie Généralisée promue par ROME elle-même.

En outre, il apparaît que l’on est face à une Position Nouvelle et osée de Mgr Williamson quant au dogme de l’infaillibilité pontificale, à telle enseigne que l’évêque anglais nous semble Voir ce que Nul n’a Jamais Vu Jusqu’ici.

Je m’explique :

Tout d’abord, Mgr Williamson discrédite, ou tente de discréditer ce qui est enseigné au sujet du dogme en question dans les livres et manuels Antérieurs au concile Vatican II… Bon Sang ! Faut-il alors se fier à ce qui a été écrit Après ledit concile ? NON ? Ah… Dans ces conditions, aux enseignements de qui faut-il se fier ? Uniquement à ceux de Mgr Williamson ?

Ensuite, est-il certain que TOUS ces manuels tendent à reconnaître au pape une infaillibilité appartenant à l’Église ? Mgr Williamson émet en la matière une affirmation qu’il n’appuie sur AUCUNE démonstration ; or, cette affirmation est grave, car elle traite d’une chose très importante.

La réalité est tout autre, et pour en revenir au thème principal, elle ne fait que démontrer l’exact contraire de ce que propose l’Anglais.

Ah, mais bien sûr ! Tout bien considéré, ce que propose Mgr Williamson n’est autre que ce que croit, enseigne et diffuse la NÉO-FSSPX, Bernard FELLAY en tête. Car nous ne devons évidemment pas oublier qu’au fond, les quatre évêques partagent le même sentiment.

En ayant fini avec cette question, la suite de Debussy étant achevée et le savoureux breuvage sifflé, nous avons retrouvé notre bonne humeur, et il nous resterait normalement à prendre congé sur un « À la prochaine », ou plus exactement « À la prochaine idiotie ». Mais la gravité du sujet nous en empêche.

 

Épilogue et avertissement

 

Nous avons lu avec un intérêt particulier les objections opposées à Mgr Williamson sur le blogue CatholicaPedia.net. Nous en regroupons certaines ici, car elles nous semblent présenter beaucoup de points communs avec ce que nous avons dit au sujet d’ELEISON 374 et de la position adoptée par Mgr Williamson.

Leur lecture attentive permet de dégager d’intéressantes conclusions. Le titre et les soulignements sont de nous.

 

Le système que Mgr Williamson recommande aux catholiques est protestant

 

Nous avons vu que selon Mgr Williamson, « Par conséquent en dehors des moments ex cathedra du Pape, rien ne l’empêche de dire des aberrations telles que celles de la nouvelle religion de Vatican II. Par conséquent, ni les libéraux, ni les sédévacantistes n’ont besoin ni ne doivent prêter attention à ces aberrations, parce que, comme disait Mgr. Lefebvre, ils ont 2000 ans d’enseignement Ordinairement infaillible de l’Église derrière eux pour juger qu’il ne s’agit là que d’un ensemble d’aberrations. »

Or, cela est inacceptable.

Il s’agit d’un prétendu moyen terme entre ce que Mgr Williamson présente comme deux extrêmes, en l’un desquels il voit la position sédévacantiste, et nous avons souligné qu’il y avait là un travestissement de la réalité.

Ce qu’essaye de faire Mgr Williamson, c’est soutenir encore et toujours que l’église Conciliaire est l’Église catholique et que les papes conciliaires sont de vrais papes ; mais dans le même souffle, il prétend pouvoir choisir en quoi l’on doit suivre l’église Conciliaire et en quoi l’on ne doit pas la suivre. Or, ainsi que nous le verrons, cette norme williamsonienne n’a rien de nouveau : elle est protestante, et elle conduit au schisme et à l’hérésie.

Le système de Mgr Williamson, qui consiste à passer au crible de la TRADITION le Magistère actuel des « papes conciliaires » pour en déterminer la conformité avec la tradition, inverse complètement la règle catholique de la foi, selon laquelle l’Église est ENSEIGNANTE.

Son système est essentiellement le même que celui des protestants.

Ceux-ci prétendent que tout individu doit décider par lui-même quelle est la véritable interprétation des Écritures. De même, Williamson dit que les catholiques doivent décider par eux-mêmes ce qu’ils croient être en accord ou non avec la tradition.

Cette règle de la foi correspond exactement à ce qu’est et propose le protestantisme : une réunion de personnes qui n’ont aucune unité de foi entre elles, qui discutent constamment entre elles de ce que disent les Écritures et qui se divisent en un grand nombre de sectes ayant chacune sa propre croyance.

Il existe, dans l’histoire de l’Église, de multiples exemples de cette propension à placer la TRADITION au dessus du Magistère, et cela a suscité de graves erreurs.

Ainsi, les donatistes devinrent des schismatiques pour avoir pensé que l’Église avait tort de reconnaître la validité des sacrements administrés par les ecclésiastiques qui étaient tombés dans l’apostasie durant la persécution de Dioclétien.

Les Grecs tombèrent dans le schisme au onzième siècle pour avoir dit, entre autres, que l’emploi de pain sans levain dans le rite romain n’était pas conforme à la tradition et qu’il était donc invalide.

Ils rejetèrent aussi le primat papal parce qu’à leurs yeux, il n’était pas conforme à la tradition.

Les modernistes eux-mêmes prétendent que l’Église catholique a élaboré avec le temps certaines choses qui ne se rencontrent pas dans l’Église primitive et qui ne sont pas conformes à la tradition. Toute la réforme liturgique des années soixante reposait sur une notion erronée de l’archéologisme.

Ils soutiennent ainsi que les périodes médiévale et tridentine ont créé une liturgie qui n’était pas en accord avec la tradition primitive.

Enfin, les feeneyistes prétendent que la doctrine catholique du baptême de sang et du baptême de désir est inconciliable avec la tradition et qu’il s’agit d’une invention datant du dix-neuvième siècle.

 

—0—

 

L’erreur fondamentale de Mgr Williamson est de créer une séparation entre l’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église catholique romaine, d’une part, la hiérarchie de cette dernière d’autre part, ainsi que de reporter cette infaillibilité et cette indéfectibilité sur le discernement [le crible] des fidèles.

Il est contraire à la constitution de l’Église de rejeter le Magistère ordinaire universel comme faux, alors que dans le même temps, on reconnaît en la hiérarchie qui le promulgue la véritable hiérarchie catholique romaine. Mgr Williamson a une idée fausse du magistère ordinaire universel, puisqu’elle conduit un catholique à croire que toute l’Église enseignante – à savoir le Pontife romain avec l’ensemble des évêques – peut enseigner des erreurs en matière de foi.

Au surplus, Mgr Williamson a renoncé à une perspective plus vaste qui est absolument essentielle : Depuis le conciliabule Vatican II et ses réformes, y a-t-il eu un changement important de la foi catholique, ou seulement des changements accidentels ? Autrement dit, la religion de ma paroisse, qui fonctionne selon l’orientation et avec l’approbation du « Pape » François et de l’« évêque » conciliaire local, est-elle la religion catholique ou non ? En d’autres termes encore, arriverai-je ou non au ciel en pratiquant la religion que m’offrent ceux qui – selon Mgr Williamson – sont le « Pape » et les « évêques » catholique romains ? Cette religion est-elle agréable à Dieu, ou lui est-elle désagréable ? Est-ce la vraie religion ou une fausse religion ? L’assistance de l’Esprit Saint promise au Pape et à la hiérarchie, Mgr Williamson veut la transférer aux fidèles croyants, ce qui est censé assurer l’infaillibilité du magistère par le consentement et l’acceptation des fidèles. Dans ce système, on peut voir cohabiter un pape et une hiérarchie défectibles avec une Église infaillible et indéfectible.

L’idée de Mgr Williamson – cette sorte de « filtrage » par le crible de la TRADITION – offre un bouillon de culture potentiel (pas seulement potentiel, hélas !) à l’hérésie et au schisme, et elle place les catholiques traditionnels qui suivent l’évêque anglais sur une voie dangereuse. 

 

***

 

Source : Osko: Mons. Williamson ve lo que Nadie Vio Jamás | Radio Cristiandad

 

Traduction Le CatholicaPedia.net

(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)

 

 


[1] Cadeau du traducteur : https://www.youtube.com/watch?v=dBVLdqSK2Ns

[2] NdT : la version espagnole du texte de Mgr Williamson parle non d’une couche de neige, mais d’une « casquete de nieve », c’est-à-dire d’une calotte de neige.

Written by Cave Ne Cadas

septembre 20th, 2014 at 12:12 pm