18220

Le CatholicaPedia Blog

CatholicaPedia, une mémoire de la Tradition… en toute liberté

LES TENTATIONS DU MONDE ~ LA VIOLENCE ET LA SÉDUCTION

with 13 comments

Joseph-Marie, lecteur habituel de notre blogue, nous transmet ce texte…

            Pour le bien des âmes !

 

 

*
*     *

 

Les Tentations du Monde Présent (1)

Sandro Botticelli, de son vrai nom Alessandro di Mariano dei Filipepi, Tentazioni di Cristo, 1481-82, Cappella Sistina

Notre-Seigneur Jésus-Christ nous a mis en garde !…

 

« Malheur au monde à cause de ses scandales ! (Math. XVIII, 7.)
N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde.
Tout ce qui est dans le monde, la concupiscence de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père éternel, mais vient du monde.
Le monde entier est soumis au Démon. »
(Joan., II, 15-16 ; V, 19.)

 

Qu’est-ce que le MONDE ?

 

« Si la vie des hommes, même chez les croyants, n’est pas ce qu’il faudrait qu’elle fût pour arriver au salut, la raison doit se chercher, nous dit le P. Faber, dans l’influence de l’esprit du Monde. (Monde soumis au Démon) Le péché est une explication partielle, le grand secret gît dans l’esprit du Monde. C’est là la principale force perturbatrice, la première puissance ennemie (2). » Le fait est qu’il est l’auxiliaire le plus précieux du diable. « L’incarnation de Satan, affirme le P. Monsabré, son ministre à mille têtes, son Église, l’assemblée de ses fidèles, c’est le monde (3). »

Mais ce monde qui est ennemi et qui tente, qu’est-il ?

De toute évidence, il ne peut être ce que le langage courant désigne sous ce nom. Ce n’est pas l’univers visible qui a été fait par le Verbe, « et mundus per Ipsum factus est (4) ». Après l’avoir créé, Dieu, dit la Genèse, vit tout ce qu’il avait fait, « et voici, cela était très bon : « et erant valde bona » (5) ». Ce n’est pas davantage l’universalité des hommes, la société humaine prise en elle-même. Cette société vient aussi de Dieu, elle est son œuvre. C’est d’elle qu’il forme son Église, celle d’ici-bas d’abord, puis celle du ciel. Ce monde-là, « Dieu l’a tant aimé qu’il lui a donné son Fils unique : sic enim Deus diligit mundum, ut Filium suum unigenitus daret » (6).

Qu’est alors le monde tentateur, celui que Jésus a maudit (7), pour lequel il ne prie pas ? (8)

Nous pouvons le caractériser avec justesse en l’appelant la Cité du mal, ou, si l’on préfère, la mise en commun, l’organisation des forces du péché (9). C’est moins une masse d’hommes (« Ce serait donc une erreur grossière d’identifier le monde avec les pécheurs, puisque Jésus-Christ est venu sauver les pécheurs et qu’il réprouve le monde. Autre chose est pécher, et autre chose poser en principe que l’on peut et que l’on doit pécher. Le monde, ce ne sont pas ceux qui pèchent, mais ceux qui enseignent qu’il faut pécher et qu’on peut impunément le faire ». Ribet, L’Ascétique chrétienne, chap. XV.) qu’« une sorte d’esprit qui s’est dégagé de la création désobéissante, comme si les résultats et les conséquences de tous les péchés qui furent jamais, étaient restés dans l’atmosphère, et l’avait chargée de miasme imperceptibles, mais d’une formidable puissance. Il ne peut être une personne, et cependant il semblerait qu’il possède une intelligence et une volonté assez consistante pour indiquer ce qui paraîtrait être une parfaite conscience de soi-même (10) ».

Si l’on veut une description plus étendue, disons que le monde est cet ensemble d’idées, de jugements, de sentiments, de maximes, d’espérances, de craintes, de désirs, de regrets, de rêves qui entourent l’âme, l’enlacent, s’amoncellent autour d’elle, et, petit à petit, lui voilent l’œil de Dieu, qu’elle s’était habituée à voir, lui cachent le ciel et l’éternité vers lesquels elle marchait, et ne font miroiter autour d’elle que ce qui se voit, se compte et se pèse. ― Le monde, c’est la vie, la santé, la gloire, la beauté, les richesses, la famille, la patrie, la vertu elle-même, séparées de Dieu leur auteur et leur fin, regardées et recherchées comme les vrais biens et la fin dernière de l’homme. ― Le monde, c’est ce qui enlève à l’âme le désir des choses divines, pour mettre à sa place le désir des choses terrestres et sensuelles.

Après cela l’on voit combien il importe de distinguer entre monde et monde. C’était déjà le souci de l’antiquité chrétienne. « Il y a monde et monde, écrit saint Augustin, comme il y a maison et maison. On entend par maison l’édifice, et par maison encore les habitants. « Le monde a été fait par lui » (Joan., I, 10) désigne donc la demeure et les habitants ; « et le monde ne l’a pas connu » (I, 10) désigne uniquement les habitants (11). » Pas tous les habitants cependant, car il y a « le monde méchant et le monde honnête ». Le monde mauvais c’est la multitude d’hommes pervers qui sont répandus sur toute la surface de la terre. C’est de monde-là qu’il est dit : « et le monde ne l’a pas connu » et « que le démon est prince de ce monde » (Joan., XII, 31). Le monde honnête, c’est le ciel et la terre, et tout ce qui a été créé par le Verbe, dont il est écrit : « Le monde a été fait par lui. » Le prince de tout cela ce n’est assurément pas le démon ; il n’y a d’autre prince de ce monde que celui qui l’a créé (12). »

Saint Thomas apporte les mêmes distinctions et les mêmes précisions. Il remarque que, dans la sainte Écriture, le mot monde est pris dans un triple sens, selon qu’on envisage son origine par voie de création ou que l’on considère tour à tour sa perfection et sa perversité (13). Puis, cette grande distinction établie, il a soin d’observer, chaque fois qu’il parle du monde constitué par les hommes, que ce monde s’entend en deux sens différents, parce qu’il a pour les hommes deux façons d’être dans le monde, par la présence corporelle et par l’affection du cœur (14). Le mot monde se prendra donc en bonne part pour signifier ceux qui vivent bien ici-bas, et revêtira un sens péjoratif quand il désignera ceux que l’Apôtre appelle les amis du monde, amatores mundi, c’est-à-dire les hommes qui vivent selon les inclinations de la chair, homines carnaliter viventes (15). Quant aux biens du monde, omnes res mundanæ, ils se réduisent à trois, à savoir, les honneurs, les richesses et les plaisirs, selon ces paroles de I Joan.,II, 16 : tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, ― ce qui se rapporte aux plaisirs du corps, ― et convoitise des yeux, ― qui se porte sur les richesses, ― et orgueil de la vie, ― qui recherche la gloire et les honneurs (16).

Rien d’étrange, par conséquent, si Satan règne en maître sur ce monde : c’est son fief, son bien de famille ; ceux qui le forment sont ses fils : « Vos ex patre diabolo estis, et désideria patris vestri vultis facere. » (Joan., VIII, 44.)

Dès lors, si le tableau des deux cités dressées l’une contre l’autre, si éloquemment décrites par saint Augustin, revient à la mémoire, car nul doute n’est permis : il y a deux mondes parmi nous, le monde de Dieu et le monde du diable. « Deux amours, dit le saint, ont bâti deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité de la terre ; l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité de Dieu. L’une demande sa gloire aux hommes, l’autre met sa gloire la plus chère en Dieu, témoin de sa conscience. L’une, dans l’orgueil de sa gloire, marche la tête haute ; l’autre dit à son Dieu : vous êtes ma gloire, et c’est vous qui élevez ma tête. Celle-là, dans ses chefs, dans ses victoires sur les autres nations qu’elle dompte, se laisse dominer par sa passion de commander. Celle-ci nous représente ses citoyens unis dans la charité, serviteurs naturels les uns des autres, gouvernants tutélaires, sujets obéissants. Celle-là, dans ses princes, aime sa propre force. Celle-ci dit à son Dieu : Seigneur, mon unique force, je vous aimerai. Et les sages de la première Cité, vivant selon l’homme, n’ont recherché le bien qu’en eux-mêmes, bien du corps, bien de l’âme, bien du corps et de l’âme ; et ceux d’entre eux qui ont pu connaître Dieu, l’ont connu sans le glorifier comme Dieu, sans lui rendre grâces ; ils se sont dissipés dans le néant de leurs pensées, et leur cœur en délire s’est rempli de ténèbres ; se proclamant sages, c’est-à-dire dominés par l’orgueil qui les exalte dans leur propre sagesse, ils sont devenus fous ; et cette gloire due à Dieu incorruptible, ils l’ont prostituée à l’image de l’homme corruptible, … et ils ont préféré rendre à la créature le culte et l’hommage dus au Créateur, qui est béni dans tous les siècles. ― Au sein de la Cité divine, l’unique sagesse de l’homme est la piété qui fonde le culte légitime du vrai Dieu, et en assure la récompense dans la société des saints, où les saints sont réunis aux anges, afin que Dieu soit tout en tous (17). »

Les positions sont ainsi nettement établies. Notre-Seigneur a planté son étendard dans la vaste plaine de Jérusalem. Sous ses couleurs viennent se ranger tous les enfants de Dieu qui sont pleins de son amour et animés e son esprit. Dans la campagne embrasée de Babylone, Satan s’est assis dans une chaire élevée, toute de feu et de fumée. Près de lui s’assemblent et se groupent ses anges de l’enfer et ses fils de la terre. ― Jésus dit aux siens : Aimez-vous les uns les autres ; bienheureux les pauvres d’esprit, les doux, les humbles, ceux qui pleurent et ceux qui souffrent ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; priez pour ceux qui vous persécutent. ― Satan excite sa troupe à la bataille : tout leur sera bon pour vaincre, les filets et les chaînes. Qu’ils fassent miroiter aux regards des hommes les richesses, les plaisirs, les honneurs : si la séduction demeure impuissante, qu’ils recourent aux armes (18).

La lutte est inévitable ; le choc doit se produire tôt ou tard entre les deux armées. « Il y a, dit Bossuet, guerre déclarée entre Jésus-Christ et le monde (19). » « Il n’y a pas de remède à cela, parce que les maximes du monde sont toutes contraires à celles de Jésus-Christ. Ce que le monde estime, Jésus-Christ l’appelle folie (I Cor., III, 19.) De son côté, le monde appelle folie ce qui est estimé de Jésus-Christ, comme la croix, les souffrances, les mépris (I Cor., I, 18). »

 

Mais quel sera, dans ce duel à mort, l’ordre de bataille du monde, ― car c’est lui seul qui nous occupe ici ? ― Le même, évidemment, que celui de Satan, son maître et son Dieu, qui l’inspire. Or Satan a pour devise : corrompre ! Le monde l’empruntera et, pour la réaliser, il n’aura qu’à suivre son penchant naturel. « Le monde, en effet, dit Tacite, est corrompu : « corrumpere et corrumpi, hoc vacatur sæculum. » Deux voies mènent à la corruption, la séduction et la violence. Le monde les emploiera, comme le démon les emploie.

« Le monde, dit saint Augustin, fait aux « soldats » du Christ une double guerre. Il emploie contre eux des caresses pour les séduire, des frayeurs pour les abattre (20). » Commentant ces paroles de Math., VI, 6 : Quand vous priez, entrez dans votre chambre, fermez la porte sur vous…, le saint Docteur dit encore : « Qu’est-ce à dire, fermer la porte ? Cette porte a comme deux battants, celui de la convoitise et celui de la crainte. Ou tu convoites quelque chose de terrestre, et le diable entre par là ; ou tu crains quelque chose de terrestre, et il entre encore (21). »

 

Les Armes du Monde : La Violence

 

En réalité la violence fut la première arme qu’employa le monde contre l’Église nouvellement née du Christ. Cela devait être. L’homme aime, avant tout, sa vie, son intégrité. Pour conserver ces biens il renoncera volontiers aux biens extérieurs (22). C’est dire par là même combien la crainte de la mort est puissante. Aussi Jésus-Christ, qui pensait aux persécutions à venir, avait mis en garde ses disciples : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, nolite timere qui occidunt corpus. Et le démon n’allait pas tarder à constater que ceux qui ne craignent pas la mort n’ont peur de rien.

Vaincu une première fois par le Christ sur le Calvaire, il crut pouvoir prendre une facile revanche par le bras des suppôts qu’il inspire sur terre. L’histoire des persécutions des premiers siècles est assez éloquente. Il mit tout en œuvre, perfectionna ses moyens de lutte, mêla habilement aux supplices les plus cruels les promesses les plus alléchantes. Mais Dieu, cette fois encore, fut plus fort que Satan ; le monde païen fut vaincu, et l’Église de Jésus-Christ s’installa triomphante sur le trône des Césars.

On dira, peut-être, que le monde n’a rien à voir avec ces persécuteurs des premiers chrétiens, monstres d’une espèce à part, presque étrangers à l’espèce humaine. « C’est là une grande erreur ; les persécuteurs dont le nom nous fait horreur, c’étaient les gens comme il faut de leur temps ; ils tenaient le haut bout de la société. C’étaient les empereurs, les grands pontifes, les grands possesseurs d’esclaves, les sages, les philosophes, les poètes ; c’était tout ce qu’il avait de plus élevé dans la société. Ils étaient pénétrés de l’esprit du monde, esprit plus pervers encore à cette époque, parce que Satan régnait sans rival avant la diffusion de la grâce rédemptrice. Mais enfin, c’était le monde d’alors. » (Mgr d’Hulst, Retr. Pascale 1894, Mercredi saint : Le monde. ― « Il ne faut pas croire, ajoute-t-il, que le monde d’aujourd’hui soit meilleur. Dès que les circonstances deviennent favorables à l’emploi de la violence contre les disciples de Jésus-Christ, il se trouve aussitôt, non seulement dans les bas-fonds de la société, des scélérats prêts à exécuter tous les crimes, mais aussi, dans les rangs beaucoup plus élevés, des hommes représentant le pouvoir, la science, la sagesse du siècle, pour organiser la persécution, en la colorant de prétextes qui lui permettent d’en ordonner tranquillement l’exécution. »)

Lorsque, dans les siècles qui suivirent, le vent ne souffla plus à la persécution violente, le monde recourut à une autre, « et celle-là, dit Mgr d’Hulst, nous la connaissons trop bien, nous la voyons s’exercer sous nos yeux. C’est cette persécution sournoise et hypocrite qui ne s’en prend pas au corps, qui fait le siège des âmes en les isolant de la source du bien, et qui, pour arriver à cette fin odieuse, ne recule devant aucune injustice, devant aucune oppression ; qui ne rougit pas d’exploiter contre le pauvre sa pauvreté même et de mettre à prix jusqu’aux secours de la charité officielle, en disant aux malheureux : « Nous soulagerons ta faim, si tu nous vends l’âme de tes enfants (23). »

Il y a aussi la persécution du petit monde de la famille, du village, de la bourgade, qui s’exerce à la raillerie, par la moquerie, par les insinuations méchantes, par les paroles blessantes, et qui va quelquefois jusqu’aux procédés déloyaux et aux voies de fait. Ici, un père, une mère opposent à une vocation nettement divine une fin de non-recevoir et une défense de quitter le foyer ; là, les personnes pieuses sont montrées du doigt, huées, mise en quarantaine. Nous avons connu « le régime abject des fiches » ; de nos jours encore de vaillants chrétiens sacrifient à leur foi une carrière ardemment aimée ou même leur gagne-pain. C’est la réalisation incessante de la grande loi posée par saint Paul Apôtre : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement avec Jésus-Christ doivent souffrir persécution (24). » « Soyez persuadés, nous prévient saint Alphonse, que si vous voulez mener une bonne vie, vous serez sans relâche en butte aux railleries et aux mépris des méchants… C’est une chose inévitable, dit l’Apôtre, quiconque veut servir Dieu doit souffrir la persécution du monde. Tous les saints ont été persécutés. Qui fut plus saint que Jésus-Christ ? Eh bien ! le monde l’a persécuté, jusqu’à le faire mourir sur une croix (25). »

Mais pourquoi le monde persécute-t-il les disciples du Christ ? Parce qu’ils ne sont pas siens. Le monde aime les siens : « Si de mundo fuissetis, mundus quod suum erat diligeret (26). » Cela est naturel ; tout être aime son semblable : « omne animal diligit simile sibi (27). » Sur quoi saint Thomas remarque que « la raison pour laquelle le monde aime certains hommes, c’est la similitude. ― c’est-à-dire une certaine unité ― qui existe entre eux et lui (28). » « Or, il n’y a aucune ressemblance entre les disciples de Jésus et le monde, et c’est pourquoi il les hait : quia vero de mundo non estis…propterea odit vos mundus (29). »

Une triple raison peut, au dire de saint Thomas, expliquer cette haine. La première est la diversité des conditions : le monde est plongé dans la mort, tandis que les saints sont dans l’état de vie, in statu vitæ (Joan., III, 13). C’est pour cela que les impies disent, en parlant du juste : « Il nous est même odieux à voir » (Sap., II, 15). La seconde raison se tire de ce que les hommes vertueux sont pour les méchants comme un reproche vivant. Le monde n’aime pas cette correction muette, et il hait ceux qui la lui font : « Ils haïssent celui qui les reprend » (Amos, V, 10) ; « Le monde me hait parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises » (Jean, VII, 7). « Le monde hait les justes, dit aussi saint Alphonse de liguori, parce que leur vie est pour eux un reproche continuel, et qu’il voudrait voir tout le monde suivre son exemple pour ne pas sentir l’aiguillon du remords que lui cause la bonne conduite des autres » (Préparation à la mort, XXXIème Considération : de la Persévérance, II)

La troisième raison c’est l’émulation du mal qui pousse les mondains à envier les justes qu’ils voient croître et multiplier dans la bonté et dans la sainteté. C’est ainsi que les Égyptiens détestaient les Israélites, dont le nombre augmentait sans cesse sous leurs yeux (Exod., I) ; et la Genèse nous apprend que les frères de Joseph le haïssait « parce qu’ils remarquaient que leur père l’aimait plus qu’eux » (Gen., XXXVII, 4) (30).

Bossuet a mis en relief la seconde de ces raisons : « Le monde, dit-il, veut être flatté ; le monde ne veut pas qu’on lui dise ses vérités ; le monde ne veut pas qu’on condamne ses maximes, le monde ne veut pas qu’on ne vive pas comme le monde, parce que par là on le condamne (31). » Aussi « le monde me hait parce que je lui découvre ses mauvaises œuvres. Les Apôtres, associés à la prédication du Sauveur, devaient aussi encourir la haine du monde dont ils reprenaient les crimes et les ignorances. ― Le monde veut des flatteurs : on n’y voit que des complaisances mutuelles, en s’applaudissant l’un à l’autre. À quoi bon un chrétien ? Il est inutile : il n’entre pas dans nos plaisirs, ni dans nos affaires qui ne sont que fraudes. « Défaisons-nous-en, disent les impies dans le livre de la Sagesse, car il nous est inutile (II, 12, 15, 16, 20) ; sa vie simple et innocente est une censure de la nôtre : il faut le faire mourir, puisqu’il ne fait que troubler nos joies (32). »

Les disciples de Jésus ne furent pas pris au dépourvu : leur Maître les avait prévenus. « Mettez-vous en garde contre les hommes, leur recommande-t-il ; car ils vous livrerons aux tribunaux, et ils vous battrons de verges dans leurs synagogues ; vous serez menés, à cause de moi, devant les gouverneurs et devant les rois, pour servir de témoignage à eux et aux païens ; … alors on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom (33). » Bien plus, « vous serez trahis et livrés par vos parents, par vos frères, par des gens de votre connaissance, par vos amis… »

Cela devait être, parce que cela est dans l’ordre ; le disciple doit marcher sur les traces de son Maître, « non est servus major domino suo ». Or, le Maître a été haï, atrocement, d’une haine qui n’a été assouvie qu’après qu’elle l’eut attaché à la croix. « Si me persecuti sunt, et vos persequentur. » Qu’ils ne s’étonnent donc pas, qu’ils ne se scandalisent pas : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï le premier (34), et c’est ainsi qu’ont été persécutés les prophètes qui sont venus avant vous (35). »

Cette persécution, au reste, n’aura qu’un temps et trouvera, un jour, sa récompense. « Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans le ciel (36). »

C’est là l’état violent, l’état de tension dans les rapports des hommes ; la période où, selon saint Augustin. ― et de saint Thomas d’Aquin après lui, ― « le monde persécute le monde ». Tout le monde c’est l’Église, et tout le monde hait l’Église. Le monde hait donc le monde : le monde ennemi hait le monde réconcilié ; le monde damné hait le monde sauvé, le monde corrompu hait le monde qui a été purifié (37). »

 

Les Armes du Monde : La Séduction

 

Mais si la haine persiste, la violence n’a qu’un temps. Instruit par lui-même, guidé par son chef qui possède l’expérience d’une guerre universelle qui dure depuis six mille ans, le monde ne tarde pas à reconnaître que la persécution ouverte n’est fructueuse que si elle est courte. Pour se débarrasser des fidèles du Christ il recourt alors à d’autres procédés ; la corruption, la séduction. « Le monde exerce sur nous son empire par ses plaisirs défendus, par ses pompes et par son esprit de curiosité funeste, c’est-à-dire par tous ces faux biens séducteurs et dangereux qui enchaînent les amateurs des biens du siècle et les forcent à servir Satan et ses complices (38). »

Nous avons ainsi la tactique complète du monde dans son œuvre dévastatrice. Tour à tour il excite le désir et la crainte, recourt à la séduction et à la violence, se sert tantôt des plaisirs et tantôt des tourments, selon les circonstances de temps et de lieu. Saint Augustin, parlant aux fidèles d’Hippone de la tentation du Sauveur, leur exposait ainsi la manœuvre du monde : « Voilà bien les plaisirs du siècle : le pain représente la concupiscence de la chair ; la promesse des royaumes, l’ambition du siècle ; l’excitation à la curiosité, la convoitise des yeux ; tout cela vient du monde, et sont ses caresses et non ses rigueurs. Le Seigneur ayant subi cette triple tentation, que dit l’Évangéliste.« Toute tentation achevée » : toute, c’est-à-dire toute tentation propre à flatter ; car il restait encore un autre moyen de le tenter : c’était de recourir à ce qu’il y a de douloureux, de dur, de cruel, d’atroce, de plus affreux. Aussi l’Évangéliste, sachant ce qui venait de se faire et ce qui devait se faire encore, écrivit : Toute tentation achevée, le diable s’éloigne de lui pour un temps. Il s’éloigne de lui comme un serpent insidieux pour revenir à lui comme un lion rugissant (39). »

Nous connaissons le monde lion rugissant ; voyons à l’œuvre le monde serpent insidieux. De même que, par lui, Satan séduisit Ève, par lui encore il séduit aujourd’hui les fils et les filles d’Ève.

Comment parvient-il à ses fins ? De deux manières : par ses maximes et par ses attraits.

Le monde est un docteur du mal, un professeur de péché (« Le monde établit des maximes : elles ont toutes leur fondement sur nos inclinations corrompues, mais le monde leur donne une certaine autorité, ou plutôt leur attribue une tyrannie contre laquelle les chrétiens n’ont pas le courage de s’élever. Ce sont comme des jugements arrêtés, et qui passent en force de choses jugées. » Bossuet, sermon abrégé pour le Samedi de la Passion, 1er point.) Il ne craint pas de se placer en opposition directe avec la pensée de Dieu. Il a sa sagesse à lui, qui s’élève contre la divine Sagesse. C’est ce qui fait dire à l’Apôtre saint Paul que la prudence mondaine est l’ennemie de Dieu : « Sapientia carnis inimica est Deo. »

Mais le monde à une façon d’enseigner qui lui est propre, d’autant plus dangereuse qu’elle insinue beaucoup plus qu’elle n’affirme. « Considérez, je vous prie, dit Bossuet, de quelle sorte le monde vous persuade. Ce maître dangereux n’agit pas à la mode des autres maîtres : il enseigne sans dogmatiser ; il a sa méthode particulière de ne pas prouver ses maximes, mais de les imprimer dans le cœur sans qu’on y pense. Ainsi il ne suffit pas de lui opposer des raisons et des maximes contraires, parce que cette doctrine du monde s’insinue plutôt par une insensible contagion, que par une instruction expresse et formelle. Tout ce qui se dit dans les compagnies nous recommande ou l’ambition sans laquelle on n’est pas du monde, ou la fausse galanterie sans laquelle on n’a pas d’esprit ; l’air même qu’on y respire n’imprime que plaisir et vanité. Ainsi nous n’avançons rien de n’avaler pas tout à coup le poison du libertinage, et cependant nous le suçons peu à peu, si nous laissons gagner jusqu’au cœur cette subtile contagion, qu’on respire avec l’air du monde dans ses conversations et dans ses coutumes. Tout nous gâte, tout nous séduit. Tantôt une raillerie fine et ingénieuse, tantôt une peinture agréable d’une mauvaise action impose doucement à notre esprit. Ainsi… les âmes les plus innocentes prennent quelque teinture du vice et des maximes du siècle ; et recueillant le mal de-ci de-là dans le monde comme une table couverte de mauvaises viandes, elles y amassent aussi comme des humeurs peccantes les erreurs qui offusquent notre intelligence. Telle est à peu près la séduction qui règne dans le monde ; de sorte que si nous demandons à Tertullien ce qu’il craint pour nous dans le monde : « Tout, nous répondra ce grand homme, jusqu’à l’air, qui est infecté par tant de mauvais discours, par tant de maximes antichrétiennes (40). »

À la base de l’enseignement corrupteur du monde, saint Thomas d’Aquin a placé la fausse philosophie. « Veuillez, dit-il, à ce que personne vous trompe par la philosophie et la vaine sagesse du monde… (41) Un homme peut être induit en erreur d’une double façon par cette sagesse : tantôt par les principes réels de la philosophie, et tantôt par les raisonnements sophistiques. L’Apôtre nous apprend à éviter les uns et les autres : « Ne quis vos decipiat » : Que personne ne vous trompe, à savoir par la philosophie. « Sapientia tua et sapientia haec decepit te (42). » Beaucoup, en effet, ont été trompés par elle et on fait naufrage dans la foi. « Stultus est factus omnis homo a sapientia sua (43). »

Aussi Notre-Seigneur a-t-il mis en garde contre les docteurs de cette fausse science : ils ont toutes les apparences de la sagesse, non la réalité, car cette sagesse n’est pas celle de Dieu ; elle sort d’eux-mêmes et est vaine ; c’est pour cela qu’elle est trompeuse (44).

Voilà la sagesse du monde. Elle rapetisse à sa taille, rabaisse à son niveau tout ce qui s’élève au-dessus d’elle. Dieu, le monde surnaturel, les merveilles de la grâce, tout cela n’existe qu’autant qu’elle le veut bien, et dans la mesure où elle le permet. Or, ― et ceci est à noter, ― la fausse philosophie ne se cantonne pas dans le domaine de la pure spéculation ; pour atteindre jusqu’aux classes les plus infimes elle se fait vulgarisatrice et ne dédaigne pas de descendre des hauteurs de la pensée aux détails de la vie de chaque jour. « La cause des maux qui nous accablent, comme ceux qui nous menacent, écrivait Léon XIII dans son encyclique Æterni Patris (4 août 1879), consiste en ce que des opinions erronées sur les choses divines et humaines se sont peu à peu insinuées des écoles des philosophes, d’où jadis elles sortirent, dans tous les rangs de la société, et son arrivées à se faire accepter d’un très grand nombre d’esprits. Comme, en effet, il est naturel à l’homme de prendre pour guide de ses actes sa propre raison, il arrive que les défaillances de l’esprit entraînent facilement celles de la volonté ; et c’est ainsi que la fausseté des opinions qui ont leur siège dans l’intelligence influent sur les actions humaines et les vicies. »

Dix ans plus tard, les plaintes sont les mêmes (Encycl. Exeunte jam anno, 25 déc. 1888) : Combien de professeurs, écrit encore le Pape, qui dans leur enseignement mettent leur philosophie à la seule école de la raison, laissant de côté la foi divine, et tombent ainsi à chaque pas, sans arriver à la vérité !… De là quelles altérations doivent nécessairement découler dans la notion même, dans l’essence de la vertu, du droit, du devoir ! Et en même temps que l’erreur corrompt les esprits, la corruption morale s’insinue en quelque sorte dans les veines et dans la moelle des os. (Tous les papes du XIXème siècle ont jetés le même cri d’alarme et signalés dans la philosophie moderne une opposition radicale à l’esprit de Jésus-Christ et un puissant moyen de corruption.)

Pie IX écrivait déjà en 1846 : « Pour mieux tromper les peuples, pour entraîner avec eux dans l’erreur les esprits inexpérimentés et sans science, ils feignent de connaître seuls les vois du bonheur, ils s’arrogent le titre de philosophes, comme si la philosophie, dont le propre est la recherche des vérités naturelles, devait rejeter ce que Dieu lui-même, auteur suprême de la nature, a daigné, par un insigne bienfait de sa miséricorde, révéler aux hommes, pour les conduire dans le chemin du bonheur et du salut éternel. » (Encycl. Qui pluribus, 9 novembre 1846.)

Les papes du XXème siècle ne parlent pas autrement. Qu’on lise, pour s’en assurer, l’encyclique Pascendi de Pie X, et l’encyclique Ubi arcano Dei consilio de Pie XI (23 décembre 1922). Tous signalent l’antagonisme de la sagesse du monde et de la Sagesse de Dieu.)

L’opposition des sagesses divines et humaine se fait sentir sur presque tous les terrains de la vie morale. Elle affecte d’abord les rapports de l’homme avec Dieu. La foi enseigne que l’homme, dépendant de Dieu dans tout son être, lui donne l’amour et le culte ; non un culte quelconque, mais celui qu’il réclame. La sagesse du monde répond : « On doit nier toute action de Dieu sur les hommes et sur le monde. Il est libre à chaque homme d’embrasser et de professer la religion qu’il réputée vraie d’après la lumière de la raison. Les hommes peuvent trouver le chemin du salut éternel et obtenir ce salut dans n’importe quelle religion (45). » C’est ainsi le règne de la raison qui gagne ce que Dieu perd et se déifie elle-même, c’est le « moi » qui s’installe en place de Dieu. « La raison humaine, considérée sans aucun rapport avec Dieu, est l’unique arbitre du vrai et du faux, du bien et du mal ; elle est à elle-même sa loi, elle suffit par ses forces naturelles pour procurer le bien des hommes et des peuples (46). »

Au demeurant, le monde ne veut pas de Dieu ; selon lui, « Dieu est partout une gêne, un intrus, une pensée importune : sa présence choque comme l’indiscrétion d’un hôte désagréable qui vient sans être invité ; elle nous irrite et nous agace, parce qu’il nous faut bien le tolérer et être poli, puisqu’il est là. » (P. Faber, op. cit. ― Ainsi, au fond, « tous les phénomènes de l’esprit du monde peuvent se résumer dans l’oubli de notre condition de créatures… Le monde ne reconnaît pas les droits du Créateur et ne s’occupe pas des devoirs de la créature. Le moi est son principe et sa fin… Partout où il y a esprit du monde, il y a oubli de notre état de créatures, et partout où l’on oublie qu’on est créature, l’esprit du monde exerce son empire ».

Ceci se constate surtout si l’on regarde la raison à l’œuvre pour construire son code en opposition à celui de Dieu. Elle pose en principe que la sanction divine est inutile. « Les lois de la morale, affirme le monde, n’ont pas besoin de la sanction divine, et il n’est pas du tout nécessaire que les lois humaines se conforment au droit naturel ou reçoivent de Dieu le pouvoir d’obliger. » La seule sanction possible est celle d’ici-bas, atteindre le but marqué. Et voyez comme ce but est noble et élevé ! « Il ne faut reconnaître, enseigne la philosophie du siècle, d’autres forces que celles qui résident dans la matière ; et tout système de morale, toute honnêteté doit consister à accumuler et augmenter ses richesses de toutes manières, et à se livrer aux plaisirs. » Syllab., propos. 58.)

Volontiers on le ferait disparaître ; tout au moins, à défaut de son exclusion radicale, le monde tâche de voiler le plus possible sa présence. Il exerce son action parmi les hommes en diminuant et en falsifiant les vérités de l’ordre moral. Bossuet s’indignait de cette mutilation : « Le monde n’a-t-il pas entrepris de faire une distinction entre les vices ! Il y en a que nous laissons volontiers dans la haine et dans l’exécration publique, comme l’avarice, la cruauté, la perfidie ; il y en a que nous tâchons de mettre en honneur. Comme ces passions délicates qu’on appelle les vices des honnêtes gens… D’où vient un si grand désordre, si ce n’est que les vérités sont diminuées : diminuées dans leur pureté, parce qu’on les falsifie et on les mêle : diminuées dans leur intégrité, parce qu’on les tronque et on les retranches ; diminuées dans leur majesté, parce que, faute de les pénétrer, on perd le respect qui leur est dû, on les ravilit, on leur ôte tellement leur juste grandeur qu’à peine les voyons-nous : ces grands astres nous semblent qu’un petit point, tant nous les mettons loin de nous, ou tant notre vue est troublée par les nuages épais de nos ignorances et de nos opinions anticipées : diminutae sunt veritates a filiis hominum (47). »

Quand il le peut, le monde va plus loin, jusqu’à l’opposition direct qui s’accuse surtout dans les préceptes qui dominent la vie pratique. C’est là un résultat inévitable : les buts poursuivis par Dieu et par le monde étant contraires, les moyens à employer devront l’être aussi. La morale du monde tend à la richesse qui assure le plaisir. Ses lois n’auront d’autres soucis que d’en faciliter l’acquisition et d’en maintenir la tranquille possession. Dès lors nous la trouverons ennemie irréductible de celle de Jésus-Christ. La preuve est aisée à faire : il n’y a qu’à mettre en parallèle les maximes évangéliques et les maximes mondaines.

Les lois de la sagesse du Christ se résument toutes dans le « Verbum crucis, pereuntibus quidem stultitia, iis autem qui salvi fiunt… Dei virtus. »

Le monde en a horreur, et y oppose ses maximes et son décalogue.

Jésus-Christ dit : Il faut lutter contre la nature, parce qu’elle est corrompue. ― Le monde répond : Il faut suivre et satisfaire la nature, parce qu’elle est droite.

Jésus-Christ dit : Ne vous souciez des jugements des hommes que pour les mépriser. ― Le monde enseigne : Contentez-vous de plaire aux hommes.

Jésus-Christ dit : Amassez des trésors que les voleurs ne puissent vous ravir. ― Le monde affirme : Le ciel est ici-bas.

Jésus-Christ dit : Malheur aux riches ! ― Le monde réplique : Bienheureux les riches !

Nous pourrions continuer longtemps ainsi ; nous trouverions partout le même contraste, la même opposition.

L’on voit aisément qu’une doctrine comme celle que le monde enseigne répond trop aux inclinations perverses de l’homme déchu pour n’avoir pas une fortune facile. De fait, l’expérience journalière le prouve, l’influence de sa sagesse corruptrice se fait sentir de tous côtés, elle s’infiltre jusqu’au sein des demeures les plus fermées. « Nous nous retirons dans nos demeures, le monde nous suit. Nous fermons cent portes sur nous, nous mettons cents serrures, cent grilles, si vous le voulez, cent murailles closes ; la clôture est impénétrable : le monde nous suit. (Télévision entre autres) Nous nous recueillons en nous-même, le monde nous suit, et nous nous donnons à nous-même tout l’honneur que nous voulons, même celui que le monde nous refuse. Que ferais-je donc pour quitter le monde qui me suit, qui vit en moi au-dedans, et qui tient à mes entrailles ? » (48)

« Il est difficile de vivre dans un lieu et d’en éviter l’atmosphère : il ne l’est pas moins de vivre dans le monde et d’en éviter l’esprit… Les cloîtres ne peuvent pas espérer de lui défendre l’accès, car il a le don de subtilité, et un seul cœur lui offre assez d’air et d’espace pour vivre et grandir démesurément. » (P. Faber, op. cit ?)

 

 

 

 


[1] LA VIE SPIRITUELLE Ascétique et Mystique. Février 1924, E. Masson O.P.

[2] P. Faber, Le Créateur et la créature, liv. III, ch. III.

[3] P. Monsabré, Retraite pascale, 1877 : Le monde.

[4] Joan., I, 10.

[5] Gen., I, 31.

[6] Joan., III, 16.

[7] Math., XVIII, 7.

[8] Joan., XVII, 9.

[9] Cf. Mgr d’Hulst, Retraite pascale 1894 ; mercredi saint : Le monde.

[10] P. Faber, op. cit.

[11] S. Augustin, Serm.342, n° 3.

[12] S. Augustin, passim. Cf. surtout : Contre Julien, ouvr. Inach., liv.IV, n° 18 : Disc. sur le Ps. 30, n° 2.

[13] Comment. Joa. Super illud, I, 10 : « illuminat omnem hominem venientem in hunc mundum. »

[14] Sum. Theol., IIa IIae, q.188, a. 2, ad 3: “Dupliciter aliquis potest esse in sæculo: uno modo per præsentiam corporalem, alio modo per mentis affectum.”

[15] Op. cit.

[16] S. theol., Ia IIae, q. 8, a. 3, ad 4.

[17] Saint Augustin, Cité de Dieu, liv. XII, chap. XXVIII.

Cf. Bossuet, Panégyrique de saint Sulpice, Ier point, la magnifique description des deux cités inspirée à Bossuet par cette page de saint Augustin.

[18] Cf. Exercices de saint Ignace, 2e semaine, 4ème jour : méditation des deux étendards.

[19] Bossuet. Panégyr. De saint Sulplice, IIème point.

[20] Saint Augustin, Sermon 276, de saint Vincent, n° 2.

[21] Saint Bonaventure dit aussi : « Mundus dupliciter tentat nos : sive offerendo nobis ea quibus ad se alliciat, scilicet honores, divitias, voluptates, curiositates, adulationes,et hujusmodi, sive quibus nos terreat, ut persecutiones, contumelias et similia. Utroque modo multos retrahit a Deo, quo saut amore sui, aut malo timore retinet in peccato. » (De Profectus religiosorum, lib., I, cap. II)

[22] Cf. Sum. Theol., Ia IIae, qu. 29, a. 3, ad I.

[23] Mgr d’Hulst, op. cit.

[24] II Tim., III, 22.

[25] Saint Alphonse de Liguori, Préparation à la mort, XXXIème Considération : de la Persévérance, II.

[26] Joan., XV, 19.

[27] Eccli., XIII, 19.

[28] S. Thom., In Joan., cap. XV, lect.IV, n. 2.

[29] Opusc. Cit.

[30] S. Thom., Comment.,in Joan., cap. XV, lectio IV, n° 3.

[31] Bossuet, Méditat. Sur l’Évangile : la dernière semaine, 15ème jour.

[32] Id., ibid : La Cène, IIe partie, 15ème jour.

[33] Math., X, 17-18 ; XXIV, 9.

[34] Joan., XV, 18.

[35] Matth., V, 12.

[36] Ibid.

[37] Saint Augustin, In Joan., tract 87., n. 2.

[38] Saint Augustin, Du combat chrétien, ch. VI, n° 6.

[39] Saint Augustin, sermon CCLXXIV : De Dieu nous vient la patience, n°5.

[40] Bossuet, Sermon pour le IVème dim. De l’Avent, 1er point ― et pour le 1er dim. Du Carême, 1er point.

[41] « Videte ne quis vos decipiat per plilosophiam et inanem fallaciam, secundum traditionem hominum, secundum elementa mundi, et non secundum Christum. » ( In Coloss.,II, 8.)

« Comme un parasite, l’esprit du monde se fixe sur les parties faibles de l’homme, attaquant aussi bien l’esprit que la chair, mais plus particulièrement le premier. » (P. Faber, op. cit.)

[42] Isai., XLVII, 10.

[43] Jerem., X, 14.

[44] « Attendite a falsis prophetis qui veniunt ad vos in vestimentum ovium, intrinsecus autem sunt lupi rapaces. » (Matth., VII, 15.)

[45] Syllabus, propos. 2, 12-16.

[46] Syllabus, propos. 3.

[47] Bossuet, IIème Sermon pour le 1er Dimanche de Carême.

[48] Bossuet, Méditat. Sur l’Évangile : la Cène, IIe Partie, 54ème jour.

 


 
Vous pouvez aussi suivre ce lien pour participer à la discussion sur le Forum du CatholicaPedia :
http://wordpress.catholicapedia.net/forums/sujet/les-tentations-du-monde-la-violence-et-la-seduction/