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LE SEDEVACANTISME, où la malhonnêteté du Père Pierre-Marie des BonsHommes d’Avrillé, alias “Dominicus”

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Sel de la Terre N° 79Suite à notre article du 16 décembre (2014)… « Quand le Sel de la Terre parle de la “Thèse” » dans lequel nous vous promettions de revenir en détail sur ce texte du Sel de la Terre N° 79 qui a déjà été réfuté de longue date… et sur l’incompétence de ce Pierre-Marie des BonsHommes d’Avrillé, alias “Dominicus” démontré et démonté aussi bien par le CIRS (Comité International de Recherches Scientifiques, Rore Sanctifica) que par Louis-Hubert Remy des ACRF (Amis du Christ Roi de France)… Où il en était de même pour l’abbé Gleize, démontré et démonté aussi bien par Virgo-Maria et Bruno Saglio des ESR (Éditions Saint-Remi)…

Nous vous proposons de commencer par la réfutation de LHR basée sur Le Sel de la Terre, n° 36, de mars 2001 qui était la première édition de ce « petit catéchisme ». La deuxième édition parue dans le Sel de la Terre N° 79 , fut, selon les BonsHommes d’Avrillé, revue et notablement augmentée, en tenant compte des débats et des objections suscités par la première édition… (fausse allégation !)

Lisez jusqu’au bout chers lecteurs… le plus croustillant est dans le dernier tiers de cet article…

 

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Nous ressortons cet article, car l’actualité va imposer de redéfinir les camps. Pour la secte conciliaire, la seule opposition était la Tradition, représentée surtout par le courant d’Écône. Un accord étant malheureusement prévisible entre les deux, le « sédévacantisme », jusque-là marginalisé, va devenir le point de mire de l’opposition. Il est donc utile de faire le point sur ce sujet.

Très gênée par le sédévacantisme, la Tradition (surtout Écône) n’a jamais voulu l’aborder de front, et s’il existe des cassettes (privées) qui en parlent, ils n’eurent jamais le courage d’aborder ce problème par écrit.

Voici le seul document de la Tradition consacré au sédévacantisme, essayant, après l’avoir présenté de le réfuter.

Nous avions contesté la présentation faite (mars 2001), soulignant les erreurs. Aucune rectification n’ayant été faite, ces erreurs deviennent des mensonges (parler avec l’intention de tromper).

Il est navrant de voir que des défenseurs de la Vérité sont obligés de mentir pour se démarquer de ceux qui ont vu et attaqué des erreurs avant eux.

Louis-Hubert REMY

 

Le sédévacantisme

 

On en parle beaucoup, on en parle surtout en mal, en en faisant une présentation plus proche du diabolique que de la vérité. Il devient le seul et le plus dangereux ennemi. Et pourtant le nombre des sédévacantistes ne fait qu’augmenter. Il y a au monde plus de prêtres sédévacantistes que de membres de la Fraternité Saint-Pie X. Il y en a même dans la Fraternité. Alors ?

Voici tout d’abord ce qu’en dit à ce sujet, une revue que l’on croyait sérieuse, Le Sel de la Terre, n° 36, mars 2001.

 Le Sel de la Terre, n° 36, de mars 2001

petit catéchisme sur le sédévacantisme par dominicus

 

  1. – Qu’est-ce que le sedevacantisme ?

Le sedevacantisme est l’opinion de ceux qui pensent que les derniers papes, depuis le Concile, ne sont pas de vrais papes. En conséquence le siège de Pierre n’est pas occupé, ce qui s’exprime en latin par la formule Sede vacante.

  1. – D’où vient cette opinion ?

Cette opinion est occasionnée par la très grave crise qui se déroule dans l’Église depuis le dernier Concile, crise que Mgr Lefebvre appelait justement la troisième guerre mondiale. Cette crise a pour cause principale la défaillance des Pontifes romains qui enseignent ou laissent se propager les erreurs les plus graves sur les questions de l’œcuménisme, de la liberté religieuse, de la collégialité, etc. Les sedevacantistes pensent que de vrais papes ne pourraient être responsables d’une telle crise, et par conséquent considèrent qu’ils ne sont pas de vrais papes.

  1. – Tous les sedevacantistes sont-ils d’accord entre eux ?

Non, loin de là. Il y a un très grand nombre de positions différentes. Certains pensent que, puisque le siège de Pierre est vacant, il convient de l’occuper, et ils ont élu un pape. C’est le cas, par exemple, de la secte de Palmar en Espagne.

Parmi ceux qui ne vont pas jusqu’à de tels excès, il y a encore différentes écoles. Certains pensent que le pape actuel est un anti-pape, d’autres qu’il est pape à moitié, pape materialiter, mais non pas formaliter.

Certains sedevacantistes considèrent leur position comme une opinion probable, et acceptent de recevoir les sacrements de prêtres non sedevacantistes, mais d’autres, appelés ultra par l’abbé Coache, en font une question de foi et refusent d’assister à une messe où l’on prie pour le pape. Mais ce qui est commun à tous les sedevacantistes, c’est qu’ils pensent qu’on ne doit pas prier publiquement pour le pape.

  1. – Pouvez-vous expliquer ce que signifie être pape materialiter ?

La principale difficulté du sedevacantisme, c’est d’expliquer comment l’Église peut continuer d’exister de façon visible (car elle a reçu de Notre-Seigneur la promesse de durer jusqu’à la fin du monde), tout en étant privée de chef. Les partisans de la thèse dite de Cassiciacum ont inventé une solution très subtile : le pape actuel a été désigné validement pour être pape, mais il ne peut recevoir l’autorité papale, car il y a en lui un obstacle (son hérésie).

Il serait alors capable de faire certains actes pour le bien de l’Église, comme de nommer les cardinaux (qui sont cardinaux materialiter), mais il ne serait pas vraiment pape.

  1. – Que pensez-vous de cette solution ?

Elle n’est pas fondée dans la Tradition. Les théologiens (Cajetan, saint Robert Bellarmin, Jean de Saint Thomas, etc.) ont examiné la possibilité d’un pape hérétique, mais aucun, avant le Concile, n’avait imaginé une telle théorie. Elle ne résoud (sic !) pas la difficulté principale du sedevacantisme : comment l’Église peut-elle continuer à être visible ?

En effet, si le pape, les cardinaux, les évêques, etc. sont privés de leur forme, il n’y a plus de hiérarchie visible de l’Église. En plus cette théorie pose de sérieux problèmes philosophiques, car elle suppose qu’un chef puisse être chef materialiter, sans avoir l’autorité.

  1. – Sur quels arguments les sedevacantistes fondent-ils leurs théories ?

Sur un argument théologique et sur un argument juridique.

L’argument théologique consiste à dire qu’un hérétique ne peut être chef de l’Église, or Jean-Paul Il est hérétique, donc…

L’argument juridique consiste à dire que les lois de l’Église invalident l’élection d’un hérétique, or le cardinal Wojtyla était hérétique au moment de l’élection, donc…

  1. – Mais n’est-il pas vrai qu’un pape qui devient hérétique perd le pontificat ?

Saint Robert Bellarmin dit qu’un pape qui deviendrait hérétique de façon formelle et manifeste perdrait le pontificat. Pour que cela s’applique à Jean-Paul Il, il faudrait qu’il soit hérétique formel, c’est-à-dire refusant consciemment le magistère de l’Église ; et encore que cette hérésie formelle soit manifeste aux yeux de tous.

Mais si Jean-Paul Il dit assez souvent des affirmations hérétiques ou qui conduisent à l’hérésie, il n’est pas facile de montrer qu’il a conscience de rejeter un dogme de l’Église. Et tant que l’on n’en a pas une preuve certaine, il est plus prudent de s’abstenir de juger. C’était la manière d’agir de Mgr Lefebvre.

  1. – Un catholique qui serait convaincu que Jean-Paul Il est hérétique de façon formelle et manifeste doit donc en conclure qu’il n’est plus pape ?

Non, car selon l’opinion commune (Suarez), voire plus commune (Billuart), les théologiens pensent que même un pape hérétique peut continuer à exercer la papauté. Il faudrait, pour qu’il perde sa juridiction, une déclaration des évêques catholiques (seuls juges de la foi, en dehors du pape, de par la volonté divine) constatant l’hérésie du pape (1). Selon l’opinion plus commune, le Christ, par une providence particulière, pour le bien commun et la tranquillité de l’Église, continue de donner juridiction à un pontife même manifestement hérétique, jusqu’à ce qu’il soit déclaré hérétique manifeste par l’Église (Billuart De Fide, diss. V, a. III, § 3, obj. 2). Or, dans une matière aussi grave, il n’est pas prudent d’aller contre l’opinion commune.

  1. – Mais comment un hérétique, qui n’est plus membre de l’Église, peut-il en être son chef ou sa tête ?

Le Père Garrigou-Lagrange, s’appuyant sur Billuart, explique dans son traité De Verbo Incarnato (p. 232) qu’un pape hérétique, tout en n’étant pas membre de l’Église, peut continuer à en être la tête. En effet, ce qui est impossible dans le cas d’une tête physique est possible (tout en étant anormal) pour une tête morale secondaire. La raison en est que tandis qu’une tête physique ne peut exercer d’influence sur les membres sans recevoir l’influx vital de l’âme, une tête morale, comme l’est le pontife (romain), peut exercer une juridiction sur l’Église même s’il ne reçoit de l’âme de l’Église aucune influence de foi interne et de charité. En bref, le pape est constitué membre de l’Église par sa foi personnelle qu’il peut perdre, mais il est tête de l’Église visible par la juridiction et le pouvoir qui peuvent demeurer en même temps qu’une hérésie.

  1. – Et que penser de leur argument canonique ?

Les sedevacantistes s’appuient sur la constitution apostolique Cum ex apostolatus du pape Paul IV (1555-1559). Mais de bonnes études ont montré que cette constitution avait perdu sa force juridique depuis la publication du code de Droit canon de 1917. Voyez par exemple l’article du père Albert O.P. dans Le Sel de la terre 33 (été 2000).

Ce qui reste valide dans cette constitution est son aspect dogmatique. Et, par conséquent, on ne peut lui faire dire rien de plus que ce que dit l’argument théologique examiné précédemment.

  1. – Les sedevacantistes ne pensent-ils pas trouver une confirmation de leur opinion dans les erreurs du Concile et la nocivité des lois liturgiques et canoniques de l’Église conciliaire ?

En effet, les sedevacantistes pensent généralement que l’enseignement du Concile aurait dû être couvert par l’infaillibilité du magistère ordinaire universel, et par conséquent ne devrait pas contenir d’erreur. Mais comme il y a des erreurs, par exemple sur la question de la liberté religieuse, ils en concluent que Paul VI avait cessé d’être pape à ce moment.

En réalité, si l’on acceptait ce raisonnement, il faudrait dire que toute l’Église catholique a disparu à ce moment, et que les portes de l’enfer ont prévalu contre elle. Car l’enseignement du magistère ordinaire universel est celui de tous les évêques, de toute l’Église enseignante. Il est plus simple de penser que l’enseignement du Concile et de l’Église conciliaire n’est pas couvert par l’infaillibilité du magistère ordinaire universel pour les raisons expliquées dans l’article sur l’autorité du Concile paru dans Le Sel de la terre n° 35 (hiver 2000-2001). Un des arguments de cet article consiste à remarquer que l’enseignement conciliaire ne se présente plus comme nécessaire au salut (c’est logique, puisque ceux qui le professent pensent qu’on peut se sauver même sans la foi catholique). N’étant pas imposé avec autorité, cet enseignement n’est pas couvert par l’infaillibilité. On peut dire la même chose des lois liturgiques (la nouvelle messe… ) et canoniques (le nouveau Droit canon… ) posées par les derniers papes : elles ne sont pas couvertes par l’infaillibilité, alors que normalement elles auraient dû l’être.

  1. – Les sedevacantistes n’ont-ils pas raison de refuser de nommer le nom du pape à la messe pour manifester qu’ils ne sont pas en communion avec (una cum) un hérétique (au moins matériel) et ses hérésies ?

L’expression una cum dans le canon de la messe ne signifie pas qu’on se dise en communion avec la personne du pape et ses idées erronées, mais qu’on veut prier pour l’Église et pour le pape.

Pour s’en assurer, outre les études savantes produites sur le sujet, il suffit de lire la rubrique du missel pour le cas où un évêque célèbre la messe. En effet, dans ce cas l’évêque doit prier pour l’Église « una cum me indigno famulo tuo » ce qui ne veut pas dire qu’il prie en union avec moi-même, votre indigne serviteur (ce qui n’a pas de sens), mais qu’il prie et pour moi-même, votre indigne serviteur.

  1. – Mais saint Thomas d’Aquin ne dit-il pas que dans le canon on ne doit pas prier pour les hérétiques ?

Saint Thomas d’Aquin n’interdit pas de prier pour les hérétiques, mais constate simplement que, dans les prières du canon de la messe, on prie pour ceux dont le Seigneur connaît la foi et a éprouvé l’attachement (quorum tibi fides cognita est et nota devotio) (III q. 79, a. 7, ad 2). En effet, dit-il, pour que ce sacrifice obtienne son effet (effectum habet), il faut que ceux pour qui l’on prie soient unis à la passion du Christ par la foi et la charité. Mais il n’interdit pas pour autant de prier pour une personne non catholique. Cette prière n’aura pas la même efficacité que celle pour un catholique, et n’est pas prévue dans le canon. Tout ce qu’on peut tirer de cette affirmation de saint Thomas d’Aquin, c’est que si le pape est hérétique (ce qui reste à prouver), la prière pour lui n’a pas l’effet prévu, non habet effectum.

  1. – En conclusion, que faut-il penser du sedevacantisme ?

C’est une position qui n’est pas prouvée au niveau spéculatif, et c’est une imprudence de la tenir au niveau pratique (imprudence qui peut avoir des conséquences très graves). C’est pourquoi Mgr Lefebvre ne s’est jamais engagé dans cette voie, et il a même interdit aux prêtres de sa Fraternité de professer le sedevacantisme. Nous devons faire confiance à sa prudence et à son sens théologique. Le père Muñoz fait remarquer qu’on ne trouve aucun saint, dans l’histoire de l’Église, qui ait été sedevacantiste, même si plusieurs ont résisté ouvertement et fortement devant les erreurs des papes. Faisons comme eux !

 * * *

Nos commentaires :

I° : dès leur n° 1, nous sommes obligés de nuancer leur définition. Quand ils disent le siège de Pierre n’est pas occupé, ce n’est pas ce que disent les sédévacantistes. Le siège est occupé, très occupé. Certes par un usurpateur (usurper : s’emparer, s’approprier sans droit), mais il est malheureux d’utiliser ce terme de sédévacantisme. Je ne sais pas qui a imposé ce terme affreux, mais il vient plus de l’ennemi que de nous. Lire l’article : Nous ne sommes pas sedevacantistes. Nous sommes catholiques, et puisque nous voulons mourir dans la foi catholique, nous refusons tout ce qui n’est pas intégralement catholique, donc nous refusons toute la secte conciliaire, dont sa hiérarchie, dont ses papes, mais pas qu’eux. Nous rejetons sa foi (œcuménique et charismatique), ses sacrements (2), ses catéchismes hérétiques, ses doctrines, ses amitiés, sa discipline, tout.

II° : la réponse de la seconde question est correcte.

III° : De même pour la 3°. Mais pas du tout comme c’est analysé.

a) Les sédévacantistes sont unis sur l’essentiel, divisés sur des détails.

Oui les sédévacantistes différent sur quelques points. Mais surtout ils sont tous d’accord pour refuser la foi conciliaire, pour dire qu’elle n’est pas catholique. Ils sont d’accords pour vivre suivant la vie catholique de toujours, ce qui est l’essentiel. Leurs références sont le concile de Trente et Vatican I.

Ils ont tous un grand courage pour étudier, beaucoup étudier pour prendre une telle décision si aventureuse pour le pain quotidien, pour prier, beaucoup prier pour faire ce choix si controversé, puis vivre dans la solitude, dans la pauvreté, dans la moquerie, dans les railleries, mais aussi dans l’abandon, la constance, la confiance et l’amour de Dieu.

Ils ont tous en commun d’être attentifs à la volonté de Dieu, de n’être attentifs qu’à la volonté de Dieu, se moquant du qu’en dira-t-on. C’est l’essentiel.

Il est exact qu’ils sont divisés. Cette division est très secondaire. Hommes de caractère, de fermeté, ils se heurtent entre eux. Tout cela est du au manque d’une autorité. Mais qui pourrait être cette autorité ? Seul un vrai Pape et donc une Église en ordre peut ramener l’union. Chaque fois qu’un d’entre eux veut s’imposer comme autorité, cela déraille toujours, car dans une telle crise qui peut tout voir, comprendre, résoudre ? Chacun ayant telle ou telle limite est répréhensible et donc critiqué, d’où les divisions. Les plus sages savent que le berger ayant été frappé, les brebis du troupeau sont dispersées (Mat., XXVI, 31). Ils attendent qu’Il ressuscite, comme le dit le v. 32 qui suit, nous précédant en Galilée.

Cette division secondaire est utile, indispensable. On a remarqué que toute union est vite investie par des moins fermes et même par des ennemis. Il est bien plus prudent d’être dispersés.

Il est exact que les opinions divergent. Mais divergent sur des détails, parfois importants, soit au sujet de l’explication de la crise, soit sur les solutions de la crise. Nous avons déjà dit que sur l’essentiel : la foi conciliaire n’est pas catholique, ils sont tous d’accord.

Il en est de même à chaque grande crise. C’est par saint Paul que l’on peut comprendre : I Corint. XI, 19 : Parce qu’il faut qu’il y ait même des hérésies, afin qu’on découvre par là ceux d’entre vous qui ont une vertu éprouvée.

Une hérésie est un châtiment. Un châtiment mérité. L’hérésie conciliaire est un châtiment et un châtiment mérité. Les chrétiens, les pasteurs étaient devenus tièdes en tout. Tant que l’on ne voudra pas se convertir, Dieu nous abandonnera et ne nous sortira pas de la crise. Se convertir c’est aimer Dieu par-dessus tout et, si quelqu’un M’aime, il garde Mes commandements (Jean XIV, 15 et 23), c’est Lui obéir en tout.

Une hérésie dure tant qu’un petit nombre ne se purifie pas (3). Aujourd’hui nous savons que doit succéder à cette apostasie le règne du Sacré-Cœur. Pour un règne qui sera le plus grandiose de l’histoire, le Sacré-Cœur veut être entouré de vrais chrétiens. La crise durera le temps nécessaire à leur conversion. Si nous voulons voir le triomphe du Sacré-Cœur, convertissons-nous, et pas à moitié, nous souvenant de Sa parole : Je vomirai les tièdes.

b) Leurs ennemis paraissent unis mais sont vraiment divisés.

Les donneurs de leçons devraient se regarder avec attention dans leur miroir. Ils y découvriraient leur manque de courage, leur pusillanimité, leurs lâchetés, leur médiocrité, leur foi vacillante, toujours en train de composer. C’est cela qui les empêche d’avoir le courage de vraiment résister. C’est leur peu de caractère qui les unit.

Ils devraient craindre leur libéralisme. Tous ceux qui sont tombés ont composé avec l’erreur. Ce sont des libéraux. Le libéralisme est le plus grave danger (4). Le combat de la messe ne suffit pas. Le combat de la Foi est bien plus considérable. Une seule erreur contre la Foi et nous perdons la Foi, cette Foi qui seule peut nous procurer la vie éternelle.

Mgr Lefebvre est le fondateur de trois œuvres : la Fraternité Saint-Pie X, la Fraternité Saint-Pierre, et en grande partie la mouvance sédévacantiste. Les prêtres les plus marquants de ces trois œuvres ont été ordonnés par lui, sans compter les prêtres devenus conciliaires et ceux qui malheureusement ont défroqué. Il est responsable de cet éclatement, sa pensée ayant évoluée entre les positions défendues par les trois, d’où trois sortes de disciples. Ceux qui aujourd’hui se disent les seuls successeurs sont bien en peine lorsqu’on ressort certains discours ou propos privés.

Tout cela prouve que la crise est terrible et la solution difficile. Tous pensent au départ faire la volonté de Dieu, mais au fur et à mesure que la crise dure et que les études sont connues, certaines positions sont de l’apostasie pure. Aller contre la Vérité connue, surtout pour des clercs, est un péché irrémissible contre le Saint-Esprit.

Le combat de Mgr Lefebvre n’ayant pas été complet, c’était à ses successeurs d’en assurer la continuité. Malheureusement, tièdes et pusillanimes, ils apostasient ou apostasieront pour la plupart dans un arrangement avec la secte conciliaire. Ils reprochent aux sédévacantistes de ne pas être unis, ils paraissent unis, ils ne le sont pas. L’avenir le prouvera. Ils ont appliqué le juste milieu à la vérité alors que le juste milieu s’applique à la vertu.

Quand à l’élection de papes, il est exact que plusieurs fois il y a eu élections de papes. On en compte plus d’une vingtaine. Disons le haut et clair : nous sommes absolument contre toutes ces comédies. Nous sommes déjà très, très réservés contre tous les sacres. Il faut savoir qu’il y a au monde 1500 plus ou moins faux évêques. C’est tragique.

Dans une crise aussi grave il est difficile de ne pas perdre la tête. Toute initiative privée en dehors de la défense de la Foi est hasardeuse. Nous pensons que la solution prophétisée par les vénérables Élisabeth Canori Mora et Anna-Maria Taïgi, nous annonçant que saint Pierre et saint Paul devront rétablir la Papauté, est la plus sûre. Certains clercs ne croient pas aux prophéties privées. Nous préférons l’avis du cardinal Pie qui y croyait (voir notre cahier sur Holzhauser).

IV° : Nous avons déjà répondu à ce problème de la visibilité de l’Église, problème grave et dont nous avons montré combien l’analyse et l’enseignement de la Fraternité était incohérents et non-catholiques. Ce n’est pas le plus grave comme on voudrait nous le faire croire. Le plus grave problème est : la secte conciliaire a-t-elle la foi catholique, est-elle l’Église catholique ? Jamais nos théologiens n’abordent ces deux questions. Leur silence est un aveu qui les condamne.

Surtout qu’il y a une réponse cohérente donnée par quelqu’un qui n’est pas n’importe quel théologien et qui devrait nous amener à beaucoup de prudence et d’humilité. La très Sainte Vierge Marie, puisqu’il s’agit d’elle, a tout dit, tout expliqué, en trois mots : L’Église EST éclipsée. Lire notre brochure sur la question.

Disciple du vénéré Mgr Guérard nous avons partagé sa position materialiterformaliter, position qui nous paraissait la meilleure à l’époque.

Mais nous témoignons que, lui ayant posé la question : quelle est la valeur des actes d’un pape materialiter ?, il nous avait répondu : nulle, d’où nous avions conclu, avec lui, que sa thèse s’éteignait dans le temps.

Depuis nous savons (étude de Myra Davidoglou) que si materialiter et formaliter sont distincts, ils ne peuvent pas être séparés. Ce serait comme une voiture sans moteur. Çà ne sert à rien.

Comme au temps de l’arianisme et de toute hérésie, il faut un certain temps pour arriver à cerner définitivement l’erreur. Tant que le mot consubstantiel n’a pas été opposé à Arius, tous ses opposants savaient qu’il y avait erreur, sans pouvoir l’étouffer. Dieu le permet pour nous purifier par la patience et la prière. Doit-on condamner ceux qui n’avaient pas encore découvert la réponse par le mot consubstantiel ? Soyons plus humbles et laissons le Dieu très bon juger ces vaillants défenseurs, même s’ils n’ont pas tout vu.

Ceux qui défendent maintenant cette thèse ne peuvent plus être pris au sérieux. La secte conciliaire ne peut pas être même matériellement, l’Église catholique. On a d’ailleurs remarqué que ceux qui la prônent encore, n’attaquent jamais les nouveaux sacrements de l’Ordre et des sacres. Ils ne remettent pas en question cette hiérarchie destructrice de l’Église. On est obligé, les années passant, de se poser quelques graves questions sur ces gens. Où veulent-ils nous mener ? Ne vont-ils pas jusqu’à ridiculiser La Salette pour défendre leur thèse ? Une autre prophétie du même lieu, parlant d’un certain cloaque, les gênerait-ils ?

V° : C’est exact. Mais il est évident que rechercher dans le passé des théologiens qui auraient pu étudier cette crise est ridicule. Qui aurait pu dans le passé deviner un tel désastre qui ne se limite pas à l’hérésie du Pape ? Même saint Thomas n’avait pu deviner la démo(n)cratie moderne !

Heureusement qu’ils n’ont pas repris l’argument souvent répété : Saint Paul a bien résisté à saint Pierre sans mettre en doute son autorité (Gal. II, 11 et sv). Car cette comparaison ne tient pas pour deux raisons. La première : il ne s’agissait pas de Foi, comme c’est le cas aujourd’hui. La seconde, Pierre s’est soumis et l’incident fut clos, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

VI° : Évident car étudié ; par Vatican I entre autres. Faut-il encore avoir le courage de se soumettre à l’étude et à la vérité. Est-ce d’ailleurs seulement un problème de courage ou n’est-ce pas plutôt un châtiment ? Comment se fait-il qu’il n’existe aucune étude sur les péchés en amont qui ont mérité de tels châtiments ? N’y aurait-il pas dans ces péchés, et ce depuis bien plus longtemps qu’on ne le pense, les sacrilèges faits par les prêtres indignes, les sacrilèges faits par les fidèles dans les mauvaises communions ?

VII° : Même Mgr Lefebvre a vu et enseigné que le concile, sa secte et ses papes étaient hérétiques : voir en particulier les Dubia, longtemps occultés et enfin disponibles. Quatre fois Mgr Lefebvre donnera la note d’hérésie. Il faut être vraiment tordu et aveugle pour se poser encore une telle question 30 ans après la démolition complète de l’Église. Il faut être complètement contaminé pour ne pas comprendre que cette hiérarchie est notre pire ennemi.

Quand on sait que l’aveuglement est la première conséquence du péché, il est logique de penser que l’aveuglement du concile, que l’aveuglement des ralliés, que l’aveuglement des futurs ralliés est dû à de graves péchés. Rappelons-nous le cloaque dénoncé à La Salette. Là est souvent l’explication des défaillances et des trahisons dogmatiques.

On lit dans la vie de saint Alphonse de Rigori, par l’éminent et antilibéral Père Berthe, qu’un jour saint Alphonse dans une conférence ecclésiastique disait qu’un prêtre qui avait failli ne pouvait être pardonné. Un des assistants se leva, objectant Nego consequentiam : le lendemain matin au réveil, il était mort !

On comprend pourquoi de nombreux clercs sont contre L’Interprétation de l’Apocalypse du Vénérable Holzhauser, qui précise qu’à la fin du cinquième âge il y aura tellement peu de croyants qu’ils se connaîtront par leur nom, insistant fortement sur la pureté. La pureté est liée à l’humilité et à l’obéissance (obéissance à Dieu avant l’obéissance aux hommes). En ouvrant les yeux, tout s’explique.

VIII°, XIX°, X°, XI° : voir les travaux de Petrus es tu ? et Mystère d’Iniquité. Voir aussi L’Église éclipsée qui aborde un autre aspect et non des moindres, celui du complot. Pourquoi Le Sel de la Terre n’a-t-il pas parlé de ce livre ? Lire aussi les petits livres de Mgr de Ségur sur l’Infaillibilité, disponibles aux Éd. Saint Remi.

XII°, XIII° : Nous les mettons au défit de nous présenter une lettre signée d’un latiniste sérieux qui traduise una cum par prier pour. Quand on est malhonnête à ce point que penser du reste ?

Mes Pères, vous êtes des menteurs. Vous êtes du camp des menteurs, vous êtes tombés dans le camp de l’ennemi, celui qui ment depuis le commencement.

XIV°: Mgr Lefebvre à la fin de sa vie disait souvent : il n’est pas possible que ces Papes soient les successeurs de Pierre. Tout laisse entendre qu’il est mort sédévacantiste. Pourquoi a-t-il été abandonné par ses fils ? Pourquoi personne n’a-t-il pu le joindre ? Pourquoi n’avons-nous toujours pas son testament ? Graves questions sans réponse et qui laissent très dubitatifs. A-t-on voulu cacher quelque chose ? et Quoi ?

En conclusion que faut-il penser du Sel de la Terre ?

Spécialisés dans la clientèle BLM, (bourgeois, libéraux, mondains) ils ne défendent plus la Vérité. Depuis longtemps ils composent. Occupés à leurs restaurations historiques, ils ont besoin d’argent, de beaucoup d’argent et donc de bourgeois. On ne peut pas servir deux maîtres.

Pourquoi avoir écrit cet article ? Sur un ordre ? surtout pour qu’on ne dise pas que dans leur pseudo fermeté ils soient proches des sédévacantistes ? Oderis quem lœseris !

Le Sel de la Terre est terriblement affadi. Avec quoi le salera-t-on ? Qu’il craigne le terrible châtiment enseigné par Dieu : Il n’est plus bon à rien, qu’à être jeté dehors et foulé au pied par les passants (Matthieu, V, 13).

De nombreux clercs, de très nombreux, depuis 40 ans, ont subi ce châtiment. Cette prophétie de Notre-Seigneur se réalisera aussi pour eux, à moins qu’ils ne se convertissent, mais n’est-il pas trop tard ? Les dominicains d’Avrillé, convertis par Mgr Guérard des Lauriers, sont tombés de lâcheté en lâcheté. En restera-t-il un seul ?

 

Louis-Hubert Remy

 


 

7 Ans Après

 

Aux R.P. dominicains d’Avrillé

Remouillé, le 11 juillet 2001

Saint Pie Ier.

 

Mes Pères,

 

I. cum

Jusqu’au n° 36 de mars 2001 du Sel de la Terre, vous enseigniez :

l’expression « una cum » dans le canon de la messe ne signifie pas qu’on se dise « en communion avec » la personne du Pape et ses idées erronées, mais qu’on veut « prier pour l’Église et pour le Pape« .

Dans Le Sel de la Terre n° 37 de juillet 2001 (5), vous avouez :

Ainsi « una cum » ne signifie pas ici « une avec » ni « en communion avec », mais simplement « avec ».

Nous vous avions mis au défi de trouver un latiniste sérieux qui vous confirme que « una cum veut dire : prier pour« . Vous n’en avez pas trouvé.

Et même, il vous a fallu chercher longuement, et découvrir, loin, bien loin, un latiniste « de renommée internationale » (il fallait au moins cela pour avoir une réponse autorisée !), qui vous oblige à revoir votre copie.

Depuis vingt ans se répétait cette grave erreur « una cum veut dire prier pour« .

Vous avez enfin convenu que : cum veut dire : avec. Deo Gratias !

Malheureusement, votre confession de la vérité n’est pas encore complète. Dans votre aveu, vous n’avez fait que la moitié du chemin.

Si vous avez compris que « cum » veut dire « avec », se pose une seconde question : que fait cet « una » devant ce « cum » ? Et là, la démonstration de votre expert « de renommée internationale » nous paraît bien insuffisante.

 

II. una

À la question : que fait « una » devant « cum » ?, il y a deux réponses, suivant que « una » est un adverbe ou un adjectif.

Comme adverbe, il renforce le « cum« . Voir Gaffiot :

…très souvent accompagne « cum » : cum illis una : de concert avec eux, en même temps qu’eux.

C’est le choix de votre latiniste « de renommée internationale ». C’est aussi celui d’un certain nombre de traducteurs. Ce n’est pas celui de tous, nous le verrons plus loin. Ce n’est pas le nôtre.

Comme adjectif, una ne peut qu’accompagner un nom féminin.

Si dans la phrase il n’y a pas de nom féminin, una ne peut être qu’un adverbe. Vous en donnez des exemples, où una renforçant le cum, veut bien dire avec.

Mais s’il y a un nom féminin, una peut être un adjectif voulant dire une, soulignant l’unité, ce qui est très différent.

Dans notre cas, où nous avons un nom féminin proche, et un seul : Ecclesia ; comment savoir ?

quel choix doit-on faire ? adverbe ou adjectif ?

Pour nous, le choix paraît évident et s’impose. Et évident à cause d’un détail très important, la ponctuation.

La ponctuation date de la découverte de l’imprimerie et contribue à l’intelligence du texte, prévenant l’obscurité du style.

La virgule marque une séparation faible.

Les deux-points servent à annoncer une explication, une preuve, un exemple. (Dictionnaire encyclopédique Quillet).

Or ici nous avons deux-points (6) (:) avant una cum.

Remarquons d’abord que vous ne trouvez jamais deux-points quand una est adverbe.

Reprenons tout le texte (7) :

In primis quæ tibi offerimus pro Ecclesia Tua sancta catholica : quam pacificare, custodire, adunare et regere digneris toto orbe terrarum : una cum famulo Tuo Papa nostro N., et antistite nostro N., et omnibus orthodoxis, atque catholicæ et apostolicæ fidei cultoribus.

On y remarque les deux deux-points. Ces deux deux-points prouvent que la suite de la phrase va donner « une explication, une preuve, un exemple ».

Le « una » est bien un ADJECTIF qui se rapporte au mot ECCLESIA.

On pourrait (et c’est ainsi que certains missels présentent la traduction française) disposer la phrase ainsi :

In primis quæ tibi offerimus pro Ecclesia Tua sancta catholica :

— quam pacificare, custodire, adunare et regere digneris toto orbe terrarum

— una cum famulo Tuo Papa nostro N., et antistite nostro N., et omnibus orthodoxis, atque catholicæ et apostolicæ fidei cultoribus.

III. una cum

Pour ceux qui y ont réfléchi, le problème de l’Una cum est un problème grave. C’est le problème de l’heure présente. Et vous le savez bien, car ce problème vous gêne beaucoup.

Comme nous le démontrions dans notre article « Le problème de l’Una cum, problème de l’heure présente » (à relire avec attention ici en PDF),

dans le Te Igitur, N.S.J.C. (puisque comme le prouve Dom Guéranger, Il est l’auteur du Canon de la Messe (8)) nous rappelle explicitement les quatre notes de Son (Tua) Église, de la seule Église, l’Église Catholique : Une, Sainte, Catholique, Apostolique :  » …pro Ecclesia Tua sancta catholicauna …atque catholicæ et apostolicæ…”

Les quatre mots y sont, et de plus pour l’un : l’unité, il est explicité. L’unité, en effet, depuis l’Incarnation de N.S.J.C. jusqu’à Son retour en gloire (la Parousie), passe par le Pape et l’Évêque du lieu où nous vivons, évêque successeur des Apôtres et notre chef spirituel local.

L’Una Cum est l’explicitation de cette note
d’
Unité de l’Église.

Certains missels, comme vous le précisez, traduisent par : « en communion avec ». Ce n’est ni une glose, ni une paraphrase, comme vous le dites. Cette pirouette ne vous honore pas.

Remarquons, puisque vous aimez la « renommée », que ces traducteurs, que vous ne citez pas, sont de grande renommée historique et mondiale.

Pourquoi ne les citez-vous pas ? Auriez-vous eu peur que de tels noms, que de si grands noms, ayant une autorité suréminente, autrement connus que votre inconnu « de renommée internationale », n’aient fait réfléchir vos lecteurs sur le sérieux de votre démonstration ? Ayant lu ma brochure, pourquoi avoir omis ces noms ? Les dés de votre Disputatio sont pipés.

Rappelons-les : l’éminent Père Lebrun, l’illustre dom Guéranger, le D.T.C. avec dom Cabrol (9) (voir ma brochure, j’aurais pu en citer d’autres, dom Lefebvre ou dom Vandeur par exemple). Eux, et eux seuls ont fait la bonne traduction.

Vous leur avez préféré le Père Reginaldus Foster du « Département aux Lettres latines du Secrétariat d’État du Vatican, spécialiste de renommée internationale de latin et professeur à l’Université Grégorienne depuis des décennies (10) ». C’est votre droit. Mais avec un tel choix vous êtes obligés de taire les autres et plus, de les rejeter. C’est ce que vous avez fait. N’en tremblez-vous pas ?

Quant à nous, nous croyons être en plus grande sécurité avec eux et nous les préférons à votre spécialiste de renommée internationale. Chacun fait ses choix.

Et je continuais par ce qui vous dérange le plus :

Alors, quand le Chef local est profondément hérétique, en contradiction avec tous les évêques qui l’ont précédé comme pasteurs de cette localité ;

alors, quand le Chef suprême, celui qui devrait être le Pape, est profondément hérétique, en contradiction avec tous les Papes qui l’ont précédé ;

alors, comment ces deux personnes peuvent-elles représenter l’unité de l’Église ?

Comment peut-on les nommer comme preuve de l’Unité de l’Église ?

N’y a-t-il pas une contradiction et bien plus, quand on sait combien Dieu veut un Sacrifice sans tache, très pur, n’y a-t-il pas un sacrilège de nommer des hérésiarques, en vue de manifester explicitement l’Unité de l’Église ?

Oui on peut, et même on doit, prier pour eux, pour leur conversion, au Mémento des Vivants qui fait suite au Te igitur, mais pas au Te igitur. Comment admettre une telle incohérence, un tel blasphème ?

Voilà le problème de l’Una Cum. Il est simple, il est évident.

Reprenons le Père Lebrun. Toujours dans le même paragraphe où il commente le una cum famulo tuo, il précise :

Il est bien juste qu’en priant pour l’unité de l’Église, on prie pour celui qui est le centre de la communion, qui préside à cette Église, dit saint Irénée (L. 3 de Hœres), avec laquelle il faut que toute autre Église convienne. Il préside comme Vicaire de Jésus-Christ, comme le successeur de saint Pierre (Tu es Petrus, etc.), sur lequel l’Église a été établie. Dieu l’établit sur celui-là seul, dit saint Cyprien (L. de unit. Eccl), afin de montrer dès l’origine même de l’Église l’unité qui lui est essentielle.

Citons aussi dom Vandeur dans son livre (11) : « La Sainte Messe » :

La formule mentionnant à la messe le pape régnant est au moins du Vè siècle. L’omission de ce nom était, dès cette époque, considérée comme une faute énorme ; les conciles en faisaient un rigoureux précepte, tel celui de Vaison (589). Quand le pape célèbre, il se nomme lui-même en disant : Moi votre indigne serviteur. L’évêque du diocèse doit être nommé ensuite, dit Innocent III. Comme le Souverain Pontife est le centre de l’unité de toutes les Églises, ainsi l’évêque est centre de l’unité de tout ce troupeau qui, avec lui, forme comme une église dans la grande Église. Il convient de prier pour lui. Quand il célèbre, il s’appelle comme le pape : Moi, votre indigne serviteur.

Réfléchissez bien, et demandez à votre latiniste « de renommée internationale », infirmation ou confirmation de notre argumentation.

Enfin, ce n’est pas pour rien que le Concile Vatican I a cité dans la constitution Pastor Æternus le Formulaire d’Hormisdas obligeant tout prêtre à prendre l’engagement suivant :

« Je promets donc qu’à l’avenir, je ne réciterai plus dans la célébration des Saints Mystères les noms de ceux qui ont été séparés de l’Église Catholique, c’est-à-dire qui ne sont point d’accord avec le siège apostolique ».

Il est évident que cet engagement s’applique à l’Église Catholique.

Aujourd’hui ceux qui occupent le Siège Apostolique ne sont pas catholiques. Une secte, appelée la secte conciliaire, usurpe l’Église catholique, change, attaque, détruit, persécute ce qui a été toujours enseigné par le Siège apostolique. Ils sont en plein désaccord avec le Siège Apostolique de toujours.

Suivant le Formulaire d’Hormisdas, on ne doit donc pas les nommer dans la célébration des Saints Mystères.

Rappelons et confirmons (votre réfutation de ce passage dans Le Sel de la Terre n° 36, n’étant pas probante) ce qu’enseigne saint Thomas d’Aquin (Somme III, q. 79, a. 7) :

« Au Canon de la Messe, on ne prie pas pour ceux qui sont hors de l’Église ».

Voir aussi, dans notre article, les références historiques et l’usage important des Diptyques.

 

IV. Réflexions

Il vous a donc fallu vingt ans pour comprendre ce que de modestes latinistes traduisaient de suite et que vous, pratiquants latinistes, entourés de professeurs de latin, ne compreniez pas ! Mystère d’aveuglement, mystère d’humilité (?, ou d’orgueil ?) ! J’espère que vous en avez fait une profonde méditation.

Vous venez enfin de comprendre la première partie du problème (ou plutôt, soyons francs, vous avez été contraints d’avouer ce que vous saviez être la vérité, mais vérité qui vous gênait beaucoup). Il vous reste encore à rectifier, à réparer, à enseigner cette vérité à tous les traditionalistes (surtout les clercs) qui répètent cette erreur.

Mais il vous faudra aussi demander pardon et rétablir les réputations bien malmenées par votre erreur. C’est un devoir de vérité et de juste justice. Il serait navrant que vous n’en donniez pas un exemple public.

Contraints, vous avez admis cette rectification, mais vous l’avez admis au prix d’une sournoiserie inadmissible : ne rien changer dans votre conclusion. Sournoiserie ou plutôt fourberie.

Pour la suite, votre latiniste, de « renommée internationale », n’est pas loin de la vérité quand dans le D, il remarque : « Le pape et le serviteur indigne et tous ceux qui, fidèles à la vraie doctrine, ont la garde…» sont joints avec « l’Église sainte et catholique » et non avec le sujet « nous » de offerimus ».

Merci de faire découvrir à vos lecteurs, et cette argumentation, et la réponse de votre latiniste « de renommée internationale ». Merci à mon épouse, Marie-Christine (archiviste-paléographe), pour ses conseils précieux.

Espérant qu’il ne vous faudra pas encore vingt ans pour répondre à cette lettre, prions pour demander à la Très Sainte Trinité de comprendre et d’aimer ce qui est bien et surtout d’avoir le courage de l’enseigner pour Sa plus grande gloire.

 

Louis-Hubert Remy

 

 

Cette lettre fut diffusé par M. l’abbé Grossin dans son envoi de La Tour de David, du mois de juillet 2001.

Nous reçûmes fin août le document qui suit, avec demande impérative de la faire connaître au plus tôt aux lecteurs de La Tour de David.

 


 

Réponse à LHR

 

Après la lecture du Sel de la terre 36, LHR nous a insultés publiquement, nous traitant de menteur. Il nous a paru inutile de répondre.

Après avoir lu Le Sel de la terre 37, il continue de nous injurier (nous reprochant notre sournoiserie ou plutôt fourberie). Mais comme il essaye d’argumenter, nous examinerons brièvement ses arguments, laissant de côté les insultes !

Il se demande si una dans l’expression una cum est un adverbe ou un adjectif. Et il répond :

Pour nous, le choix paraît évident et s’impose. Et évident à cause d’un détail très important, la ponctuation.

« La ponctuation date de la découverte de l’imprimerie et contribue à l’intelligence du texte, prévenant l’obscurité du style. La virgule marque une séparation faible. Les deux-points servent à annoncer une explication, une preuve, un exemple« . (Dictionnaire encyclopédique Quillet).

Or ici nous avons deux-points (12) (:) avant una cum.

Remarquons d’abord que vous ne trouvez jamais deux-points quand una est adverbe.

LHR ne sait pas que les règles de la ponctuation, et en particulier l’emploi des deux-points, ne sont pas les mêmes en latin et en français. LHR ne lit pas le bréviaire et nous ne lui en tiendrons pas rigueur. Mais sa démonstration s’en trouve bien affaiblie.

Les deux-points ici signifient simplement que la phrase « quam pacificare, custodire, adunare et regere digneris toto orbe terrarum » est une incise et que una cum relie ce qui suit (papa nostro) à Ecclesia Tua sancta catholica qui précède cette incise.

Ensuite LHR pense avoir découvert une nouvelle loi :

« Vous ne trouvez jamais deux-points quand una est adverbe ».

Il ne donne pas de preuve de sa loi, qu’il faut prendre sans doute pour un axiome évident qu’il a découvert par intuition.

Le problème est que cette loi est fausse.

Le premier exemple que nous avons trouvé de una cum précédé de deux-points contredit la loi de LHR. C’est dans le chant de l’Exultet à la nuit de Pâques.

Precamur ergo te, Domine – ut nos famulos tuos, omnémque clerum, et devotissimum populum : una cum beatissimo Papa nostra N. et Antlstite nostro N., quiéte térnporum concéssa, in his paschalibus gaudiis, assidua protectione régere, gubernare, et conservare dignéris.

Il est clair que una est ici un adverbe, puisqu’il s’applique à des noms masculins.

On trouve aussi una adverbe précédé d’un point-virgule, par exemple dans la postcommunion des oraisons pour le pape.

La loi de LHR étant contredite par les faits, tout son raisonnement s’écroule. Il ne tenait d’ailleurs que par le bluff.

Il n’a donc pas prouvé que una est un adjectif. D’ailleurs, lui qui nous presse de trouver des autorités en faveur de notre explication, il serait bien incapable de trouver un auteur sérieux qui dise que una est ici un adjectif.

Cela dit, nous n’en faisons pas un point de dogme, et si cela favorise sa dévotion, il peut bien le prendre pour un adjectif, du moment qu’il ne prétend pas transformer sa théorie bizarre en dogme, que lui, LHR, remplaçant du pape vacant, impose à toutes les consciences.

Dans le reste de sa lettre, LHR critique nos articles qu’il a visiblement mal lus et mal compris. Il ne remarque pas qu’il nous donne raison sur un point important, comme le faisait notre précédent contradicteur. Citons Le Sel de la terre 37 :

En effet, nous disions dans le petit catéchisme que la formule una cum famulo tuo Papa nostro ne signifie pas que le célébrant se dise « en communion » avec la personne du pape et ses idées erronées.

Or notre contradicteur nous accorde que cette expression ne se rapporte pas à celui qui célèbre (nos) mais à l’Église pour laquelle on prie.

C’est donc un point acquis, et que les fidèles doivent savoir : le prêtre qui célèbre la messe n’affirme pas qu’il est una cum famulo tuo Papa nostro, mais il prie pour l’Église una cum famulo tuo Papa nostro.

La suite convient aussi :

Reste à déterminer le sens de cette formule et, sur ce point, nous sommes en désaccord : nous disions que le prêtre célèbre pour l’Église et pour le pape, l’évêque, etc., tandis que, selon notre contradicteur [maintenant LHR], le prêtre célèbre la messe pour l’Église qui est « une avec«  avec le pape.

Nous avons montré plus haut comment la démonstration de LHR qui voulait faire de una un adjectif tombe à l’eau.

Il nous reste à inviter les lecteurs à relire notre article du Sel de la terre 37, car on y trouve les réponses aux diverses objections que LHR nous fait, à condition de savoir lire.

LHR prétend par exemple que nous n’avons cité qu’un auteur (le Père Foster) en faveur de notre explication, alors que nous en avons cité plusieurs autres.

Nous ne rappellerons ici que l’autorité du sacramentaire gélasien (cité dans le n° 37, p. 248, n. 1), qui donne le texte du canon de la messe tel qu’il se disait peu de temps avant saint Grégoire. Puisque LHR nous dit que Notre-Seigneur Jésus-Christ est l’auteur du canon de la messe, ce texte a donc une autorité suprême. Voici ce qu’on y lit (n° 75) : Oremus dilectissimi nobis in primis pro Ecclesia sancta Dei ut eam Deus et Dominus noster pacificare, adunare et custodire dignetur per universum orbem terrarum… Oremus et pro beatissimo papa nostro (13). On voit que le una cum est rendu par et pro dans le sacramentaire gélasien. Saint Grégoire a voulu simplement employer une expression plus élégante (una cum) que celle de saint Gélase, mais les deux sont synonymes. Peut-on supposer que saint Grégoire ait changé le sens de cette prière dont Notre-Seigneur Jésus-Christ est l’auteur ?

LHR prétend qu’un certain nombre d’auteurs sont d’accord avec lui :

L’éminent P. Lebrun, l’illustre dom Guéranger, le D.T.C. avec dom Cabrol (voir ma brochure, j’aurais pu en citer d’autres, dom Lefebvre ou dom Vandeur par exemple). Eux, et eux seuls ont fait la bonne traduction [« en communion avec »].

Nous avons expliqué comment le père Lebrun donne tort à LHR (Le Sel de la terre 37, p. 247), et comment le dom Lefebvre a été corrigé sur ce point (p. 246).

Voyons maintenant ce que dit l’illustre dom Guéranger. Nous prenons la traduction qu’il donne du début du canon dans le tome de l’Année liturgique sur l’Avent (5è éd., Paris, Oudin, 1876, p. 66)

Ô Dieu qui vous manifestez au milieu de nous par le moyen des mystères dont vous avez fait dépositaire notre Mère la sainte Église, nous vous supplions, au nom de ce divin Sacrifice, de détruire tous les obstacles qui s’opposent à son pèlerinage en ce monde ; donnez-lui la paix et l’unité ; conduisez vous-même notre Saint-Père le Pape, votre Vicaire sur la terre ; dirigez notre Évêque qui est pour nous le lien sacré de l’unité ; sauvez le prince qui nous gouverne, afin que nous menions une vie tranquille ; conservez tous les orthodoxes enfants de l’Église Catholique – Apostolique – Romaine.

On voit que loin de donner la traduction en communion avec, dom Guéranger traduit comme nous l’avons fait dans Le Sel de la terre 37 : Conduisez vous-même notre Saint-Père le Pape. LHR a-t-il lu ? Comprend-il ce qu’il lit ?

Passons à dom Vandeur. Voici la traduction qu’il donne dans son livre La Sainte Messe (5è éd., Maredsous, 1912, p. 142) :

Nous vous offrons premièrement pour votre sainte Église catholique, afin qu’il vous plaise de lui donner la paix, de la garder, de la maintenir dans l’union, et de gouverner par toute la terre avec notre Pape N., votre serviteur, notre évêque N. et tous ceux qui sont orthodoxes et fidèles à la foi catholique et apostolique.

Là encore, pas question de en communion avecLHR a-t-il lu ? Comprend-il ce qu’il lit ? Il reste dom Cabrol dans le DTC. Voici le texte (DTC, Messe dans la liturgie, col. 1395) :

On supplie Dieu le Père par le Christ d’agréer ces dons offerts pour la sainte Église répandue dans tout l’univers, en union avec le pape et les évêques en communion avec lui.

C’est donc le seul qui ait fait la bonne traduction. Remarquons cependant que cette simple phrase qui correspond à toute la prière Te igitur est plus un résumé qu’une traduction littérale. En plus, puisque LHR nous invite à prêter attention à la ponctuation, on remarque la virgule située avant en union qui montre que dom Cabrol relie ce qui suit non pas à la sainte Église, mais à on, le sujet de la phrase. Or LHR est le premier à reconnaître que una cum doit être relié à Ecclesia. Par conséquent on a bien ici une paraphrase, une glose, et non une traduction littérale.

 

Au milieu de toutes ces erreurs, il y a quelques vérités dans l’étude de LHR. Mais il convient de les débarrasser de leur contexte erroné.

Par exemple il est exact que les quatre notes de l’Église sont exprimées dans cette prière du Te igitur. Mais il est bien plus naturel de dire que l’unité de l’Église y est évoquée par le verbe adunare, unir, que d’essayer de transformer una en un adjectif qui exprimerait cette unité.

Il est exact encore que dans les anciens dyptiques (sic !) on ne devait pas nommer les hérétiques. Mais il est faux de dire que « le Concile Vatican I a cité dans la constitution Pastor Æternus le Formulaire d’Hormisdas obligeant tout prêtre à prendre l’engagement [de ne pas les nommer] ». En effet le Concile Vatican I a cité simplement le début de ce formulaire (DS 3066 et DS 363), et non pas la fin qui donne cet engagement (DS 365). LHR a-t-il lu ? Comprend-il ce qu’il lit ?

 

Le problème de l’una cum (pour autant qu’on veut y voir un problème) ne se pose pas comme le pose LHR, mais ainsi:

— si Jean-Paul Il n’est qu’hérétique matériel, et est donc encore pape, « il convient de prier pour lui » (Dom Vandeur cité par LHR à la p. 3 de son texte), et de dire avec l’illustre dom Guéranger : Conduisez vous-même, notre Saint-Père le Pape [glose : car il en a bien besoin au milieu de toutes les erreurs qu’il professe].

— si Jean-Paul II est hérétique formel et pour cette raison n’est plus pape, il ne faut pas prier pour lui dans cette partie de la messe. Cette position est logique, mais nous avons expliqué pourquoi elle ne nous paraît pas la bonne.

— si Jean-Paul Il est hérétique formel, tout en gardant la juridiction universelle, et donc la papauté, tant qu’il n’est pas déclaré officiellement hérétique par une autorité compétente (cette position, selon plusieurs auteurs, est plus commune que la précédente), nous nous trouvons devant un cas nouveau, non prévu par les rubriques.

D’après l’ancienne discipline des dyptiques (sic !), il ne faudrait pas nommer le nom du pape, puisqu’il ne serait plus membre de l’Église.

Mais si l’on remarque que les dyptiques (sic !) étaient lues à l’emplacement du Memento des vivants (voir Vendeur, p. 146-147), et que certains admettent qu’il est permis de prier à cet endroit pour des personnes qui ne seraient pas membres de l’Église (c’est l’opinion, entre autres, de LHR, peut-être un peu libéral ici), on peut se demander si l’ancienne discipline est toujours en vigueur.

Voilà pourquoi il nous paraît difficile de trancher la question en l’absence d’une détermination de l’autorité compétente.

 

Remarquons en terminant que tout le monde a pu être témoin que Mgr Lefebvre nommait le pape au canon, puisque lors des ordinations il récitait le canon à voix haute. Or il a fait des ordinations jusque moins d’un an avant sa mort.

Tous les prêtres ordonnés par lui, l’ont été dans une messe una cum, même ceux qui tiennent tant, maintenant, à ne pas dire le nom du pape à la messe.

Depuis sa mort, la situation n’a pas changé essentiellement. Nous ne voyons pas, quant à nous, de raison de changer et pourquoi, pour faire plaisir à LHR, nous ne devrions plus dire la messe de notre ordination.

Surtout si l’on considère que l’omission du nom du pape était, dès le Vè siècle, considéré comme une faute énorme (14), que le saint pape Pélage, Vlè siècle, écrit fortement aux évêques de Toscane que manquer à cette pratique c’était se séparer de l’Église universelle (15), et qu’il n’y a ni dispute ni dissension qui doive jamais faire omettre son nom à la messe, comme le remarquent st Isidore, Flore dans l’Explication du canon, et l’auteur des Divins Offices, sous le nom d’Alcuin (16).

 

Vouloir faire de l’una cum le problème de l’heure présente, dans le sens que donne LHR à cette expression (à savoir : ceux qui nomment le nom du pape sont des libéraux), est une erreur car ce problème n’est pas simple, évident, comme dit LHR, et, quand il est bien analysé, il ne se résoud (sic !) pas comme il prétend le faire.

Le problème de l’heure présente est l’occupation du siège de Pierre par quelqu’un que 99,999% des catholiques (à tort ou à raison, le résultat ne change pas) prennent pour pape, et qui professe une étrange théologie qui conduit les âmes à l’apostasie. Voilà contre quoi (et non pas contre des moulins à vent) il convient de lutter, en témoignant de la vérité et en ne se compromettant pas avec l’erreur. Et c’est dans ce combat que se fera l’unité des bons catholiques, en attendant que le pape revienne à la Tradition.

 

Dominicus, le 25 août 2001, en la fête de saint Louis.

 

 

Dés réception, le 3 septembre, en la fête de saint Pie X, je répondais :

Avez-vous remarqué que :

— Feder traduit l’una cum de l’Exultet par : « dans l’union »,

— dom Lefebvre par : « en communion avec ». ? ? ? Reste de la réponse sous un mois. LHR.

 

Le 8 septembre, en la fête de la nativité de la très Sainte Vierge Marie, voici la réponse manuscrite du P. Pierre-Marie, sur ma lettre précédente et sans signature :

Ci-joint le premier missel des fidèles que j’ai ouvert ; on trouvera encore les 2 traductions, comme pour le canon. À mon avis cette discussion n’est pas très intéressante et je l’arrêterai là, sauf élément vraiment nouveau.

 


 

réponse sans fin

 

 

1er octobre 2001,

en la fête de saint Remy, apôtre des Francs.

Mes Pères,

 

Que les théologiens libéraux sont dangereux et fatigants !

 

…Le problème de l’heure présente est l’occupation du siège de Pierre par quelqu’un que 99,999% des catholiques (à tort ou à raison, le résultat ne change pas) prennent pour pape, et qui professe une étrange théologie qui conduit les âmes à l’apostasie.

Le problème de l’una cum, problème de l’heure présente.

 

Telles sont nos deux conclusions. Telle est notre différence.

Oui l’occupant du siège de Pierre conduit à l’apostasie, c’est-à-dire en enfer (17). Mais, NON, il ne professe pas une étrange théologie. Voilà du vrai libéralisme. Il professe une théologie hérétique. Comment le Vicaire de Jésus-Christ peut-il enseigner des doctrines hérétiques, peut-il conduire le troupeau à l’apostasie ?

En ne voulant pas appeler faux ce qui est faux, vous êtes obligés d’écrire une énormité : …que 99,999% des catholiques prennent pour pape.

Énormité, car n’avez-vous pas vu que ces 99,999% ne sont plus catholiques. Comme leur pape, ils n’ont plus la Foi catholique et ne vivent plus en catholiques. Ils ont une foi œcuménique et charismatique, ennemie de la Foi catholique. Ils sont les ennemis les plus acharnés des catholiques. La secte conciliaire n’est pas l’Église catholique. Elle est la destructrice de l’Église catholique.

Comme vous ne voyez pas cela, on est obligé de constater votre aveuglement, et on est en droit de se poser de sérieuses questions sur votre Foi. Et après s’être posé la question, d’en tirer une conclusion dramatique : vous avez presque complètement perdu la Foi, vous faites perdre complètement la Foi. Ne serait-ce pas dû à l’una cum ? La preuve en est : vous voulez être de ces 99,999% ; et pour cela vous ne combattez que ceux qui ne veulent pas être avec ces 99,999%.

Oui le problème de l’una cum est bien le problème de l’heure présente. En étant una cum Jean-Paul II on n’est plus catholique. En ne le comprenant pas vous vous compromettez avec l’erreur, vous luttez (?) contre des moulins à vent.

 

Mes quatre lignes du 3 septembre vous ont terrassé, et vous préférez esquiver : À mon avis cette discussion n’est pas très intéressante et je l’arrêterai là, sauf élément vraiment nouveau.

C’est quand même époustouflant ! Depuis plus de vingt ans, on a traqué, persécuté, honni, méprisé, vilipendé, moqué, ridiculisé, jeté, abandonné, déshonoré, humilié, avec une violence qui prouve à elle seule combien ce combat est capital, de nombreux clercs et laïcs pour une discussion pas très intéressante ? Vous êtes vraiment d’une lâcheté déshonorante !

Et ce qualificatif (comme celui que nous avons utilisé précédemment : menteurs) n’est pas une injure ou une insulte, c’est le qualificatif qui définit avec précision votre comportement (18).

 

J’ai écrit plus haut : vous avez presque complètement perdu la Foi. Ce n’est pas sans raison. En fait, vous donnez l’impression d’avoir compris l’importance d’être una cum, d’être en union avec JP II. En fait, vous voulez partager notre conclusion : ne pas être en communion avec ces autorités, ne pas être en communion avec cette secte. Comme nous, vous avez compris que l’on ne peut être en communion avec des antichrits. Nous, en combattant pour la suppression des mots una cum au canon. Vous, en traduisant un jour par prier pour, un autre jour par prier avec, pour surtout ne jamais traduire par en communion avec. Vous avez compris combien cela était impossible et sacrilège. Vous cherchez tous les moyens pour ne pas être en communion avec. Bravo. Nous partageons la même préoccupation. Cela vous permettra, peut-être, de ne pas perdre complètement la Foi. L’avenir nous permettra d’en juger.

Mais plutôt que de trafiquer toute sorte de traduction, plutôt que de chercher pendant des heures une explication, une justification tordue, ne biaisez pas, ne composez pas avec la vérité, allez au plus simple et au plus sûr : rejetez courageusement l’una cum. C’est ainsi que vous garderez la Foi, que vous ne tomberez pas dans l’hérésie avec les 99,999% d’apostats. C’est le plus sûr moyen surnaturel de ne pas communier avec l’erreur, de ne pas tomber dans l’erreur, au moment où cette secte meurt et va mourir définitivement.

 

Mais une telle décision va vous mettre en mauvaise posture avec les autorités de La Fraternité Saint Pie X. Et c’est ce que vous craignez le plus. Car eux, ils prêchent l’una cum, ils sont très una cum, ils veulent être una cum JP II. Ils sont très violents sur cette question. Et ils sont très malins : ils n’en parlent pas, ils persécutent (19) (voir la lettre de l’abbé Laisney au P. Vinson et mes commentaires). Chez eux, on a remarqué depuis longtemps que l’on peut tout faire, tout dire ; il n’y a qu’un seul péché qui mérite les plus graves sanctions : être non una cum. Quelques-uns d’entre eux, très bien placés, sont très intransigeants, très vigilants et très diligents sur cette question, prouvant par leur réaction qu’elle n’est pas du tout secondaire. Que penser d’une telle attitude ? Es 1026 ?

Ne seraient-ils pas à l’origine de ce combat entre nous ? N’auraient-ils pas exigé de vous faire monter au créneau pour vous tester ? Eux, ils savent quelle est la vérité. Ils savent que leur position est indéfendable en face de ceux qui ont réfléchi au problème. Ils ont compris qu’il ne fallait rien écrire sur cette question sous peine d’être réfuté et anéanti. Ils n’ont jamais rien écrit. Ils vous ont laissé polémiquer pour que vous en subissiez une défaite, et meurtris, mieux vous tenir après. Voilà l’enjeu.

Dans votre réponse, vous n’avez reconnu aucune erreur, vous n’avez rien rectifié. Triste. Vous avez préféré l’attaque. Quant à moi, je reconnais avoir fait une erreur (20) en écrivant vous ne trouvez jamais deux-points quand una est adverbe. Concedo. Le jamais doit être remplacé par souvent. Je le reconnais, car le répéter serait un mensonge et j’ai horreur du mensonge (21).

Pour toutes les autres objections, vous avez la réponse dans les articles cités plus haut, surtout celui de l’abbé Zins qui m’était inconnu et que j’ai été heureux de découvrir. Les chicaneries de votre réponse deviennent bien insignifiantes car tout le monde (conciliaires, lefebvristes, sedevacantistes), sauf vous, sait maintenant que una cum non seulement veut dire avec, mais bien en communion avec.

 

Il est inutile de continuer cette discussion essentielle, tout est dit. Il n’y a plus qu’à attendre l’heure de Dieu, qui s’annonce et sera terrible. Il vomit les tièdes. On ne se moque pas de Dieu. Convertissons-nous ou nous périrons tous. Vous méritez mieux que de partager le camp des Aulagnier, Tanouarn, Célier, Laguérie…

Nous étions amis, très amis. Vous savez qui a exigé et pourquoi on a exigé que vous coupiez. J’en ai beaucoup souffert. Mon épouse encore plus. Nous l’avons offert pour vous, pour la Sainte Eglise et ses ennemis.

Aujourd’hui nous prions la très Sainte Vierge Marie, Reine de France, pour qu’Elle vous éclaire. Demain Il régnera. Comme les vierges sages, soyons prêts à recevoir l’Époux Immaculé, en restant très fidèle à tout ce qu’Il a enseigné. Il a besoin de grands chrétiens. On ne persistera qu’avec l’Oblation pure.

 

Louis-Hubert Remy

P.S. On n’écrit pas dyptique mais diptyque.

 


 

Vous retrouverez tous ces éléments — et bien d’autres — dans le document de Louis-Hubert Remy :

Le problème de l’una cum, problème de l’heure présente.

 

 

Table-des-matieres_de_Le problème de l’una cum, problème de l’heure présente.

 

À suivre…

 


[1] Le livre d’Arnaldo Xavier da Silveira, La Nouvelle Messe de Paul VI : Qu’en penser ? (Chiré, 1975), souvent considéré comme la référence sur la question du pape hérétique, présente imparfaitement, à notre avis, l’opinion de ces théologiens (Savonarole, Cajetan, Cano, les Carmes de Salamanque, Jean de Saint Thomas, Suarez, Billuart, Journet, etc.). Journet dit que les analyses de Cajetan et Jean de St Thomas sur ce point sont plus pénétrantes que celles de st Robert Bellarmin. La question serait à reprendre intégralement.

[2] Invalides. Pourquoi changer tous les rites des sacrements ? Quelle est l’intention de ceux qui ont créé ces rites ? Évidemment différente de l’intention de l’Eglise catholique de toujours. Les anciens rites sont sûrement valides. Pourquoi les interdire ? On n’a pas simplement voulu les remplacer, on a profité du remplacement pour les interdire et persécuter ceux qui les utilisent pour rester catholiques. Tout est de plus en plus clair : la secte conciliaire est la pire ennemie de l’Eglise catholique.

[3] Relire l’indispensable cahier de l’abbé Augustin Lémann, Le dénouement de la persécution, 1886.

[4] Être non una cum, être appelé sedevacantiste est un des aspects du combat contre l’erreur. Si c’est une garantie nécessaire, ce n’est pas une garantie suffisante. Nos milieux sont gangrenés de multiples autres erreurs, certaines aussi graves (comme le magnétisme, le pendule, vraiment sataniques, voir notre dossier sur ce sujet). Les nombreux chrétiens (clercs et laïcs) blêmes, BLM, (bourgeois, libéraux, mondains) sont bien plus dangereux pour notre foi que nos ennemis. Ils sont de ces tièdes que Dieu vomit. Être vomi de Dieu ! ! !

[5] Notre lettre est assez claire pour comprendre l’article sans le citer.

[6] Après avoir consulté une dizaine de missels d’autel, datés des trois derniers siècles (dont un de 1746), nous avons trouvé que c’est l’usage général. Mais il est exact que nous avons trouvé exceptionnellement un point-virgule et même une virgule. Cela ne change en rien notre démonstration.

[7] En général les missels présentent ainsi le texte : Te igitur… illibata ; in primis…, faisant du Te igitur une seule phrase. Certains, plus récemment (aucun avant le XXè siècle), le mette en deux phrases : Te igitur… illibata . In primis…

C’est regrettable et non innocent car, comme nous l’avions souligné dans notre article « Le problème de l’Una cum, problème de l’heure présente », le Te igitur signifie l’union du Sacrifice de N.S.J.C. sur la Croix avec l’Eglise Catholique qui doit assurer la continuité du Sacrifice, par un Sacrifice journalier agréable à Dieu, perpétuel et permanent dans le monde entier. Union aussi entre le premier Prêtre N.S.J.C. et ceux, qui, choisis et ordonnés par l’Eglise Catholique, continueront de célébrer ce Saint Sacrifice d’agréable odeur.

En une phrase, c’est plus homogène. Pourquoi ces changements ? Qui a fait ces changements ?

[8] En voir la démonstration et les preuves dans la brochure.

[9] Dans le DTC, Dictionnaire de Théologie Catholique, de Vacant et Mangenot à l’article Messe (T. X, col. 1395 en bas), l’auteur Dom Cabrol écrit : « en union AVEC le Pape et les évêques en union avec lui ».

[10] N’avez-vous pas peur qu’il ne soit pas un peu moderniste ?

[11] 8è Ed., 1931, p. 191. Ouvrage honoré d’une Lettre du Cardinal Merry del Val qui le félicite au nom de saint Pie X, et de 21 lettres d’évêques. Mais a-t-il aujourd’hui une « renommée internationale » ?

Ne deviendriez-vous pas un peu modernisants à fréquenter ces spécialistes de « renommée internationale » ?

[12] Note de LHR : Après avoir consulté une dizaine de missels d’autel, datés des trois derniers siècles (dont un de 1746), nous avons trouvé que c’est l’usage général. Mais il est exact que nous avons trouvé exceptionnellement un point-virgule et même une virgule. Cela ne change en rien notre démonstration.

Commentaire : Cette note est un peu étonnante, car le seul argument en faveur de sa thèse étant la ponctuation, le fait que celle-ci varie deux fois sur 10 dans les différentes éditions change quelque chose.

[13] Nous donnons le texte tel qu’il est donné par Botte Bernard et Mohrmann Christine, L’Ordinaire de la messe, texte critique, traduction et études, t. 1, Paris, Cerf / Louvain, Abbaye du Mont César, 1953, p. 74, note h ; dom Botte se réfère à l’édition critique de H. A Wilson, The Gelasian Sacramentary,. Liber sacramentorum Romanae Ecelesiae, Oxford, 1894.

Dom CABROL dans le Dictionnaire d’Archéologie donne une autre version avec cum. Nous avons trouvé une autre variante avec una cum. Il est vraisemblable que la version critique est plus proche de l’original, et de toute façon cela montre que les trois expressions étaient tenues pour équivalentes dans ce contexte, ce que nous voulons montrer.

[14] Dom Eugène Vendeur, La sainte Messe, notes sur sa liturgie, Maredsous, 1912, p. 144.

[15] Père P. Lebrun, Explication des prières et des cérémonies de la messe, Paris, 1716 (reprint Forts dans la foi), p. 328.

[16] Lebrun, p. 328, note.

[17] À vous lire ce n’est pas bien grave. C’est là encore ce qui nous différencie. Moi, je ne veux pas aller en enfer, je veux aller au ciel. Et pour cela prendre tous les moyens nécessaires dont le premier est LA FOI, une Foi qui n’est pas à inventer, une Foi bien connue, une Foi qui ne transige sur rien, la Foi de toujours. Vous, comme tous les libéraux, vous voulez concilier l’erreur et la Vérité.

[18] Par contre quand vous écrivez …lui, LHR, remplaçant du pape vacant, …LHR ne sait pas lire, …comprend-il ce qu’il lit ?, c’est là une injure basse et mesquine. LHR n’est pas le premier ni le meilleur défenseur de cette cause. Il a d’ailleurs tenu à rendre hommage à deux clercs qui ont fait courageusement ce choix (à quel prix et mérite !) en citant leurs écrits de grande qualité et auxquels vous ne répondez pas. Pourquoi d’ailleurs ?

J’ai aussi remarqué votre impolitesse et incorrection. Nous avons malheureusement découvert que les gens de notre camp sont souvent traités comme des chiens. C’est peut-être dans la logique de l’autre camp, mais ce n’est pas catholique, surtout pour des clercs.

[19] Ceux qui ont subi leurs persécutions savent de quoi ils sont capables. C’est un véritable martyr qu’ils ont fait endurer à certains prêtres. Vous le savez bien, vous qui connaissez le procès d’inquisition qu’a dû subir l’abbé Grossin et ce qu’ont vécu l’abbé Zins et d’autres. Et de ce martyr vous en avez peur. Ne sont-ils pas allé jusqu’à vous faire des chantages pour les ordinations ? L’abbé Aulagnier n’a-t-il pas laissé planer le doute, le matin même d’une ordination ? En outre, quel a été son comportement envers vous, au repas du 3/2/2001 à Flavigny ? Sont-ce des mœurs catholiques ? Peut-on faire confiance à de tels gens ? L’union au prix de l’apostasie ! Relire l’article de Michael Davis, cité par l’abbé Zins.

[20] Mais Felix culpa, car sans cette erreur il n’y aurait pas eu ce débat constructif.

[21] Erreur : faute, méprise, opinion fausse. Mensonge : contraire à la vérité ; avec l’intention de tromper.

 

Written by Cave Ne Cadas

décembre 20th, 2014 at 8:39 am

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