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Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme “Extra Ecclesiam nulla salus” et les baptêmes de désir et de sang
 
— Partie III —

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Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme Extra Ecclesiam nulla salus et les baptêmes de désir et de sang.

 

« “Les laïcs peuvent être trompés, mais les clercs se trompent difficilement sans être de mauvaise foi, surtout si cela dure longtemps” (Mgr de Castro-Meyer). En effet un clerc a tous les livres disponibles pour vérifier sa position. » (citation tirée de la page 72 du livre “Quarante ans d’erreurs. Réfutation des arguments erronés concernant l’infaillibilité de l’Église” de l’abbé Michel Marchiset)

 

Partie III : Le Curé d’Ars et le baptême de désir et de sang

Jean-Marie Baptiste Vianney, le saint Curé d'Ars

 

Avant d’aborder dans la 4ième partie les enseignements des papes, docteurs de l’Église, catéchismes, …, que rejettent les “Frères” Dimond et l’abbé Marchiset, nous nous intéressons présentement à l’enseignement et aux intuitions du Curé d’Ars.

Comme nous allons le découvrir, le Curé d’Ars, lors de ses fameux catéchismes, enseignait sur le baptême de sang et de désir. Mieux ! Une des intuitions du Curé d’Ars concerne une personne morte sans le baptême. Découvrons tout d’abord ces textes avant de conclure.

 Saint Jean-Marie Vianney, dit le Curé d'Ars

 

 

A) Le Catéchisme du Curé d’Ars

Présentons tout d’abord ce qu’étaient les leçons de catéchisme que donnait le Curé d’Ars. Laissons pour cela la parole à deux des plus célèbres biographes du saint Curé : Mgr Trochu et l’abbé Monnin.

Son bréviaire achevé, M. Vianney reprenait les confessions jusqu’à onze heures. Puis il sortait de la sacristie et se rendait à la stalle des catéchismes. On appelait ainsi une sorte de petite chaire, composée d’un siège de planches, d’un accoudoir et d’un appui pour les pieds. Une barrière à claire-voie l’entourait. C’est là que pendant quinze années, de 1845 à 1859, chaque jour en semaine, à onze heures, le Curé d’Ars s’est assis pour faire aux pèlerins ni plus ni moins que le catéchisme.

Ses occupations écrasantes ne lui permettaient pas, on le comprend, de préparer cette instruction de onze heures, pas plus du reste que les homélies de chaque dimanche. « Du jour, dit l’instructeur Pertinand où l’affluence des pèlerins ne lui avait plus laissé le temps nécessaire, il avait fait une neuvaine au Saint-Esprit pour obtenir la grâce de parler sans étude. À la fin de cette neuvaine, il monta directement en chaire, se livra à son inspiration, et il continua de le faire dans la suite » (1)

Toutes sortes de gens se pressaient dans son église ; de bons, de fervents chrétiens, mais aussi de beaux esprits qui savaient tout, à ce qu’ils prétendaient, excepté leur religion. Aux rangs des fidèles se mêlaient des prêtres, parfois des évêques. M. Vianney se préoccupait uniquement des âmes – le Saint-Père et les cardinaux eussent été réunis à ses pieds qu’il n’en aurait point changé sa méthode – et il y allait avec une simplicité charmante. On ne l’écoutait pas d’ailleurs comme on écoute un prédicateur ordinaire mais comme un envoyé de Dieu, un nouveau Jean-Baptiste initié aux secrets de l’au-delà. Il commençait par lire dans le livre du catéchisme une question ou deux avec les réponses, puis il remettait le manuel sur la planche à côté de lui. – Que de fois le petit volume a disparu, saisi par une main pieusement indiscrète et emporté comme une relique ! – Puis l’explication du texte s’ébauchait. Mais le sujet de la leçon était bientôt oublié. Le Curé d’Ars en arrivait d’un bond à ces « pensées mères », comme disait un prêtre (2), dont vivait son âme et qu’il avait méditées si longuement devant Dieu. Sa parole était pleine d’éternité. Son regard de feu fixé tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre de ses auditeurs, comme s’il eût voulu enfoncer jusqu’à leur cœur le glaive de sa parole, il cinglait le vice, maudissait le péché ou, le plus souvent, chantait les beautés et les joies de l’amour de Dieu.

Mgr Trochu (voir Annexe A pour de plus longs extraits)

Voici ce qu’ajoute l’abbé Monnin :

Quel homme n’a poussé plus loin le mépris des soucis du siècle, la mortification du corps, le bain des larmes ? Il en était toujours inondé…. Et la méditation de l’admirable essence de Dieu et de sa chaste vérité, et la prière forte et pure, la joie en Dieu, l’ardent désir du ciel ? Comme tout cela est caractéristique ! Il s’était avancé vers la lumière, et la lumière était descendue d’elle-même dans son cœur… Il avait ôté son cœur de sa poitrine, il l’avait donné à Celui qui lui parlait ; et Celui qui lui parlait, qui est le Verbe divin, la parole de Dieu incréée, le remplissait de splendeurs déifiques. Comment pourraient en douter ceux qui ont eu le bonheur d’assister à quelques-uns des catéchismes d’Ars, d’entendre cette parole étrange qui ne ressemblait à aucune parole humaine, qui ont vu l’effet irrésistible produit sur les auditeurs de toute classe par cette voix, cette sensibilité, cet élan cette intuition, cette flamme et l’éclatante beauté de ce français inculte, presque trivial mais transfiguré et pénétré du feu sacré jusque dans la forme, l’arrangement, l’harmonie des mots et des syllabes ? Et pourtant le Curé d’Ars ne disait pas des mots ; la véritable éloquence est dans les choses ; il disait des choses, et il les disait dans un style prodigieux. Son âme tout entière passait dans celle de la foule pour la faire croire, aimer, espérer avec lui. C’est là le but suprême et aussi le triomphe de l’éloquence évangélique.

Comment cet homme, qui avait pensé n’être pas admis au grand séminaire, à cause de son ignorance, cet homme qui, depuis son initiation au sacerdoce, n’avait eu d’autre occupation que la prière et les travaux du confessionnal, était-il arrivé à faire de la dogmatique à la manière d’un Père de l’Église ? De quel foyer pouvaient donc émaner ses étonnantes lumières sur Dieu et ses œuvres, sur la nature et l’histoire de l’âme ? Comment faisait-il pour se rencontrer dans la même pensée, et quelquefois dans les mêmes expressions, avec les plus beaux génies chrétiens, les Augustin, les Bernard, les Thomas d’Aquin (3), les Catherine de Sienne, les Térèse ?

Par exemple, nous lui avions souvent entendu dire que le cœur des saints était Liquide. Nous avions été très-frappé de cette ravissante et énergique expression, mais nous étions loin de soupçonner qu’elle eût une si grande précision théologique. C’est avec une surprise attendrie au souvenir de notre bon Saint, que nous avons trouvé, en feuilletant la Somme, une question dans laquelle le Docteur angélique assigne à l’amour quatre effets immédiats, dont le premier est la Liquéfaction du cœur. Certes, M. Vianney n’avait jamais lu saint Thomas : cette notion, littéralement empruntée au grand théologien, n’en est que plus remarquable. Le prodige manque d’explication pour ceux-là seulement qui ignorent les procédés de la grâce, et qui n’ont jamais compris ces paroles du Maître : Ce que vous avez caché aux sages, vous l’avez révélé aux petits (4)….

L’esprit de Dieu s’était plu a graver dans le cœur de ce saint Prêtre tout ce qu’il devait savoir et enseigner aux autres, et d’autant mieux l’y avait-il gravé, que ce cœur était plus pur, plus dégagé, plus vide de la vaine science des hommes : c’était comme un marbre bien net et bien poli qui n’attend que le burin de l’ouvrier.

La foi du Curé d’Ars était toute sa science ; son livre, c’était Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il ne cherchait pas la sagesse ailleurs qu’en Jésus-Christ, dans sa mort et dans sa croix. Il n’y avait pas pour lui d’autre sagesse véritable, pas d’autre sagesse utile. Ce n’est pas dans la poussière des bibliothèques, ce n’est pas à l’école des savants, c’est dans la prière, à genoux aux pieds du Maître, en couvrant ses pieds divins de larmes et de baisers ; c’est en présence des saints tabernacles où il passait ses jours et ses nuits, dans le temps que la foule ne lui avait point encore ôté la liberté de ses jours et de ses nuits, c’est là qu’il avait tout appris.

Abbé Monnin (voir Annexe B pour de plus longs extraits)

 

 

Le Curé d’Ars Le Curé d’Ars

 

Voici maintenant ce qu’enseignait le Curé d’Ars sur le sacrement de baptême :

Le baptême, mes enfants, est la porte d’entrée de notre religion, c’est le premier de tous les sacrements ; c’est celui qui nous donne le pouvoir, qui nous rend capables de recevoir les six autres. Voyez, le bon Dieu l’a institué lorsqu’il dit, à ses apôtres : « Allez, instruisez tous les peuples, baptisés-les au nom du Père, et du Fils et Saint-Esprit ; tous ceux qui croiront et seront baptisés seront sauvés. » Oui, mes enfants, c’est pour nous sauver, c’est pour nous délivrer de l’enfer, c’est pour nous mériter la vie éternelle, que Notre Seigneur a institué le baptême. Nous étions morts à cause de la désobéissance d’Adam notre premier père ; par ce sacrement nous naissons à une vie nouvelle, à une vie toute spirituelle ; d’enfants du démon que nous étions, nous devenons en un instant les enfants du bon Dieu, les frères et les cohéritiers de Notre-Seigneur, et les temples du Saint-Esprit. Quel bonheur ! si nous pouvions rester toujours aussi purs qu’un petit enfant après son baptême, nous irions tout droit en Paradis. On raconte qu’une fois un sauvage eut le bonheur de recevoir le baptême. Un ou deux ans après, il revit le missionnaire et lui demanda la communion. — Oui, si vous avez vécu saintement, ou bien il faut vous confesser. Le chrétien fut presque scandalisé : ah ! est-il possible, s’écria-t-il, qu’après une si grande faveur, on puisse offenser le bon Dieu ! hélas ! oui, il n’est que trop possible et nous le voyons tous les jours…

 Mais comment faut-il baptiser ? autrefois, mes enfants, on donnait le baptême en plongeant dans l’eau celui que l’on voulait baptiser. Aujourd’hui l’on baptise en versant de l’eau naturelle sur la personne, et disant en même temps ces paroles : « Je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. » Ces deux choses faites ensemble constituent le sacrement de baptême, c’est le signe extérieur et sensible qui nous avertit que selon les paroles de Notre Seigneur notre âme est purifiée : « si un homme ne renaît de l’eau et du Saint-Esprit, il ne peut entrer dans le royaume du ciel. »  Vous voyez, mes enfants, que personne ne peut être sauvé sans le baptême. Les petits enfants même, qui meurent avant d’avoir pu le recevoir ne verront jamais le bon Dieu. Cependant le martyre, c’est-à-dire la mort soufferte pour Notre Seigneur peut en tenir lieu, et de plus dans les adultes le désir du baptême suffit quand ils sont dans l’impossibilité de le recevoir.  Quand le bon Dieu, mes enfants, nous a accordé la grâce du baptême, nous ne pouvions pas reconnaître la grandeur de ce bienfait, ni le remercier. Il nous a prévenu de la grâce de sa miséricorde dans le temps que nous ne pouvions pas le désirer. Aujourd’hui que nous connaissons le don ineffable qu’il nous a fait, rendons lui nos actions de grâces. Voyez, il nous a fait naître au sein de l’Église catholique et d’une famille chrétienne : qu’avons nous fait pour mériter cette faveur ? Rien. Ah ! mes enfants, ne faisons jamais rien qui ne soit digne de notre titre d’enfants du bon Dieu !

Cité dans “La voix du Bon Pasteur” (5) (Voir Annexe C)

 

Remarquons que dans le même paragraphe, le curé d’Ars dit :

  • personne ne peut être sauvé sans le baptême
  • le martyre, c’est-à-dire la mort soufferte pour Notre Seigneur peut en tenir lieu [du baptême]
  • dans les adultes le désir du baptême suffit quand ils sont dans l’impossibilité de le recevoir

Le “Pape de Genève” (6) n’aurait alors pas manqué de noter que – selon lui – le Curé d’Ars se contredit gravement en l’espace de quelques secondes. Nous imaginons qu’aussitôt “le Pape de Genève” se serait levé et aurait crié “Anathème” durant le catéchisme du curé d’Ars. Grotesque ! Le curé d’Ars, manifestement un peu court en théologie, aurait bien eu besoin de visionner quelques vidéos sur YouTube (7) pour en apprendre un plus sur les dogmes de l’Église.

 Le "Petit pape de Genève" résiste au Saint Curé d'Ars

 

B) Les intuitions du Curé d’Ars

 

Notre saint n’était pas seulement célèbre par ses sermons, ses catéchismes ou son temps passé au confessionnal mais également par son don d’intuition.

 

M. Vianney ne supposait pas, ne devinait pas ce qui demeure caché au commun des hommes ; il voyait, et cela par une grâce spéciale de Dieu. Chez des sujets particulièrement doués, on a pu constater des phénomènes de lucidité extraordinaire, de double vue, de vue à distance ; à ces phénomènes considérés comme naturels, des savants ont donné des explications naturelles. Ici il nous faut monter plus haut et parler de clairvoyance surnaturelle (8). Le Curé d’Ars posséda ce don que la théologie mystique appelle l’intuition. La foule, qui l’entourait sans cesse, a bien jugé quand elle a reconnu dans ce fait étonnant quelque chose de supraterrestre et une marque de sainteté.

J’ai ouï dire à beaucoup de personnes, rapporte le Père Faivre qui fit à Ars de fréquentes visites, qu’elles ont consulté le Curé d’Ars sur leur vocation, sur des procès, des embarras de famille, des maladies, sur des déterminations à prendre, et qu’il avait toujours répondu avec une justesse admirable. Il a prédit à plusieurs des événements qui sont arrivés plus tard. Il a connu la conscience et les dispositions d’âme d’un grand nombre, de manière à les jeter dans un profond étonnement. L’opinion publique qui lui attribuait des dons surnaturels était tellement formée, que toujours on croyait sans hésitation à sa parole (9).

[…]

Plus d’une fois, les intuitions prophétiques du Curé d’Ars ont paru heurter les règles les plus élémentaires de la sagesse humaine, contredire d’autres avis, d’autres presciences venus de personnes réputées fort prudentes. « Je crois que ce bon curé radote, disait en riant à sa mère une jeune fille de Lyon qui venait de s’entendre annoncer qu’elle serait un jour supérieure d’une maison charitable. Or l’événement prouva que l’homme de Dieu avait vu clair dans son avenir (10)« En fin de compte, on était obligé de rendre hommage à sa sûreté de vue et de s’écrier : Oui, il y a en lui un Dieu caché qui l’éclaire ! » (11).

 

Pour raconter tous les faits d’intuition attribués au Curé d’Ars, il faudrait un gros livre. Force nous sera donc de choisir seulement quelques épis dans cette gerbe trop abondante (12).

Mgr Trochu. (Voir Annexe D pour de plus longs extraits).

 

Voici ce que l’on peut ainsi lire dans la biographie du Père Hermann (13) rédigée par l’abbé Sylvain à propos de ses fameuses intuitions du Curé d’Ars.

« Dieu vient de frapper un terrible coup dans mon cœur. Ma pauvre mère est morte… et je reste dans l’incertitude ! Cependant on a tant prié que nous devons espérer qu’il s’est passé entre son âme et Dieu quelque chose dans ces derniers moments que nous ne connaissons pas. J’ai reçu ordre d’aller à Paris consoler ma famille… »

On s’imaginera aisément la douleur du P. Hermann en apprenant la mort de sa mère. Il avait tant prié et tant fait prier pour sa conversion, et elle venait de paraître devant le tribunal de Dieu sans avoir reçu le saint baptême !… « J’ai aussi une mère, s’écriait-il un jour, après avoir parlé de Monique s’entretenant, la veille de sa mort, avec son fils Augustin. Je l’ai quittée pour suivre J.-Ch., elle ne m’appelle plus son bon fils. Déjà ses cheveux sont argentés, déjà son front se sillonne, et j’ai peur de la voir mourir. Oh ! non, je ne voudrais pas qu’elle mourût avant d’aimer J.-Ch., et depuis bien des années j’attends pour ma mère ce que Monique attendait pour Augustin, et qui sait si Dieu n’a pas attaché la grâce de sa conversion au fruit que vous retirez de mes paroles ? »

 

[…]

Peu de temps après, il confiait au saint curé d’Ars ses inquiétudes sur la mort de sa pauvre mère, morte ainsi sans la grâce du baptême. « Espérez, lui répondit l’homme de Dieu, espérez ; vous recevrez un jour, en la fête de l’Immaculée Conception, une lettre qui vous apportera de grandes consolations. »  Cette parole était presque oubliée, lorsque, le 8 décembre 1861, six ans après la mort de sa mère, un Père de la Compagnie de Jésus remettait au Père Augustin la lettre suivante (14) : […] Mon Jésus m’éclaira alors d’un rayon de sa divine lumière et me fit connaître ou plutôt me fit voir en lui ce que je veux essayer de raconter.  « Au moment où, la mère du Père Hermann était sur le point de rendre le dernier soupir, alors qu’elle paraissait privée de connaissance, presque sans vie, Marie, notre bonne Mère, s’est présentée devant son divin Fils, et, se prosternant à ses pieds, elle lui dit : « Grâce, pitié, ô mon Fils ! pour cette âme qui va périr. Encore un instant, et elle sera perdue, perdue pour l’éternité. Faites, je vous en conjure, pour la mère de mon serviteur Hermann, ce que vous voudriez qu’il fit pour la vôtre, si elle était à sa place et que vous fussiez à la sienne. L’âme de sa mère est son bien le plus cher ; mille fois il me l’a consacrée ; il l’a confiée à la tendresse, à la sollicitude de mon cœur. Pourrai-je souffrir qu’elle périsse ? Non, non, cette âme est mon bien je la veux, je la réclame comme un héritage, comme le prix de votre sang et de mes douleurs au pied de votre croix. » « À peine la divine suppliante avait-elle cessé de parler, qu’une grâce forte, puissante, s’échappa de la source de toutes les grâces, du cœur adorable de notre Jésus, et vint illuminer l’âme de la pauvre Juive mourante et triompher instantanément de son opiniâtreté et de ses résistances. Cette âme se détourna aussitôt avec une amoureuse confiance vers Celui dont la miséricorde la poursuivait jusqu’entre les bras de la mort et lui dit : « Ô Jésus, Dieu des chrétiens, Dieu que mon fils adore, je crois, j’espère en vous, ayez pitié de moi ». Dans ce cri entendu de Dieu seul et qui partait des plus intimes profondeurs du cœur de la mourante, étaient renfermés le regret sincère de son obstination et de ses fautes, le désir du baptême, la volonté expresse de le recevoir et de vivre selon les règles et les préceptes de notre sainte religion, si elle avait pu revenir à la vie. Cet élan de foi et d’espérance en Jésus fut le dernier sentiment de cette âme ; au moment où elle le faisait monter vers le trône de la divine miséricorde, les faibles liens qui la retenaient à son enveloppe mortelle se brisaient, et elle tombait aux pieds de Celui qui avait été son sauveur avant d’être son juge. Après m’avoir montré toutes ces choses, Notre Seigneur ajouta : « Fais connaître cela au Père Hermann ; c’est une consolation que je veux accorder à ses longues douleurs, afin qu’il bénisse et fasse bénir partout la bonté du cœur de ma Mère et sa puissance sur le mien. » 

Extraits de la Vie du R.P. Hermann en religion Augustin-Marie du T.-S.-Sacrement par l’abbé Charles Sylvain. (Voir Annexe E pour de plus longs extraits)

 

Hermann Cohen Karmeliter, 1850

Le Père Hermann

 

Si la croyance de l’Église était telle que le “Pape de Genève” et l’abbé Marchiset le disent, alors le Curé d’Ars et le Père Hermann auraient tout simplement conclu que la mère du Père Hermann était damnée. L’histoire de cette pauvre femme se serait ainsi arrêtée là.

Jeremie

À contrario, nous voyons le Curé d’Ars qui pousse le Père Hermann à l’espérance et lui prédit même de grandes consolations !

Nous voyons que par la suite cette nouvelle intuition du Curé d’Ars s’est parfaitement réalisée. En effet, le Père Hermann reçut le jour de l’Immaculée Conception l’immense consolation de savoir que sa pauvre mère était sauvée par l’intervention expresse de la Sain. Ainsi les prières du Père Hermann pour sa pauvre mère n’étaient pas restées vaines.

Gageons que le “Pape de Genève” et l’abbé Marchiset vont tout simplement et purement nier l’authenticité de ce fait. Libre à eux d’agir ainsi !

Jérémie réfute

Tout comme ils nient également l’authenticité des faits tels que le rapportent les histoires de l’Église les plus autorisées, le bréviaire ou les missels sur les saints morts avec le baptême de sang.

Néanmoins, contra factum non valet argumentum.

 

Nordland.

(à suivre…)

 

 


 

Les textes précédents & les Annexes

 

 

 


[1] Procès de l’Ordinaire, p. 367.

[2] « Le curé d’une des grandes paroisses de Lyon » (Abbé DUBOUIS, Procès de l’Ordinaire, p. 1234).

[3] Note du CatholicaPedia : Voici notre Saint en bien mauvaise compagnie. Saint Augustin, Saint Bernard, Saint Thomas d’Aquin… Tous d’affreux (sic) propagateurs du baptême de désir et de sang.

[4] S. Matth. XI, 25.

[5] Les quatre premiers numéros de cette publication sont disponibles sur Gallica.

[6] Sobriquet donné au propriétaire du site Internet “la-foi.fr”, site recommandé par l’abbé Marchiset. Quant à ce dernier qui nous accuse d’“ironie toxique”, nous lui conseillons de délaisser ses tubes de peinture et de se replonger dans le livre de Don Sarda, Le libéralisme est un péché: « Les auteurs et les propagateurs de doctrines hérétiques sont des soldats aux armes chargées de projectiles empoisonnés. Leurs armes sont le livre, le journal, le discours public, l’influence personnelle. Suffit-il de se porter à droite ou à gauche pour éviter les coups ? Non, la première chose à faire, la plus efficace, c’est de démonter le tireur. Ainsi donc il convient d’enlever toute autorité et tout crédit au livre, au journal et au discours de l’ennemi, mais il convient aussi, en certains cas, d’en faire autant pour sa personne, oui, pour sa personne qui est incontestablement l’élément principal du combat, comme l’artilleur est l’élément principal de l’artillerie et non la bombe, la poudre et le canon. Il est donc licite en certains cas de révéler au public ses infamies, de ridiculiser ses habitudes, de traîner son nom dans la boue. Oui, lecteur, cela est permis, permis en prose, en vers, en caricature, sur un ton sérieux ou badin, par tous les moyens et procédés que l’avenir pourra inventer. Il importe seulement de ne pas mettre le mensonge au service de la justice. »

[7] “Le Pape de Genève” aurait alors surement fait une vidéo contre le Curé d’Ars de la même veine que celle qu’il a faite contre Mgr de Ségur. Le ridicule ne tue pas fort heureusement ! Et dire que ce pauvre abbé Marchiset cautionne tout cela !!! À quand les vidéos contre Mgr Gaume, le Cardinal Pie, Mgr Gousset, … ?

Le Curé d’Ars

[8] Nous n’avons pas à expliquer les différences qui existent entre la sainteté et la simple névrose ni à réfuter ceux-là qui ont essayé d’expliquer les faits d’intuition chez les saints par la suggestion ou les hallucinations télépathiques. Nous renvoyons le lecteur au beau livre de M. Joly, Psychologie des saints, ch. III : Les faits extraordinaires de la vie sainte.

[9] Procès de l’Ordinaire, p. 1496.

[10] Annales d’Ars, mai 1911, p. 380.

[11] Mgr CONVERT, Le Curé d’Ars et les dons du Saint-Esprit, ouv. cité, p.314.

[12] Tous les faits que nous allons rapporter ont un caractère sérieux d’authenticité, qu’ils aient été recueillis lors du Procès de canonisation ou depuis. (Si nous y abrégeons ou supprimons quelques noms, c’est d’après la volonté expresse des déposants). Ces divers témoignages ont été contrôlés par les enquêteurs de la Cause, et les documents en sont conservés au sanctuaire d’Ars, où nous avons pu les consulter tout à loisir.

[13] Hermann Cohen était un célèbre pianiste juif. Touché par la grâce, il se convertit en 1847. Il entra en religion dans l’ordre des Carmes déchaux et prit le nom d’Augustin-Marie du Saint Sacrement. Il fut ordonné prêtre. Son confesseur était le père Théodore Ratisbonne, lui-même célèbre juif converti.

[14] La, personne qui a écrit cette lettre est morte en odeur de sainteté ; elle est bien connue dans le monde ascétique et religieux par plusieurs ouvrages sur l’Eucharistie empreints des sentiments de la plus haute et de la plus pure piété. On peut s’en convaincre en lisant L’Eucharistie méditée, arrivée à sa neuvième édition. Nous signalerons encore parmi les publications de cette vénérable servante de Dieu : Vertus eucharistiques ; Trésor des Associés du Sacré-Cœur de Jésus ; Manuel et exercices de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus ; Mois de l’Enfant- Jésus ; Souffrances et vertus de Marie méditées ; Saint Joseph et le prêtre en regard de Jésus ; etc., etc.