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La F$$PX publie une énième Réfutation du sédévacantisme

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Tout se déroule selon le plan prévu !

 

La F$$PX est en voie (accélérée) de ralliement… outre les rumeurs circulant sur l’Internet, les derniers évènements, comme : la publication du factum du R.P. Pierre-Marie des BonsHommes d’Avrillé, alias “Dominicus” que nous vous avons présenté le 22 décembre, et la publication (retardée !) d’une énième Réfutation du sédévacantisme par la F$$PX — préfacée par son Excellence Bernie Fellay le destructeur, comme pour apporter les gages nécessaires — que nous vous présentons aujourd’hui… viennent conforter queTout se passe selon le Plan… et que (comme nous vous le signalions le 18 novembre) † Bernie Fellay envisage actuellement la signature finale suite à la proposition d’accord que Rome a envoyé à Menzingen récemment !

Il est minuit moins le quart Mgr Fellay…

Cave Ne Cadas

 



 

Comment des aveugles essayent d’y voir clair
(suite)

 

Tandis que les néo-tradis John Salza et Robert Siscoe se débattaient avec le « processus d’édition » de leur nouvel ouvrage contre le sédévacantisme, dont la publication (prévue mi-décembre) se heurtait à des « retards imprévus » [qu’ils attribuent au Diable !], nous vous présentons ci-dessous les divers arguments qu’ils présentent dans leur livre de 700 pages.

Bien sûr que leurs arguments sont archi-connu et qu’ils ressassent toujours les mêmes balivernes… Nous reportons nos lecteurs à l’étude incomparable sur la défense de la position théologique connue sous le nom de sédévacantisme (du latin sede vacante : « le siège étant vide »).

Cette étude parue sur le site Novus Ordo Watch avec pour auteur Gregorius a été traduite en français par notre traducteur professionnel et publiée sur notre site CatholicaPedia.net.

 

Tout d’abord, voici la présentation qu’ils en font sur leur site de promotion et de vente :

 

 

Vrai ou Faux Pape ?

 

Vrai ou Faux Pape ?

Réfutation du sédévacantisme

et d’autres erreurs modernes

 

par John Salza et Robert Siscoe

 

Avant-propos de Son Excellence Bernard Fellay

qui écrit :

« Une réfutation complète et définitive, fermement enraciné dans l’ecclésiologie, depuis longtemps nécessaire.

Nous prions donc que Vrai ou faux pape ? trouve sa place chez de nombreux catholiques de bonne volonté.

Le livre de Messieurs Salza et Siscoe va sûrement fournir beaucoup de précision au lecteur. »

 

Ndlr du CatholicaPedia : Nous relevons en premier lieu, l’énormité suivante de la part des présentateurs, parlant des auteurs de l’ouvrage en question :

« Après avoir évoqué les liens qui unissent l’homme à la véritable Église, ils exposent la distinction entre l’hérésie et les erreurs moindres, et ils expliquent que le péché d’hérésie ne suffit pas à couper quelqu’un de l’Église. »

 

En somme, la clique de Mgr Fellay semble trouver normal que les auteurs de cette « réfutation exhaustive » du sédévacantisme cherchent à dédouaner Bergoglio de deux manières graduées : d’abord en laissant entendre que le « Pape François » commet peut-être des erreurs moindres que l’hérésie, ensuite que même si – contrairement à ce qu’il vient de suggérer – Bergoglio se rend coupable d’hérésie, cela ne le coupe pas forcément de l’Église. Eh bien, merci, Monseigneur, nous voilà pleinement rassurés, et surtout, confiants dans le sérieux de ces deux « réfutateurs » !

Comment des hommes normalement intelligents peuvent-ils se laisser aller à un tel salmigondis apologétique ?…

 

« True or False Pope ? » (vrai ou faux Pape ?) est la réfutation du sédévacantisme la plus documentée, détaillée et systématique qui soit. Dans cet ouvrage de sept cents pages, John Salza et Robert Siscoe présentent des déclarations émanant de Papes, de conciles œcuméniques et de Docteurs de l’Église que vous ne trouverez jamais sur un site sédévacantiste. Au moyen de citations directes des principaux apologistes actuels du sédévacantisme, Salza et Siscoe révèlent comment les tenants de cette théorie ont déformé les enseignements de leurs Papes et théologiens favoris, en particulier saint Robert Bellarmin, et aussi comment ils vont jusqu’à se contredire entre eux. L’ouvrage révèle également les nombreuses tactiques calamiteuses auxquelles recourent les sédévacantistes afin de « prouver » la justesse de leurs vues, c’est-à-dire de défendre l’indéfendable.

Les auteurs commencent par démontrer que le sédévacantisme aboutit logiquement à une négation hérétique des attributs (visibilité, indéfectibilité et infaillibilité) de l’Église, ainsi que des marques de cette dernière, notamment l’apostolicité. Après avoir évoqué les liens qui unissent l’homme à la véritable Église, ils exposent la distinction entre l’hérésie et les erreurs moindres, et ils expliquent que le péché d’hérésie ne suffit pas à couper quelqu’un de l’Église. Ils analysent ensuite d’une manière très détaillée ce que fait l’Église dans l’éventualité d’un Pape hérétique, en se fondant sur les enseignements de tous les théologiens classiques ayant traité de la question. Puis, après une explication très importante de la portée de l’infaillibilité (papale, conciliaire, disciplinaire, nouvelle Messe, canonisations), ils réfutent les arguments des sédévacantistes contre les nouveaux rites de consécration épiscopale et d’ordination des prêtres. Enfin, ils concluent en affirmant la position des Catholiques traditionnels, qui consiste à reconnaître tout en résistant, et ils exposent par le menu les fruits amers du sédévacantisme.

Cet ouvrage pionnier démontre que la thèse sédévacantiste constitue une réaction excessive à la crise dans l’Église, qui s’apparente à la « religion réflexive » du protestantisme. Cela explique pourquoi les sédévacantistes sont divisés en nombreuses factions et sectes opposées les unes aux autres et se condamnant mutuellement, certaines d’entre elles ayant même élu leurs propres « Papes ». Le livre souligne aussi que l’Église subit actuellement une Passion mystique analogue à celle de Notre Seigneur Jésus-Christ. Comme ceux qui avaient perdu leur foi dans le Christ pendant la Passion, les sédévacantistes ont perdu leur foi en l’Église, Son Corps Mystique. Et ce faisant, ils ont pris rang parmi les plus grands persécuteurs de l’Église. Quelle que soit la perspective qu’on adopte sur la crise de l’Église, quiconque lira ce livre en conclura avec la plus grande certitude que loin de constituer une solution à cette crise, le sédévacantisme — l’une des grandes erreurs modernes de notre temps — ne saurait être adopté ou défendu de bonne foi par aucun Catholique véritable.

 

Rappels :

  1. Promotion de « True or False Pope ? » par The Remnant
  2. Interview de Salza et Siscoe par CFN au sujet de leur livre (lien en anglais)
  3. « Sedevacantism, Fatima & Masonry » (John Salza), TCK Radio ; (lien vidéo en anglais)

 

Source : http://www.trueorfalsepope.com/

Ndlr du CatholicaPedia : Nous avons coloré volontairement les majuscules blasphématoires que les auteurs ont utilisé dans leur langage néo-conciliaire-traditionnel

Traduction : le CatholicaPedia.net

(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)

 

 

 


 

* * *

 


 

Ensuite, voici la promotion [propagande] que les éditeurs de la F$$PX — STAS Editions (St. Thomas Aquinas Seminary) — proposent en publiant l’Interview des compères Salza-Siscoe par Catholic Family News des “R&R” (Reconnaître & Résister) pur et dur (Nous recommandons vivement au lecteur de prendre connaissance de nos remarques en notes) :

 

 

Vrai ou Faux Pape ?

 

Vrai ou Faux Pape ?

Réfutation du sédévacantisme

et d’autres erreurs modernes

 

par John Salza et Robert Siscoe

 

Interview de John Salza et
Robert Siscoe par CFN

 

Date de publication : décembre 2015. 700 pages.

Commandes prises en compte début décembre sur le site www.trueorfalsepope.com

 

 

 

  1. Qu’est-ce qui vous a poussés à écrire ce livre ?

Siscoe-Salza : Le besoin d’une réfutation exhaustive du sédévacantisme se faisait cruellement sentir. À cause de la crise dans l’Église et des scandales papaux qui sont devenus si courants, le sédévacantisme est un thème présent à l’esprit de bien des gens, mais il n’y avait encore jamais eu de réfutation complète de ses erreurs. Bien que les sédévacantistes soient relativement peu nombreux (0,01% du nombre total de Catholiques), beaucoup de Catholiques se demandent si cette théorie ne pourrait pas expliquer la situation actuelle au sein de l’Église. Nous nous sommes tous deux posé la même question il y a une dizaine d’années, mais sans avoir jamais épousé la thèse sédévacantiste, que ce soit secrètement ou en public. Chacun de nous a passé les dix dernières années à étudier la saine littérature théologique. Certains arguments présentés en défense du sédévacantisme semblent crédibles à première vue, mais on y relève maintes erreurs et contradictions. Ce sont ces erreurs et contradictions qui créent en fin de compte toutes ces divisions et ces conflits internes au mouvement traditionaliste. Le présent ouvrage a pour objet de démontrer que la thèse sédévacantiste est intenable (et conduit même directement à l’hérésie), ainsi que de réfuter point par point chacun des arguments présentés en défense et illustration de cette position.

 

  1. Remarquez-vous une recrudescence de la tentation sédévacantiste sous le Pape François ? Comment les fidèles devraient-il réagir, selon vous ?

Salza-Siscoe : Il ne fait aucun doute que la tentation sédévacantiste s’est accrue depuis l’élection du Pape François, ce qui n’a rien de surprenant. Et les Catholiques traditionalistes ne sont pas les seuls à subir cette tentation. Les Catholiques simplement conservateurs — ou Novus Ordo — sont désormais aux prises avec des questions qui préoccupent les Catholiques de tradition depuis des dizaines d’années, par exemple celle de savoir ce qui se passe si un Pape semble avoir perdu la foi et compromet celle des fidèles par ses paroles et ses actes. Les aberrations doctrinales des Papes post-conciliaires ayant précédé François ont été balayées sous le tapis et ignorées par les conservateurs, parce que ceux-ci se focalisaient sur les questions de morale (l’avortement, la contraception, etc.) plus que sur les questions de doctrine (en particulier, celles relatives au Premier Commandement). Autrement dit, les conservateurs se préoccupaient presque exclusivement des sept derniers Commandements. Or, maintenant que le Pape François compromet non seulement la foi, mais aussi la morale (les sept derniers Commandements), les conservateurs sont en quête de réponses. L’une des « réponses » à laquelle ils songent assurément est le point de savoir si François est un vrai Pape. Et parce que la plupart des conservateurs comprennent de travers l’infaillibilité pontificale (à l’instar des sédévacantistes), il faut s’attendre à ce que beaucoup d’entre eux soient tentés d’adhérer à la thèse sédévacantiste (quand bien même ils le feront probablement en secret, et non en public). Comment les fidèles doivent-ils réagir s’ils se sentent tentés par le sédévacantisme ? Ils doivent réagir en lisant notre livre, qui leur fournira la réponse à chaque question qu’ils se posent, de même qu’à toute autre qui ne leur serait pas encore venue à l’esprit. La lecture de ce livre s’impose à ceux que perturbe la situation actuelle concernant le Pape et l’Église. Comme Mgr Fellay lui-même l’a souligné, il n’existe aucun autre livre de ce genre, du moins dans le monde anglophone.

 

  1. Quelle est la prémisse fondamentale du sédévacantisme ?

Siscoe-Salza : Il existe en fait deux erreurs jumelles : la première est que les Papes ayant succédé à Pie XII (mort en 1958) n’ont pas été de vrais Papes. La seconde, qui découle immédiatement de la première (et la précède parfois) est que l’Église tout entière sur laquelle ont régné les Papes récents est une fausse Église, une « nouvelle Église ». Pourquoi les sédévacantistes prétendent-ils que les Papes récents n’ont pas été de vrais Papes ? Ils avancent cinq arguments fondamentaux à l’appui de cette théorie. Le premier est que les six derniers Papes étaient des hérétiques dès avant leur élection et ne constituaient donc pas une matière digne d’être élue à la papauté. Le deuxième est qu’ils ont été validement élus, mais qu’ils ont sombré ensuite dans l’hérésie et ont donc perdu leur office. Le troisième, qui s’inscrit en fait entre les deux premiers, est que les Papes récents ont été validement et légalement élus et demeurent des occupants légaux de l’office papal, mais que du fait de leurs hérésies supposées, ils n’ont pas reçu les compétences pontificales (c’est-à-dire que Dieu n’a pas uni l’homme — la « matière » — au pontificat — la « forme »). Il ressort de ce dernier argument que les Papes récents sont seulement des « Papes matériels » et non pas des « Papes formels » (1). Ces trois premiers arguments (de même que le quatrième : voir ci-dessous) relèvent du domaine de l’être, dans la mesure où ils maintiennent tous que les Papes récents ont été des hérétiques (dans le domaine de l’être) et n’ont donc pu être de vrais Papes. Incidemment, ces trois premiers arguments reposent sur l’opinion selon laquelle un Pape hérétique ne peut avoir autorité sur l’Église ; or, cela est contredit par l’opinion théologique commune selon laquelle un Pape hérétique reste Pape tant qu’il est toléré par l’Église (2). À en croire le quatrième argument, qui relève aussi du domaine de l’être, les deux derniers Papes n’ont pas été validement consacrés comme évêques et ne peuvent donc être l’Évêque de Rome. Inutile d’ajouter que les quatre arguments reposent tous sur un jugement privé qui est en contradiction directe avec le jugement public de l’Église. (3)

Le cinquième argument aborde la question sous un angle différent. Selon lui, les Papes récents ne peuvent être de vrais Papes au motif qu’ils ont dérogé à l’infaillibilité, ce qu’il est impossible à un vrai Pape de faire. Lorsque les sédévacantistes parlent d’une « crise impossible », c’est à cela qu’ils font allusion. Ce dernier argument relève du domaine de l’agir, dans la mesure où il maintient pour l’essentiel que parce que les Papes récents ont prétendument fait ce qu’un vrai Pape ne saurait faire, cela « prouve » qu’ils n’ont pas été de vrais Papes. Ce dernier argument prend sa source dans l’erreur doctrinale relative à la nature et à la portée de l’infaillibilité, question que nous traitons en détail dans quatre chapitres distincts. L’argumentation des sédévacantistes fait sans cesse le va-et-vient entre ces cinq arguments ; c’est pourquoi quiconque la connaît mal éprouve des difficultés à la réfuter. (4)

 

  1. Comment procède le livre ?

Salza-Siscoe : Le livre procède de la manière la plus logique et la plus systématique, chaque chapitre s’appuyant sur le chapitre antérieur. Nous commençons par un exposé approfondi de la nature de l’Église, de ses marques et de ses attributs, suivi d’une explication des liens internes et externes qui unissent l’homme à l’Église. Ces chapitres initiaux suffisent à démontrer le caractère intenable du sédévacantisme, car cette thèse nie effectivement les qualités essentielles (marques et attributs) de la véritable Église. Le Chapitre 4 étudie les questions relatives au salut, par exemple le Baptême de désir et l’absence de salut hors de l’Église. Un professeur de séminaire (prêtre et recteur) qui a pris connaissance de ce chapitre nous a fait savoir que c’était là l’explication la plus exhaustive de ces questions qu’il ait jamais lue en un seul endroit. Ce chapitre est suivi d’une explication de la suspicion d’hérésie ainsi que des différents degrés d’erreur et de censure théologique. C’est là un point important, car les erreurs ne sont pas toutes assimilées à des hérésies stricto sensu, et l’Église ne tient pas pour hérétiques tous ceux qui professent une doctrine hérétique (5). Nous fournissons également de nombreux exemples historiques montrant de quelle manière des Docteurs et des saints de l’Église ont réagi aux propos de Catholiques professant publiquement l’hérésie, même quand ceux-ci avaient été admonestés par le Pape, et après que l’Église eut condamné leurs erreurs et hérésies. Le Chapitre 8 traite d’une manière approfondie de l’infaillibilité pontificale (6) comme de ses limites et contient, lui aussi, maints exemples utiles. En évoquant des cas d’erreur papale, ainsi que les crises qui ont déjà secoué l’élément humain de l’Église (dont certaines étaient dues à des Papes professant des erreurs contre la Foi (7)), il montre que Dieu a permis à Son Église de perdurer sans que les portes de l’enfer prévalent contre elle (8). De tels exemples nous aident aussi à garder le cap dans la crise actuelle, sans dévier à Gauche ou à Droite. Ces précédents doivent permettre aux générations ultérieures de voir que Dieu tire un bien des maux qui affligent l’Église tout au long de son existence, en ajoutant l’expérience vécue aux connaissances révélées qu’elle possède déjà. Et si, comme beaucoup le croient, l’Église et le monde connaissent aujourd’hui une préfiguration de l’apostasie finale, la crise actuelle servira de précédent à ceux qui seront alors sur terre.

Les Chapitres 9, 10 et 11 portent sur toutes les questions relatives à la déposition d’un Pape hérétique. Nous n’avons jamais vu traité dans aucun ouvrage en anglais ce qu’exposent ces chapitres, en tout cas au point où nous le traitons (fruit d’une analyse détaillée des traductions de textes latins originaux écrits par les théologiens qui ont abordé la question d’un Pape hérétique au cours des huit derniers siècles). En étudiant ce que certains des plus grands théologiens de l’Église ont écrit sur ces questions, nous avons découvert quelque chose que nous n’avions jamais vu traiter nulle part. Il n’est pas inhabituel pour différents Ordres religieux de varier entre eux sur des points de doctrine que l’Église n’a pas encore réglés. Par exemple, il y eut une controverse célèbre entre les Dominicains et les Franciscains au sujet de l’Immaculée Conception. Il y eut aussi le débat entre les disciples de Luis de Molina (un Jésuite) et les Thomistes (Dominicains) concernant certains détails relatifs à la grâce et à la prédestination. Au cours de nos recherches, nous avons découvert qu’il existait une controverse analogue entre les Jésuites et les Dominicains quant au point de savoir au juste comment un Pape hérétique perd son office, ce sur quoi l’Église elle-même ne s’est jamais prononcée. Leurs opinions respectives, ainsi que les divergences entre elles, sont traitées point par point et avec précision. Ainsi, les sédévacantistes seront certainement surpris d’apprendre que Jean de Saint-Thomas (un Dominicain) a réfuté chacune des objections que saint Robert Bellarmin (un Jésuite) avaient élevées contre l’opinion de Cajetan (un Dominicain) au sujet de la perte d’office d’un Pape hérétique. On trouvera au Chapitre 11 les objections de l’un et les réfutations de l’autre. On trouvera également la réfutation par Jean de Saint-Thomas des objections de Suarez (un Jésuite) contre l’opinion de Cajetan relative à la même question. Ces trois chapitres (9, 10 et 11) sont assez techniques et, comme on l’a signalé ci-dessus, présentent des informations ainsi que des arguments théologiques qui, à notre connaissance, n’ont jamais été émis dans le monde anglophone.

Le Chapitre 12 montre comment les fidèles peuvent avoir la certitude absolue que tel ou tel Pape est bel et bien un vrai Pape ; il évoque aussi l’encyclique du Pape Paul IV Cum et Apostolatus, de même que le canon 188.4 (du Code de 1917) qui traite de la démission tacite d’un Pape motivée par une défection publique à la foi. Ce chapitre aborde également la controverse relative à la démission du Pape Benoît XVI et à l’élection du Pape François. Nous expliquons pourquoi certains pensent que Benoît XVI est toujours le vrai Pape, et nous livrons notre pensée sur le point de savoir si la chose est possible.

À partir du Chapitre 13, nous changeons de direction et commençons à étudier les questions relevant du domaine de l’agir, c’est-à-dire concernant les prétendues dérogations à l’infaillibilité. Ces chapitres traitent par le menu de l’infaillibilité conciliaire, de l’infaillibilité du Magistère ordinaire et universel, des disciplines universelles, de la nouvelle Messe et des canonisations. Nous couvrons aussi de manière exhaustive les nouveaux rites de consécration épiscopale et d’ordination sacerdotale, de même que la position consistant à reconnaître tout en résistant. Notre dernier chapitre, particulièrement révélateur, expose les fruits amers du sédévacantisme. Ainsi que le lecteur pourra le constater, nous y laissons parler librement les sédévacantistes et les théologiens de l’Église. Tout au long du livre, on trouvera de copieuses citations des grandes figures actuelles du sédévacantisme, ce qui rend l’ouvrage tout à la fois commode et très attrayant.

 

  1. Votre livre fait penser à une importante réaffirmation de la véritable ecclésiologie catholique. Qu’avez-vous à dire à ce sujet ?

Siscoe-Salza : Nos chapitres sur l’ecclésiologie (c’est-à-dire l’étude de la nature de l’Église) pourraient former à eux seuls la matière d’un livre. Nous consacrons des centaines de pages à cette importante question, et les lecteurs y trouveront sûrement des motifs d’édification. Il fallait se montrer exhaustif, parce qu’une bonne compréhension de la véritable ecclésiologie catholique est indispensable pour pouvoir repérer certaines des erreurs fondamentales du sédévacantisme. En grande partie à cause du faux œcuménisme qui s’est répandu dans toute l’Église depuis Vatican II, il existe aujourd’hui une grande confusion dans le domaine de l’ecclésiologie. Nous traitons cette question d’une manière approfondie, en nous appuyant sur les Papes, les Docteurs, les saints et certains des théologiens les plus respectés d’avant Vatican II. Nous citons aussi les schémas originaux de Vatican II, qui exposent clairement les enseignements de l’Église relatifs à la nature et aux liens d’unité de celle-ci. Ces chapitres devraient apporter une grande clarté et dissiper bien des erreurs causées par la crise actuelle, en particulier l’erreur commune de nombreux sédévacantistes, qui croient que le péché d’hérésie (et la perte de la foi intérieure) suffisent à séparer quelqu’un de l’Église et à faire perdre son office à un prélat.

 

  1. Votre livre couvre un terrain absolument considérable, mais existe-t-il un élément central qui selon vous, permet de réfuter la théorie sédévacantiste ?

Salza-Siscoe : Le moyen le plus simple de réfuter le sédévacantisme est de considérer les propriétés de l’Église, notamment l’attribut de visibilité. Quand on dit que l’Église est visible, cela ne veut pas dire qu’elle a simplement des membres, des rites ou des cérémonies visibles, car les fausses religions ont, elles aussi, leur visibilité matérielle. Quand on dit que l’Église est visible, cela veut dire qu’elle est visible à la fois matériellement et formellement. La visibilité formelle signifie que l’Église est une société visible (ou une unité sociale visible) pouvant être reconnue comme la véritable Église fondée par le Christ (9). Elle est reconnue comme étant la véritable Église de par ses quatre marques (Une, Sainte, Catholique et Apostolique) (10). Les sédévacantistes reconnaissent certes du bout des lèvres les marques de l’Église, mais ils sont bien en peine de montrer une Église qui possède ces marques. Ils proclament avec assurance que l’Église catholique actuelle (11) ne possède pas les marques requises, mais il n’en reste pas moins (comme nous le démontrons) qu’aucune de leurs sectes ne les possède. Cela signifie que selon leur propre théorie, il n’existe aujourd’hui aucune Église possédant les quatre marques censées rester l’apanage de l’Église jusqu’à la fin des temps. En fait, la seule Église qui ose prétendre les posséder est l’Église catholique (à savoir l’Église que chacun dans le monde, sauf les sédévacantistes, identifie comme étant l’Église catholique). Il découle inéluctablement de leur théorie que les portes de l’enfer ont prévalu contre l’Église, ce qui signifie que l’Église a failli (autre déni de l’attribut d’infaillibilité). (12)

Il importe de bien voir que les promesses du Christ — « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas » — s’appliquent à l’unité sociale visible (Pape, hiérarchie, laïcat) et non pas à chaque membre de l’Église pris individuellement. Or, si l’unité sociale visible s’était transformée en une Nouvelle Église quelque temps après la mort de Pie XII (comme le prétendent les sédévacantistes), cela signifierait que les portes de l’enfer ont prévalu contre l’Église (en tant qu’unité sociale visible). Il est donc impossible de soutenir la position sédévacantiste sans nier l’un au moins des attributs de l’Église, sinon les trois (visibilité, indéfectibilité et infaillibilité). Dès lors qu’on étudie la question en profondeur, il n’y a pas moyen d’échapper à cette conclusion. Nous citons du reste l’ouvrage (publié il y a quelques mois seulement) d’un ancien séminariste sédévacantiste ayant fini par assumer ce que suppose nécessairement la position qui est la sienne. Quelle solution a-t-il trouvée à son dilemme ? Il en est venu à nier publiquement deux attributs de l’Église, car bien qu’il continue à reconnaître la visibilité de l’Église catholique, il nie à présent que l’Église visible soit infaillible et indéfectible. Ayant perdu la foi en l’Église, il a fini par entrer dans une secte orthodoxe orientale. La plupart des sédévacantistes ne suivent pas cette voie. Au lieu de cela, ils continuent à accepter (ou à faire semblant d’accepter) les attributs d’infaillibilité et d’indéfectibilité, mais ils se sentent toujours forcés de nier l’attribut de visibilité (à moins qu’ils ne comprennent ce dernier autrement que comme l’Église elle-même le comprend). Leur notion déformée de la visibilité, qu’ils sont contraints d’adopter à cause de leur thèse sédévacantiste erronée, les amène à professer l’erreur protestante d’une Église invisible composée de membres visibles(13)

 

  1. L’ouvrage traite de bien davantage que du sédévacantisme. Est-ce là ce que vous aviez prévu initialement ?

Siscoe-Salza : Ce livre n’était initialement destiné qu’à réfuter le sédévacantisme, mais sa portée s’est beaucoup étendue ensuite. Il a trait et répond à presque toutes les questions difficiles qu’ont actuellement à l’esprit les Catholiques de tradition, et même les Catholiques conservateurs. Force est de souligner aussi qu’à mesure qu’il s’écrivait, il a fort logiquement débouché sur la réfutation d’autres erreurs qui s’éloignent de la Tradition par la Droite. Après Vatican II, les Catholiques de tradition ont lutté contre les erreurs du modernisme et du libéralisme qui infectaient l’Église. Mais comme cela se produit en général, la réaction à ces erreurs de la Gauche a amené certains d’eux à sur-réagir dans la direction opposée. La condition humaine étant ce qu’elle est, il fallait s’attendre à ce retour du pendule. Nous traitons de certaines de ces sur-réactions vers la Droite, qui peuvent être tout aussi dangereuses que les erreurs commises vers la Gauche — notamment pour les Catholiques de tradition, car une erreur de Droite peut sembler n’être rien d’autre que la réfutation d’une erreur libérale de Gauche. Il en résulte que le sensus fidelium des Catholiques de tradition, qui les conduit à réagir toutes sirènes hurlantes aux erreurs de Gauche, est moins à même de les sensibiliser aux erreurs de Droite commises par excès. La solution des erreurs de Gauche comme de Droite est une ferme adhésion à la Tradition, qui — comme l’a écrit saint Vincent de Lérins — « ne peut jamais être dévoyée par aucune nouveauté mensongère », c’est-à-dire par aucune nouveauté mensongère de Droite ou de Gauche.

 

  1. Quelles ont été les plus grandes surprises que vous avez éprouvées en effectuant vos recherches et en écrivant le livre ?

Siscoe : Pour moi, la plus grande surprise a été causée par le nouveau rite de consécration épiscopale. Bien que je ne me fusse jamais penché sérieusement sur la question, j’avais des doutes — comme beaucoup d’autres — quant à sa validité. Mais à mesure que j’approfondissais mon étude de ce rite (et celle des arguments contre sa validité), il m’est apparu avec clarté que mes doutes préalables étaient dénués de tout fondement.

Ainsi que nous le précisons bien, l’Église a toute autorité pour modifier les paroles constituant la forme du sacrement de consécration épiscopale, car elles ont été instituées par l’Église et non directement par le Christ (contrairement à celles du Baptême et de la double consécration de la Messe). La controverse au sujet de la nouvelle forme porte sur le point de savoir si les paroles employées constituent ou non une forme répondant à l’impératif de validité. Ce qui est imposé, c’est que les paroles signifient suffisamment l’effet sacramentel, c’est-à-dire qu’elles signifient ce que le sacrement a pour objet de conférer (l’épiscopat, en l’espèce). Après avoir étudié la question avec minutie, j’ai acquis la conviction que les paroles constituant la forme nouvelle signifiaient l’effet sacramentel tout aussi clairement que les mots de la forme traditionnelle (14). Or, un prêtre sédévacantiste bien connu (dont il est beaucoup question dans notre livre) prétend que le nouveau rite de consécration épiscopale est absolument nul et non avenu. Si vous lisez ses arguments fallacieux contre la nouvelle forme et si vous les appliquez à la forme traditionnelle de Pie XII, vous constaterez que la forme traditionnelle semble douteuse, elle aussi. En fait, si quelqu’un d’honnête appliquait à la forme de Pie XII les arguments soutenus par ce prêtre sédévacantiste, il conclurait à l’invalidité de celle-ci. Or, le défaut tient non pas à la forme traditionnelle de Pie XII, pas plus qu’à la nouvelle forme de Paul VI (laquelle n’est pas nouvelle, mais remonte aux premiers siècles de l’Église(15) ; il tient plutôt aux arguments spécieux du prêtre sédévacantiste en question, que nous avons examinés et réfutés de la manière la plus détaillée. Ceux qui liront attentivement le chapitre constateront qu’il n’existe aucun motif raisonnable de mettre en doute la validité du nouveau rite de consécration épiscopale ; cela explique du reste pourquoi le Cardinal Ottaviani lui-même l’a approuvé sans réserves ; et il l’a fait un an avant de critiquer publiquement la Nouvelle Messe, ce qui prouve bien qu’il n’aurait pas gardé le silence s’il avait eu la moindre objection à soulever. (16)

 

Salza : Une ou deux choses me viennent immédiatement à l’esprit. Tout d’abord, j’ai été sidéré que constater que dans la défense orale et écrite de leur thèse, les principaux apologistes du sédévacantisme adhèrent explicitement à l’hérésie protestante d’une Église invisible composée de membres visibles, niant ainsi l’attribut de visibilité de l’Église. Nous les citons fidèlement, et nous comparons leur définition de l’Église à la définition protestante (celle de la Confession de Westminster et d’autres autorités protestantes). Bref, comme les sédévacantistes ne parviennent pas à mettre le doigt sur une Église possédant l’attribut de visibilité, ils ont été forcés d’adopter l’hérésie protestante selon laquelle la véritable Église n’existe que « dans les cœurs et les esprits des vrais croyants ». Une telle définition a évidemment de quoi réjouir n’importe quel protestant.

Ensuite, J’ai été surpris de voir comment tous les sédévacantistes ont compris de travers, en abusant d’elle, la citation de saint Robert Bellarmin selon laquelle « l’hérétique manifeste est déposé ipso facto », comme si Bellarmin avait vraiment voulu dire qu’un clerc ou un Pape perd automatiquement son office dès lors que quiconque le juge hérétique. En aucun cas ! En premier lieu, Bellarmin précise que la déposition « ipso facto » qu’il préconise repose sur l’instruction donné par saint Paul dans son épître à Tite (3, 10), selon laquelle l’hérétique doit être évité après deux avertissements, (17) et nous démontrons, en nous appuyant sur saint Thomas et d’autres, qu’il s’agit là d’avertissements ecclésiastiques établissant que le Pape est coupable du crime d’hérésie. En second lieu, quand Bellarmin écrit qu’un hérétique manifeste est déposé ipso facto, cela reflète son opinion quant à ce qui arrive à un pape hérétique après que l’Église a déterminé le crime de celui-ci (ce que tous les sédévacantistes sans exception ignorent ou passent sous silence). Autrement dit, Bellarmin exprimait de la sorte son opinion sur les conséquences découlant de la détermination par l’Église d’une hérésie manifeste (auquel cas le Pape hérétique perd son office sans déclaration supplémentaire de l’Église). (18) Nous avons appelé cela l’opinion « jésuite », car elle était défendue par Bellarmin et Suarez (et en prétendant que Bellarmin et Suarez n’étaient pas d’accord entre eux, les sédévacantistes montrent qu’ils n’ont pas compris l’opinion de Bellarmin).

En revanche, Cajetan et Jean de Saint-Thomas ont rejeté l’opinion de la perte ipso facto de l’office pontifical, et ils ont soutenu que l’Église jouerait aussi un rôle ministériel dans la déposition elle-même en déclarant le Pape hérétique vitandus (à éviter). Nous avons appelé cela l’opinion « dominicaine ». L’opinion jésuite maintient pour l’essentiel que le Pape hérétique perd son office en se séparant de l’Église, alors que l’opinion dominicaine soutient qu’il perd son office quand l’Église se sépare de lui (en vertu d’une déclaration vitandus). Mais dans l’un et l’autre cas (que l’on en tienne pour l’opinion jésuite ou l’opinion dominicaine, laquelle ne porte que sur une question spéculative), les théologiens sont unanimes à dire que l’Église (et non quelque individu exerçant son jugement privé (19)), doit établir tout d’abord que le Pape est coupable du crime d’hérésie, donc qu’il s’est jugé lui-même (ou, comme l’a dit le Christ, qu’« il est déjà jugé »). D’ailleurs, nous avons découvert une citation de saint Robert Bellarmin dans laquelle il dit que les évêques hérétiques (dénoncés comme tels en vertu d’un jugement privé) doivent être déposés par l’Église (et non pas déclarés déposés en vertu d’un jugement privé) avant que les Catholiques ne puissent être formellement séparés d’eux. (20) Bellarmin suivait simplement en cela l’enseignement définitif du quatrième Concile œcuménique de Constantinople, qui interdit aux Catholiques de se séparer formellement de leur Patriarche avant que l’Église n’ait rendu son jugement.

 

  1. Voudriez-vous commenter la manière dont la Passion de l’Église s’articule avec la Passion du Christ ?

Salza-Siscoe : Voici comment expliquer la crise dans l’Église. Cette crise tient non pas au fait que nous n’aurions pas de Pape ou que l’Église se serait transformée en une Nouvelle Église.  Elle tient au fait que Dieu a permis à Son Église — le Corps Mystique du Christ — de subir une Passion analogue à ce que le Christ Lui-même a enduré. Juste avant Sa Passion, Notre Seigneur a averti Ses Apôtres en ces termes : « Je vous serai à tous, cette nuit, une occasion de chute ; car il est écrit : je frapperai le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées. » (Mt. 26, 31). De même que les Apôtres perdirent leur foi en le Christ durant Sa Passion, les sédévacantistes ont perdu leur foi en l’Église durant la crise actuelle. Dans notre livre, nous montrons même qu’il se produit une mort mystique dans le Corps Mystique du Christ. Étant donné le caractère inimaginable de la crise, il était malheureusement prévisible que certains individus en viennent à perdre leur foi en l’Église tout en prétendant ajouter foi aux enseignements de celle-ci. De même que les Apôtres ne parvenaient pas à croire que le Messie pût subir ce qu’il subissait, les Sédévacantistes ne parviennent pas à croire que l’Église puisse subir ce qu’elle subit (21). À cause de leur perte de foi dans l’Église, les sédévacantistes finissent par devenir les plus acharnés persécuteurs de l’Église du Christ. Ils concentrent toute leur attention sur les blessures de l’Église, non pour que celles-ci puissent être soignées, bandées et guéries, mais pour se moquer de l’Église et la tourner en ridicule. Chaque blessure nouvelle leur apporte joie et satisfaction et les encourage dans leurs efforts. Ils rient et se réjouissent tandis que les fidèles souffrent avec l’Église, mais tout comme les peines des fidèles se transformeront en joie, les rires et les réjouissances des sédévacantistes se transformeront en pleurs et en grincements de dents. (22)

Les sédévacantistes sont tout autant victimes de la crise actuelle que les modernistes. Et leur erreur — due à leurs attaques contre l’Église souffrante — explique une chose qu’eux-mêmes sont incapables de comprendre. Comme nous le montrons dans notre livre, les apologistes du sédévacantisme admettent eux-mêmes ne pouvoir expliquer pourquoi les désordres et les maladies spirituelles sont si répandues au sein de cette mouvance. Or, tel est exactement ce que l’on peut s’attendre à trouver chez ceux qui, avec malveillance, attaquent, brocardent et ridiculisent l’Église alors même qu’elle subit sa terrible Passion.

Nous espérons que les sédévacantistes liront ce livre avec attention ainsi que dans un esprit de prière et d’ouverture. Ils verront alors que le sédévacantisme n’est pas la réponse à la crise actuelle. Il s’agit en réalité d’une sur-réaction à la crise, ainsi que d’une très grave erreur en soi — une erreur qui, selon le quatrième Concile Œcuménique de Constantinople, place objectivement les sédévacantistes en dehors de l’Église (23).

 

Pour finir sur une note positive, nous devons bien voir que tout comme le Christ S’est relevé, Son Corps Mystique se relèvera. Et de même que la Passion, la mort et la Résurrection du Christ ont abouti à une restauration de l’ordre spirituel, la Passion, la mort et la résurrection de Son Corps Mystique (laquelle suivra la consécration collégiale de la Russie (24)) aboutiront à une restauration de l’ordre temporel et à l’instauration d’un Âge de Paix. Pour l’heure, persévérons dans notre fidélité au Christ et à Son Église en nous accrochant à la tradition (2 Thess. 2, 14), qui ne peut jamais être dévoyée par aucune nouveauté mensongère.

 

*****

 

Source : http://www.trueorfalsepope.com/

Ndlr du CatholicaPedia : Nous avons coloré volontairement les majuscules blasphématoires que les auteurs ont utilisé dans leur langage néo-conciliaire-traditionnel

Nous pensons que ce livre aurait pu avoir beaucoup plus d’autorité auprès des niais s’il n’avait pas été publié précisément par la F$$PX. Argumenter contre le sédévacantisme à partir d’une position F$$PX – R & R est un échec.

R.I.P. Recognize & Resist (Reconnaître & Résister)

Traduction : le CatholicaPedia.net

(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)

 

 

 

 


Notes de l’article :

[1] Ndlr du CatholicaPedia : Cette Thèse dite de Cassiciacum, — qui pouvait être (?) brièvement valable quand elle a été émise par l’éminent théologien français Michel-Louis Guérard des Lauriers, o.p. — croyait en des papes en puissance mais se distinguait en ne pouvant parler réellement de sede vacante (siège [pontifical] vacant) du fait que ces hommes remplissaient en puissance le rôle de papes ; un sédéprivationnisme se distingue ici du sédévacantisme ou du Catholicisme semper idem.

Cette Thèse déformée aujourd’hui par ses tenants, les évêques Donald Sanborn aux États-Unis et Geert Jan Stuyver, en Flandre, les abbés Francesco Ricossa et de son Institut Mater Boni Consilii, s’est muée en néo-conciliarisme-sédéprivationnisme du fait qu’elle (et ils) refuse(nt) de reconnaitre que l’église [secte] Conciliaire n’est pas l’Église catholique… qu’il s’agit de deux entité différentes ! comme N-D de La Salette nous l’a fait comprendre sur la sainte montagne en disant que « l’Église serait éclipsée » ! [ce que refusent également Ricossa & consorts]

Nous, Catholiques semper idem, refusons leurs théories d’occupants légaux… de légalement élus”… et de validement élus…puisque ce ne sont pas des membres de l’Église catholique !

[2] Ndlr du CatholicaPedia : c’est eux qui le disent !!! (que c’est une opinion théologique commune)

[3] Ndlr du CatholicaPedia : Voir à ce sujet : « Sédévacantisme et jugement privé » : http://catholicapedia.net/Documents/novus-ordo_watch/Sedevacantisme-et-jugement-prive.pdf

[4] Ndlr du CatholicaPedia : Les auteurs, déjà réfutés par Gregorius (ICI et ICI) refusent également comme les néo-conciliaire-sédéprivationnistes de reconnaitre que l’église [secte] Conciliaire n’est pas l’Église catholique… qu’il s’agit de deux entité différentes ! comme N-D de La Salette nous l’a fait comprendre sur la sainte montagne en disant que « l’Église serait éclipsée » !

[5] Ndt : ?????????

[6] Ndlr du CatholicaPedia : À la manière erronée de la F$$PX dont ils se réclament… ce livre aurait pu avoir beaucoup plus d’autorité auprès des niais s’il n’avait pas été publié précisément par la F$$PX. Argumenter contre le sédévacantisme à partir d’une position de la F$$PX “R&R” (Reconnaître & Résister) est un échec.

[Nous « reconnaissons » les papes post-Vatican II comme de vrais papes, mais nous leur « résistons » ! est la position R & R, organisé par Bernie Fellay et la Fraternité Saint-Pie X, Mgr. Williamson et Avrillé, The Remnant, Catholic Family News, John Salza et Robert Siscoe et bien d’autres…]

[7] Ndlr du CatholicaPedia : À la manière de leurs mensonges concernant les Papes Saint Libère et Honorius… (Cf. “Monseigneur Fellay est un âne !” in CatholicaPedia Blog.

[8] Ndlr du CatholicaPedia : Puisque l’église [secte] Conciliaire n’est pas l’Église catholique… qu’il s’agit de deux entité différentes ! comme N-D de La Salette nous l’a fait comprendre sur la sainte montagne en disant que « l’Église serait éclipsée » ! Bis repetita placent…

[9] Ndlr du CatholicaPedia : Et justement l’église [secte] Conciliaire — qui n’est pas l’Église catholique — ne peut être reconnue comme la véritable Église fondée par le Christ ; il faut être aveugle pour ne pas le voir !!! (Aveuglement spirituel)

[10] Ndlr du CatholicaPedia : Ce que n’a justement pas l’église [secte] Conciliaire !

[11] Ndlr du CatholicaPedia : Ils osent dire « Église catholique actuelle » pour leur secte Conciliaire !…

[12] Ndlr du CatholicaPedia : Déjà réfutés par Gregorius (ICI et ICI)… Bis repetita placent…

Citation : Si l’on s’appuyait sur l’argumentation de John Salza, il faudrait réinterpréter la promesse de Notre Seigneur « ta foi ne faillira pas » de manière à lui faire dire : « Ta foi faillira, mais nul ne pourra savoir avec certitude que telle était ton intention, car nul ne peut lire dans ton esprit ». De même, l’assurance donnée par Notre Seigneur à saint Pierre selon laquelle « les portes de l’enfer ne prévaudront point » contre l’Église (voir Matthieu 16 :18) pourrait être caricaturée dans les termes suivants : « Les portes de l’enfer ne prévaudront point, car nul ne pourra considérer que tu as vraiment voulu dire ce que tu as dit ». Bien entendu, cela tourne en dérision la glorieuse protection que Notre Seigneur a conférée à Son Église en la dotant de l’indéfectibilité. En fait, si – en dépit de tout – l’église Conciliaire pouvait encore être l’Église catholique, à quoi servirait l’indéfectibilité ? Quelle portée aurait-elle ? N’est-elle pas censée être une protection, plutôt qu’un insignifiant produit de sophistique rhétorique ?

[13] Ndlr du CatholicaPedia : PIE IX, dans son Encyclique Inter multiplices (21 mars 1853) déclare : « … Cette chaire du bienheureux Prince des apôtres, sachant fort bien que la religion elle-même ne pourra jamais ni tomber ni chanceler tant que demeurera debout cette chaire fondée sur la Pierre, dont ne triomphent jamais les portes de l’enfer, et dans laquelle est entière et parfaite « la solidité de la religion chrétienne » (Jean de Constant) ; dans L’Église (EP), n. 217. — PIE XII, dans son Allocution du 2 juin 1944 disait : « L’Église-Mère catholique romaine, demeurée fidèle à la constitution reçue de son divin Fondateur, et qui aujourd’hui encore demeure, inébranlable, sur la solidité de la pierre sur laquelle la volonté de Celui-ci l’a bâtie, possède dans la primauté de Pierre et des légitimes successeurs, l’assurance, garantie par les promesses divines, de conserver et de transmettre dans son intégrité et sa pureté, à travers siècles et millénaires, jusqu’à la fin des temps, toute la somme de vérité et de grâce contenue dans la mission rédemptrice du Christ » ; ibid., n. 1124. – Il déclarait aussi, dans son Allocution du 30 janvier 1949 : « Si jamais un jour… – Nous le disons par pure hypothèse – la Rome matérielle devait s’écrouler ; si jamais cette Basilique Vaticane, symbole de l’unique, invincible et victorieuse Église catholique, devait ensevelir sous ses ruines ses trésors historiques et les tombes sacrées qu’elle renferme, même alors l’Église ne s’en trouverait pour autant ni abattue ni fissurée ; la promesse du Christ à Pierre resterait toujours vraie, la Papauté durerait toujours, comme aussi l’Église une et indestructible fondée sur le Pape alors vivant » ; ibid., n. 1248. Cf. Charles JOURNET, L’Église du Verbe Incarné, Desclée de Brouwer, 1955, t. l, pp. 555-558.

[14] Ndlr du CatholicaPedia : quand bien même “l’Église aurait-Elle toute autorité pour modifier la forme sacramentelle”

…la réforme dont il est question (Pontificalis Romani) n’est pas de l’Église !!! mais de la secte Conciliaire… qui éclipse la Sainte Église !!!

Morlier, Salza, Siscoe, Fellay and Co… tournent toujours en rond !!!

[15] Ndlr du CatholicaPedia : Argument absolument faux et fallacieux ! démontré d’une manière irréfutée par le C.I. Rore Sanctifica : http://rore-sanctifica.org/biblio-num-12.html. Le “prêtre sédévacantiste” dont ils parlent ici est l’abbé Anthony Cekada (http://www.fathercekada.com/) qui a en son temps, résumé l’étude de Rore-Sanctifica : http://rore-sanctifica.org/etudes/2006/RORE-2006-06-06-FR-Cekada-resume-officiel_2_pages.pdf et http://rore-sanctifica.org/etudes/2007/RORE-2007-01-27-FR_AbbeCEKADAToujoursNul-ReponsesAuxObjectionsJanv2007FRANCAIS1.pdf

[16] Ndlr du CatholicaPedia : Le Cardinal Ottaviani a peut-être approuvé sans réserve le “nouveau rite” à sa sortie – sans connaissance spéciale – par “obéissance” à celui qu’il croyait [comme tout le monde à l’époque] pape… mais lorsqu’il a reçu du RP Michel-Louis Guérard des Lauriers, o.p. le Bref examen critique du nouvel Ordo Missae, il a été convaincu pour le signer avec le cardinal Bacci. Cette étude critiquait la doctrine du rite romain rénové par Paul VI.

[17] NdT : Le chanoine Crampon rend de la manière suivante le passage dont il est question ici : « Pour celui qui fomente des divisions, après un premier et un second avertissement, éloigne-le de toi, sachant qu’un tel homme est entièrement perverti, et qu’il est un pécheur condamné de son propre jugement. »

[18] NdT : comment l’église [secte] Conciliaire pourrait-elle déclarer un Pape hérétique si Rome n’est plus dans Rome, autrement dit si l’Église est éclipsée depuis des dizaines d’années par autre chose qu’elle, ainsi que la Très Sainte Vierge l’a prophétisé à La Salette ? Il va de soi que dans ces conditions, tout « Pape » élu dans le cadre de cette « église » ne peut être que l’émanation de celle-ci, qui ne va sûrement pas le condamner !… Tant que les « anti-sédévacantistes » militants refuseront de reconnaître cette terrible évidence, ils se condamneront à tourner en rond dans l’impasse de leur pusillanimité.

[19] Ndlr du CatholicaPedia : Voir à ce sujet : « Sédévacantisme et jugement privé » : http://catholicapedia.net/Documents/novus-ordo_watch/Sedevacantisme-et-jugement-prive.pdf

[20] Ndlr du CatholicaPedia : Opinion et doctrine catholique commune et connue… rabâchées sans cesse par les « anti-sédévacantistes » militants mais pour une situation dans l’Église “en ordre” !

Comme Saint Paul nous disons : « Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème ! Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure, si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! » (Galates 1.8-9)

[21] Ndlr du CatholicaPedia : Les Catholiques semper idem croient fermement que l’Église puisse subir ce qu’Elle subit en son Éclipse par la secte Conciliaire !!!

Les Salza-Siscoe, Fellay & Co refusent de voir que la secte Conciliaire n’est pas l’Église catholique…de là tout leur raisonnement est faux !

[22] NdT : On atteint là le comble du grotesque et de l’ignominie pure et simple dans l’inversion accusatoire. Qui est pétri, non seulement d’erreur et d’aveuglement, mais aussi de haine, sinon ces « anti-sédévacs » écumants ? Ils rappellent étrangement les politicards de la gauche et de la fausse droite qui, en France, accusent le FN de semer haine et division quand ce sont justement eux qui, depuis des dizaines d’années, sèment la division, la haine et la ruine ?

[23] Ndlr du CatholicaPedia : S’il s’agit de leur “église”-secte Conciliaire… bien sûr que nous nous plaçons objectivement en dehors !!

[24] Ndlr du CatholicaPedia : Ça c’est la théorie de Mgr Williamson ! pour lui la solution c’est la “consécration de la Russie”, donc il lui faut un pape, mais le pauvre, il pense que François sera ce consécrateur avec tous ses pseudo-évêques (douteux) du monde ! Alors les Salza & Siscoe sont williamsonniens ET fellayistes ??? (tout comme Willy dit : « Deux familles peuvent avoir un seul homme à leur tête – De même deux églises un seul Pape »…)

 

*
*     *

 

Annexe

 

Le Siège est vacant !

 

Sédévacantisme
et jugement privé

Les sédévacantistes sont-ils tout bonnement des « protestants » ?

 

 

Vrai ou Faux Pape ? modifié

Nous avons vu la nécessité d’actualiser la couverture du nouveau livre de la F$$PX par les Salza-Siscoe ; prêtez une attention particulière au visage dont les auteurs affirment qu’il puisse empêcher les portes de l’Enfer de prédominer contre l'Église...

          Tandis que les néo-tradis John Salza et Robert Siscoe se débattent avec le « processus d’édition » de leur nouvel ouvrage contre le sédévacantisme, dont la publication se heurte à des « retards imprévus », nous avons le plaisir de poursuivre notre critique préalable des divers arguments que nous nous attendons à trouver dans leur livre de 700 pages. Parmi ces arguments, il y aura sûrement celui selon lequel le rejet par les sédévacantistes des déclarations pontificales des « papes » post-Vatican II repose sur un « jugement privé » de même nature que celui exercé par les protestants pour n’accepter – de manière sélective et subjective – que ce qu’ils estiment juste et chrétien. Selon les deux auteurs, le remède consiste à attendre une déclaration officielle dont il ressortirait que les « papes » post-Vatican II ne sont en fait pas de vrais papes.

Il s’agit là d’un argument très répandu et très ancien qu’employait déjà, dans les années quatre-vingts, le pseudo-pionnier de la Tradition et apologiste de la F$$PX Michael Davies (1936-2004). Comme la plupart des gens semblent n’avoir jamais entendu de réplique pertinente à cet argument, nous reproduisons ici, avec l’aimable permission de l’auteur, celle que l’Anglais John Daly a formulée dans sa critique exhaustive de Michael Davies, publiée tout d’abord en 1989, puis révisée et augmentée en 2015.

 

***

On trouvera ci-après un extraits des chapitres 2 et 3 du livre « Michael Davies: An Evaluation », écrit par John S. Daly (2015). Cet ouvrage peut être soit téléchargé gratuitement ICI, soit acheté en format de poche ICI.

***

 

 

Extrait du chapitre 2 :

La culture étonnamment lacunaire de Michael Davies

 

Michael Treharne Davies (13 Mars 1936 – 25 Septembre 2004)

Michael Davies, deuxième président du Mouvement Una Voce (de 1992 à 2004)

 

[…]

À ce point, il importe manifestement de veiller à ce que tous les lecteurs soient tout à fait au courant de l’exacte position catholique relative à l’usage par chacun de son intelligence pour évaluer des questions théologiques sur lesquelles l’Église n’enseigne aucune réponse directe et explicite.

Il existe trois grands écueils à éviter, qui sont évidents dès lors qu’on les a signalés :

  • s’en tenir à une voie médiane alors même qu’il est impératif de prendre position ;
  • prétendre avec pertinacité qu’une position s’impose alors même qu’elle est d’ordre purement privé ;
  • accepter aveuglément la position d’autrui alors même que rien ne garantit son exactitude.

En résumé, les Catholiques doivent être bien conscients de leur obligation de distinguer entre, d’une part les jugements assurément corrects sur lesquels il convient insister, de l’autre les opinions privées. Et ils doivent être non moins conscients de la manière d’établir cette distinction dans chaque cas, faute de quoi ils ne pourront éviter un ou plusieurs de ces écueils.

Sous ce chapitre, l’une des principales erreurs de Davies, qu’il aura répétée à la moindre occasion, est la théorie selon laquelle tout jugement émanant d’une personne privée — par opposition à un jugement officiel de l’Église — est un « jugement privé », au sens où est évoqué le principe sur lequel reposent les diverses manifestations de la « religion » protestante. Commençons par dénoncer cette confusion en notant ce qui suit :

  1. « Jugement privé » n’est que synonyme d’« opinion ». (1)
  2. Une opinion est un jugement qui, n’étant pas vraiment certain, est donc : a. au moins dans une certaine mesure – et peut-être dans une très large mesure – sujet à erreur (2) ; b. par conséquent, forcément provisoire.
  3. Mais l’intelligence d’une personne privée est assurément capable, dans certaines conditions, de former des jugements non sujets à erreur, car l’intelligence humaine est infaillible dans certaines limites bien définies(3)

Or, ce troisième point est de la plus haute importance, bien entendu, quoique le lecteur ne puisse sûrement en trouver trace nulle part dans les écrits de Davies. Et si un Catholique songe à lui ne serait-ce qu’un instant, la pertinence lui en apparaîtra avec la plus grande clarté. Faute de cette pertinence, nous autres Catholiques n’aurions rien à redire au fait que les protestants s’efforcent de sauver leur âme en conformité avec leurs propres opinions plutôt qu’en fonction de quelque norme objective, parce que l’infaillibilité de l’Église elle-même ne tiendrait qu’à notre opinion si nous avions erré en l’établissant. La différence entre Catholiques et protestants tient aux deux considérations suivantes :

a. les Catholiques peuvent établir avec certitude, au moyen de critères objectifs, que l’Église est infaillible et écouter ensuite avec docilité ses enseignements (4), à aucun moment la simple opinion ne joue le moindre rôle dans l’affaire ; alors que :

b. les protestants sont d’avis que la Sainte Écriture est divinement révélée (ce qui ne peut être prouvé sans l’Église) ; ils sont d’avis qu’elle est à interpréter par chaque personne individuellement ; ils sont d’avis que leur opinion concernant sa signification suffira à assurer leur salut ; et chaque interprétation qu’ils font de cette signification (sauf quand le texte ne saurait laisser subsister le moindre doute) ne constitue rien de plus qu’une opinion.

Cette distinction entre les assises intellectuelles du Catholicisme et le protestantisme suppose nécessairement ceci : notre reconnaissance de l’Église que Dieu a fondée pour nous enseigner relève non pas d’une simple opinion ou d’un simple jugement privé, mais correspond à quelque chose que notre intelligence peut appréhender, par son propre effort et avec une certitude infaillible. Cela étant admis, comment refuser à l’intelligence la capacité de reconnaître d’autres vérités avec certitude sur la base de preuves objectives et s’imposant d’elles-mêmes ? Et comment exclure par avance toute possibilité que parmi de telles vérités figure la thèse selon laquelle il n’y a pas actuellement sur le Saint Siège un occupant légitime et catholique ? (5)

Le passage suivant — dû à la plume du Dr Orestes Brownson, célèbre Américain converti du dix-neuvième siècle qui écrivait dans sa Brownson’s Quaterly Review (à l’influence considérable) — explique admirablement tout cela.

« La voici, l’erreur de nos amis protestants. Ils ne reconnaissent aucune distinction entre la raison et le jugement privé. Or si la raison est commune à tous les hommes, le jugement privé est l’acte spécial d’un individu déterminé […] Dans toutes les matières de ce genre, il existe un critère de certitude au-delà de l’individu, et il existe donc une preuve de nature à convaincre tout homme d’intelligence ordinaire, sauf par la propre faute de celui-ci. Le jugement individuel est ainsi nommé, non parce que c’est le jugement d’un individu, mais parce c’est un jugement rendu en vertu d’une règle privée ou d’un principe de jugement privé […] La distinction est ici suffisamment manifeste, d’où l’on peut conclure que rien ne doit être appelé “jugement privé” qui est démontrable par la raison ou prouvable par le témoignage. » (Brownson’s Quarterly Review, octobre 1852, p. 482 et 483. C’est nous qui soulignons.)

C’est exact. Et l’auteur affirme précisément (comme le Dr [Rama] Coomaraswamy, dans l’ouvrage auquel nous nous référons — The Destruction of the Christian Tradition, dont Davies a fait la recension — qu’il est « démontrable par la raison » et « prouvable par le témoignage » que l’église Conciliaire est une société essentiellement différente de celle fondée par notre Divin Sauveur et que ses nouvelles formules sacramentelles ont une validité au moins douteuse. Si Davies parvient à réfuter le raisonnement par lequel le Dr Coomaraswamy et d’autres auteurs, y compris celui qui écrit ces lignes, ont démontré ces thèses, qu’il le fasse, et nul ne saurait lui en être plus reconnaissant que nous ; mais refuser d’aborder le sujet comme s’il y avait quelque chose de peccamineux à se servir de l’intelligence que Dieu vous a donnée pour appliquer les principes catholiques à une situation concrète, ne constitue pas un mode de débat admissible. Le nombre de « théologiens réputés » qui vont dans le même sens que nous sur une question d’opinion mérite considération ; mais là où les faits sont déjà établis, il n’entre même pas en ligne de compte… (tiré du chapitre 3 : La vacance du Saint Siège)

 

[…]

 

Se méfier du jugement privé

 

Mais l’Église devrait savoir cela. Il serait difficile de prétendre que le pape a perdu son office au seul motif qu’un laïc, un prêtre, un évêque ou même un cardinal a déclaré qu’il l’a perdu. […] Si d’autres évêques déclaraient alors que le Pape n’est pas un hérétique et qu’il n’est pas déposé, comment pourrions-nous prendre parti entre les uns et les autres si ce n’est en faisant de notre jugement privé le critère ultime pour savoir qui est ou n’est pas le Vicaire du Christ ?

Il va de soi que le pape ne peut avoir perdu son office au motif que quelqu’un l’a prétendu ; il le perdrait au motif qu’il est tombé dans l’hérésie. Mais cela n’a-t-il pas déjà été établi ? L’emploi ambigu que Davies fait de l’expression au motif que lui offre matière à agiter son argument de « jugement privé » analysé au chapitre précédent. Il laisse entendre que même dans l’ordre naturel, on ne peut être sûr de rien qui ne soit enseigné par l’Église. Par conséquent, si l’Église enseigne qu’un hérétique ne peut être pape, Davies voit quand même là un « jugement privé » qu’il n’est pas permis à un laïc de faire sien : « C’est pourquoi cet hérétique-là ne peut être pape. »

Comme nous l’avons vu ci-dessus, un tel avis repose sur l’acception de ce que l’on entend par « jugement privé » et constitue un travestissement de l’enseignement de l’Église. Car si l’Église formule des règles générales et des enseignements généraux, c’est justement pour que nous puissions invoquer la raison que Dieu nous a donnée d’appliquer ces règles et enseignements aux situations particulières pouvant se présenter… Ceux qui disent « un hérétique ne peut pas être pape, et cet homme est un hérétique, mais il va de soi que nous devons attendre le jugement de l’Église avant de parvenir à la conclusion qu’il n’est pas pape » ne font assurément pas montre d’humble obéissance aux enseignements de l’Église. Au contraire, ils font montre de mépris pour celle-ci en refusant d’appliquer ses directives. Le fait que même un laïc non éduqué peut se voir imposer la charge d’établir avec certitude l’invalidité de tel ou tel pontificat putatif ressort à l’évidence de la bulle du Pape Paul IV [Cum Ex Apostolatus].

 

Le jugement d’un Concile Général

 

Davies poursuit son raisonnement de la manière suivante :

Le consensus théologique est qu’il existe un moyen particulier de savoir qu’un pape a été déposé : il faudrait pour cela qu’un concile général de l’Église déclare que tel a été le cas. On voudra bien noter — et ceci est un point assez complexe — que le concile en question ne déposerait pas l’intéressé, car il n’en aurait pas l’autorité, outre le fait que Vatican I nous interdit d’en appeler de l’autorité d’un pape à un concile général. La sentence du concile aurait une valeur non pas judiciaire, mais simplement déclaratoire et se bornerait à informer les fidèles que l’homme occupant le siège de Pierre a cessé d’être Pape du fait de sa pertinacité dans l’hérésie.

En est-il vraiment ainsi ? Une fois de plus, nous n’avons que la parole de Davies sur ce point, et pas plus cette fois-ci que les autres, nous ne pouvons nous en remettre à elle. Il est vrai que les théologiens ont formulé des hypothèses sur la manière dont l’Église tout entière pourrait être informée d’une vacance du Saint Siège pour cause d’hérésie ; mais il n’y a jamais eu consensus entre eux pour dire que nul ne pourrait connaître la vacance du Siège avant qu’une déclaration officielle n’en soit faite. Pour commencer, ceux qui auraient à faire une telle déclaration ou à convoquer un concile pour discuter de la question devraient manifestement savoir d’avance que le Siège est vacant, car ils n’auraient sûrement pas le pouvoir de convoquer un concile et d’y participer par-dessus la tête d’un pape régnant validement. Mais en fait, quoique ceci soit moins évident, il est également certain qu’ils ne seraient pas mieux placés s’il avait déjà été établi que le Siège était vacant, car le Code de Droit canonique de 1917 souligne de la façon la plus nette qu’il ne peut se tenir de concile général en l’absence d’un pape. (6) Le Canon 222 est ainsi rédigé :

  1. « Il ne peut y avoir de Concile Œcuménique qui ne soit pas convoqué par le Pontife romain.
  2. « Il appartient au Pontife romain de présider le concile œcuménique par lui-même ou par d’autres, d’établir ou de déterminer les matières à traiter et l’ordre à suivre, de transférer le concile, de le suspendre, de le dissoudre et d’en confirmer les décrets. »

Davies nous dit ensuite que le concile général ne déposerait pas le « pape » dans la mesure où il n’en aurait pas l’autorité et où « il nous est interdit par Vatican I d’en appeler de l’autorité d’un pape à un concile général. » En réalité, tout appel de l’autorité d’un pape à un concile général était interdit depuis 1460, année de la publication par le Pape Pie II de son encyclique Execrabilis. Mais en tout état de cause, il est difficile de trouver la moindre pertinence à un tel argument, car comme Davies l’a déjà reconnu, l’intéressé ne serait pas pape du tout, car sa perte d’office aurait eu lieu automatiquement

 

***

 

Source : Novus Ordo Watch : http://www.novusordowatch.org/wire/index.htm#.U0lkG1dqxJt

 

Traduction : Le CatholicaPedia.net

(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)

 

 

 

 


Notes de l’annexe :

[1] « Il existe cinq états d’esprit relatifs à l’acquisition de la vérité », nous informe le Frère J.S. Hickley dans sa Summula Philosophiae Scholasticae, Vol. 1, n° 159, « à savoir : l’ignorance, le doute, la suspicion, l’opinion et la certitude. » En outre, « la preuve objective constitue l’absolu critère de vérité et motif de certitude. » (Ibid., n° 258). Le mot « preuve » désigne ici non pas une série d’indications suggestives, mais plutôt la qualité de caractère d’évidence, autrement dit le fait d’être visiblement vrai. Mais le jugement privé est un acte intellectuel par lequel un assentiment est donné, provisoirement du moins, à l’absence de ce motif de certitude. Ou bien, comme nous le dit le Dr Orestes Brownson, influent écrivain américain du dix-neuvième siècle, « Il n’y a jugement privé que quand la matière jugée se situe hors du champ de la raison et quand ledit jugement ne procède ni de la raison commune de l’humanité, ni d’une autorité catholique ou publique, mais relève de la fantaisie, du caprice, des préjugés ou du comportement particulier de l’individu qui le formule. » (Brownson’s Quarterly Review, octobre 1851 ; Brownson’s Works, Vol. 1, p. 347.) Par conséquent, aucun des « principes » mentionnés par le Dr Brownson n’est en mesure de susciter un assentiment plus ferme que celui donné à une « opinion ».

[2] Les philosophes scholastiques distinguent l’opinion de la certitude par la présence d’un certain degré de formido errandi, c’est-à-dire la crainte de se tromper.

[3] « L’intelligence est en soi infaillible, bien que per accidens elle puisse errer […] quoique uniquement lorsque les preuves font défaut. » (Frère Hickley : op. cit., Vol. I, n° 184.)

[4] La vertu de foi, par laquelle nous croyons sans le moindre doute tout ce que l’Église nous donne à croire comme divinement révélé, ne relève pas d’une simple conclusion logique fondée sur la preuve de la crédibilité de l’Église, car il s’agit d’une certitude surnaturelle et infuse. Mais l’acquisition de la foi surnaturelle par quelqu’un qui ne la possède pas déjà suppose normalement le reconnaissance préalable (avec une vraie certitude), par le processus naturel ordinaire de la raison, que Dieu a bel et bien établi l’Église comme Son infaillible porte-voix sur terre. L’apologétique ordinaire dont se sert l’Église pour amener les hommes à l’acte de foi établit, par des conclusions certaines et argumentées, ce que la grâce viendra rendre ensuite surnaturellement certain. « Avant l’acceptation de la foi, la raison peut et doit connaître avec certitude (en dehors du fait de la révélation) les motifs de crédibilité. » (Denzinger : Index Systemarticus, I. D.)

[5] Bien entendu, même si cela ne peut être connu avec une infaillible certitude et ne constitue qu’une opinion, il est impossible de l’écarter d’emblée comme étant indigne de considération sans avoir soupesé les preuves en sa faveur.

[6] En fait, tel était le cas depuis bien plus longtemps, car comme le Pape saint Grégoire VII l’a déclaré en 1076, « Aucun concile ne peut être dit général sans l’instruction du pape » – Voir le vénérable Cardinal Baronius : Annales, Vol. XI (p. 424 dans l’édition vénitienne de 1705). Manifestement, cette règle n’avait rien de neuf au dix-septième siècle, et tout donne à penser qu’elle est d’origine apostolique ou divine.

 

 

Written by Cave Ne Cadas

décembre 28th, 2015 at 6:22 pm

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