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Des faussaires sans foi ni loi
ou la monstrueuse dérive doctrinale des clercs de la FSSPX

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Des faussaires sans foi ni loi
ou la monstrueuse dérive doctrinale des clercs de la FSSPX

 

Abbé Thierry <abbr>GAUDRAY</abbr>Monsieur l’Abbé Gaudray nous donna en septembre 2013 l’enseignement « traditionnel » (nous verrons comme il devient ambigu dans la pensée de ces clercs) de l’Église sur l’infaillibilité des canonisations. Les tours de passe-passe sont nombreux comme vous allez le voir !

Les “canonisationsbergogliennes approchant, j’ai cru opportun de revenir sur ce sujet brûlant et qui va être de plus en plus d’actualité.

Comme il faut absolument maintenir le « dogme » central que les « papes » conciliaires de la secte du même nom sont toujours catholiques et donc vrais Pontifes Romains, l’Abbé arrange à la sauce traditionaliste l’arrivée imminente des futurs canonisationspar François Bergoglio.

Après avoir rappelé que la sainteté est une des notes de l’Église (la vraie, donc avec un É majuscule !) l’Abbé nous fait un bref historique de la solennité qui entoure une canonisation. Il prend bien soin de nous préciser que la solennité d’une canonisation est l’indice de son infaillibilité ! Argument spécieux car c’est un peu comme si on disait que la solennité de la liturgie de la messe est l’indice ou le garant de sa validité et de la pureté de son oblation ! Il y a là, en forme de vérité, une petite inversion dans le raisonnement démonstratif de ce prêtre car tout ce qui brille n’est pas or et tout ce qui est or ne brille pas nécessairement.

Ensuite l’Abbé y va de son couplet obligé sur le rappel du dogme : « Il n’est pas possible que le souverain pontife induise en erreur l’Église universelle dans les matières qui concernent la morale et la foi. Or, c’est ce qui arriverait s’il pouvait se tromper dans les sentences de canonisation. » Voilà un rappel bien clair n’est-ce pas !? Pas si sûr pour notre clerc, car quelques lignes plus bas, il a l’audace de nous rappeler, à juste titre d’ailleurs, qu’ « Une telle supposition serait un blasphème » pour trois lignes plus loin poser la double question qui tue : « Qu’en est-il depuis le concile Vatican II ? Doit-on se soumettre au jugement du pape qui canonise un saint aujourd’hui ? »

Ainsi la boite de Pandore (chère aux tradisectaires acharnés contre tout ce qui pue le sédévacantisme) est ouverte et le flot impétueux des mensonges, des sophismes et des erreurs doctrinales ne va pas tarder à détruire toutes les certitudes catholiques en introduisant le poison subtil du relativisme le plus détestable.

La sainteté étant au programme, l’Abbé se fait fort de nous rappeler qu’elle n’a rien à voir avec l’œcuménisme dévoyé d’un Jean-Paul II, et que l’un de ses critères les plus remarquables est la vertu d’héroïsme qui demande beaucoup de temps à étudier et qu’on ne saurait passer à l’étude des miracles si l’on n’a pas d’abord épuisé toute la recherche sur l’héroïcité des vertus du futur saint canonisable.

L’Abbé n’a pas de paroles assez fortes pour rappeler cette évidence dont vit l’Église depuis près de deux mille ans : « Ce qu’un tel examen demande de temps et de peine est incroyable, surtout étant données les difficultés de tout genre que ne cesse d’accumuler le promoteur de la foi. » En effet le temps de l’Église est déjà, en certaines circonstances, la préfiguration, du temps de l’éternité dont toutes les âmes sauvées jouiront en la présence de Dieu.

Ah ! oui mais voilà ! de nos jours, c’est bien connu, tout va très vite, tout va trop vite !

Et leur “pape” n’échappe pas à cette accélération du vent de l’histoire !!! Alors qu’en conclut Monsieur l’Abbé ? …que le « pape » n’exige plus l’héroïcité des vertus !!! Non vous ne rêvez pas ! Seuls, du moins on serait en droit de l’espérer, les miracles seront le vrai critère de la sainteté supposé du candidat aux autels ! Déduction logique, non ? Si le « pape » n’a plus le temps pour les vertus, il lui faudra en consacrer un minimum pour les miracles… Dans le cas contraire on ne voit pas sur quels autres critères, nos modernistes pourraient déclarer qu’un tel est saint et digne d’être mis sur les autels.

Notons que cette déconnexion des vertus et des miracles ouvre la porte toute grande au préternaturel diabolique, capable lui aussi de « grands miracles »…

La conclusion vient ainsi d’elle-même : « Le mot “canonisation” ne contient plus la même réalité. » Merci Monsieur l’Abbé ! Pas besoin d’être grand clerc ou docteur en théologie pour partager avec vous cette évidence !!!

En passant, je pose la question de savoir si les “canonisationsactuelles ne recouvrent plus la même réalité, on peut les considérer comme valides…et si c’est le cas…quid de l’autorité qui les a validées ?

L’Abbé nous répond : il faut émettre un doute (sic !), sans doute légitime, sur l’infaillibilité des canonisations conciliaires. Pas sur l’autorité qui en est le garant bien sûr !… Ce serait se livrer au libre-examen digne des pires hérétiques que la terre n’ait jamais portés….

Prudent malgré tout l’Abbé nous rappelle ensuite que la vérité est immuable….mais – ô miracle ! – cette immutabilité de la vérité devient aussitôt un Signe qu’il ne peut y avoir infaillibilité ! Extraordinaire n’est-ce pas comme tour de passe-passe ! IL fallait y penser ! D’autant que tout de suite après, l’Abbé nous assène une autre vérité (immuable elle aussi ?) : le « pape » ne peut plus parler Ex Cathedra car il ne croit plus en l’immutabilité de la vérité ! Nous sommes aux confins du réel ! Comme je ne crois pas que M. l’Abbé soit un ovni ou un extraterrestre, il y a sans doute un truc….

Mais lequel ? Eh bien l’Abbé s’assure aussitôt la caution de Mgr Lefebvre, comme pour se dédouaner illico d’avoir dit de monstrueuses sottises !!!….

Il a le toupet de nous présenter cela comme radical. Analysons l’équation proposée par l’Abbé : Vatican II = les papes approuvent = la vérité est évolutive = l’infaillibilité devient Impossible…     C’est simple comme de l’eau de roche, n’est-ce pas ? Un enfant de 7 ans (l’âge de raison !) pourrait comprendre cet enchaînement logique de la pensée de ce clerc ! C’est merveilleux ! Surtout que Mgr a paraît-il dit la même chose…l’affaire est donc entendue ! Nos clercs tradis changent les paradigmes de notre sainte religion et tout le monde ou presque trouve ça normal et même très édifiant !

Encore une petite question (bête) en passant : pourquoi alors ne pas confier et déléguer à la FSSPX le soin de canoniser les saints ? On n’aurait plus tous ces inconvénients car à coup sûr tout ce qui dit et proclame les clercs de cette mouvance est infaillible car entièrement catholique. Et puis je suis sûr que la recherche sur l’héroïcité des vertus serait bien mieux faite qu’à Rome et avec beaucoup de zèle et piété !!!

Le fait que « les papes s’opposent à leur prédécesseurs » (Abbé dixit) ne semble pas trop gêner notre clerc qui nous dit que cela fait naître un doute sur la conception de la vérité !!! Qu’ils sont cyniques ces clercs de la FSSPX ! Ils ont prêts à tout accepter pourvu qu’on leur laisse leur pouvoir et leur saine doctrine… Lamentable !

Mais poursuivons notre triste promenade dans la prose de l’Abbé.

Qui nous embarque ensuite dans un chapitre qui moi, me met très mal à l’aise tellement on y décèle une sophistique de la pensée à travers des concepts a priori très catholiques.

Rien que le titre me met en alerte maximale : « L’infaillibilité est une assistance apportée à un acte prudent. »

Une assistance…… Un acte prudent……. Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ces mots ont une bizarre connotation… Acte prudent me fait penser à une vertu : la prudence.

Quant à l’assistance je ne sais quoi trop en penser, ayant contracté moi-même une assurance automobile qui me permet d’obtenir une assistance en cas de gros pépin avec mon véhicule, pourvu que ce soit, de préférence, à plus de 50 km de mon domicile !

Essayons de percer le mystère des mots en relisant la prose de l’Abbé.

Notons tout d’abord qu’il n’y aura pas d’assistance du Saint Esprit pour ce malheureux “pape”…qui non seulement s’oppose à ses prédécesseurs mais en outre n’a pas la même conception de la vérité. Ce n’est pas moi qui le dit mais l’Abbé ! « L’assistance du St-Esprit n’est donc pas une garantie absolue ». On parle canonisations mais ce n’est pas grave, pas d’assistance garantie ! Moi, si mon assureur me sort ça, je change aussitôt d’assureur !!! Eux ? non !… ils sont contents que leur “pape” n’ait plus d’assistance et qu’il ne puisse plus être infaillible !!! Et savez-vous pourquoi ? Tout simplement parce que ce sera plus simple de le critiquer sans vergogne et cela leur donnera une parfaite bonne conscience. Oui, c’est notre “pape”, Ok, mais vous savez il n’est plus infaillible, il n’a plus l’assistance de l’Esprit-Saint…alors on va se gêner pour le contrer, le contrecarrer jusqu’à ce qu’il en ait marre de nous à ce point qu’il nous fera la place d’honneur qui doit nous revenir dans « son » église, qui est aussi la nôtre.

Benoît fut à deux doigts de leur concéder cela, mais d’autres « affaires » ont rattrapé son destin « pontifical » !

Ainsi, tout logiquement, notre brave “pape conciliaire” n’aura droit qu’à une « prudence toute humaine » (sic !) qui sera bien sûr proportionnée (j’aime ce mot !!!) à la gravité de la fonction pontificale. La boucle est en partie bouclée. Mais comme vous l’allez voir, nous ne sommes pas au bout de nos surprises !

Après un long rappel sur les exigences d’un examen en canonisation, l’Abbé nous rappelle que « le succès d’un procès de canonisation peut être regardé comme un miracle plus grand que tous ceux qui sont requis pour attester la sainteté d’un serviteur de Dieu ».

Voilà qui est fort bien Monsieur l’Abbé mais on voit mal l’un de vos « papes » nous assurer ce très grand miracle ! Sans assistance, sans infaillibilité, le véhicule catholique risque de tomber en panne très vite voire même de faire du sur place !!! Heureux temps de voitures hippomobiles où l’on prenait son temps et où l’on était assuré de l’assistance du Saint-Esprit et de l’infaillibilité pontificale !!!… Doit-on pour autant revenir à l’époque de la lampe à huile et des relais à chevaux ? J’imagine aisément la réponse négative de M. l’Abbé ! Ce serait fâcheux de retrouver tout d’un coup des concepts gênants comme l’Assistance (pas hippo ou automobile cette fois !) ou cette vieille lune encombrante d’Infaillibilité !… Nous sommes en 2014, et comme tout un chacun, M. l’Abbé vit avec son temps et est moderne !

Soudain notre clerc va se croire sauvé et justifié de tous ces embarras un peu trop catholiques par la mise en exergue de la Constitution Divinus perfectionis Magister…de janvier 1983 !!!!!

Ah ! comme ils ont bon dos nos braves « évêques » conciliaires ! Notre clerc en appelle à leur médiocrité et à leurs nominations défaillantes de théologiens pressés qui se contentent d’examiner uniquement les écrits publiés ! (dixit l’Abbé). Dans ces conditions, en effet, le travail étant bâclé, le risque est fort de voir dévalorisé grandement l’examen des vertus héroïques ainsi que celui des miracles supposés. Mais ce n’est pas si grave que ça puisque, de toute manière, ces canonisations ne seront pas infaillibles !!!! Nous arrivons là dans l’arbitraire ecclésial le plus éhonté !

Mais cela n’inquiète guère notre Abbé qui nous affirme sans rire qu’on n’a pas besoin de canonisations stricto sensu (ça veut dire sans doute infaillibles) pour savoir si l’on a ou pas des nouveaux saints sur les autels, le seul inconvénient étant que nous serons désormais privés de certitude !!! Oui, vous avez bien lu ! Cela laisse rêveur et on se demande ce qu’est devenue une religion privée de certitudes !!!! Nous sommes dans la cinquième dimension !!!

Évidemment, me direz-vous, 215 saints en 364 ans d’une part (sous l’Église triomphaliste !) et 483 (sic !) sous le seul « règne » d’un Jean-Paul II…y’a pas photo ! Comme nous suggère l’Abbé…de quel côté peut être le travail un peu sérieux ? Tout le monde aura deviné je pense…

Et, en guise de conclusion, notre merveilleux Abbé ose nous présenter tout cela comme des arguments !!! On reste confondu devant un formatage aussi parfait de la cervelle cléricale ! On ne félicitera jamais assez Écône pour sa redoutable efficacité !!! Si si ! Il faut rendre à César, ce qui appartient à César ! Je suis pour la justice distributive !!

Mais à quoi se résument les arguments invoqués par l’Abbé ? Voici :

1/ les canonisations conciliaires sont douteuses (nous, nous dirions Nulles et Non Avenues tout simplement !)

2/ la vérité (?) est évolutive (voilà qui est clair ! que ceux qui ont des oreilles entendent…)

3/ le sérieux requis n’est plus exigé (un tradi averti en vaut deux ! enfin j’espère…)

 

Et la conclusion ultime de l’Abbé, véritable cerise sur le gâteau, la voici dans sa resplendissante splendeur :

« nous sommes privés de la certitude que devrait nous apporter le magistère pontifical. »

 

Quelle étrange religion ! Ne trouvez-vous pas ?!

Et c’est cette religion là que nos clercs nous assurent être la bonne (même s’ils s’arrogent le non-droit de la critiquer) et dont ils reconnaissent à leurs hiérarques l’autorité de l’Église Catholique, Une, Sainte et Apostolique !!! On croit rêver ou alors c’est que nous sommes passés sans le savoir dans la cinquième dimension !…

D’aucuns se diront sûrement qu’ils n’ont plus rien à voir avec cette fausse religion aux prétentions traditionalistes et avec tous ces clercs là… Je serais bien obligé alors de leur donner entièrement raison !!!


 


[SEP2013] [Abbé Thierry Gaudray, fsspx – L’Hermine] Les canonisations actuelles sont-elles infaillibles ?

SOURCE – Abbé Thierry Gaudray, fsspx – L’Hermine – septembre 2013


L'Hermine

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Source : Hermine n° 41 de septembre 2013