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L’EXERCICE DU CHEMIN DE LA CROIX

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Vous savez cher Lecteurs, que les vendredis de Carême le Catholique semper idem aime à faire l’exercice du Chemin de la Croix.

Voici donc l’excellente Allocution que M. le chanoine Joseph Lémann donna aux prêtres adorateurs dans l’église Saint-Pierre, un 3 mai, fête de l’Invention de la Sainte Croix :

 

L’Exercice du Chemin de la Croix

 

Le Christ en Croix

Suprême espérance de vie pour la très noble France.

 

I — Considérons d’abord les effets de vie produits par l’exercice du Chemin de la Croix dans nos existences individuelles.

Faire le Chemin de la Croix a toujours été, de toutes les dévotions, la plus excellente, parce que ce saint exercice nous rend plus exactement conformes à Notre-Seigneur Jésus-Christ. Lorsqu’on aime quelqu’un, on cherche à lui ressembler, on s’ingénie à prendre ses manières, ses goûts, à s’identifier avec lui. Or, transporter dans sa propre vie le Chemin de la Croix parcouru par le Sauveur, le faire de temps en temps, s’y placer à côté de lui, n’est-ce pas lui témoigner un amour de conformité, d’identification ? Ô bienheureux ceux qui font le chemin de la Croix, ils ont une marque de prédestinés : conformes aujourd’hui dans la compassion, ils le seront demain dans la glorification.

Mais outre la grâce de devenir conformes à Notre-Seigneur Jésus-Christ, ce saint exercice apporte avec lui d’autres grâces, procure sur-le-champ des consolations suaves et profondes ; en voici un rapide sommaire :

Faire le Chemin de la Croix, c’est le secret de se désaltérer à un fleuve de paix, selon l’expression des Livres saints. A-t-on éprouvé une peine, un chagrin ? À son Chemin de la Croix on s’en débarrasse, on l’oublie ; le chagrin se fond, se résout doucement ; on retrouve la pais, et la paix c’est si bon !

C’est le secret d’acquérir la patience, vertu si absolument nécessaire dans cette vallée des larmes et des contradictions. Ses formes sont multiples : patience envers le prochain ; patience envers les événements ; patience envers soi-même ; patience envers le Seigneur. Or, attendu que la patience a été la vertu particulièrement manifestée par le divin Agneau dans sa voie douloureuse, on l’acquiert là, sur ses traces : il nous la communique.

C’est le secret de signifier au péché : halte-Ià. On rencontre, hélas ! des entraînements au péché, des occasions dangereuses, sur tous les chemins de cette triste terre, et parfois on y tombe. Mais si l’on a introduit dans sa vie le Chemin de la Croix, on rejoint, par ce chemin, la grande route du ciel, et l’on finit par y demeurer pour toujours.

C’est le secret de continuer notre amour, un amour effectif, à l’égard des âmes bien-aimées qui nous ont quittés et précédés dans l’autre vie. Si elles ont besoin de secours, quel immense secours ne trouvent-elles pas dans ce saint exercice offert pour elles, vu que, chaque fois que l’on fait le Chemin de la Croix, on gagne l’indulgence plénière, sans qu’il soit nécessaire de se confesser exprès et de communier, pourvu qu’on soit dans l’état ordinaire de grâce. On se dit souvent : « Ah ! si je pouvais revoir une personne qui m’a été chère et qui n’est plus, une mère qui a été si bonne, une sœur, un ami à qui j’ai fait de la peine, la revoir seulement une seconde : ô quelle éloquence il y aurait dans mon regard, quelle étreinte jaillirait de mes mains ! » Ce regret est assurément respectable et touchant : mais éloquence du regard, étreinte de la main, ne vaudraient pas pour ces âmes bien-aimées le résultat salutaire d’un Chemin de la Croix.

C’est le secret enfin de participer largement, vivement, activement, à la situation militante de la sainte Église. La presse journalière nous apporte-t-elle la nouvelle d’un sacrilège horrible, d’une persécution qui se prépare, d’un martyre dans les missions : au Chemin de la Croix, on aide à réparer ce sacrilège, à éloigner cette persécution, à exalter l’héroïsme de ce martyre ; car le Chemin de la Croix n’est-il pas la voie royale de l’action de grâces, de la réparation, de la force et de la bénédiction ?

Voilà un abrégé des effets de vie que produit le saint exercice dans nos existences individuelles.

Mais cet exercice tutélaire sera-t-il sans effets de vie dans l’existence des nations ? Ô Jésus, vos chères nations chrétiennes n’ont-elles pas été déclarées guérissables, sanabiles fecit nationes ? Ne font-elles point partie du grand peuple d’acquisition qui a formé votre héritage, populus acquisitionis ? Oui vraiment, l’exercice du Chemin de la Croix possède aussi pour elles des effets de vie, des secrets de rajeunissement, de rénovation, en particulier pour la France : votre France, ô Jésus, non seulement parce qu’elle est la fille ainée de votre Église, mais parce que les événements lui ont fait une place inattendue dans le drame de votre douloureuse Passion.

II — Remontons aux origines de la France.

C’était la veille de Noël. Le fondateur de la nation française se préparait à son baptême ; Clotilde était à ses côtés. Pour exciter la foi naissante du chef des Francs et sa contrition de pécheur, saint Remy lui expliquait, l’Évangile à la main, les scènes poignantes de la Passion. Clovis buvait cette parole. Tout à coup, ému, emporté par l’amour, il s’écrie « Que n’étais-je là avec mes Francs ?… » Que cette parole est belle, avec quel accent elle a dû être prononcée ! Mes Francs, mes braves Francs, comme j’aurais, avec eux, empêché la Passion ! Comme ils auraient dispersé ces lâches bourreaux, même la légion romaine ! Parole magnanime, elle a déterminé la vocation de la nation française. Il y a des paroles qui créent des vocations, celle-là en est une ; du souffle généreux de Clovis en faveur du Christ, est sortie l’âme de la France.

Ô cieux, soyez dans l’étonnement, et toi terre de France, prête l’oreille. Par un renversement étrange et une révolution lugubre des choses, il advient que c’est le peuple franc, ce peuple duquel son magnanime chef affirmait qu’avec lui il n’y aurait pas eu de Passion, c’est ce peuple qui, malgré lui, est douloureusement employé à recommencer la Passion. En effet, n’est-ce pas sur la terre de France que les crucifix sont incessamment arrachés, que le Christ est proscrit de partout, que l’Église pleure et sanglote ? Dans son Encyclique Vehementer, Notre Très Saint Père Pie X n’a-t-il pas fait cette brûlante énumération :

« Vous avez vu violer la sainteté et l’inviolabilité du mariage chrétien par des dispositions législatives ; laïciser les écoles et les hôpitaux, arracher les clercs à leurs études et à la discipline ecclésiastique pour les astreindre au service militaire ; disperser et dépouiller les congrégations religieuses et réduire la plupart du temps leurs membres au dernier dénuement. D’autres mesures légales ont suivi : On a abrogé la loi qui ordonnait des prières publiques au début de chaque session parlementaire et à la rentrée des tribunaux ; on a supprimé les signes de deuil traditionnel à bord des navires le Vendredi-Saint ; on a effacé du serment judiciaire ce qui en faisait le caractère religieux ; on a banni des tribunaux, des écoles, de l’armée, de la marine, de tous les établissements publics enfin, tout acte ou tout emblème qui pouvait d’une façon quelconque rappeler la religion. »

Ainsi a parlé le Chef de l’Église ; de sa brûlante énumération, rapprochons le cri d’amour sorti de la poitrine du fondateur de la nation française : « Que n’étais-je là avec mes Francs ! » Ô Clovis, vous seriez-vous trompé ? Il y a de vos Francs, commandés par l’apostasie, qui recommencent la Passion !…

III. — « Que n’étais-je là avec mes Francs ! » La Providence divine avait recueilli et tenait en réserve ce cri d’amour.

L’an 1099, lorsque Jérusalem opprimée sous le cimeterre de Mahomet tendait vers l’Europe ses bras chargés de chaînes, les Francs s’y précipitèrent ; et le soir même de la délivrance qui fut un vendredi, l’armée des Francs guidée par Pierre l’Ermite et Godefroy de Bouillon montait au Calvaire en faisant le Chemin de la Croix, avec des sanglots de contrition et des larmes de reconnaissance. Ce Chemin de la Croix, à la lueur des torches, fut solennel.

Si la France du XXe siècle veut se délivrer de l’apostasie plus homicide que le cimeterre de l’Islam, qu’elle se souvienne non seulement de l’élan des croisés qui voulait dire : « J’étais là avec mes Francs ! » mais aussi de leur spontané Chemin de la Croix à la lueur des torches, un vendredi, au lieu même du Calvaire. Ô France de Clovis et de saint Louis, que toutes tes forces vives, restées chrétiennes et françaises, prennent position sur ton calvaire pour défendre la Croix de ton Dieu bafouée et menacée de disparaître.

Ouvrez la marche, bataillons des misères humaines. Assemblez-vous toutes et rangez-vous autour du Dieu crucifié qui vous a tant de fois soulagées.

Lépreux, passez devant le Golgotha, et, la main levée, dites : Nous avons besoin de Lui ! — Sans la Croix, en effet, la lèpre reviendrait bientôt sur vous, plus horrible et plus dévorante.

Mendiants, passez devant le Golgotha, et, la main levée, dites : Nous avons besoin de Lui ! — Sans la Croix, en effet, on vous apercevrait bientôt mourants de faim le long des routes et des fossés.

Et vous, pauvres aliénés, passez aussi devant le Golgotha, et, de vos mains inconscientes et crispées, retenez la folie de la Croix. Ah ! sans elle, personne ne prendrait bientôt plus soin de votre terrible état.

À la suite du bataillon des misères, nous prêtres, soyons au centre de ce grand Chemin de Croix national ; faisons fréquemment le saint exercice, et si c’est possible tous les vendredis, jusqu’au jour de la délivrance. Que notre modèle, après Jésus, soit saint Jean de Dieu. On sait que pendant un horrible incendie qui ravageait un hôpital consacré aux pauvres fous, Jean se précipita au milieu des flammes, courant çà et là, emportant les pauvres fous sur ses épaules ; et qu’après avoir ainsi passé une demi-heure dans la fournaise, il en sortit miraculeusement sain et sauf, disant » que le feu qui l’entourait dans l’incendie n’avait pas une ardeur aussi vive que celui dont son cœur était embrasé. » On sait également que, dans sa dernière agonie, se levant brusquement, il se mit à genoux sur sa couche, pressant dans ses mains et sur son cœur Jésus crucifié, et qu’il mourut ainsi dans le baiser du Seigneur, tenant encore durant six heures, sans le laisser échapper de ses mains, le crucifix : prodige d’amour qu’on dut faire cesser pour procéder à ses funérailles. Ô mes frères dans le sacerdoce, c’est l’heure de l’incendie : arrachons tant de malheureux insensés aux flammes éternelles ; et si nous devions mourir, qu’on nous trouve à genoux, pressant dans nos mains et sur notre cœur le crucifix adoré.

IV — Outre le bataillon des misères, outre la phalange sacerdotale, l’exercice du Chemin de la Croix appelle à lui une véritable armée d’élite : laquelle ?

Si l’on y prend garde, depuis le christianisme, il y a rarement des apparitions d’anges. Sous la loi ancienne, elles étaient fréquentes : les anges venaient diriger, aider et secourir le peuple de Dieu. Sous la loi évangélique, ils n’interviennent qu’avec réserve, selon cette pensée charmante : par révérence pour les femmes chrétiennes et les vierges du Seigneur, qui sont devenues des anges de bon secours dans tous les besoins.

Or, pour délivrer la France de l’apostasie, l’exercice du Chemin de la Croix fait appel a toute une armée de ces anges de bon secours. Comment cela ?

Sur le point de s’abandonner aux tourments de sa douloureuse Passion, le Christ tout-puissant disait : Pensez-vous que je ne puisse pas prier mon Père, et qu’il ne m’enverrait pas aussitôt plus de douze légions d’anges ? La légion romaine était composée de six mille hommes. Douze légions angéliques eussent formé une véritable armée : soixante-douze mille anges.

Ô bon Jésus, daignez mettre au cœur des femmes chrétiennes et de vos vierges le dessein de former au Chemin de la Croix cette armée angélique qui sauvera la foi en France. Voici une association providentielle pour favoriser ce dessein : il s’est fondé à Rome en 1884 l’Association du Chemin de Croix perpétuel ; son centre est l’antique église de l’Ara coeli au sommet du Capitole. Notre Éminentissime et bien-aimé Cardinal-Archevêque vient d’obtenir qu’en dépendance de l’Ara coeli, un centre secondaire du Chemin de Croix perpétuel soit établi, pour toute la France, dans sa chère ville de Lyon. Ô Jésus, inspirez à vos vierges qui gardent le feu sacré, aux mères chrétiennes dont le cœur a été froissé par les audaces de l’apostasie, aux humbles ouvrières dont le trésor est le travail et la pureté, inspirez-leur à toutes la générosité d’entrer dans cette Association du Chemin de Croix perpétuel, et de former ainsi, sur la voie douloureuse de France, les douze légions d’anges dont il fut parlé à Gethsémani. Jésus, ô bon Jésus, vous les avez refusées pour vous-même, mais n’est-ce pas l’heure de les demander et de les faire accourir pour conserver la vie de votre France bien-aimée ? Tous les prêtres adorateurs vous adressent cette supplication.

 

 

(Allocution de M. le chanoine Joseph Lémann aux prêtres adorateurs dans l’église Saint-Pierre, 3 mai, fête de l’Invention de la Sainte Croix.)

 

 

Le glaive de Siméon

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Le glaive de Siméon

 

À rapprocher avec le sermon de l’abbé de la Rocque !!!

publié ici-même, il y a quelques jours :

« Les blasphèmes pleuvent de partout »

 

… Plus tard eut lieu une seconde cérémonie religieuse à laquelle la Vierge ne crut pas pouvoir se soustraire alors que son Fils avait été circoncis. Le quarantième jour après la naissance de Jésus, la Vierge-Mère se rendit au temple de Jérusalem pour la purification édictée dans le Lévitique. Après s’être comportée comme si elle avait contracté la souillure légale, elle qui était plus pure que les cieux, Marie se fit relever comme les autres femmes de son peuple après la naissance de leurs enfants, en offrant, selon la taxe des pauvres, le couple de tourterelles ou les deux petits de colombe pour l’holocauste et le sacrifice d’expiation. Et comme en vertu de la Loi, son Fils ne lui appartenait plus, — Tu consacreras à Yahvé tout premier-né, disait l’Exode, et Moïse avait ajouté : Tu rachèteras tout premier né de l’homme parmi tes fils, — elle racheta son Premier-Né en versant au trésor sacré les cinq sicles d’argent.

Philippe de Champaigne - Présentation du Christ au Temple

La présentation de Jésus au Temple, par Philippe de Champaigne

Et vous savez quelle scène se passa à cette occasion. Un vieillard, Siméon (quelque saint prêtre, sans doute, mais qu’il n’est pas possible de mieux identifier) prit l’enfant des bras de sa mère et, éclairé d’une subite lumière prophétique, il entrevit quel serait le destin de celui qu’il élevait vers le ciel comme une hostie et quel sillage ineffaçable son passage laisserait à jamais dans la vie de l’humanité. Puis, se tournant vers Marie, il ajouta : Quant à vous, un glaive vous transpercera l’âme. La Vierge savait sans doute mieux que quiconque ce qui devait arriver et quel prix avait été statué pour la Rédemption. Mais la parole terrible de Siméon lui rappela avec une nouvelle énergie que l’heure des grandes douleurs approchait.

Essayez d’imaginer les émotions dont l’âme de la mère était le théâtre tandis qu’ils s’en retournaient et que Joseph n’avait plus de mots à cause de la parole du vieillard qui l’avait fait frissonner, émotions contradictoires qui se mêlent comme des caresses et des déchirements.

Elle vient d’enfanter dans la joie. Aucune mère n’a connu comme elle, sans mélange, la douceur de tenir un fils premier-né entre ses bras, pas même Élisabeth, sa parente, qui nourrit depuis six mois l’enfant si longtemps désiré. Les autres mères, en berçant leur enfant nouveau-né, ne pressent qu’un petit être inerte qui ne sait rien comprendre à la douceur des noms qu’elles lui prodiguent et qui ne peut répondre à leurs caresses. Mais celui qu’elle tient entre ses bras se révèle déjà comme le plus beau des enfants des hommes. Déjà le Fils et la Mère se comprennent : ils échangent d’âme à âme, mieux qu’avec le vulgaire langage, leurs témoignages de mutuelle tendresse.

Les autres mères craignent pour la fragilité d’une vie qui vient de naître, s’alarment au moindre signe, tremblent souvent pour le lendemain : pour leur enlever leur trésor, faut-il beaucoup plus que le vent de printemps qui emporte la frêle toison des amandiers en fleurs ? Marie ne tremble pas ; elle ne craint rien : rien n’est capable d’arracher son Fils à son amour ; on lui enviera ce Fils dans les yeux de qui, parfois, brille du divin.

Mais par contre les autres mères, dans leur ignorance du destin de leurs enfants, tissent pour eux des rêves d’avenir ; et Dieu sait dans quels nuages dorés vont parfois se perdre les rêves maternels. Marie, elle, sait le sort éternellement réservé à son Fils. Elle sait qu’elle le perdra à trente ans et dans des circonstances auxquelles on ne peut pas penser. La vision du sacrifice rédempteur est toujours au-dedans de ses paupières. Et ce n’est pas une éventualité, une menace, c’est une certitude.

La Vierge-Mère marche dans l’ivresse d’un bonheur idéalement pur avec un couteau planté dans le cœur. Ah ! notre psychologie est à court et n’a qu’à se taire devant la Mère de Jésus !

Mais rendons-lui grâce à jamais d’avoir librement accepté son destin. N’eût-il été fait que de douceur et de gloire, que les siècles ne la féliciteraient pas moins d’avoir été choisie et d’avoir accepté. Mais l’honneur de la maternité divine comportait une somme de souffrance et un martyre qui dépassaient la mesure commune. Elle le savait, et cela n’avait pas retardé son Fiat. Elle avait accepté de plein cœur sa part dans la Rédemption, souriant moins à l’honneur et à la gloire qu’à la volonté divine et aux souffrances maternelles que Dieu agréerait pour le salut du monde.

 

C’est la pensée du sonnet célèbre :

Tout te chante, ô Marie, et pourtant quelle femme,
Même au prix de ta gloire, eût bravé tes douleurs ?

 

Fr. Louis De Gonzague, O. M. C : Lectures sur la Vierge

 

Tiré de « La Semaine Religieuse du Diocèse de Quimper et de Léon » 53ième année, numéro 4, 28 janvier 1938.

 

 

 

La présentation de Jésus au Temple, par Rembrandt en 1628

 

 


 
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Abbé Louis J. Campbell : les plus grands péchés sont ceux relevant du blasphème

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Voici un sermon qui explique clairement la situation de ces dernières semaines…

 

Abbé Louis J. Campbell (1)

Abbé Louis J. Campbell

Troisième Dimanche après l’Épiphanie, 25 janvier 2015

« … sages à vos propres yeux. » (Rom. 12 : 16b)

 

Au Dieu Tout-Puissant, notre Divin Créateur, nous autres humains avons le devoir d’adresser les plus grandes louanges et actions de grâces. Elles sont infiniment plus grandes que nous n’en sommes capables, mais du fait de la Miséricorde divine, notre Sauveur Jésus-Christ a adressé à Dieu Son Père d’infinies louanges et actions de grâces par Sa mort douloureuse sur la Croix du Calvaire. Et au moyen du Saint Sacrifice de la Messe, Il nous a permis d’agir de même en offrant – par les mains du prêtre et en union avec le Fils de Dieu – d’infinies louanges et actions de grâces à la Sainte Trinité. C’est à cela que nous sommes appelés par notre Baptême. C’est cela que nous devons faire.

D’autre part, les plus grands péchés sont ceux relevant du blasphème. C’est pourquoi le Catéchisme du Concile du Trente parle de l’énorme culpabilité de « ceux qui d’une bouche impure et souillée osent blasphémer et maudire le nom adorable de Dieu, ce nom digne de toutes les bénédictions et de toutes les louanges des créatures, ainsi que le nom des Saints qui règnent avec Lui dans le ciel. Ce crime est si horrible et si monstrueux, que parfois nos Saints Livres pour le nommer se servent du mot [contraire] bénédiction. » (Sur le Deuxième Commandement).

Lors de Son procès devant le Sanhédrin des Juifs, Jésus fut accusé de blasphème, et c’est sur la foi de cette charge – après qu’il eut admis qu’il était le Fils de Dieu – qu’il fut condamné à mort. Et le grand prêtre déchira ses habits en disant :

« “Qu’avons-nous besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème ; que vous en semble ?” Tous prononcèrent qu’il méritait la mort. » (Marc, 14 : 63, 64)

 

 Blasphème

 

Or, le blasphème est à la une de l’actualité. Les musulmans sont outragés par les dessins représentant leur “prophète Mahomet” sur les couvertures de l’hebdomadaire satirique parisien Charlie Hebdo. Cela n’a rien de surprenant. Mais les chrétiens ont encore plus de raisons d’être outragés que les musulmans, à cause des dessins blasphématoires de “Charlie” sur la Sainte Trinité, sur Jésus-Christ, le Verbe fait chair, et sur la Très Sainte et Immaculée Vierge Marie. Ce sont les dessins les plus blasphématoires et les plus abominables que j’aie vus de toute ma vie, longue déjà de plus de quatre-vingts ans.

Ils partagent la culpabilité de Charlie Hebdo, tous ces dirigeants du monde qui se sont rassemblés à Paris pour célébrer la mémoire des victimes de l’attaque musulmane et manifester leur soutien à Charlie Hebdo. Coupables aussi sont ceux qui crient « Je suis Charlie » en brandissant des pancartes où figure le même texte. Ils crient en faveur de la liberté de parole et de la liberté de la presse, agitant des stylos et des crayons pour faire valoir leur point de vue. Mais la liberté de parole et la liberté de la presse doivent avoir leurs limites.

Certes, ceux qui publient des journaux ou des magazines ne doivent pas subir des pressions ou des injonctions de la part du gouvernement ou d’autres instances quant à ce qu’ils peuvent publier ou non. Mais cela ne signifie pas qu’ils soient autorisés à dire tout ce qui leur plaît. Ils sont tenus par les Commandements de Dieu tout comme le commun des mortels que nous sommes. Ils ne sont pas libres de publier des choses licencieuses qui pervertissent l’esprit des gens, ni de promouvoir de fausses idéologies qui éloignent ceux-ci de Dieu ou de Sa Sainte Église. Et il en va de la liberté d’expression comme de la liberté de parole.

Nous ne sommes PAS libres d’appeler le mal bien et le bien mal. Nous ne sommes PAS libres de blasphémer le saint Nom de Dieu le Père, ni celui de Son Divin Fils Jésus-Christ, ni celui de Marie, la Très Sainte Mère de Dieu ! Nous ne sommes PAS libres de scandaliser l’innocent et d’insulter grossièrement d’autres êtres humains. Nous ne sommes PAS libres de voter des lois qui vont à l’encontre des Saints Commandements de Dieu ! Jésus a eu des paroles de colères pour les Pharisiens qui L’accusaient de manière blasphématoire de chasser les démons par le pouvoir du Prince des démons, et il les a conclues par ce sévère avertissement :

 

« Je vous le dis : au jour du jugement, les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront dite. Car tu seras justifié par tes paroles, et tu seras condamné par tes paroles. » (Mt. 12 : 36, 37)

 

Les gens de Charlie Hebdo ont une attitude de provocation frontale qui pourrait constituer le détonateur de la Troisième Guerre Mondiale, mais ils ne veulent pas en entendre parler. Les musulmans se préparent pourtant à un grand Djihad. Ils vont marcher sur l’Europe, ils la dévasteront de manière catastrophique, et le monde entier paiera en subissant des souffrances et des destructions inimaginables.

Le PÉCHÉ, ce n’est PAS DRÔLE ! Nous ne devons pas rire devant ces publications, ces émissions de télévision ou ces vidéos circulant sur l’Internet qui présentent le péché sous des dehors hilarants. Or, le blasphème est le plus grand de tous les péchés ! Les nations ont appelé sur leurs têtes la juste colère de Dieu. N’avons-nous pas nous-mêmes assisté tout dernièrement à cet appel, salué par les applaudissements d’un grand nombre ? Dieu nous avertit par le prophète Isaïe :

 

« Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal […] Malheur à ceux qui sont sages à leurs propre yeux, et intelligents à leur propre sens […] C’est pourquoi, comme la langue de feu dévore le chaume, et comme l’herbe sèche s’abîme dans la flamme, leur racine sera semblable à la pourriture, et leur fleur sera emportée comme la poussière […] car ils ont rejeté la loi de Yahweh des armées, et méprisé la parole du Saint d’Israël. » (Is. 5 : 20a, 21, 24)

 

Les anges guerriers de Dieu, avec leurs épées enflammées, volent au-dessus du monde coupable :

 

« Devant lui la terre tremble, les cieux s’ébranlent, le soleil et la lune s’obscurcissent, les étoiles perdent leur éclat. Yaweh fait entendre sa voix à la tête de son armée ; car immense est son camp, car puissant est l’exécuteur de sa parole. Car le jour de Yaweh est grand et très redoutable ; et qui pourrait le soutenir ? » (Joël 2 : 10,11)

 

Que vienne une guerre mondiale, un tremblement de terre ou le feu du ciel, Dieu ne laissera pas périr les Siens. Mais nous devons nous détourner du péché IMMÉDIATEMENT et chercher refuge dans le Sacré Cœur de Jésus ainsi que dans le Cœur Immaculé de Marie. Nous osons encore espérer qu’en nous tournant vers Dieu avec un vrai repentir, nous pourrons trouver un lieu sûr dans ce monde livré au chaos.

 

« Mais maintenant encore – oracle de Yaweh, revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, avec des larmes et des lamentations. Déchirez vos cœurs, et non vos vêtements, et revenez à Yaweh, votre Dieu ; car il est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté, et il s’afflige du mal qu’il envoie. » (Joël 2, 12, 13)

 

 

 

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Source : http://www.cathinfo.com/catholic.php?a=topic&t=35370&min=3&num=3

Traduction : le CatholicaPedia.net

(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)

 

 


[1] L’abbé Louis J. Campbell est né à Brooklyn, New York, le 1er Novembre, 1932. Pour éviter les effets de la Grande Dépression, ses parents l’ont ramené en 1934 à l’île du Cap-Breton dans leur Nouvelle-Écosse natale, où il a grandi. Il est diplômé de l’Université St. Francis Xavier à Antigonish, en Nouvelle-Écosse, en 1956, et la même année a rejoint l’Ordre de Saint-Augustin. Après des études de séminaire au séminaire St. Francis à South Milwaukee, Wisconsin, et de l’Université Saint-Paul à Ottawa, en Ontario, il a été ordonné à la prêtrise le 3 Septembre 1961.

Au cours de ses 40 années avec les Augustins au Canada, le Père Campbell servi comme maître des novices, et était avant le monastère à Delta, en Colombie-Britannique, Racine, Wisconsin, et King City, en Ontario. Après plusieurs années comme curé de la paroisse Sacré-Cœur à King City, il a été autorisé par les Augustins à se joindre à la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, où il reprend la célébration de la messe traditionnelle latine. Avec la Fraternité il était pasteur pendant trois ans à la paroisse St. Michael à Scranton, Pennsylvanie, et pendant deux ans à Saint-Clément à Ottawa, en Ontario, avant d’accepter l’invitation d’un groupe de catholiques traditionnels dans la région de Houston pour être aumônier au Sanctuaire Saint-Jude à Stafford, Texas, son emplacement actuel.

Les sermons du père Campbell sont envoyés par e-mail aux personnes et aux groupes de catholiques traditionnels partout dans le monde, et certains d’entre eux ont été publiés dans un livre intitulé The Little Book of Sermons pour les derniers temps.

Le titre de ses sermons du quotidien catholique sont à juste titre appelé « Qui légitime, intelligat »« Que celui qui lit comprenne ! » — qui sont les mots Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ transportés dans des termes sans équivoque à ses disciples, enregistrées dans Matthieu 24: 15, en parlant de l’abomination de la désolation prédite par le prophète Daniel et ces temps qui, de tous les signes et les événements, nous sommes très proches ou à l’époque même où il se réfère.Cet Évangile est aussi le dernier Évangile de l’année liturgique, en cours de lecture chaque 24 dimanche après la Pentecôte, juste avant le premier dimanche de l’Avent.

(Matthieu 24: 15 : « Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, dressée en un lieu saint, — que celui qui lit comprenne ! —)

Source : http://www.dailycatholic.org/frlcbio.htm

 

Mel Gibson qui a financé la construction de la chapelle “Église de la Sainte Famille” s’est procuré les services du Révérend Père Louis Campbell, prêtre catholique traditionaliste désormais indépendant.

 


 
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Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme “Extra Ecclesiam nulla salus” et les baptêmes de désir et de sang
 
— Partie III —

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Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme Extra Ecclesiam nulla salus et les baptêmes de désir et de sang.

 

« “Les laïcs peuvent être trompés, mais les clercs se trompent difficilement sans être de mauvaise foi, surtout si cela dure longtemps” (Mgr de Castro-Meyer). En effet un clerc a tous les livres disponibles pour vérifier sa position. » (citation tirée de la page 72 du livre “Quarante ans d’erreurs. Réfutation des arguments erronés concernant l’infaillibilité de l’Église” de l’abbé Michel Marchiset)

 

Partie III : Le Curé d’Ars et le baptême de désir et de sang

Jean-Marie Baptiste Vianney, le saint Curé d'Ars

 

Avant d’aborder dans la 4ième partie les enseignements des papes, docteurs de l’Église, catéchismes, …, que rejettent les “Frères” Dimond et l’abbé Marchiset, nous nous intéressons présentement à l’enseignement et aux intuitions du Curé d’Ars.

Comme nous allons le découvrir, le Curé d’Ars, lors de ses fameux catéchismes, enseignait sur le baptême de sang et de désir. Mieux ! Une des intuitions du Curé d’Ars concerne une personne morte sans le baptême. Découvrons tout d’abord ces textes avant de conclure.

 Saint Jean-Marie Vianney, dit le Curé d'Ars

 

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Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme “Extra Ecclesiam nulla salus” et les baptêmes de désir et de sang
 
— Partie II —

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Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme Extra Ecclesiam nulla salus et les baptêmes de désir et de sang.

 

« “Les laïcs peuvent être trompés, mais les clercs se trompent difficilement sans être de mauvaise foi, surtout si cela dure longtemps” (Mgr de Castro-Meyer). En effet un clerc a tous les livres disponibles pour vérifier sa position. » (citation tirée de la page 72 du livre “Quarante ans d’erreurs. Réfutation des arguments erronés concernant l’infaillibilité de l’Église” de l’abbé Michel Marchiset)

 

Partie II : La chaîne catholique et le boulet de l’hérésie

 

Être créé, l’homme a une intelligence limitée. Nous en faisons l’expérience quotidiennement. En effet, n’utilisons-nous pas de multiples objets (voiture, téléphone, ordinateur, …) dont nous ne pourrions expliquer tous leurs fonctionnements internes si l’on nous le demandait ? Certains d’entre nous pourraient probablement – avec un certain effort – acquérir la connaissance du fonctionnement de plusieurs de ces objets. Mais il est évident que nous ne pourrons jamais acquérir personnellement la connaissance du fonctionnement de tous les objets qui nous entourent. Notre intelligence et notre mémoire sont bien trop limitées pour cela. De même, l’homme se rend compte qu’il est bien loin de comprendre tous les phénomènes naturels qui l’environnent (avalanche, tremblement de terre, …). Au contraire, plus il réfléchit à certains de ces phénomènes, plus il est à même de mesurer son ignorance face à la création (Prenons pour seul exemple, le Linceul de Turin. L’étude de cet objet a ouvert beaucoup plus de questions qu’elle n’en a résolues) et à fortiori face à son Créateur.

L’homme n’est qu’une créature. La contemplation des œuvres de son Créateur devrait donc l’amener à une grande humilité.

S’il en est ainsi des choses naturelles, qu’en est-il alors des choses surnaturelles et en particulier de ce que l’on nomme les “mystères” dans la religion catholique ?

Devant les mystères révélés par Dieu, l’acte de foi est nécessaire. Nous croyons d’une foi surnaturelle le mystère de la Sainte Trinité, le mystère de l’Incarnation, le mystère de la Rédemption, … Credo. « Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous nous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper et ni nous tromper. »

Pourtant, à première vue, un seul Dieu en trois personnes, un Dieu qui s’incarne, un Dieu qui meurt sur une croix, …, tout ceci semble défier notre raison !!! Et pourtant, nous y croyons ! Nous y croyons non à cause de notre intelligence mais à cause de l’autorité de celui qui nous a révélé ces mystères, c’est-à-dire Dieu lui-même ! Credo.

Ces vérités transmises par Dieu nous sont également enseignées par son Église. D’où la nécessaire soumission à l’Église et à son enseignement. Credo. L’histoire des hérésies n’est rien d’autre que l’histoire de la non soumission de l’intelligence des hérésiarques au magistère de l’Église.

Voici ce que le grand Bossuet enseignait à ce sujet :

Jacques-Bénigne Lignel Bossuet, Portrait de Hyacinthe Rigaud (1698)« Quand donc nous nous mettons à raisonner, nous devons d’abord poser comme indubitable que nous pouvons connaître très certainement beaucoup de choses, dont toutefois nous n’entendons pas toutes les dépendances ni toutes les suites. C’est pourquoi la première règle de notre logique, c’est qu’il ne faut jamais abandonner les vérités une fois connues, quelque difficulté qui survienne, quand on veut les concilier ; mais qu’il faut au contraire, pour ainsi parler, tenir toujours fortement comme les deux bouts de la chaîne quoiqu’on ne voie pas toujours le milieu par où l’enchaînement se continue. »

Prenons quelques exemples pour illustrer les propos de Bossuet. Voici deux bouts d’une même chaîne qui ont toujours posé problème à nos intelligences :

  • La Providence de Dieu et notre liberté
  • La toute-puissance de Dieu et le mal dans le monde
  • L’infinie bonté de Dieu et l’enfer

 

Sur le dernier exemple donné, le raisonnement de bon nombre de nos contemporains est de nier l’existence de l’enfer (ou bien de le déclarer “vide”) ce qui est évidemment une hérésie. Dieu est certes miséricordieux mais il est également juste.

Revenons-en maintenant au Père Feeney :

Le magistère de l’Église nous enseigne que hors de l’Église, il n’y a pas de salut : Extra Exclesiam nulla salus. Voici le premier bout de notre chaîne.

Le magistère de l’Église nous enseigne également que l’ignorance invincible excuse l’homme de sa non-appartenance à l’Église (Pie IX, Allocution Singulari quadam du 9 décembre 1854). Voici le deuxième bout de notre chaîne.

 

Le premier bout de cette chaîne n’exclut pas le second bout, contrairement à ce que font les successeurs du Père Feeney. Ces derniers refusent de poser l’acte de foi pourtant indispensable face à l’enseignement du Magistère sur l’ignorance invincible.

En lieu et place de l’acte de foi qu’ils refusent de poser, ils s’érigent en “Super Magistère” jugeant ainsi eux-mêmes ce qui doit être cru ou non dans le magistère de l’Église. Ils agissent ainsi exactement comme les membres de la FSSPX qui eux aussi se permettent de juger ce qui est – selon eux – bon, moins bon voire mauvais dans le Magistère de l’Église. Ainsi, nous avons le loisir de découvrir que le Pape Pie IX – pour ne prendre qu’un seul exemple – a enseigné à plusieurs reprises l’erreur (sic) !!! Après plus de 150 ans, il était donc temps que quelqu’un réagisse contre ce scandale. Grâces soient donc rendues à Dieu d’avoir suscité les “Frères” Dimond et l’abbé Marchiset pour suppléer aux carences de Pie IX et des véritables Papes qui lui succédèrent, saint Pie X en tête !!

Leur péché (ceux des successeurs du Père Feeney) est d’aller directement contre la vérité connue. Ces vérités sont enseignées dans tous nos catéchismes. Et pourtant, ils les nient pertinacement. Ce sont de véritables aveugles conduisant des aveugles.

Chers lecteurs, ne riez pas ! Comme nous le montrerons bientôt, tous les catéchismes de ces 200 ans dernières années comportent – selon les successeurs du Père Feeney – des hérésies graves contre la foi. Et même celui du Concile de Trente ! Vraiment, une fois de plus, louons le Bon Dieu de nous avoir suscité les “Frères” Dimond et l’abbé Marchiset, véritables marteaux (1) contre l’hérésie !!

En refusant les deux bouts de la chaîne catholique, ces bien tristes personnages se proposent d’exporter à travers le monde le boulet de l’hérésie. À l’heure de l’Internet où jamais l’erreur n’a pu se propager aussi rapidement, quelle responsabilité !

 

Nordland.

(à suivre…)

 

 

 


[1] À ne pas confondre avec la saucisse de Morteau que l’on trouve également en Franche-Comté.

Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme “Extra Ecclesiam nulla salus” et les baptêmes de désir et de sang
 
— Partie I —

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Le Père Feeney, les “Frères” Dimond et l’enseignement de l’Église sur le dogme Extra Ecclesiam nulla salus et les baptêmes de désir et de sang.

 

« “Les laïcs peuvent être trompés, mais les clercs se trompent difficilement sans être de mauvaise foi, surtout si cela dure longtemps” (Mgr de Castro-Meyer). En effet un clerc a tous les livres disponibles pour vérifier sa position. » (citation tirée de la page 72 du livre “Quarante ans d’erreurs. Réfutation des arguments erronés concernant l’infaillibilité de l’Église” de l’abbé Michel Marchiset)

 

Partie I : Introduction

 

Le dogme “Hors de l’Église, point de salut”, les baptêmes de désir et de sang, le Père Feeney, les “Frères” Dimond, …, voici un univers qui m’est déjà familier depuis quelques années.

En effet, je me connectais alors régulièrement sur le site Internet des “Frères” Dimond pour lire chaque semaine “l’hérésie de la semaine” de Benoît XVI. Trouvant cette rubrique intéressante, j’avais alors commandé un de leurs ouvrages. Je reçus non seulement cet ouvrage mais également divers DVD et publications en sus.

Le site : "mostholyfamilymonastery.com"

 

Cet ouvrage était le fameux livre du “Frère” Michael Dimond, « Outside the Catholic Church, there is absolutely no salvation ». Je lus assez rapidement ce livre en anglais. À première vue, la foule de citations (plus de 700) jointe à l’autorité même de ces citations (Conciles, Papes, …) font penser que l’auteur a raison. Néanmoins, une fois terminé ce livre, un malaise certain m’avait envahi !!! En effet, on apprenait pêle-mêle que saint Thomas d’Aquin, saint Alphonse de Liguori, saint Ambroise, …, divers Papes dont Pie IX et Pie XII, …, le catéchisme du Concile de Trente, le code de droit canon de 1917, …, étaient tous dans l’erreur. Je compris alors que pour imposer sa thèse sur le dogme “Hors de l’Église, point de salut” et sur les baptêmes de désir et de sang, le “Frère” Dimond se devait de détruire méthodiquement tout ce qui la contredisait.

RP Leonard FeeneyQuelques lectures supplémentaires sur l’Internet me firent découvrir que les thèses du Père Feeney, reprises et propagées par les “Frères” Dimond, étaient un véritable objet de discorde parmi les “traditionalistes” anglophones. Des discussions sans fin inondent les forums. Des milliers de pages de controverse leur sont dédiées. Les anathèmes et noms d’oiseaux volent ! Bref, c’est une véritable pétaudière qui était jusqu’alors inconnue du monde francophone.

Inconnue jusqu’à l’apparition du site “la-foi.fr”. Ce site a traduit une bonne partie des travaux des “Frères” Dimond et a donc rendu possible la diffusion dans le monde francophone des hérésies du Père Feeney et de ses successeurs.

Le site : "la-foi.fr"

 

Puis, début 2014, un abbé m’apprenait que plusieurs de ses fidèles avaient déserté sa chapelle car ces derniers étaient devenus Feeneyistes. Triste constat : cette hérésie strictement circonscrite au monde anglophone s’était maintenant répandue chez nous, en France !

Au début du mois de mai, on me sollicita pour donner une conférence lors de la session antilibérale organisée par les ACRF en août. J’acceptai volontiers et proposai de faire une conférence sur le Père Feeney.

Abbé Michel MarchisetPeu après, j’appris que l’abbé Marchiset aurait embrasé les hérésies du Père Feeney. Je restai un peu circonspect… mais peu de temps après vint la confirmation de cette funeste nouvelle par la réception d’un document adressé à ses fidèles par l’abbé Marchiset déclarant qu’il soutenait dorénavant les hérésies du Père Feeney et des “Frères” Dimond.

Stupeur, tristesse et consternation !

Les sessions antilibérales dans le prieuré de l’abbé à Mouthier-Haute-Pierre ! Les processions du 15 août ! Les Messes dans la crypte rénovée du prieuré ! Les sermons antilibéraux publiés à travers Fidem Servavi. Le rédacteur courageux des débuts de Virgo-Maria. La dernière retraite pour hommes de l’abbé Vérité. Une veillée pascale au prieuré. Quelques nuits bien fraîches passées au prieuré en hiver. Les merveilleux paysages de la vallée de la Loue. Le trentain célébré pour le repos de l’âme d’un membre de ma famille, …

la crypte rénovée du prieuré "saint Pierre et saint Paul" de Mouthier-Haute-Pierre

L’abbé Marchiset, c’était tout cela ! Plus qu’un prêtre, c’était un ami !

Nos chemins se séparent maintenant irrémédiablement. Du moins tant que l’abbé Marchiset suit – malheureusement – la voie de l’hérésie. Seul ou presque face à l’enseignement de l’Église (ce fameux Magistère Ordinaire Universel qui servit pourtant de sujet au livre “Quarante d’erreurs” à ce même abbé !!!). La preuve en est dans son sermon du 4ième dimanche après la Pentecôte de cette année. Non possumus.

Les quelques articles qui suivront cette introduction seront bien évidemment dédiés en particulier à l’abbé Marchiset. Nous avons l’espoir que nos travaux, tout imparfaits qu’ils le sont, l’aideront à revoir sa position. Je demande donc à tous nos lecteurs de prier spécialement pour monsieur l’abbé. Beaucoup d’entre nous ont directement ou indirectement bénéficié à un moment ou à l’autre de notre vie de ses bons services (Pensons par exemple à son livre sur l’infaillibilité). À notre tour de le lui les rendre.

Ainsi donc vont paraître, dans les prochaines semaines, divers articles sur le Père Feeney et les hérésies actuelles sur le dogme “Hors de l’Église, point de salut” et les baptêmes de sang et de désir. Ces articles sont pour la plupart tirés de la conférence prononcée en août. Ils ont été retravaillés pour une publication écrite.

Nordland.

(à suivre…)