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Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous »…

with one comment

 

Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous »

Toussaint

 

Par Lully, l’Observateur dans ses « Chronique de Lully »

 

Chers Amis,

Je pense que la plupart d’entre vous savent qui l’on désigne sous l’expression de « malgré-nous » ; toutefois, pour le cas où quelques-uns l’ignoreraient : on désigne par cette expression de « malgré-nous » les Français d’Alsace et de Moselle qui, considérés par les autorités du troisième Reich comme Allemands, furent enrôlés de force dans l’armée allemande au cours de la seconde guerre mondiale et furent contraints à combattre malgré eux avec les ennemis de la France.

Qu’on me permette aujourd’hui de reprendre la même expression pour vous entretenir de la question du salut éternel et du Ciel.

En nos temps de confusion et d’approximation, où l’émotion et le sentiment se substituent si souvent à la raison, et se substituent même aux vérités révélées dans l’esprit de certains chrétiens, il me paraît en effet important de rappeler que la chanson idiote de Monsieur Polnareff « on ira tous au paradis » non seulement n’est pas un dogme, mais qu’elle est aussi absolument contraire à l’enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Non ! tous les hommes n’iront pas au Paradis.

Car personne ne va au Ciel malgré lui.

Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous » !

En conformité avec l’enseignement des Saintes Écritures, les chrétiens doivent – c’est évident ! – avoir le désir du salut de tous, parce que c’est la volonté même de Dieu : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée II, 4).

Mais ce n’est pas parce que Dieu voudrait qu’il en soit ainsi qu’il en est ainsi dans les faits.

Et ce n’est pas parce que les chrétiens doivent eux aussi en avoir le désir ardent qu’ils doivent pour autant prendre leurs désirs pour la réalité.

Le Bon Dieu a fait aux hommes le don de la liberté, et Il respecte cette liberté qu’Il a donnée aux hommes, même lorsque ces hommes choisissent de se détourner de Lui…

Ce n’est pas parce qu’Il voudrait n’en perdre aucun, qu’il n’y a pas de damnés : Dieu n’impose pas Son salut à des personnes qui n’en veulent pas.

Personne ne va au Ciel malgré lui.
Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous ».

Saint Dismas, le saint Bon LarronNous savons, bien sûr, qu’il y a un Saint Bon Larron photo de droite (1) ). Et parce que Notre-Seigneur a promis à celui qui se tournait vers Lui in extremis en implorant Sa miséricorde qu’il serait avec Lui en paradis, nous espérons qu’à d’autres âmes, touchées par la grâce à la dernière seconde, seront aussi ouvertes les portes du salut.

Parce que le saint curé d’Ars a pu, divinement éclairé, affirmer à l’épouse d’un suicidé, tourmentée par la crainte que son mari ne fût damné, qu’entre le pont et l’eau il avait eu le temps de se repentir et de demander pardon, nous prions ardemment pour que la miséricorde du Cœur de Jésus se fraye un chemin dans le cœur de ceux qui franchissent le seuil terrible et mystérieux de la mort.

Parce que le Saint Évangile nous rapporte qu’il y aura des « ouvriers de la onzième heure », nous avons une ferme confiance dans la puissance infinie de la miséricorde du Maître de la vigne.

Mais tout cela nous montre aussi que la miséricorde de Dieu ne peut se déployer que si l’homme s’ouvre à elle et se repent de ses voies mauvaises.

C’est pour cela qu’il ne peut pas y avoir et qu’il n’y a pas au Ciel de « malgré-nous ».

Ceux qui auront refusé d’aimer et de servir Dieu, ceux qui auront méprisé le salut qu’Il leur offrait, s’ils ne se sont pas convertis, ne seront pas sauvés malgré eux, n’iront pas au Ciel malgré eux !

Un vrai chrétien a le devoir pressant de prier pour le salut des âmes ; un vrai chrétien a le devoir impérieux d’offrir des sacrifices et des pénitences unis à la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour obtenir la conversion et le salut des âmes ; un vrai chrétien doit témoigner de l’Évangile du salut par les exemples de sa vie — plus encore que par des paroles — afin d’inspirer à ceux qui le voient vivre le désir de connaître et d’aimer Dieu, afin de Lui gagner des âmes…

Mais un vrai chrétien est aussi sans illusion : l’enfer existe, l’enfer n’est pas vide, et il y a des hommes qui le préfèrent et qui en font le choix libre et responsable.

Apprêts de Lucifer et de l’Enfer, François Chauveau

De quelque bonne volonté et de quelque zèle qu’ils soient animés pour le salut des âmes — de toutes les âmes —, les chrétiens ne peuvent néanmoins pas décider du salut de ces âmes à leur place : on n’impose pas le salut à des personnes qui n’en veulent pas !

Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous » !

Pour aller au Ciel, il faut avoir un minimum d’amour de Dieu.

Et comment manifeste-t-on son amour pour Dieu ? En observant Ses commandements : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! qui entreront dans le Royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de Mon Père qui est aux cieux, celui-là entrera dans le Royaume des cieux » (Matth. VII, 21).

Celui donc qui, ayant eu la connaissance de la volonté de Dieu, n’en aura pas tenu compte ; celui qui aura agi dans sa vie en la tenant pour nulle, comme si elle n’existait pas ; celui qui l’aura méprisée ; celui qui se sera moqué des commandements de vie et des voies du salut révélés par Dieu, s’il ne se convertit pas et ne demande pas pardon, ne peut accéder au salut : « Celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc XVI, 16 b).

Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous » !

C’est donc faire preuve d’une forme de faux zèle particulièrement contraire à l’enseignement des Saintes Écritures, et c’est manquer totalement de respect pour la liberté d’autrui que de vouloir — à tout prix et à n’importe quel prix — envoyer pour l’éternité tenir compagnie au Bon Dieu et à ses saints, des personnes qui ont librement choisi ici-bas de ne pas L’aimer !

Oui, lorsque des personnes qui, sur cette terre, n’avaient absolument pas du tout envie d’aimer Dieu et de Le servir, passent de vie à trépas, il n’appartient à personne ici-bas de décréter de son propre chef que ces personnes sont allées au Ciel !

Pourquoi ces chrétiens-là — fussent-ils prêtres ou évêques — ne veulent-ils pas respecter la liberté de ces personnes et voudraient-ils leur infliger de passer toute leur éternité avec le Bon Dieu qu’elles avaient librement choisi de ne pas aimer et de ne pas servir ?

Que ceux qui prétendent servir Dieu se gardent donc bien de dire, si Dieu ne le fait pas Lui-même savoir (par une révélation spéciale ou par un acte solennel du magistère de Son Église) que tel ou tel est au Ciel ou qu’il est en enfer…

Cela, c’est le mystère de Dieu : et, sur ce point en particulier, Dieu ne nous doit rien.

Dire « tel homme est au ciel » ou « tel autre est en enfer », si Dieu ne l’a pas Lui-même fait savoir, c’est se placer au-dessus de Dieu et présumer gravement de Ses jugements insondables qui n’appartiennent qu’à Lui.

 

* * *

 

Ainsi que nous l’enseigne le Saint-Esprit, dans le livre de l’Ecclésiastique : « Dans toutes tes œuvres, rappelle-toi tes fins dernières, et jamais tu ne pécheras – In omnibus operibus tuis memorare novissima tua et in aeternum non peccabis! » (Eccli. VII, 40).

Lully.

 

Les autruches

 

Les autruches

 

 

 

Note du CatholicaPedia :

« Lully, l’Observateur » qui publie ses « Chronique de Lully » sur son très bon “blogue du Maître-Chat Lully” est royaliste légitimistes, et malheureusement Ecclesia Dei.

 

 

 


[1] Saint Dismas, le saint Bon Larron

 


 
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