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F$$PX : une reconnaissance régionale avant une reconnaissance mondiale !

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Un pas décisif vers l’accord F$$PX-Rome par une décision du 13 Mars 2015, du Secrétariat du Culte Argentin vient d’être franchi…la Reconnaissance canonique de la F$$PX par le pseudo-cardinal Monsieur Mario Aurelio Poli de Buenos Aires (un laïc conciliaire déguisé en Cardinal) :

Monsieur Mario Aurelio Poli de Buenos Aires (un laïc conciliaire déguisé en Cardinal)

Dès que la connaissance de cette intervention du peudo-cardinal de Buenos Aires a été portée à la connaissance du grand public, la Maison Générale de la Fraternité $$ a immédiatement limité sa portée. Selon un communiqué publié par son agence DICI, du 13 Avril 2015 essentiellement à des fins internes, Menzingen (la Maison Générale) affirme que, « le document du Cardinal Poli n’a aucune autorité canonique », et que tout cela, « n’est rien de plus qu’une procédure strictement administrative dans le cadre restreint de la République de l’Argentine ».  Que personne ne pense, surtout, qu’il pourrait y avoir une reconnaissance canonique ponctuelle et partielle !

Les abbés anti-ralliéristes, néo-Résistants de la fausse Résistance du site d’ “Avec l’Immaculée” ont publié une réponse que nous n’avons pas faite car nous laissons la dite Fraternité $$ à la Justice de Dieu depuis qu’elle ne représente plus qu’une Voie sans issue !

Bien sûr, nous nageons en plein paradoxe avec ce site d’ “Avec l’Immaculée” qui fait une bonne analyse mais aussi, du fait de son opposition au “sédévacantisme”, a une fausse conception de l’Église catholique en reconnaissant la Secte conciliaire et tous les laïcs qui la compose aujourd’hui (cf. Rore Sanctifica) comme étant l’Église et sa hiérarchie légitime et valide…

Autre point aberrant de leur aveuglement… déçus par positions willamsionnienes ils en sont aujourd’hui à espérer que Mgr Tissier de Mallerais finisse par protester et que « la véritable solution pour sauver le maximum de personnes de cette spirale infernale serait que Mgr Tissier de Mallerais dénonce publiquement ce qui est en train de se passer, quitte la FSSPX, fonde une autre Fraternité ayant dans ses statuts le nullam partem avec Rome tant qu’elle n’est pas convertie et qu’il sacre en même temps dans la foulée un bon nombre d’évêques. » (!!!)

La dépêche de l’agence DICI :

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Maison Marie-Reine, siège du district d’Amérique du Sud de la FSSPX (Buenos Aires, Argentine).

Le quotidien argentin Clarin, daté du 12 avril 2015, a annoncé la décision du Secrétaire du culte, Guillermo R. Oliveri, parue au Bulletin Officiel de la République Argentine le 9 avril 2015, – décision selon laquelle la Fraternité Saint-Pie X était reconnue en Argentine comme personne juridique et qu’elle était inscrite au Registre des Instituts de Vie consacrée où figurent les ordres et les congrégations religieuses catholiques, présents en Argentine.

Cette décision a été rendue possible, entre autres formalités à remplir, par une lettre de l’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Mario Aurelio Poli, adressée au Secrétariat du culte et accompagnant la démarche entreprise par les autorités de la Fraternité auprès de ce Secrétariat, depuis 2011. Cette lettre où l’archevêque de Buenos Aires « demande que la ‘Fraternité des apôtres de Jésus et Marie’ (Fraternité Saint-Pie X) soit considérée, jusqu’à ce qu’un cadre juridique définitif lui soit accordé dans l’Église universelle, comme si elle était une association de droit diocésain », est une condition nécessaire à remplir par toutes les congrégations religieuses catholiques en Argentine.

Le document du cardinal Poli n’a pas de portée canonique, car il ne saurait se substituer à l’autorité romaine qui seule peut régler le statut canonique de la Fraternité. Il ne s’agit que d’une démarche permettant une décision administrative de l’État argentin, en attendant « qu’un cadre juridique définitif soit accordé (à la Fraternité) dans l’Église universelle ».

Il faut savoir qu’en Argentine, l’apostolat des congrégations religieuses catholiques ne peut s’exercer que dans un cadre administratif et juridique conditionné par l’inscription au Registre des Instituts de vie consacrée, après avis de l’autorité ecclésiastique.

Le fait que le cardinal Poli ait succédé au cardinal Bergoglio sur le siège archiépiscopal de Buenos Aires peut faire légitimement penser que cette décision n’a pas été prise sans concertation avec le pape François. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une démarche strictement administrative dans le contexte propre à la République Argentine.

 

Réponse à DICI concernant la reconnaissance canonique de la F$$PX de Buenos Aires – Avis d’un juriste argentin – le problème de l’expression « comme si » inventée par DICI

 

Mgr Bernard Fellay

 

 

VOIES SANS ISSUES : R. N. Williamson dénonce qu’un accord Rome-FSSPX a déjà été conclu

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Richard Nelson Williamson que nous tenons comme prévaricateur de sa fonction, pour laquelle il se rend indigne et dont nous avons suffisamment d’éléments objectifs pour le dénoncer (…à suivre dans un prochain article).
Raison pour laquelle nous ne pouvons le considérer dans sa dignité d’évêque Catholique… nous livre dans son dernier “Commentaire Eleison” une dénonciation qu’un accord Rome-FSSPX a déjà été conclu :

 

Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations sont de nous. De plus, R.N. Williamson (voie sans issue) utilise le langage conciliaire en maintenant coûte que coûte la légitimité de l’église Conciliaire, qu’il identifie avec l’Église catholique… De ce fait, il utilise le terme de Pape pour désigner le clown blanc laïc déguisé en pape ainsi que du Monseigneur pour désigner des laïcs déguisés en évêques.

Se faisant aussi le défenseur de la validité des nouveaux rituels sacramentels institués par Montini-Paul VI, en particulier du nouveau rituel des sacres, alors que c’est par cet acte fondamental que les ennemis de l’Église comptent « tuer » l’Église, en coupant les canaux de la grâce à la source, il est donc complice de cet acte destructeur, comme il n’y en a jamais eu dans l’histoire de l’Église…

 

Numéro CCCLXV (365)

12 juillet, 2014


 

Le 13 décembre de l’année dernière à la Maison de Sainte Marthe à Rome où le Pape habite en ce moment, le Pape rencontra brièvement Monseigneur Fellay, Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X. Officiellement la Fraternité nie que la rencontre ait eu quelque signification que ce soit, mais un commentateur italien qui possède une certaine connaissance de la façon dont Rome procède, un certain Giacomo Devoto (G.D.) argumente que la rencontre prouve qu’un accord Rome-FSPX a déjà été conclu. Voyez http://www.unavox.it/​​ArtDiversi/​​DIV812_Devoto_Notizia_intrigante.html. (en français Google ici) Brièvement :—

Dans la matinée du 13 [décembre 2013], Monseigneur Fellay et ses deux Assistants à la tête de la FSSPX rencontrèrent au Vatican ceux qui sont à la tête de la Commission Ecclesia Dei sur l’invitation de Monseigneur Guido Pozzo, rappelé à la Commission par le Pape François pour traiter des relations problématiques entre Rome et la FSSPX. Une publication officielle de la FSSPX, DICI, déclare que la réunion fut simplement « informelle », mais G.D. signale que même si elle était informelle, elle n’a pas pu avoir eu lieu sans avoir été précédée par une série de contacts discrets destinés à rétablir les relations après leur interruption du mois de juin 2012. De plus, dit G.D., une telle réunion constitue la phase préliminaire indispensable à toute réunion « formelle ».

Quoiqu’il en soit, après la réunion, Monseigneur Pozzo, Monseigneur Di Noia et les trois têtes de la FSSPX s’en allèrent déjeuner à la Maison Sainte Marthe où il se trouvait que le Pape aussi était en train de déjeuner. Lorsque le Pape se leva à la fin du repas pour sortir, Monseigneur Fellay se leva aussi pour le rencontrer, ils échangèrent quelques paroles à la vue de tous, et l’évêque baisa l’anneau du Pape (ou mit un genou en terre pour recevoir sa bénédiction, selon le Vatican Insider de Rome). Une fois de plus DICI minimisa la rencontre comme n’étant rien de plus qu’une rencontre fortuite suscitant un échange spontané de politesses. G.D., au contraire, maintient – raisonnablement – que même une telle rencontre « par hasard » ne peut avoir eu lieu sans l’accord préalable du Pape.

Plus encore, ajoute G.D., dans l’art de la diplomatie, de telles rencontres sont organisées pour « rompre la glace » de façon délicate pour permettre une interprétation élastique qui puisse signifier autant ou aussi peu qu’on le désire. D’un côté le contact courtois était en public pour que tous pussent le voir, dans un endroit public fréquenté par d’importants personnages de la Nouvelle Église (notez bien le « é » majuscule blasphématoire !), et il pouvait être perçu comme l’approbation papale de ce qui avait eu lieu au cours de la réunion du matin avec la Commission. D’un autre côté cela permettait, aussi bien à Rome qu’à la FSSPX, de nier de façon plausible que cette rencontre ait eu une signification réelle au delà d’un simple échange de politesses.

Ainsi lorsque les rumeurs commencèrent à circuler au début de cette année, la FSSPX nia pendant des mois qu’il existât quoi que ce fût au sujet d’un accord Rome-FSSPX. Ce n’est que le 10 mai que DICI admit qu’il y avait eu certains contacts entre le Pape et Monseigneur Fellay, mais alors DICI minimisa à tel point cet événement que G.D. y voit comme un signe sûr que l’accord a été conclu en privé. (Dans la politique moderne, comme dit l’adage, rien n’est sûr tant qu’il n’a pas été officiellement nié).

De fait, le problème principal pour le Pape François comme pour Monseigneur Fellay, ce n’est pas comment parvenir à un accord voulu par tous les deux, mais comment obtenir que leurs ailes gauche et droite respectivement acceptent cet accord. Cependant, le problème est en train de se résoudre jour après jour au fur et à mesure que la Fraternité, autrefois glorieuse dans son combat pour la défense de la Foi, devient la Néo-fraternité compromise. En effet, combien d’évêques de la Néo-église peuvent craindre encore la Néo-fraternité comme étant une menace pour leur Néo-église ? Et combien de prêtres de la FSSPX sont encore convaincus que toute forme d’accord avec Rome serait un désastre, surtout si on leur promettait qu’ils « n’auront rien à changer » ? Un tel accord n’aurait pratiquement pas besoin d’être annoncé. Dans les esprits et les cœurs de beaucoup, il est déjà là.

 

Kyrie eleison.
 

 

F$$PX : Mgr Tissier, un autre leurre !

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La F$$PX à la dérive vers la Rome apostate : récit de l’intérieur par l’abbé Chazal : l’infâme Tissier de Mallerais au service de Ratzinger.

 

Nous l’avons déjà signalé plusieurs fois, le pleutre Mgr Tissier de la F$$PX est le personnage central qui étouffe la réaction en France, au profit de la subversion Schmidberger-Fellay.

Beaucoup n’ont pas encore compris le véritable rôle de cet évêque, tout comme celui de son confrère dans l’épiscopat : Richard Nelson Williamson. Deux leurres de l’opposition ! L’un étiqueté « nazi » pour les “plus durs”, l’autre vilement soumis pour les “plus timorés”…

Tout comme le site récent (néo-antiaccordiste) antiModernisme.info qui publie vaillamment « Été chaud 2012, Mgr Williamson sur les pas de Mgr Lefebvre » ! (dont nous vous avons parlé ici), le forum récent (néo-antiaccordiste) de la Gentiloup est en adoration devant ces deux leurres Bernard Tissier et Richard Nelson Williamson :

Gentiloup :

Attention, ce témoignage est unilatéral. Il s’agit du rapport d’entretien que l’abbé Chazal a eu avec Mgr Tissier de Mallerais. L’abbé Chazal exprime tout le contraste qui existe entre Mgr Tissier de Mallerais et lui-même, entre l’esprit traditionnel français et l’esprit démocratique et individualiste américain.
Les deux facettes ne sont pas mises en lumière sur un pied d’égalité puisqu’elles sont présentées toutes les deux par l’une des parties: l’abbé Chazal. Il faut garder cela à l’esprit pour ne pas se laisser subjuguer.

Cela me rappelle l’épisode des « neuf contre Mgr Lefebvre » ; Neuf prêtres américains que Mgr Lefebvre avait dû exclure de la FSSPX en raison de leur individualisme exacerbé. Cet épisode a été rapporté il y a peu sur Tradinews par l’abbé Cekada. L’abbé Cekada et ses huit amis prêtres, ne trouvaient pas Mgr Lefebvre assez dur sur la doctrine.

L’abbé Chazal nous dit que Mgr Tissier de Mallerais et lui font la même analyse doctrinale, mais qu’ils se séparent sur les moyens.
L’abbé Chazal nous somme donc, en quelque sorte, avec beaucoup de candeur, de choisir entre  lui et Mgr Tissier de Mallerais. Entre un évêque qui nous guide depuis 35 ans sans avoir jamais failli, et un  abbé Chazal que nous découvrons depuis deux mois seulement…

Entre les deux je ne choisis pas, je suis le chef parce que je lui fais confiance comme je lui ai toujours fait confiance!

Je fais surtout confiance en la mission divine de la FSSPX, mission divine qui a été confirmée par l’incroyable refus d’accord que le Pape a signifié à Mgr Fellay le 13 juin 2012. Refus qui ne peut s’expliquer que par une intervention de la Sainte Providence. Les signes que Notre-Seigneur nous envoie ne peuvent pas être ignorés.

http://lefebvristes.forum-box.com/t733-rapport-d-entretien-par-l-abbe-Chazal-qu-il-a-eu-avec-Mgr-Tissier-de-Mallerais.htm

Quel aveuglement !

Mgr Tissier a véritablement un sale rôle, peut-être le pire de tous ! Vraiment un maraud mîtré !

Que cet évêque a du souci à se faire pour le jour du juste jugement de Dieu !

Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.

Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).

L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! » Abbé Chazal


Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années. » Abbé Chazal

Nous vous rappelons néanmoins que l’abbé Chazal manifeste toujours les mêmes tares que nous vous avons signalées précédemment  !!! (cf. archives du blogue « Abbé Chazal ») …encore une voie sans issue !

* * *

24 septembre 2012

[Abbé Chazal] Les buts de la guerre

SOURCE – Abbé Chazal (réfractaire) – Version française de  “War aims” , par « Avec l’Immaculée » – 21 septembre 2012


Cebu, le 21 septembre 2012

Abbé François Chazal

Depuis ce mois fatidique de mai 2012, mon intention est toujours clairement restée la même : « Que la FSSPX et la Nouvelle Rome restent séparées jusqu’à ce que Rome se convertisse ». C’est ce que l’on appelle une condition de victoire.

Maintenant, après trois mois de combat ardent de la part des prêtres, des évêques, des moines et des fidèles, on constate que Mgr Fellay opère une marche arrière assez importante, ce qui est tout à son honneur. C’est aussi très rassurant, en ce sens que Son Excellence ne croit pas en sa propre infaillibilité, après tout.

Durant ces évènements, certains d’entre nous ont été sévèrement réprimés, comme il fallait s’y attendre, et la question se pose maintenant de savoir s’il faut cesser d’interroger ouvertement nos supérieurs, s’il faut rentrer dans le rang, démanteler ce réseau embryonnaire de prêtres qui vient d’émerger, éviter de diviser le troupeau et cesser des combats inutiles avec nos confrères.

L’humilité est la meilleure disposition pour répondre à cette question, mais comme dit saint Thomas, l’humilité est fondée sur la vérité.

Alors, qu’est-ce qui est le mieux : continuer à recevoir des coups pour l’amour de la vérité, tout en combattant humblement les supercheries du diable qui demeurent encore, ou bien déclarer que la guerre est gagnée pour le moment, écrire le document promis « War won » [guerre gagnée], et abandonner la sécurité de la FSSPX aux gros bonnets de la FSSPX ?

Eh bien, deux points : tout d’abord, nous ne sommes rien et, d’autre part, la bête respire encore. Que se passerait-il si le peu nous sommes continuait à vouloir démasquer le prince du mensonge, à satisfaire les besoins de ces âmes qui veulent profiter de notre sacerdoce et qui attendent patiemment que l’objectif de notre combat soit atteint ?

Première partieLa Bête respire encore

La crise de la FSSPX continue tant que sa tête, Mgr Fellay, enseigne des erreurs et permet aux erreurs de se propager, divisant ainsi le troupeau. Autrement, ce sont les 20 prêtres de la résistance (en septembre 2012) qui se sont rendus coupables de diviser le troupeau. Faisons donc un examen de la tête de la FSSPX. Heureusement, j’ai pu voir Mgr Fellay le 4 septembre. Je lui ai parlé pendant une heure et demie, à peine 72 heures avant sa marche arrière à Écône lors de la grande conférence aux prêtres, le 07/09/2012.

Pendant environ 20 minutes ou plus, Monseigneur Fellay me réprimanda pour mon comportement scandaleux, destructeur et révolutionnaire et pour ce refus terrible d’arrêter mes activités, etc., puis il m’a demandé la raison d’une telle obstination.

Je lui ai répondu : « Parce que je crois que vous avez une nouvelle théorie sur Vatican II : vous dites que le Concile est erroné, mais que ses erreurs ne sont pas insurmontables. »

J’ai été prévenu par l’abbé Koller : Mgr Fellay est un homme intelligent, on ne peut pas l’accuser d’être simplement en faveur de Vatican II, c’est beaucoup plus compliqué que cela. Mgr Fellay connaît son public.

Son Excellence a répondu : « Mgr Lefebvre pensait comme cela à un moment donné, et il a signé les textes du Concile ». Ensuite, je pense qu’il s’est rendu compte qu’il avait omis de nier l’accusation et a commencé à marteler l’idée qu’il est bien contre le Concile Vatican II. Il m’a accusé de m’obstiner à lui faire dire qu’il aime Vatican II alors que c’est le contraire qui est vrai, qu’il est celui qui sait le mieux quelles sont ses pensées.

Alors je lui montrai ma petite collection de huit de ses citations, appelée « J’excuse le Concile » et il a répondu : « Ce n’est pas ce que j’ai dit … Du début à la fin nous avons été en désaccord avec Rome sur le Concile Vatican II, et c’est pourquoi les négociations ont échoué. Vous fondez toute votre position sur une fausse supposition de ce que nous pensons (à propos de Vatican II). »

Quand il eut terminé, je lui demandai alors candidement : « Si vous êtes vraiment contre Vatican II, pourquoi, Monseigneur, étiez-vous si silencieux sur Assise III ? » Se référant à une phrase prononcée à St Nicolas du Chardonnet, il dit qu’il faisait siennes toutes les condamnations de Mgr Lefebvre sur Assise. Cela sonnait bizarrement et l’abbé Nély s’est précipité à la rescousse, en expliquant combien Assise III était vraiment mauvais. Ne comprenant pas, j’ai rappelé à Monseigneur son NON résolu, lorsque j’étais avec lui à Cebu, et que je lui ai demandé d’adopter une position forte et publique contre Assise III. (Il a dit la même chose aux frères Pfeiffer à l’époque).

Ensuite, j’ai demandé pourquoi il y avait si peu de différence entre DICI et les autres sites Ecclesia Dei, ou même Zenit sur le sujet. Il n’y a eu absolument aucune réponse à cette question. J’ai alors dénoncé le silence devant les scandales doctrinaux de Rome de ces trois derniers mois, scandales que nous pouvons vérifier en lisant L’Osservatore Romano. Ce journal a été passé au filtre des lunettes roses de DICI pour ne nous dire que des bonnes choses à propos de Benoît XVI cet été. Nous n’avons pas besoin de savoir que le pape, cet été, a fait l’éloge de Vatican II en permanence, a insisté sur le fait que les musulmans restent musulmans, qu’il s’apprête à béatifier le successeur d’Escriva, continue à soutenir les Focolari et d’autres mouvements néo-chrétiens, loue le pluralisme et la liberté religieuse comme une solution à la persécution au Moyen-Orient, etc.

Si nous connaissions ces faits, ils obscurciraient la bonne nouvelle opinion que nous avons de Benoît XVI, et ils nous éclaireraient sur le fait que les erreurs de Vatican II font toujours rage.

DICI est le porte-parole de Menzingen. Ce site est géré professionnellement et prépare à long terme un accord avec la nouvelle Rome, grâce à une utilisation massive de peinture rose, parallèlement à la marche arrière actuelle. En fait, il n’y a pas de marche arrière sur DICI. Sur tous ces points, je n’ai pas pu obtenir des éclaircissements de Monseigneur Fellay.

Ensuite, j’ai soulevé la question de l’interview sur CNS du 11 mai 2012, et plus précisément le problème des paroles de Mgr Fellay à propos de la liberté religieuse et voici ce qu’il a dit : « Sur CNS, je parlais aux catholiques américains qui portent aux nues la liberté religieuse. Le fondement, c’est le récipiendaire (ou récepteur). Ce « très limitée » est le contraire de ce que vous me faites dire. Je montrais qu’il y a un moyen de traiter le problème. On s’est écarté de mon propos. »

(La philosophie moderne base tout sur l’esprit de celui qui connaît, sur le sujet récepteur, tandis que la philosophie catholique base tout sur la chose connue, la “chose” qui existe en elle-même, que cela nous plaise ou non)

J’ai alors senti que j’en avais assez entendu, j’ai compris que j’étais à présent certain de ce dont je voulais m’assurer : c’est que l’esprit de mon Supérieur général n’est plus ancré dans la vérité catholique, mais que ses idées se déplacent tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt sur le “oui”, tantôt sur le “non”.

En relisant la transcription de cet entretien, je vois que le même schéma se reproduit continuellement :

– Les choses ont changé à Rome, MAIS cela ne signifie pas que tout a changé.

– Le Pape veut reconnaître la FSSPX, MAIS son désir est bloqué par Vatican II et les évêques modernistes.

– Rome nous accorde déjà l’exemption de la tutelle diocésaine, MAIS il y a des problèmes pour ouvrir de nouvelles maisons.

– Cela ne va pas marcher si nous demandons l’autorisation des évêques, MAIS il y a tellement d’évêques novus ordo qui nous appellent.

– … Nous avons notre propre apostolat MAIS tout évêque a le pouvoir absolu.

– Nous devrions être traités à égalité avec les évêques, MAIS il est normal que l’évêque ait son mot à dire (sur nous).

– Rome acceptera peut-être de mettre ses erreurs au niveau d’une opinion que nous pouvons attaquer, MAIS Rome absolutise le Concile.

Nous avons encore eu quelques MAIS à la conférence d’Écône :

– Le Pape croit encore à Vatican II, MAIS il veut nous reconnaître.

– Le principe de 2006 (aucun accord pratique jusqu’à ce que Rome se convertisse) est vrai, MAIS qu’est-ce que nous entendons par « conversion de Rome » ? Cela ne pourrait-il être quelque chose de graduel ou de progressif ?

– L’offre de Rome était remarquable, MAIS, je vous le garantis, je n’ai jamais été intéressé par un accord.

Sur ce dernier MAIS, je vous demande de relire la lettre du 14 Avril pour voir si cela est authentique ?

Pas étonnant que nous soyons accusés d’être régulièrement tantôt noir tantôt blanc… c’est parce que l’enseignement officiel de la Fraternité Saint Pie X est maintenant tout gris

Donc j’ai senti que nous en avions assez dit, qu’il n’y avait pas besoin de toucher la question un peu plus complexe du Magistère, la question de notre utilisation retrouvée et élargie du nouveau Code de droit canonique, ainsi que d’autres questions. J’ai eu le temps de m’excuser pour l’utilisation, dans le passé, de quelques expressions injustifiées ou irrespectueuses, j’ai mangé deux fois à la table de Monseigneur, j’ai été autorisé à dire ma messe privée sur un autel latéral (contrairement à Manille), j’ai visité un endroit qui a un charme particulier et j’ai été très gentiment remis au train par l’abbé Sélégny qui, en tant que témoin, m’a promis de m’envoyer une transcription détaillée de la conversation. Je tiens à dire que Monseigneur Fellay a été juste envers moi, qui suis un homme totalement opposé à ses idées et en pleine guerre contre lui.

Les idées de Mgr Fellay et la propagation incontrôlée du libéralisme dans la Fraternité Saint Pie X ont également été l’objet de ma visite à un autre évêque, et puisque l’abbé Couture utilise cet évêque contre moi, eh bien, je vais raconter pour ma défense tous les détails de cette visite.

Monseigneur Tissier de Mallerais a accepté de me voir le 16 Août à Écône. Pendant 15 minutes, j’ai chancelé sous une puissante bordée épiscopale, j’ai tremblé de tous mes membres sous la froide colère de Monseigneur Mgr Bernard Tissier de Mallerais. Mon attitude, a-t-il dit, était complètement hors de propos, je prenais sur moi une tâche qui ne m’appartenait pas et je faisais une démonstration de désobéissance totale

J’ai essayé de récupérer en disant que j’avais de graves difficultés doctrinales avec Mgr Fellay en montrant, comme d’habitude, ma petite collection de citations appelé « J’excuse le Concile ». Son Excellence a répondu : « Je sais, je sais, j’ai 10 fois plus de citations [de Mgr Fellay] favorables à Vatican II que vous ne connaissez pas ! »

« Mais, Monseigneur, comment pouvons-nous être si tranquilles à ce sujet et à propos du résultat lamentable du Chapitre Général ? »

« Le Chapitre général, répondit-il, a été un désastre ; j’ai signé de mon nom, parce que c’était une action collégiale, mais certainement pas pour dire que j’étais d’accord avec le contenu. Par conséquent faites confiance en ce que font les généraux, acceptez votre nomination en France et tenez-vous tranquille pendant au moins trois mois. »

« Monseigneur, le navire prend l’eau, il se déchire sous la ligne de flottaison. J’admire ce que vous et d’autres avez fait pour essayer de le sauver, mais vous savez très bien que l’erreur se propage maintenant à travers les canaux officiels de la FSSPX. Comment pouvez-vous compenser le poids de l’institution, les professeurs mis en place dans les séminaires, les sermons édulcorés et publications … Nos fidèles fuient de moins en moins loin les messes d’indult, font des compromis pour les cérémonies de mariage, pratiquent de plus en plus les méthodes naturelles de contraception sans les motifs graves demandés par Pie XII, faisant de ces méthodes naturelles une porte ouverte à des formes plus mauvaises de contraception. Leurs esprits sont infectés par DICI. Il est naturel pour eux de faire confiance aux deux assistants qui vont encore plus loin que Monseigneur Fellay et prêchent la bonne nouvelle que Rome a changé… »

J’ai continué ainsi un certain temps, acceptant des corrections sur certains points, comme sur le fait que nous ne pouvons pas tenir le pape comme entièrement responsable de la nomination de mauvais évêques dans le monde entier. Sinon, je lui ai dit qu’il pouvait me désavouer autant qu’il le voulait, mais que le silence de cet été était « contre-nature », antinaturel : « Je ne peux pas l’accepter et je ne l’accepterai pas, même si je suis maltraité et chassé. Je ne peux pas accepter ce nouveau massacre des âmes qui est préparé davantage par l’érosion des esprits que par la signature effective d’un accord avec Rome. Si seulement, Excellences, vous aviez fait publiquement opposition à Menzingen, je serais heureux de rentrer dans le rang et suivre le capitaine. Je suis d’accord que ce n’est pas mon travail de parler, mais si les bergers sont endormis, les chiens sont la ligne de résistance suivante, quand les loups sont entrés dans la grange.

Si l’on parle des erreurs en général, cela passe souvent au-dessus de la tête des fidèles. Je ne trouve pas que la bataille tourne bien, j’ai donné pendant 12 ans le bénéfice du doute à mes supérieurs, en écrivant des lettres et en étant très obéissant. En six autres années, Mgr Fellay aura amplement le temps de mettre des supérieurs neutres ou libéraux en position et il sera impossible de faire changer le navire de direction.

Vous n’êtes pas le seul, Monseigneur, à être poussé dans vos retranchements ; L’abbé Peter Scott a à peine dit quelque chose en Mars, et après avoir été circonvenu par l’abbé Rostand, il est maintenant sur le point d’être envoyé au Zimbabwe. L’abbé Hewko n’a fait aucune attaque contre Menzingen à la première messe de l’abbé Reuter et s’est retrouvé lourdement sanctionné. De nombreux autres prêtres sont dans le même cas. Cela n’augure rien de bon pour l’avenir. Si c’est la façon dont ils traitent les prêtres, alors qu’aucun accord n’est signé, comment sera-ce le jour de l’accord, quand on fera rentrer tout le monde dans le rang ?

Ce que je fais ressemble en effet à une rébellion, mais je ne demande pas que tout le monde fasse de même. Si je me trompe, le navire ne coulera pas et je mourrai heureux, mais si j’ai raison d’avertir les passagers, il y en aura plus de sauvés, si la tragédie arrive vraiment. Le problème vient de la passerelle de commandement du navire, et votre résistance sous le pont est impressionnante, mais ne fait que retarder le résultat final. Certains prêtres doivent au moins faire le travail d’exposer la source des erreurs. »

Le naufrage de la Fraternité par Fellay

Le naufrage de la Fraternité Saint-Pie X par Fellay

À ce moment, Monseigneur a été refroidi. J’avais déjà discuté de beaucoup de ces faits avec lui quand il est venu aux Philippines l’an dernier. Je comprends que c’est son amour de la Fraternité, son désir de garder une armée unie qui le motive, mais je vois aussi que la Fraternité n’est plus unie sur la doctrine, je vois que les libéraux l’attaquent de plus en plus et refusent de publier son livre sur les erreurs de Benoît XVI. En fait, on commence à le réduire au silence et le pire est à venir.

Je me sentais très triste pour lui parce que, tout au long de cet entretien, il y avait une telle sincérité en lui, même lorsqu’il me réprimandait. Je ne crains pas d’être réprimandé par un homme si honnête, et je crois que Mgr Tissier prêchera toujours contre la Rome d’aujourd’hui et nous dira de nous garder hors de sa portée.

Pour vous dire la vérité, il n’est toujours pas d’accord avec ce que je fais, à ce jour. Il a écrit à l’abbé Pivert (mon directeur spirituel) pour me contraindre, en répétant le même argument, en écrivant que les erreurs de Mgr Fellay sont 10 fois plus nombreuses que ce qu’elles apparaissent en public et que le Chapitre Général est une catastrophe, mais qu’il n’y a aucune raison de lancer une telle attaque prématurée contre la direction de la FSSPX.

Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.

Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).

L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! Les principales idées qui ressortent de sa position sont les suivantes :

Une nouvelle doctrine a maintenant émergé dans la Fraternité Saint Pie X, et cette nouvelle doctrine est accompagnée de réduction au silence, de menaces et de punitions.

– Le principal signe de la Providence montrant ce changement est le silence assourdissant sur Assise III, qui a tellement contrasté avec le tollé de Mgr Lefebvre, en 1986, pour Assise I.

– Assourdissant aussi est le silence qui a suivi la crise de mai et le Chapitre Général : de la table à Écône jusqu’aux prieurés à travers le monde … aucune réaction de ceux qui savaient si bien que les choses se sont mal passées.

– Même si l’accord est annulé pour le moment, l’abbé Gleize dit que la tendance demeure : L’abbé Schmidberger lui a dit qu’il ne suffisait pas de prier pour le Pape en le nommant à la messe, lors des bénédictions et de la Semaine Sainte, ou d’avoir sa photo dans la sacristie, etc. Aucune de ces choses ne nous garantit que nous n’allons pas devenir sédévacantistes. Le désir des accordistes est un désir qui dure depuis longtemps, et c’est un sentiment constant d’être dans une situation de séparation épouvantable, presque peccamineuse d’avec l’« Eglise ». J’ai dit à l’abbé Gleize que l’abbé Laisney (qui m’a lavé le cerveau pendant trois jours à Manille à propos de l’accord) souffre clairement du même genre de douleur. Il aurait prêché pour l’accord récemment à Kuala Lumpur. Mgr Fellay, quand je l’ai vu, m’a dit que notre idée de l’Église est trop radicale, que pour nous, c’est une Église qui n’existe que sur le papier (cf. aussi sa conférence d’Adélaïde). Si l’accord est annulé, ce n’est pas à cause de nous, c’est parce que Rome ne le veut toujours pas, le bloque, même si le pape le veut. Très triste.

Nous avons parlé longuement de la nouvelle pratique de la FSSPX concernant les affaires canoniques et surtout la tendance croissante de la FSSPX qui permet de plus en plus que tous ses cas difficiles soient résolus par la nouvelle Rome et à la lumière du nouveau Code de Droit Canon. De nombreuses irrégularités canoniques se sont produites au Chapitre Général, en particulier autour de la façon dont l’évêque Williamson a été traité. La déclaration et les six conditions ressemblent à quelque chose de bâclé et contiennent un changement important d’orientation de notre congrégation tout entière.

Une autre confirmation du changement de position de Mgr Fellay est qu’il prêche dans ses conférences régulières de trois heures que Rome a changé.

Lors de mes visites à Avrillé et Morgon, j’ai été informé par les supérieurs de ces lieux que lorsqu’ils sont allés avec le Père Matthieu à Menzingen, Mgr Fellay a pris deux heures et demie pour les persuader que Rome a changé.

Ils étaient bouche bée devant ce changement de cap et devant l’ardeur de Mgr Fellay.

Mes propres parents sont allés à une conférence de trois heures à Brignoles en juin ; même chose : « Rome a changé ». Mes pauvres parents ont quitté la conférence en ayant l’impression de n’avoir rien appris et en ayant la sensation qu’ils n’avaient pas compris ce qu’ils étaient censés comprendre.

Et qu’est-ce qui va être dit dans la grande fête conviviale organisée par l’Angelus [ndlr, Éditions américaines traditionnelles, équivalent de Clovis] sur la « papauté » en octobre … compte tenu de la récente marche arrière ? On peut deviner que le pape va être considéré un peu mauvais MAIS assez bon sous d’autres aspects.

Par conséquent 20 prêtres à peu près sont actuellement engagés dans le processus d’avertir ouvertement le troupeau sur les erreurs restantes de Menzingen, en dépit de la marche arrière sur l’accord avec Rome, sur la déclaration du 15 avril et sur la question de l’exemption. Car si l’on décrit la nouvelle Rome, d’une façon fausse et sous des couleurs riantes, il est normal de craindre que, dans six ans, la Fraternité sera six pieds sous la nouvelle Rome …

Deuxième partie – Que s’est-il passé ?

War on!   Puis What next … mais … Qu’est-il arrivé ?

Au mois de mai une note interne a déclaré que dans le cas où Rome accepterait notre dernier protocole doctrinal (du 15 Avril), une structure canonique nous serait proposée.

Puis, le 13 Juin, l’offre de Menzingen a été refusée par Rome, un peu comme cela a été refusé en septembre 2011. A commencé alors un processus de retour en arrière qui est toujours en cours. La ligne officielle est maintenant que nous sommes de retour à la case départ, que l’accord est annulé, et que nous n’avons jamais cherché un accord en premier. Le 7 septembre, Mgr Fellay a fait totalement marche arrière à propos de la déclaration du 15 Avril ainsi que sur une autre erreur majeure faite au Chapitre Général, quand il voulait simplement, comme condition souhaitable être exempté de la tutelle des diocèses Novus Ordo.

Dans le même temps, deux choses continuent à se produire : le changement doctrinal et le manque de clarté sur nos relations avec Rome.

Le Chapitre Général

Au Chapitre Général, tout était censé être parfaitement clair, mais les documents qui en sont sortis ont déjà besoin d’éclaircissements.

M. l’abbé Petrucci m’a dit que les capitulants étaient pressés d’écrire les textes et que l’intention d’un grand nombre d’entre eux était de créer un cadre qui permettrait d’éviter à Mgr Fellay de se rapprocher de la nouvelle Rome prématurément. La plupart d’entre eux nous ont dit qu’ils ont vraiment combattu, qu’ils ont obtenu le meilleur résultat possible, qu’ils ont sauvé la situation. Cela correspond clairement au nouveau but de la guerre de Menzingen : affirmer que la guerre est finie.

Rectification du tir :

Je n’ai aucun doute sur les intentions des capitulants mais le texte qui émanait du Chapitre, produit d’une sorte de compromis entre deux positions, m’a tellement fait peur que j’ai écrit une attaque contre lui, je l’ai publiée sur Internet, je l’ai fait imprimer et je l’ai posté à tous les prieurés et amis de France, je l’ai distribué en tract aux fidèles. En voici les principaux éléments :

Proclamé le jour de la Bastille, ce texte est un peu sentimental parfois et même s’il contient une citation de Mgr Lefebvre, il s’agit d’une déclaration beaucoup plus faible que les déclarations de 1974 et 1976. La question du Magistère reste ambiguë dans ce texte parce que nous n’avons pas plus la mention de deux magistères opposés (cf. « deux Romes » (1974), « deux Églises » (1976)), mais l’astuce principale du texte est à la fin de celui-ci, dans les six conditions pour une reconnaissance canonique de la FSSPX. [ndlr : l’abbé Chazal a manifestement pris connaissance d’un texte non tronqué de la déclaration du chapitre, qui contenait les six conditions]

Un premier groupe [de conditions] omet la notion de 2006 qui était que nous devions attendre la conversion de Rome pour conclure un accord avec elle. C’est la première fois que nous y renonçons, si officiellement, en opposition au rejet de l’accord par Mgr Lefebvre en 1988 et en contradiction avec ses nombreux avertissements ultérieurs que la crise durerait longtemps et nécessiterait que Rome redevienne bonne pour nous réconcilier.

La première condition concerne le maintien de notre liberté d’enseigner et de notre liberté d’attaquer ceux qui enseignent les erreurs. La deuxième et la troisième consistent à garder l’usage exclusif des rites traditionnels et avoir au moins un évêque.

Tout ceci semble très courageux, mais le principe de base d’une démocratie libérale est cette liberté pour quiconque d’être en désaccord public sur toutes les questions importantes. Donc, nous aurons la liberté d’enseigner la Tradition tandis que d’autres auront la liberté de défendre le modernisme, nous allons attaquer la nouvelle messe tandis que d’autres vont attaquer la vraie messe sous le même toit ; de même pour toutes les autres questions. Un évêque français a très bien compris cela et a dit : « Laissez-les venir et être en désaccord avec le Concile Vatican II (s’ils le peuvent), car nous-mêmes, nous sommes en désaccord avec les vingt autres Conciles ».

Cela ne marcherait jamais. Pourquoi ? Parce que ça ne marche jamais d’entrer dans le système, comme a dit Mgr Lefebvre : « Si j’avais signé l’accord, nous aurions été finis en un an. » (13 Juin 1988). Une fois dans le système, nous ne résisterons pas aux personnes qui ont une doctrine entachée par les erreurs de Vatican II, parce que ceux qui ont essayé auparavant n’ont jamais réussi. De plus, nous avons déjà commencé à arrêter de convaincre Pierre alors qu’il a été reconnu digne de blâme (Galates). Encore une fois, regardez DICI maintenant, tandis que dans le passé nous n’avions aucun scrupule à dire ouvertement que le Vatican était infiltré par les francs-maçons et que leurs idées avaient triomphé.

Mélangés à de mauvais prêtres catholiques et à de mauvais fidèles, nos propres fidèles seront affaiblis, désorientés et divisés, plus encore qu’aujourd’hui.

En ce qui concerne la liturgie, il suffit de dire que Mgr Pozzo vient juste de dire à l’Institut du Bon Pasteur de rentrer dans le rang cinq ans après leur accord.

Quant à cet évêque solitaire, comment pourrait-il répondre aux besoins de 1 000 prêtres traditionnels environ et de tous leurs fidèles ? «  Et si cet évêque meurt ? », a demandé franchement un fidèle du sud de la France. L’abbé Pfluger a répondu : « Eh bien, Rome en nommera un autre… »

Le deuxième groupe de conditions est presque plus effrayant, car ce sont des conditions souhaitables ou préférables, par lesquelles nous demandons, sans insister, de ne garder que nos tribunaux mineurs, en renonçant à l’avance de nous occuper des causes majeures (comme nous le faisons déjà, parce que quand l’affaire est grave ou importante soit nous laissons à Rome le soin de traiter le cas soit nous refusons de traiter le cas, j’en ai été informé par des canonistes et des enseignants du séminaire).

Heureusement, Mgr Fellay a fait marche arrière verbalement sur la seconde condition, en disant que, bien sûr, notre exemption de la tutelle des évêques Novus Ordo était une nécessité absolue pour nous. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’apparaît pas que c’était le cas au Chapitre Général. (Et puisqu’il s’agit d’une question de droit, un amendement écrit devrait être placé dans le texte final).

Même manque de clarté pour la troisième condition, qui stipule que nous voulons simplement avoir une « majorité de la Tradition » et la présidence de cette commission pontificale sous l’autorité du pape. D’autres personnes Ecclesia Dei, valets de Mgr Müller, peuvent prétendre être aussi pour la Tradition. Et c’est uniquement dans le cas où le pape ne voudrait pas insister sur son avantage et renoncerait à placer directement ses hommes dans cette commission.

« Seigneur, venez à mon aide ; hâtez-vous de me secourir. »

La FSSPX déchaussée, ou de stricte observance :

Par conséquent, début août, je me suis rendu à Washington DC et j’ai rencontré l’abbé Joe [Joseph Pfeiffer], qui a réussi à rassembler un groupe de cinq prêtres à Vienne, en Virginie, et à organiser ce que nous appelons un « Corps Uni de prêtres ». Nous avons siégé trois jours, nos esprits vibrant à l’unisson, en parfaite harmonie, considérant la gravité de la situation à laquelle nous étions confrontés. Mais au moins, nous avons pu planter un drapeau en affirmant notre intention, en élisant un patron et en mettant en place une base visible.

Voici le texte de la Déclaration, heureusement, il est court :

C’est Elle seulement, [la Vierge Marie,] qui peut vous aider. +

Fait à  Vienne, en Virginie, le 10 août 2012.

« Le cœur de la foi est la divinité du Christ et sa royauté sur toutes les nations : « oportet illum regnare ». Les erreurs de Vatican II sont une attaque indirecte contre Sa divinité et une attaque directe contre Sa Royauté sociale. Elles resteront à jamais la révolution de 1789 au sein de l’Église.

Le Vatican d’aujourd’hui a changé seulement pour le pire depuis le Concile (plus de dégâts, davantage d’hérésies nouvelles, semi-modernisme plus efficace), à tel point  qu’on peut répéter les mots de l’archevêque de 1974 et de 1976 : « L’Église qui affirme de telles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le pape, les évêques, les prêtres ou les fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique. » (29 Juin 1976).

Le pape a permis la vraie messe, mais seulement dans le panthéon des liturgies modernes. En outre, il a exprimé clairement son adhésion à la fausse doctrine de la liberté religieuse en prêchant qu’elle soit le modèle de la façon dont l’Église et l’État doivent être liés l’un à l’autre. Enfin la doctrine de l’œcuménisme a été largement et constamment professée par le Souverain Pontife dans ses visites aux temples protestants, aux synagogues et aux mosquées… et Assise III confirme que l’esprit d’Assise est bel et bien vivant. C’est cet esprit qui poussait Mgr Lefebvre à procéder à une “opération survie” qui est maintenant elle-même en grand danger.

La FSSPX d’aujourd’hui veut clairement se placer sous cette Église conciliaire, elle atténue le poison du Concile Vatican II, elle est de plus en plus silencieuse face aux abus commis par la hiérarchie conciliaire, elle utilise un langage ambigu se référant à deux Magistères contraires. En même temps qu’elle est toujours prête à croire en un débat permanent avec des fonctionnaires romains obstinés, elle utilise la manière forte envers ceux qui résistent à cette mauvaise réconciliation.

Nous devons attendre que Notre-Dame convertisse le pape et lui inspire de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques et nous devons persévérer dans la charité de la vérité et la vérité de la charité, organisée en un corps uni de prêtres fidèle à la position toujours maintenue par Mgr Lefebvre. »

 

Abbé Joseph Pfeiffer, Abbé Ronald J. Ringrose, Abbé Richard Voigt, Abbé David Hewko, l’abbé François Chazal.

 

Nous avons ensuite élu l’abbé Pfeiffer comme « patron », pour deux ans, parce qu’il n’y a pas assez d’Indiens pour ce chef indien. L’élection d’un Supérieur Général, de deux assistants, d’un économe général et secrétaire général serait tout à fait ridicule, à ce stade, car nous sommes loin d’être ne serait-ce que cinquante, mais nous reconnaissons aussi Mgr Fellay comme étant notre supérieur légitime (rappelez-vous, il n’a pas signé d’accord avec la nouvelle Rome), même si, comme dans le cas de Benoît XVI, nous lui refusons obéissance pour des motifs de foi jusqu’à ce que cette crise soit terminée.

Ainsi, notre nom reste le même, la FSSPX. Nous sommes conscients du fait que le glissement doctrinal d’aujourd’hui met en danger nos engagements, nos promesses et nos serments, en particulier notre serment antimoderniste, comme l’abbé Koller l’a si bien dit dans son sermon. Nous nous attendons à ce que des avocats soient lâchés contre nous à un moment donné, mais dans le pire des cas, ils pourraient être en mesure de nous renommer FSSPX déchaussée, de stricte observance, parce que notre scission est une scission au sein du même ordre, comme cela s’est produit à plusieurs reprises au cours de l’histoire de l’Église. Nous ne créons pas un nouvel engin, une société de saint Pie XXIII, ou un autre vague institut. Tout ceci pour insister sur l’idée que nous n’avons pas changé le message, tandis que la ligne officielle de la FSSPX a changé.

Ensuite, nous avons mis en place une base à « Notre-Dame du Mont Carmel », 1730 N Stillwell road, Boston, Kentucky 40107, États-Unis, avec un ou des prêtres résidents permanent(s). Puis, nous avons mis en place une structure bancaire pour recevoir un soutien financier. Nous espérons commencer une petite école là-bas et créer nos propres sites Internet pour compléter le bon travail de « TrueTrad » et d’autres sites. Si nous le pouvons, nous allons lancer un bulletin papier et marcher sur la lune, mais ne regardons pas trop loin.

Je comprends pourquoi certains supérieurs de la FSSPX nous poursuivent de leurs foudres car il semble vraiment que nous sapions la Fraternité, alors qu’en fait nous nous organisons simplement, avec comme claire perspective, l’expulsion. Lorsque Mgr Fellay m’a dit que nous n’allions pas faire long feu, j’ai répondu : « Eh bien, Monseigneur, nous recevrons tous les prêtres que vous nous ferez parvenir ». Il est dommage de voir un prêtre jeté hors de sa congrégation sans aucune bonne raison et finir ses jours dans l’isolement.

Grâce au dernier rétropédalage, la crise est apparemment évitée, mais que se passera-t-il si Menzingen revient de nouveau sur ses pas, comme cela s’est passé plusieurs fois auparavant ? Nous voulons juste être le petit morceau de fer qui bloque la pédale. Et si Mgr Williamson se retrouvait expulsé ? Où irait-il ? Et les prêtres qui le suivront … finiront-ils dans l’isolement ? C’est une bonne chose si Mgr Williamson conserve toutes les options possibles, reçoit une aide de l’extérieur pour forcer Menzingen à le maintenir, en lui donnant un avant-goût de ce qu’est un évêque FSSPX en liberté. Pour l’instant nous sommes juste une vingtaine de prêtres dispersés, c’est-à-dire pas grand-chose, mais nous savons avec certitude que Menzingen ne veut pas que ce petit bourgeon fleurisse.

En temps normal, il est préférable que les 4 évêques restent unis, dans le cas d’une nouvelle crise, car les trois pourraient ainsi contrecarrer l’un d’entre eux comme ils l’ont fait de manière efficace.

Quant aux fidèles, maintenant qu’ils sont avertis de la situation, nous nous limiterons à ceux qui nous appellent à l’aide et nous fournirons à tous les autres une information permanente qui dit les choses clairement. D’abord les Juifs, puis les Gentils, d’abord nous irons chercher les petits restes dans la foule de la FSSPX, et ensuite nous irons pêcher tous les autres hommes.

Pour être bien compris, notre combat doit être décrit comme analogue à une lutte ; c’est une bataille, sous de nombreux angles. C’est aussi comme une attaque échelonnée, parce que tous les prêtres et les fidèles ne réalisent pas le mal actuel, en même temps, pas plus qu’ils ne choisissent de prendre une position publique en même temps.

Une fois de plus, nous ne sommes pas les sauveurs de la FSSPX, mais j’espère que vous comprendrez que nous jouons un petit rôle sur un plan plus large, car la résistance à la réconciliation a des aspects et des formes variées : de la Mère Anne-Marie Simoulin qui menace de recommencer à zéro et qui réprimande son propre frère, l’abbé Simoulin, à Dom Thomas d’Aquin au Brésil qui dirige des groupes de fidèles, tout comme nous, jusqu’aux nombreux bons prêtres qui résistent en France, à quelques religieuses héroïques qui se montrent disposées à subir la persécution de leur communauté, au Dr David Allen White, qui n’approuvera pas de bêtises … la liste est assez longue et consolante.

Si Menzingen reste sur sa marche arrière d’aujourd’hui, la crise va perdre de son urgence, il sera plus difficile pour nous d’expliquer notre position aux fidèles et de persuader un grand nombre de prêtres de rejoindre notre mouvement … mais cette crise ne sera pas terminée, car nous avons des signes clairs que la Bête reste en vie.

Le Tour de France (La France résistante)

Tandis que l’abbé Joe a passé beaucoup de temps aux États-Unis, a réussi à rafistoler un groupe de prêtres, j’ai pu passer trois semaines pour faire une « tournée des popotes de la résistance » ou un check-up des habitudes culinaires des endroits qui résistent au changement de doctrine de la FSSPX. La plupart des prêtres sont au courant de l’évolution de la doctrine au sommet, et parce que le district est grand, l’attitude des prêtres libéraux est plus facile à remarquer. Voici quelques exemples de lettres et conversations que j’ai reçus : au Pointet, les religieuses louent Benoît XVI devant les petits enfants, un prêtre en Bretagne appelle Jean-Paul II un saint, les mystères lumineux du Rosaire sont inclus dans un livre de chansons nouvellement édité dans une de nos écoles, un directeur de séminaire a inséré des citations de Benoît XVI dans son dernier livre sur la famille, et je viens d’entendre que l’abbé Toulza a été forcé, je crois, de mettre un texte dans Fideliter, défendant Mgr Müller

Ces choses-là ne seraient jamais arrivées auparavant.

Nous venons de perdre un prêtre en Corse qui est retourné directement au diocèse et deux moines ont quitté l’abbaye bénédictine de Bellaigue parce qu’ils sont en faveur de l’accord. En Allemagne, sur un total de 40 prêtres, 10 sont contre un accord, alors que tous les autres sont pour, à des degrés divers. Les fidèles libéraux critiquent Mgr Tissier ou les prêtres ayant leur franc-parler comme l’abbé Beauvais. M. l’abbé de Cacqueray est plus difficile à cerner, parce qu’il est l’un de ces rares prêtres capables de garder leur district uni, grâce à leur autorité naturelle et leur piété.

En date du 14 Août, je ne savais pas où était ma nouvelle affectation. L’abbé Toulza m’a dit que ce serait Reims, un bel endroit historique au cœur des champs de bataille de la 1re guerre mondiale. J’ai été heureux de voir l’abbé Toulza signer un contrat de publication de 2000 exemplaires de mon livre sur le Christ-Roi, « La Cité Oubliée ». Cette joie fut de courte durée car trois semaines plus tard, ce livre sur la doctrine sociale de l’Église fut interdit par Mgr Fellay, non pas pour son contenu, j’espère, mais pour le nom de son auteur. Une maison indépendante appelée DPF doit l’imprimer l’année prochaine. Le Dr Chojnowsky est actuellement en train de le traduire en américain. (S’il vous plaît, notez bien que je suis un prêtre paresseux, c’est maintenant officiel).

Il faut s’attendre à ce que la question de mon affectation soit ressortie par mes adversaires, malgré le fait que l’abbé Couture reconnaît, même par écrit, que j’ai toujours obéi avant. Mgr Fellay m’a remercié pour mes 16 ans d’obéissance indéniables, mais pas pour ce qui lui paraît être ma désobéissance de l’année 2012.

En modifiant la doctrine, Mgr Fellay a perdu son autorité que j’ai vue sombrer, de mon poste à Manille ; c’est là où j’étais, quand la crise a commencé et c’est à partir de là que je vais commencer à résister. La question pour moi est que le changement de doctrine dans la FSSPX est si grave qu’il doit être exposé, c’est-à-dire qu’il faut prêcher contre… Mais il est impossible de prêcher la vérité si l’on est réduit au silence. C’est pourquoi j’ai demandé à l’abbé Girod si je pouvais être admis à prêcher contre les erreurs de Mgr Fellay en chaire. Sa réponse fut : « Personne ne prêche contre son patron dans une entreprise » et j’ai répondu « …à moins que l’entreprise ne coule ». De plus, il m’a dit que le dimanche, je serais affecté à la chapelle de Troyes, qui compte une trentaine de personnes. En France, on appelle cela « un placard ». Non seulement cela, mais ce prieuré est un prieuré de trois prêtres qui s’occupent de moins de 200 fidèles, car la chapelle de Joinville a été enlevée à leur responsabilité. Puis je me suis dit : la France n’est pas mon territoire, si je m’embarque pour dénoncer Menzingen, je vais mettre dans l’embarras l’abbé de Cacqueray qui est si gentil avec moi et je vais le forcer à me condamner, et les fidèles voyant à quel point je suis condamné par les canaux officiels de la FSSPX ne seront pas en mesure de s’y retrouver eux-mêmes. En Asie, là où les fidèles entendent l’abbé Couture dire à quel point je suis méchant, il est plus facile pour les fidèles de faire la part des choses car ils me connaissent depuis dix ans, ils peuvent savoir par eux-mêmes que je suis même 40 fois plus méchant que l’abbé Couture ne me fait. En France, il y a aussi assez d’anti-libéraux pour mener à bien la lutte, tandis que les fidèles d’Asie, plus récents dans le mouvement traditionnel et moins bien desservis par une Fraternité surchargée en Asie, sont plus vulnérables aux erreurs et aux mensonges. Ils ont davantage besoin d’aide, mais dans l’ensemble c’est surtout une question d’impact. J’ai dit à plusieurs reprises à mes confrères français : vous n’avez pas besoin de moi ici pour saisir l’occasion, je suis encore jeune et aucunement en position de vous guider et de vous dire ce qu’il faut faire. Vous avez vos propres dirigeants, allez les chercher, comme le paysan qui est allé chercher La Rochejaquelein pendant la guerre de Vendée.

Retour en Asie

« Ça va foirer », « Ça va faire pschitt », m’a dit l’abbé Nély à Menzingen ; et l’abbé Pfeiffer est entièrement d’accord : « En théorie, nous sommes totalement grillés, et notre principal obstacle est la peur qu’ont les fidèles d’être expulsés, d’avoir les sacrements refusés, les écoles interdites, etc. Et le second obstacle est la confusion ; ils nous disent : « Père, qu’est-ce qui se passe ? » Ils mendient les informations sur ce qui se passe ; les voies officielles ne leur disent rien. À moins d’un miracle, nous devrions nous essouffler, un prêtre nous a dit : « nous sommes juste un feu de paille ». Nous n’avons même pas les fonds pour voyager en Amérique pour voir les gens qui veulent nous voir. Nous n’étions pas payés avant en Asie, et maintenant nous comptons davantage sur la générosité spontanée des fidèles. Beaucoup de gens que nous ne connaissons pas nous donnent un soutien, ce qui prouve qu’il y a un problème. Ils ne font pas cela par amour personnel pour nous.

De petits groupes ont fait leur apparition partout, appelant à l’aide et nous offrant leur aide. En un endroit, nous avons repris la chapelle entière, dans d’autres endroits, nous trouvons un petit groupe. Il n’est pas facile de nous chasser de lieux qui n’appartiennent pas à la Fraternité, ce qui me fait mieux comprendre pourquoi Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années.

Pendant ce temps, nous restons sous le feu des positions officielles bien arrêtées de la FSSPX. Elles ont un but stratégique, notre silence, et elles ne cessent de nous étiqueter comme désobéissants, non surnaturels, sédévacantistes pratiques, colporteurs de chaos, pamphlétaires, falsificateurs de citations, calomniateurs, briseurs de paix et rebelles engendrant des divisions. On dit aux prêtres, aux frères et aux fidèles de jeûner à notre passage, les gens ne devraient pas nous parler, les frères ne devraient pas nous parler, nous avons été expulsés de la table commune à Manille, je n’ai pu obtenir la permission d’assembler des navires en plastique dans la bibliothèque, nous ne pouvions célébrer des messes privées à aucun moment sur les autels latéraux, même à trois heures du matin, ni utiliser le téléphone, les ordinateurs, les photocopieuses, etc. On a dit aux prêtres de Manille de ne pas nous accorder l’absolution. Je l’ai découvert en allant me confesser à l’un d’eux et je lui demandai pourquoi : « Je connais le pénitent » fut sa réponse. J’ai alors demandé à l’abbé Couture, qui nous a dit qu’il ne peut pas répondre à la question alors qu’un autre prêtre nous a informés qu’on lui avait dit que l’absolution de nos péchés est en fait réservée à Menzingen.

Nous avons senti qu’en restant plus longtemps à Manille, nous amassions des charbons sur leur tête. Nous avions fait toutes les déclarations publiques possibles, y compris une messe dans la rue ; il était temps de passer à autre chose.

Les annonces publiques sont mises sur les sites Internet de l’Asie et de l’Amérique, et sont lues en chaire. Des descriptions intéressantes de moi sont faites au Japon. Des groupes de personnes sont envoyées pour faire échouer certaines réunions que nous organisons, ce qui rend le débat plus animé et intéressant, je crois.

Optimistes, nous avons pris tous ces traitements avec détachement et avec bonne humeur, la plupart du temps, mais notez bien, mon cher lecteur, qu’aucune de ces contre-attaques publiques n’allèrent au fond du problème qui est doctrinal. Par conséquent,

« Laissez-nous sortir de Jérusalem avec le Christ,

Portant son opprobre. » (Hébreux)

Les abbés Joseph Pfeiffer et François Chazal

Written by Cave Ne Cadas

septembre 27th, 2012 at 1:23 pm

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Un lecteur de DICI qui ne s’en laisse pas conter !

without comments

Un correspondant nous envoie son analyse sur l’auto-interview de Mgr Fellay après le Chapitre Général d’ « Affaires-Louches » de sa « Petite église de la néo-F$$PX ».

Nous la publions volontiers, ci-dessous :

Analyse d’un fidèle sur l’auto-interview de Mgr Fellay après le Chapitre

Le mutisme doctrinal n’est pas la réponse à « l’apostasie silencieuse »

DICI : Comment s’est déroulé le Chapitre général ? Dans quelle atmosphère ?

Mgr Fellay : Dans une atmosphère assez chaude, parce que le mois de juillet est particulièrement torride, en Valais ! Mais dans une atmosphère très appliquée, sur le fond, car les membres du Chapitre ont pu échanger en toute liberté, comme il convient dans une telle réunion de travail.

« En toute liberté » : on voit bien ça d’ici… Avec la même liberté que celle reconnue aux trois autres évêques de s’exprimer par écrit comme ils ont jugé nécessaire de le faire conjointement ? Ou encore que celle laissée au plus « remuant » d’entre eux, exclu du Chapitre ? Ou encore que celle dont peuvent user des prêtres et des fidèles sèchement remis au pas ou carrément virés des prieurés ?

DICI : Les relations avec Rome ont-elles été traitées ? N’y avait-il pas de questions interdites ? Les dissensions qui se sont manifestées au sein de la FSSPX, ces derniers temps, ont-elles pu être apaisées ?

Mgr Fellay : Cela fait beaucoup de questions ! Au sujet de Rome, nous sommes vraiment allés au fond des choses, et tous les capitulants ont pu prendre connaissance du dossier complet. Rien n’a été mis de côté, il n’y a pas de tabou entre nous. Je me devais d’exposer précisément l’ensemble des documents échangés avec le Vatican, ce qui avait été rendu difficile par le climat délétère de ces derniers mois. Cet exposé a permis une discussion franche qui a éclairé les doutes et dissipé les incompréhensions. Cela a favorisé la paix et l’unité des cœurs, et c’est très réjouissant.

Du temps de Mgr Lefebvre, il n’y avait pas de tabou, non seulement « entre nous » (le clergé), mais aussi vis-à-vis des fidèles. « Climat délétère » : la faute à qui ?… A-t-on vraiment dissipé tous les « doutes » et toutes les « incompréhensions » des participants ? Y compris ceux des neuf qui ont voté contre l’exclusion de Mgr Williamson ?  « La paix et l’unité des cœurs » vont-elles – oui ou non – dans le sens d’un ralliement quelconque ?… Là encore, on laisse les lecteurs de la Pravda-DICI dans le « doute » et l’« incompréhension », selon le célèbre mot d’ordre non dit et non écrit de la néo-Fraternité : « Payez, priez et taisez-vous ».


DICI : Comment voyez-vous les relations avec Rome après ce chapitre ?

Mgr Fellay : Toutes les ambiguïtés ont été levées chez nous. Nous ferons très prochainement parvenir à Rome la position du Chapitre qui nous a donné l’occasion de préciser notre feuille de route en insistant sur la conservation de notre identité, seul moyen efficace pour aider l’Eglise à restaurer la Chrétienté. Car, comme je vous l’ai dit récemment, « si nous voulons faire fructifier le trésor de la Tradition pour le bien des âmes, nous devons parler et agir » (voir entretien du 8 juin 2012). Nous ne pouvons garder le silence devant la perte de la foi généralisée, ni devant la chute vertigineuse des vocations et de la pratique religieuse. Nous ne pouvons nous taire devant « l’apostasie silencieuse » et ses causes. Car le mutisme doctrinal n’est pas la réponse à cette « apostasie silencieuse » que même Jean-Paul II constatait, en 2003.

L’ « apostasie silencieuse » dont parlait santo Subito (expert en la matière), à qui la doit-on, sinon à la Rome apostate et hérétique qui éclipse l’Église depuis un demi-siècle au moins ? Comment peut-on être naïf au point de compter sérieusement sur elle – qui l’a suscitée, organisée, institutionnalisée et imposée Urbi et Orbi – pour rétablir la Tradition ? Est-ce qu’on ne se moquerait pas un tout petit peu des fidèles en essayant de leur faire avaler l’énorme bobard selon lequel il suffirait d’être réintégré au sein de ce cloaque d’iniquité pour le purifier et le ramener à la vraie Foi comme au bon apostolat ? Les « prêtres ouvriers » avaient bien essayé de convertir le monde du travail… Total, ils sont devenus communistes ! Toutes les congrégations « tradi » qui se sont ralliées à Rome ont dû manger leur chapeau une fois plongées dans le cloaque conciliaire, et rien ne laisse espérer qu’il n’en irait pas de même avec la FSSPX, bien au contraire !

Dans cette démarche, nous entendons nous inspirer non seulement de la fermeté doctrinale de Mgr Lefebvre, mais aussi de sa charité pastorale. L’Eglise a toujours considéré que le meilleur témoignage en faveur de la vérité était donné par l’union des premiers chrétiens dans la prière et la charité. Ils ne faisaient « qu’un seul cœur et qu’une seule âme », nous disent les Actes des Apôtres (4, 32). Le bulletin de liaison interne de la Fraternité Saint-Pie X s’intitule Cor unum, c’est un idéal commun, un mot d’ordre pour tous. Aussi nous nous séparons avec force de tous ceux qui ont voulu profiter de la situation pour semer la zizanie, en opposant les membres de la Fraternité les uns aux autres. Cet esprit-là ne vient pas de Dieu.

Qui a opposé les membres de la Fraternité les uns aux autres en invitant le diable à dîner sans même se munir d’une longue cuiller, sinon la clique dirigeante actuelle, avec ses éléments gnostiques et maçonniques infiltrés en son sein ? Qui cherche à faire croire que la charité consiste à commencer par se taire quand on voit la vérité menacée ? Alors que tout chrétien sait qu’il ne peut y avoir de vraie charité sans la vérité et que celle-ci doit être criée sur les toits, surtout quand elle est en danger ?

DICI : Que vous inspire la nomination de Mgr Ludwig Müller à la tête de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ?

Mgr Fellay : L’ancien évêque de Ratisbonne, où se trouve notre séminaire de Zaitzkofen, ne nous apprécie pas, ce n’est un secret pour personne. Après l’acte courageux de Benoît XVI en notre faveur en 2009, il n’avait guère paru vouloir collaborer dans le même sens, et nous traitait comme des parias ! C’est lui qui déclarait alors que notre séminaire devrait être fermé et que nos étudiants devraient aller dans les séminaires de leur région d’origine, avant d’affirmer sans détour : « Les quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie X doivent tous démissionner » ! (voir entretien dans Zeit Online du 8 mai 2009).

Mais plus important et plus inquiétant pour nous est le rôle qu’il va devoir assumer à la tête de la Congrégation de la Foi qui doit défendre la foi, dont la mission propre est de combattre les erreurs doctrinales et les hérésies. Car plusieurs textes de Mgr Müller sur la transsubstantiation véritable du pain et du vin au Corps et au Sang du Christ, sur le dogme de la virginité de Marie, sur la nécessité pour les non-catholiques d’une conversion à l’Eglise catholique… sont plus que discutables ! Sans aucun doute, ils auraient fait autrefois l’objet d’une intervention de la part du Saint-Office dont est issue la Congrégation de la Foi qu’il préside aujourd’hui.

Qui a nommé cet être abject (est-il seulement prêtre ?) à la place de Levada – qui le vaut presque –, sinon notre cher « Saint-Père », si conservateur, si ami de la Tradition, si soucieux de rendre à cette dernière la place qui aurait toujours dû être la sienne ?… « Quand le doigt montre la lune, l’imbécile regarde le doigt »…

DICI : Comment se présente l’avenir de la Fraternité Saint-Pie X ? Dans son combat pour la Tradition de l’Eglise, est-elle toujours sur une ligne de crête ?

Mgr Fellay : Plus que jamais nous devons effectivement garder cette ligne de crête fixée par notre vénéré fondateur. C’est une ligne difficile à tenir, mais absolument vitale pour l’Eglise et le trésor de sa Tradition. Nous sommes catholiques, nous reconnaissons le pape et les évêques, mais devons avant tout conserver inaltérée la foi, source de la grâce du Bon Dieu. Il faut par conséquent éviter tout ce qui pourrait la mettre en danger, sans pourtant nous substituer à l’Eglise catholique, apostolique et romaine. Loin de nous l’idée de constituer une Eglise parallèle, exerçant un magistère parallèle !

« Nous reconnaissons le pape et les évêques », nous nous prosternons même devant eux à l’occasion, mais nous faisons volontiers le contraire de ce qu’ils prescrivent, continuant ainsi à commettre le péché originel de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, qui repose sur l’ambiguïté. Si le pape est le pape, il faut lui obéir en tout, car il est infaillible. S’il n’est pas infaillible, c’est qu’il n’est pas le pape, et il faut le dénoncer comme imposteur : « Que votre oui soit un oui, que votre non soit un non, tout le reste vient du démon ». Or, des « papes » manifestement faillibles depuis cinquante ans, avec une aussi impressionnante continuité anti-apostolique, que peuvent-ils être, sinon des antipapes, qu’il importe de dénoncer et de combattre à tout prix comme tels en exposant leur apostasie et leur hérésie par tous les moyens ?

Mgr Lefebvre a très bien expliqué cela, il y a plus de trente ans : il n’a voulu que transmettre ce qu’il avait reçu de l’Eglise bimillénaire. Et c’est tout ce que nous voulons à sa suite, car ce n’est qu’ainsi que nous pourrons aider efficacement à « restaurer toutes choses dans le Christ ». Ce n’est pas nous qui romprons avec Rome, la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Pour autant il serait irréaliste de nier l’influence moderniste et libérale qui s’exerce dans l’Eglise depuis le concile Vatican II et les réformes qui en sont issues. En un mot, nous gardons la foi dans la primauté du Pontife romain et dans l’Eglise fondée sur Pierre, mais nous refusons tout ce qui contribue à l’« autodestruction de l’Eglise », reconnue par Paul VI lui-même, dès 1968.

Qu’ajouter, sinon que la vacuité et l’inanité d’un tel raisonnement est consternante non seulement sur le plan de la foi, mais aussi sur celui de la seule raison ?…

Daigne Notre-Dame, Mère de l’Eglise, hâter le jour de son authentique restauration !

AMEN ! Et que Notre-Dame veuille bien commencer par restaurer un peu de jugeote à la tête de la Fraternité !…

Source : Dici n° 258

Courrier des Lecteurs : FSSPX c’est l’opposition aussi

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Dans le Courrier des lecteurs de l’hebdomadaire Rivarol

 

De P. BERTRAND :

TRAHISON

Fidèle de la Fraternité Saint-Pie X depuis 1986 et, simultanément, abonné à RIVAROL en version numérique, je viens de relire, dans votre dernier numéro, les lettres échangées entre les trois évêques fidèles et le renégat Fellay. Il est à noter, d’ailleurs, qu’il faut aller sur des sites soit ralliés (Riposte catholique) soit sédévacantistes (Résistance Catholique, le Catholicapedia blog), pour connaitre ce qui se trame au sein de la FSSPX, car aucun des sites de celle-ci, La Porte Latine ou DICI, ne souffle un seul mot des manœuvres de Fellay et de ses sbires.

La rupture délibérée de Fellay avec la ligne qui a toujours été celle de Mgr Lefebvre est plus flagrante chaque jour davantage. Dans son aveuglement et sa volonté de dédiabolisation (lui aussi), il est prêt à casser la Fraternité, les communautés amies, les écoles, les centres de retraites spirituelles, pour assouvir son désir d’alignement sur la Rome apostate de Ratzinger. En ce moment même, ses deux assistants visitent les prieurés et les écoles pour les convaincre de se rallier à Fellay. Je le sais car j’étais dimanche dernier à l’école Saint-Joseph des Carmes, à Montréal de l’Aude, dont c’était la fête annuelle. Pfluger y était, pour prêcher la «bonne» (sic) parole. Il devait y faire une conférence ainsi qu’à Toulouse il y a quelques jours. Fellay s’obstine, malgré l’opposition qu’il sent grandir. Il est prêt à remplacer ses trois confrères par des “évêques” choisis par Rome !

Il envisage sereinement la scission qui se dessine, les prêtres étant très partagés. Certains, tel l’abbé Chazal en poste aux Philippines, n’hésitent pas à monter au créneau pour dénoncer la vilaine trahison, qui se rapproche. Comme cela a été fait avec le Barroux (1988), la Fraternité Saint-Pierre (1988), Campos (2002), l’IBP de Laguérie (2006), les rédemptoristes (2008), Rome veut simplement détruire tout môle de résistance à la dérive conciliaire. Ces salopards se f… bien du bien commun et du salut des fidèles. Certains vont jusqu’à dire que dès son premier mandat comme Supérieur Général en 1994, Fellay a commencé ses manigances souterraines, avec l’aide du clan germanique ? : Schmidberger, grand copain de Ratzinger, Pfluger, ainsi que du très douteux abbé Lorans, dont les fréquentations sont plus que suspectes, sans parler du félon abbé Celier, qui, curieusement, alors qu’il était au moins aussi coupable que de Tanoüarn, ne s’est pas fait “virer”.

Normalement, un chapitre général doit se tenir en juillet mais, aux dernières nouvelles, ce ne serait pas pour entériner ou refuser l’accord mais simplement pour être mis devant le fait accompli. D’autres disent même qu’il pourrait être annulé, Fellay ne voulant pas courir le risque d’être mis en minorité ? ! Que Dieu ait pitié de nous ? ! […]

Une nouvelle Lettre Ouverte à Monseigneur Fellay

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-Une Lettre Ouverte à Monseigneur Fellay

de la part de quelques fidèles inquiets du District Anglais.

Le site Traditio.com titre :

British SSPXers Dissociate Themselves from Fellay
Charging that He Is Duplicitous, Dishonest, and Surreptitious

Des fidèles Britanniques de la FSSPX se désolidarisent de Fellay
Ils l’accusent de duplicité, de malhonnêteté, et d’être 
subreptice

De: Les Pères de Traditio

Des fidèles Britanniques de la néo-FSSPX déclarent qu’ils ne joueront plus les brebis muettes
à l’Homme Tordu à la Crosse : Bernie Fellay.
Ils l’accusent de duplicité, de malhonnêteté, d’être
subreptice
et de créer un « climat de crainte et de méfiance ».
Ils déclarent qu’ils se tiendront aux Principes de Mgr Lefebvre
que Fellay choisisse de les abandonner ou de rester avec eux.

* * *

Une Lettre Ouverte datée du 19 mai 2012, à Mgr Bernard Fellay, a été envoyée à par un groupe de fidèles du District d’Angleterre. Les fidèles réprimandent Mgr Fellay pour avoir essentiellement abandonné la Fraternité fondée par l’Archevêque Marcel Lefebvre. Au début ils exposent leur refus d’un « arrangement pratique » avec la secte du Nouvel Ordre Mondial ((L’église Conciliaire)). « Arrangement pratique » est le mot à la mode que Mgr Fellay utilise pour indiquer le revirement de sa Néo-FSSPX sur la doctrine et la pratique de la secte du Nouvel Ordre Mondial ((L’église Conciliaire)) sans réellement admettre qu’il y a eu une capitulation sur la doctrine et la pratique de la secte Conciliaire. Mgr Fellay est d’une duplicité digne d’un moderniste trompeur !

Les fidèles Britanniques font remarquer : « Nous tenons à souligner que, lorsque vous dites « nous », vous ne parlez pas pour nous. »

Il est à noter que cette Lettre Ouverte a été publiée sur le Forum Américain Angelqueen.org et qu’elle a depuis été censurée !

Censuré sur Angelqueen.org
http://angelqueen.org/2012/05/26/sspx-england-faithful-open-letter-to-bishop-fellay/

Nous vous laissons maintenant prendre connaissance de cette Lettre Ouverte :

-Une Lettre Ouverte à Monseigneur Fellay

de la part de quelques fidèles inquiets du District Anglais.

Le 19 Mai 2012

Votre Excellence Mgr Fellay,

Nous venons à vous, dans un esprit de charité, afin de vous présenter certaines préoccupations. Nous souhaitons vous les adresser en tant que Supérieur Général de la FSSPX.

Depuis un moment déjà nous entendons parler d’un arrangement pratique avec Rome. Nous sommes préoccupés par le danger potentiel que cela pourrait poser à l’intégrité de la foi, notre foi, la foi de nos enfants et de nos petits-enfants.

 

Les intentions de Rome autour un accord de la FSSPX

Plusieurs ecclésiastiques de haut rang de la FSSPX (abbé Pfluger, abbé Schmidberger, et d’autres) ont déclaré que Rome est prête à donner « carte blanche » à la FSSPX – en d’autres termes, à accepter la FSSPX telle qu’elle est, sans aucun compromis. Cependant, en contradiction de cela, nous avons les déclarations publiées par plusieurs membres de l’Autorité Romaine, y compris le porte-parole de la salle de presse du Vatican, qui précisent qu’ils considèrent cela comme une acceptation de  la nouvelle religion de “Vatican II” par la FSSPX, dans le but d’un « retour à Rome ». Dans un même temps, nous sommes avertis de ne prêter aucune attention aux rumeurs. Depuis, il y a une contradiction entre les deux versions de ce qui est offert à la FSSPX, et puisque l’annonce de presse du Vatican n’est pas une rumeur, devons-nous conclure que nous ne devons prêter aucune  attention aux déclarations de l’abbé  Pfluger, par exemple ?

 

Votre propre position concernant le Concile

Nous sommes également scandalisés par vos récentes remarques publiées à travers le monde par CNS :

            « [Grâce aux discussions doctrinales avec Rome], nous voyons que beaucoup de choses que nous aurions condamnées comme étant du Concile ne sont en fait pas du Concile »

… Et :

            « Le pape dit que le Concile doit être replacé dans la grande Tradition de l’Église … ce sont des déclarations avec lesquelles nous sommes complètement, entièrement, absolument d’accord. » (CNS, mai 2012)

Nous tenons à souligner que, lorsque vous dites « nous », vous ne parlez pas pour nous. En outre, nous nous demandons comment vous pouvez concilier cette idée que le Concile n’a rien enseigné de faux, mais plutôt a été mal interprété, avec les mots de Mgr Lefebvre (dans son livre « Ils l’ont découronné », par exemple), ou même avec vos propres déclarations d’il n’y a pas si longtemps, telles que :

            « Ratzinger devrait se préparer à une révision directe des textes du Concile, et pas seulement dénoncer leur herméneutique incorrecte (interprétation) » (CNA, 30 Oct. 2007)

On nous exhorte, dans certains milieux, à faire preuve de loyauté, d’obéissance et d’unité. Laissant de côté la mémoire embarrassante de la façon dont ces mêmes mots ont été utilisés pour faire taire l’opposition aux enseignements conciliaires et la Nouvelle Messe il y a 40 ans, nous nous sentons obligés de demander – à quel Évêque Fellay devons-nous obéir ? Le Mgr Fellay de 2007 qui pense que le Concile Vatican II doit être révisé, ou le Mgr Fellay de 2012 qui pense que Vatican II a simplement été mal interprété et doit être accepté ? En outre, quel Mgr Fellay est le plus conforme à l’exemple de Mgr Lefebvre ?

 

Votre attitude envers Benoît XVI

Nous devons aussi admettre avoir été consternés, pour ne pas dire plus, au sujet de vos récentes déclarations au sujet de Benoît XVI. Il a été dit que personne dans la FSSPX n’a le droit de refuser si le pape insiste sur un accord canonique. Vous avez vous-même parlé de lui en tant que notre chef de file dans la lutte pour la Tradition :

            « Mais nous ne sommes pas les seuls à travailler pour défendre la Foi … C’est le pape lui-même qui le fait, c’est son métier. Et si nous sommes appelés à aider le Saint-Père, alors ainsi soit-il. »

Pouvons-nous vous rappeler que c’est le même homme (le cardinal Ratzinger) envers lequel Mgr Lefebvre n’avait aucune confiance, en 1988 ? Que c’est le même homme qui a professé des hérésies qu’il n’a jamais rétractées, ce que Mgr Tissier de Mallerais a souligné à plusieurs reprises ? Que dans l’esprit de ce même Benoît XVI, l’idée de « défendre la foi » semble inclure la non-existence des limbes, la possible probité morale de la contraception lorsqu’elle est utilisée par les dépravés ; il semble également croire que la conversion, le baptême ou la confession du Christ ne sont pas nécessaires pour que les juifs soient sauvés ?

Une personne aussi importante que vous-même n’est normalement pas ignorante de ces choses, est-ce que c’est déraisonnable pour nous de conclure que vous négligez consciemment et délibérément l’enseignement hétérodoxe et la direction de Benoît XVI ? Le site Internet du District des États-Unis de la FSSPX diffuse actuellement un article visant à démontrer que, suivant l’exemple de saint Basile de Césarée, l’attitude correcte des catholiques face à l’hétérodoxie et l’hérésie dans les hautes sphères est celle du silence face à l’apostasie, afin de s’entendre avec les apostats. Nous ne pouvons pas imaginer une seule minute que Mgr Lefebvre aurait accepté cela, ni qu’il aurait toléré qu’une telle idée soit enseignée un seul instant dans sa Fraternité Saint-Pie X.

Encore une fois, nous constatons qu’en restant fidèles à l’héritage du grand Archevêque, fidèles à la Tradition Catholique, nous sommes placés en désaccord avec vous et votre leadership. Nous n’avons ni souhaité, ni demandé cela : vous en êtes la cause et vous avez aussi la solution. Quel que soit le résultat, nous ne serons pas de ceux qui changeront. Nous resterons fidèles à la Tradition, quelles que soient les conséquences.

 

Rumeurs, informations, franchise et honnêteté

Enfin, nous tenons à exprimer notre très vive préoccupation, qu’au milieu de cette tourmente, au milieu de ce qui semble être un grand bouleversement affectant la FSSPX, et donc chacun d’entre nous, et par voie de conséquence, l’avenir de la Tradition et de l’Église tout entière, il apparaisse y avoir une réticence de la part de la direction de la FSSPX de donner l’information dans un esprit d’honnêteté et de franchise.

On nous dit d’une part que nous ne devons prêter aucune attention aux rumeurs ou aux potins d’Internet mais seulement prêter attention à l’information qui nous vient des sources officielles de la FSSPX. D’autre part, lorsque des faits solides viennent à la lumière (comme la lettre des trois Évêques, ou votre récent entretien avec CNS, ou le communiqué de presse du Vatican au sujet de la Fraternité Saint Pie X), nous sommes censés ne pas regarder cela non plus.

D’une part, on nous dit que nous devrions seulement obtenir nos informations des organes officiels de la FSSPX (DICI, SSPX.org, PIUS.info, etc.). D’autre part, ces mêmes organes de presse (DICI, SSPX.org, PIUS.info) ont manifestement caché à leurs lecteurs des faits qui n’aident pas à la cause qu’ils essaient de défendre (à savoir, l’argument en faveur de l’atteinte d’un accord pratique avec Rome). Nulle part sur DICI.org, ou sur SSPX.org, ou sur PIUS.info on ne trouvera les communiqués de presse récents du Vatican, ni aucune référence au fait qu’une grande proportion des Évêques, prêtres et fidèles de la FSSPX – que nous croyons être la majorité – serait contre l’idée d’un accord pratique avec Rome.

Nous sommes réprimandés pour la lecture de ce qu’on appelle une « correspondance privée », alors que notre seul désir est de mettre un terme à la rumeur en nous tenant au courant des faits. La lettre que les trois Évêques de la FSSPX vous ont envoyée le mois dernier ne contenait aucune information personnelle, et traitait uniquement des questions d’intérêt public affectant l’avenir de la FSSPX ; par conséquent, il est donc quelque peu malhonnête de la qualifier de « correspondance privée ». Qui plus est, il semble y avoir deux poids, deux mesures en permettant aux clercs qui sont en faveur de parvenir à un arrangement pratique d’exprimer leurs opinions personnelles en chaire, tout en exigeant en même temps le silence absolu de ceux qui sont contre un tel arrangement. Nous estimons donc que nous avons le droit de faire à la fois, la lecture et la diffusion de cette lettre à d’autres fidèles Catholiques, qui comme nous, sont inquiets pour l’avenir de la FSSPX, et qui pourraient se sentir seuls et déconcertés.

Bref, si Votre Excellence souhaite que les fidèles se fient à la direction de la FSSPX, si les fidèles de la FSSPX sont exhortés à ne pas faire attention aux rumeurs, alors nous pensons que vous devez prendre des mesures pour dissiper le climat actuel de crainte et de méfiance, et permettre à toutes les opinions sur la question d’être exposées ouvertement, que toutes les informations (à savoir par exemple, si la Rome d’aujourd’hui s’est convertie de son Modernisme) puissent être diffusées ouvertement. C’est dans un esprit d’honnêteté et de franchise que nous vous écrivons cette lettre, dans une vraie inquiétude pour l’avenir de la Tradition dans le monde entier.

 

L’avenir de la FSSPX et l’avenir de la Tradition

Quand vous êtes devenu Supérieur Général, en 1994, vous avez hérité d’une Fraternité Saint-Pie X qui était fortement unie, fervente, pieuse et détachée de ce monde ; qui savait ce qu’elle représentait et pourquoi elle avait été faite  et qui avait une vision claire d’où elle allait. Notre Seigneur a confié cette société entre vos mains. S’Il vous demandait maintenant de rendre compte de ce que vous avez fait avec cette même Société, que seriez-vous en mesure de Lui montrer ? Quelle sorte de Société légueriez-vous à votre successeur ?

Il est très clair pour nous que Rome ne s’est pas convertie, que Rome est ancrée dans la Modernité comme jamais. Ce qui n’est pas clair pour nous, c’est ce que font les dirigeants de la FSSPX ou pourquoi ils le font – votre propre attitude, vos croyances ou vos motivations. Mgr Lefebvre nous a admirablement bien enseigné, tant par ses écrits que dans l’exemple personnel qu’il a donné au monde, que le devoir des Catholiques n’est pas simplement de croire d’une manière passive. C’est aussi l’apostolat, convertir le monde, montrer et dénoncer l’erreur quand ils la voient. En son temps, Mgr Lefebvre a dénoncé les diverses erreurs répandues par les autorités de l’Église, y compris le Pape. Il a fondé la Fraternité Saint Pie X non pas comme une fin en soi, mais comme un moyen vers une fin : la fin étant la continuation de la Tradition et la dénonciation de l’erreur. Il n’a pas fondé la FSSPX dans le but qu’elle « … ne soit pas provocatrice [ou] agressive », pour reprendre vos récentes paroles. Nous sommes perplexes et consternés de voir que certains membres de la FSSPX semblent voir un motif, une fin, qui surclasse celui de la prédication de la Vérité, de dénoncer l’erreur, et être ainsi enclins à rester silencieux face aux nombreuses erreurs et aux démons de notre époque.

C’est notre fervent espoir que l’avenir de la FSSPX et l’avenir de la Tradition soient, comme autrefois, la même et unique chose. Quel qu’en soit le cas cependant, nous ferons tout en notre pouvoir pour croire et propager la Vérité, pour dénoncer l’erreur, et, ce faisant, pour demeurer fidèle à Notre Seigneur et à Son Église, à la Tradition, et à l’héritage de Mgr Lefebvre : quel qu’en soit le prix, et même si Votre Excellence choisit de nous abandonner ou de rester avec nous.

Saint-Pie X, ora pro nobis !

 


 

Du côté de la France… aucune réaction semblable !!!

Written by Cave Ne Cadas

mai 30th, 2012 at 3:36 pm

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